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"Warrior On The Edge Of Time" - Hawkwind

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Le début de la fin...ou la fin du début, comme aurait dit Winston sur un tout autre sujet. Hawkwind est un groupe de space-rock à tendance heavy (du hard-space-rock, quoi) anglais fondéà la fin des années 60. Le groupe est devenu culte, plusieurs années après, pour avoir accueilli en son sein, en tant que bassiste (et chanteur occasionnel) un certain Lemmy Kilmister. Mort en décembre 2015, ce mec à la voix de barbare en rut ayant bouffé des gravillons depuis sa plus tendre enfance n'était autre, chaque fan de rock le sait, que le chanteur/bassiste/frontman du groupe de hard-rock Motörhead (dont le nom de groupe est à la base celui d'une chanson d'Hawkwind présente en bonus-track sur la réédition CD de l'album que j'aborde aujourd'hui, chanson que Lemmy a écrite). Lemmy a fondé Motörhead en 1977, un an après avoir été viré d'Hawkwind, à la sortie de la tournée promotionnelle de l'album que j'aborde aujourd'hui, leur cinquième album studio et sixième album tout court (il y à aussi un live en 1973), et le quatrième (en comptant le live) avec Lemmy à la basse. Sous une pochette magnifique qui, dans sa version vinyle d'époque (rare et donc chère) se dépliait en quatre, voir plus bas l'illustration, cet album date de 1975 et s'appelle Warrior On The Edge Of Time. Au moment de la sortie de ce disque, Hawkwind est constitué du guitariste et chanteur Dave Brock (aussi claviériste occasionnel), de Lemmy à la basse et choeurs donc, de Nik Turner au saxophone, flûte et choeurs, de Simon House au violon et mellotron, d'Alan Powell et Simon King à la batterie et percussions (les deux), de la danseuse nue Stacia (particularité du groupe : ses concerts étaient très visuels) et, aussi, d'un certain Michael Moorcock.

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Pochette vinyle d'époque dépliée (je n'ai qu'une réédition en simple gatefold, hélas)

Moorcock, l'écrivain britannique de SF/fantasy, créateur du personnage du Champion Eternel, créateur d'Elric de Melniboné (un Conan albinos et frêle, drogué et totalement oppressé par son épée magique et maudite Stormbringer), de Jerry Cornelius... Moorcock, grand amateur de rock, avait déjà collaboré avec Hawkwind via le double live Space Ritual de 1973, il leur avait écrit des monologues conceptuels que le groupe déclamait entre deux chansons, tout du long des concertsen forme de voyages mentaux qu'ils faisaient à l'époque.Par la suite, il collaborera avec Blue Öyster Cult (sur Mirrors, Cultösaurus Erectus, Fire Of Unknown Origin), et recollaborera encore avec Hawkwind, groupe dont la carrière est toujours en cours, même si très discrète. Pour cet album de 1975, Moorcock a signé des morceaux (il est créditéà quatre reprises), et clame les textes de deux morceaux, The Wizard Blew His Horn et Warriors, qui sont deux spoken-words. Plusieurs des textes sont inspirés par le mythe du Champion Eternel. L'album, à sa sortie, sera moyennement accueilli, et les opinions des membres et ex-membres du groupe sont diverses et variées à son sujet. Pour Lemmy (qui sera viré peu après, et n'est crédité en rien pour les morceaux : Motorhead, qu'il a écrit, date des sessions, mais ne se trouvera pas sur l'album au final), l'album est raté, de la merde du début à la fin, un album autocomplaisant. Moorcock (qui n'a jamais été membre du groupe) trouve qu'entre son idée de concept général et les idées que Dave Brock avaient, l'album a ripé, un mélange entre les deux concepts, celui de l'écrivain, et celui du leader du groupe. Lequel leader pense qu'entre 1974 et 1975, le temps de deux albums (Hall Of The Mountain Grill et celui-ci), Hawkwind était à son pic absolu, son zénith. Je le pense aussi.

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Affiche promotionnelle pour la sortie...du CD !

Longtemps introuvable en CD, réédité il y à quelques années par un petit label (pour des raisons de droits, je crois, l'album avait cependant étéédité par United Artists à l'époque), Warrior On The Edge Of Time est en effet un des meilleurs albums du groupe, et probablement leur dernier chef d'oeuvre (certains albums suivants, comme Levitation, The Chronicle Of The Black Sword sont vraiment bons, mais pour moi, le pic est vraiment atteint ici). Conceptuellement flou (il faut vraiment bien connaître l'univers particulier et gigogne de Moorcock pour s'y retrouver), l'album offre quelques passages étonnants (Opa-Loka, écrit par les deux batteurs, et qui fait la part belle à cet instrument ; les narrations) et s'ouvre sur un doublé de titres absolument gigantesque : Assault And Battery/The Golden Void, 10 minutes tuantes gorgées de mellotrons envapés (il y à beaucoup plus de mellotron ici que sur le précédent opus) et  avec, comme toujours, la voix rauque de Brock. Magnu, à la basse vrombissante et à la rythmique martiale, sur la face B, est au moins aussi grandiose. Kings Of Speed, qui achève l'album, est une petite furie bien speedée très efficace (à défaut d'être originale) et The Demented Man (qui, sur mon vinyle, est créditéThe Demented King) est une belle ballade rock. N'oublions pas l'instrumental de mellotron Spiral Galaxy 28948 et clamons haut et fort que cet album de 1975 est incontestablement un joyau (un peu méconnu) du space-rock et d'Hawkwind, un de leurs meilleurs albums, une pièce de choix. Et tant pis si Lemmy (qui avait ses raisons : son travail a été quelque peu brimé pendant les sessions, il n'a pas pu mettre un seul crédit de composition à son nom) le détestait ! Cet album mérite amplement la (re)découverte, rien que pour Magnu et Assault And Battery/The Golden Void. Et quelle pochette (en forme de heaume, ou de bouclier), aussi !

FACE A

Assault And Battery/The Golden Void

The Wizard Blew His Horn

Opa-Loka

The Demented Man

FACE B

Magnu

Standing At The Edge

Spiral Galaxy 28948

Warriors

Dying Seas

Kings Of Speed


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