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"Another Green World" - Brian Eno

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Sorti en 1975, cet album est ultra important, pour Eno bien entendu, mais aussi pour la musique en général. Troisième album solo de l'ex-Roxy Music, il s'appelle Another Green World, sa pochette reprend un détail d'une peinture de Tom Phillips, et au dos de sa pochette, encadré du même gros pourtour blanc (voir plus bas), on a, en vert, une photo d'Eno, allongé dans un lit, en train de lire (photo prise par Ritva Saarikko dans une chambre d'hôpital après qu'Eno ait subi une opération chirurgicale). Enregistré entre juillet et août 1975 et sorti en septembre de la même année, ce disque est la première tentative solo d'ambient de la part d'Eno, qui avait cependant déjà un peu oeuvré dans ce sens en 1973 et 1974 avec les deux albums qu'il avait enregistrés avec Robert Fripp, le guitariste de King Crimson : (No Pussyfooting) et Evening Star. Long de 40 minutes, cet album majeur qui, à sa sortie, ne marchera pas fort mais sera magnifiquement bien accueilli renferme la bagatelle de 14 titres, imaginez donc que leur durée est globalement courte (le morceau le plus long ne fait que 4 minutes, il y en à en fait deux de cette durée, et le plus court dure 1,30 minutes - et trois morceaux n'atteignent d'ailleurs pas les 2 minutes). Si on voulait s'amuser à comparer Another Green World avec les deux précédents opus solo d'Eno (qui sont Here Come The Warm Jets en 1973 et Taking Tiger Mountain (By Strategy) en 1974, que j'ai tous deux réabordés ultra récemment, tout comme cet article est une réécriture), on serait bien emmerdé : mis à part la voix d'Eno (ceci dit, pas mal de morceaux sont instrumentaux) et la liste de musiciens qui, pour certains, avaient déjà joué sur les précédents albums, il n'y à pas de point de comparaison évident. 

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Verso de pochette vinyle

Avec Another Green World, disque-phare de sa discographie, Eno fait carrément autre chose, et sans ce disque, je pense que David Bowie aurait eu bien du mal à imaginer son propre Low (1977), premier bastion de la trilogie berlinoise (ces fameux trois albums de la période 1977/1979 sur lesquels Eno a copieusement collaboré) qui fut, à sa sortie, surnommé"Another Green Ziggy" par certains rock-critics anglais. Produit par Eno et Rhett Davies, enregistré aux studios d'Island Records de Londres avec un aréopage de grands musiciens (pêle mêle : Robert Fripp, Phil Collins, Paul Rudolph, Percy Jones, John Cale, Brian Turrington, Rod Melvin), avec Eno jouant des claviers, percussions et de la guitare, cet album séminal est de ceux qui ne s'apprivoisent pas à la première écoute, ni à la seconde. Sans aller jusqu'à dire qu'il est complexe, il faut reconnaître que plusieurs écoutes sont requises pour bien parvenir à saisir la beauté de l'ensemble. Et, c'est paradoxal, à ce moment-là, on se rend compte qu'en fait, Another Green World est plutôt accessible ! Les mélodies semblent difficiles, elles sont en fait simples. Mais c'est le fait qu'il s'agisse d'un bloc de 14 titres qui rend le tout difficile d'accès. Prenez un album garni de morceaux courts, vous êtes presque épuisé, impossible de tout retenir, même les titres, même l'ordre des morceaux, par rapport à un album qui ne contiendrait que 6, 8 ou 10 titres (qui seraient, évidemment, plus longs). Difficile, aussi, au premier abord, de se passionner pour un morceau de 1,50, et pourtant, Over Fire Island, qui dure ce temps, est admirable. 

Brian+Eno+PNG

Je ne vais pas entrer dans le détail comme je l'ai fait pour Here Come The Warm Jets et comme je le ferai probablement pour Before And After Science (1977) quand je le réaborderai très très bientôt. Avec un album aussi dense et comprenant autant de morceaux, ça serait laborieux. Mais l'album s'ouvre sur un Sky Saw plutôt étrange et quasiment agressif, se poursuit notamment avec le bien nomméSt. Elmo's Fire (sur ce titre, la guitare virevoltante de Fripp sonne comme des éclairs, des feux de Saint-Elme justement), le popisant I'll Come Running qui est assurément le morceau le plus classique de l'album, ou bien cet immense mais court instrumental (2,25) au titre étonnant, quasiment français si le premier mot était au pluriel aussi : Sombre Reptiles. Sur ce titre, Eno (qui, comme pour 6 autres titres, enregistre seul le morceau, jouant de tout) parvient presque à sonner oriental. Les fans le diront, parler d'Another Green World sans citer Becalmed, The Big Ship, Everything Merges With The Night (et son piano irréel de beauté) ou Zawinul/Lava (au titre en hommage à Joe Zawinul, claviériste de Weather Report) est risqué, si ce n'est impensable. Mais pour moi, le sommet absolu de l'album réside dans les 4 minutes de Golden Hours. Si l'album est sublime et parfait dans sa totalité, avec Golden Hours, on touche au divin. J'ai limite envie de dire que s'il ne fallait conserver qu'un seul morceau de l'entière carrière solo d'Eno, c'est celui-ci, et même si c'est dommage pour Sombre Reptiles, Becalmed, Julie With..., Spider And I, Taking Tiger Mountain, The Fat Lady Of Limbourg, Third Uncle, Driving Me Backwards, Here Come The Warm Jets et Needles In The Camel's Eye, sans oublier l'incroyable demi-heure minimaliste et sublime de Discreet Music, qui sera sur son éponyme album suivant. Mais voilà, Golden Hours, c'est intouchable, à vie. Au même titre, au fond, que l'ensemble des albums studio enregistrés par Eno entre 1973 et 1978 (collaborations avec Robert Fripp et Cluster inclus). Voilà, c'est dit !

FACE A

Sky Saw

Over Fire Island

St Elmo's Fire

In Dark Trees

The Big Ship

I'll Come Running

Another Green World

FACE B

Sombre Reptiles

Little Fishes

Golden Hours

Becalmed

Zawinul/Lava

Everything Merges With The Night

Spirits Drifting


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