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"The Kinks Are The Village Green Preservation Society" - The Kinks

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On ne va pas se mentir, je n'ai jamais été un fan des Kinks, les considérant d'abord comme des sortes de clones des Beatles teintés de Rolling Stones (c'est bien entendu un peu plus que ça, en réalité). Je ne déteste pas pour autant, et il est clair que le groupe de Ray Davies possède dans son répertoire une foultitude de grandes chansons : Waterloo Sunset (leur Penny Lane a eux), You Really Got Me, Stop Your Sobbing, Picture Book...e je sais que j'en oublie pas mal. Peu de monde, sauf les vrais connaisseurs, savent que Serge Lama s'est fortement inspiré de leur Apeman pour son Superman (écrivant de nouvelles paroles et réarrangeant le morceau). Le groupe n'a jamais vraiment obtenu le succès qu'il méritait amplement (voyez : je ne suis pas fan, mais je reconnais vraiment leur importance et leur statut), surtout pour les albums, parfois médiocres voire pire (la paire Preservation Act 1 et Act 2, de 1973/74 est difficilement écoutable aujourd'hui, surtout le deuxième, qui est double), mais parmi eux, on a quand même une belle série de classiques : Sleepwalker, Something Else, Arthur Or The Fall And Decline Of The British Empire, Lola Vs Powerman & The Moneygoround - Part 1 (ne cherchez pas la Part 2, elle n'a jamais été faite)...et bien entendu, ce disque sorti en 1968 dans une relative indifférence, ayant franchement peu marché, mais considéré comme le sommet de la carrière des Kinks : The Kinks Are The Village Green Preservation Society (dont les deux Preservation cités plus haut sont des sortes de suites tardives).

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Cet album de 15 titres (souvent courts : l'album n'atteint pas la quarantaine de minutes) est sorti en 1968 et sera donc un bide commercial en cette année de Wheels Of Fire, Electric Ladyland, Cheap Thrills et Beggars Banquet. A côté de ces albums souvent féroces, celui des Kinks semble bien gentillet. Au premier abord, oui, il l'est. De la pop british un peu psychédélique (impossible pour moi de ne pas penser à un autre album anglais de la même année ayant, lui aussi, foiré au hit-parade, mais désormais considéréà juste titre comme un chef d'oeuvre, j'ai nomméOdessey And Oracle des Zombies), vaguement conceptuelle de plus. Tout tourne autour d'un idyllique petit village anglais campagnard et de ses habitants et curiosités : la fille facile du coin, le mauvais garçon, le copain de classe qui a bien vieilli, le train à vapeur antique qui roule encore, les animaux de la ferme, la rivière qui serpente autour du village, l'amour de jeunesse... Les Kinks sont des Anglais, quelqu'un qui ne le saurait pas s'en rendrait compte par la seul force du son qu'ils dégagent, même sans rien piger aux paroles qui, de toute façon, ne sont pas proposées sur la pochette ou dans le livret CD. A l'époque, tous les groupes anglais veulent passer pour des américains, ou faire comme eux (les Stones, Cream, etc), mais les Kinks, eux, revendiquent fièrement leur nationalité, leur patrimoine, leur culture, leur accent. De la pop beatlesienne encore plus beatlesienne que celle des Beatles qui, en 1968, défouraillent leur Double Blanc enregistré dans la douleur. Et qui semble moins fourni que ce simple album des Kinks, malgré qu'il contienne le double de titres.

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The Kinks Are The Village Green Preservation Society est un régal absolu de 38 minutes qui, du morceau-titre àPeople Take Pictures Of Each Other, nous embarque dans le monde imaginaire si passionnant et attachant du groupe. Mention ultra spéciale au popisant et sautillant Picture Book, Do You Remember Walter, au bluesy Last Of The Steam-Powered Trains et à Animal Farm. Johnny Thunder (sur le mauvais garçon pas si mauvais que ça) a très certainement inspiré son nom de scène à John Anthony Genzale Jr, plus connu des fans de rock (et de punk, surtout) sous le nom de Johnny Thunders (New York Dolls, Heartbreakers). Je pense en tout cas qu'il a du l'inspirer, la coincidence est sinon trop flagrante. Cet album est, comme je l'ai dit, un pur petit régal, un disque àécouter plusieurs fois pour bien s'en imprégner et connaître ses chansons : comme tout disque aussi généreux en nombre de titres (15 !), il est au départ difficile de tous les retenir. Certains comme Picture Book restent immédiatement en mémoire, d'autres, comme Monica ou Phenomenal Cat nécessitent plus de temps. Tous, en tout cas, sont remarquables, faisant de cet album au titre interminable (et ce n'est pas le seul album des Kinks avec un titre pareil) un de leurs meilleurs, si ce n'est le meilleur. Arthur... n'est pas loin derrière pour moi, mais je pense que ...The Village Green Preservation Society lui est supérieur tout de même. C'est vraiment un grand dommage que ce disque majeur n'ait pas été un succès à sa sortie. Car pour avoir été un bide, croyez-moi, ça en a été un, et un beau ! Et cette année très psychédélique et un peu heavy (Blue Cheer, Steppenwolf, Canned Heat, Hendrix, Cream...), un tel album ne pouvait que foirer. A la rigueur, si ça avait été les Beatles, il aurait marché, because les Beatles, mais non, il s'agit des Kinks, qui ont certes eu des succès de singles (You Really Got Me), mais dont aucun album n'arrivait vraiment à faire la farce à l'époque. La concurrence était, il faut le dire, vraiment coriace... Reste que ce disque désormais culte et entré au Panthéon n'attend que vous, si vous ne le connaissez pas encore (veinards !). 

FACE A

The Village Green Preservation Society

Do You Remember Walter

Picture Book

Johnny Thunder

Last Of The Steam-Powered Trains

Big Sky

Sitting By The Riverside

FACE B

Animal Farm

Village Green

Starstruck

Phenomenal Cat

All Of My Friends Were There

Wicked Annabella

Monica

People Take Pictures Of Each Other


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