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"Zooropa" - U2

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 Sincèrement, je ne me souviens pas du tout de la sortie de cet album, en 1993. Je n'avais que 11 ans, je découvrais à peine (via des CD de Toto, Queen, Supertramp, Téléphone et Scorpions empruntés à la médiathèque - on disait encore, simplement, bibliothèque - de ma ville) le rock, et si j'avais entendu parler de U2 via certaines chansons qui passaient déjà pas mal sur les ondes FM (Sunday Bloody Sunday, One, With Or Without You, Desire...), je ne connaissais encore rien d'eux, sur le fond. En 1993, le groupe a publié cet album-ci, ce Zooropaà la pochette bien cyberpunk, et je ne m'en souviens pas. Je n'ai découvert l'existence de ce disque que quatre ans plus tard, au moment où le groupe publie son successeur, le nullissime Pop. Une critique dans la presse (je ne sais plus où, mais c'était pas dans un magazine spécialisé, je n'en achetais pas à l'époque) parlait de Pop comme de moins bon album du groupe depuis leur précédent, Zooropa, ce qui en disait long sur ce que l'auteur de la chronique pensait de Zooropa. L'album (je reparle de Zooropa ; pour Pop, prière d'attendre demain) n'a, en effet, pas été un triomphe à sa sortie, les critiques seront assez mitigées, et les ventes de l'album, sans être mauvaises, seront franchement inférieures àAchtung Baby (1991), dont il reprend quelque peu le style, en le modernisant encore un peu plus. Zooropa sera le dernier album du groupe (jusqu'à 2000 et All That You Can't Leave Behind) àêtre produit par Brian Eno, derrières les manettes de la production de U2 depuis 1984 (Rattle And Hum excepté), d'abord avec Daniel Lanois, puis, pour cet album sorti en 1993, avec Flood et le groupe.

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Eno parlera, dans la presse, de cet album sorti à peine deux ans après le précédent, et donc fait assez rapidement, comme étant rapide et sale. Compte tenu qu'il s'agit de sa dernière production pour les Irlandais, on peut imaginer qu'il n'a pas particulièrement apprécié de bosser sur ce disque, sans doute que la direction prise par la bande à Bono ne lui plaisait pas trop. Avec lui aux commandes au lieu de Flood, Pop aurait probablement mieux sonné, voire même sonné totalement différent. On peut le regretter, surtout quand on sait que l'album pour lequel il rebossera avec U2, No Line On The Horizon (un album sur lequel il ne sera pas le seul producteur, ceci dit), sera leur meilleur depuis 1993. Mais j'aurai l'occasion d'en reparler dans quelques jours. Retour àZooropa, un album d'une cinquantaine de minutes dont l'ambiance générale se veut influencée par le cyberpunk, les romans de William Gibson (Neuromancien) et Philip K. Dick, mais aussi l'Europe (la pochette est sans équivoque). Un album qui sonne Matrix avant l'heure. Un disque qui, j'imagine aisément, a dû heurter la sensibilité des fans. Achtung Baby allait déjà un peu plus loin que les précédents opus, il faisait entrer U2 dans la modernité des années 90, des sonorités plus dures, alternatives. Ici, c'est presque techno et industriel. On sent encore quand même la Eno's Touch via le morceau-titre, remarquable, qui s'ouvre sur deux minutes de bruitages atmosphériques et télévisuels, des bribes de sons, de captations d'émissions, un piano discret, avant de céder la place à une chanson assez calme (première ligne de texte prononcée en allemand, au passage), à la basse sublime, morceau qui 'explose' dans son final et devient vraiment U2-ien à mort. Zooropa est une des meilleures chansons du groupe, et par conséquent, de l'album.

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Babyface est digne de figurer sur Achtung Baby ; Numb, interprétée par The Edge, et illustrée par des striures de guitare, va déjà un peu plus loin, on n'est pas loin de penser à du Primal Scream. Lemon, baignée par des synthés vaporeux et syncopés et un Bono qui nous fait une voix de fausset sur une bonne partie de morceau, est étrange, mais pas mauvaise du tout, au contraire. Puis le reste de l'album devient du U2 tel que celui du précédent album, ni plus, ni moins. Soit c'est le concept proto-techno/cyberpunk qui n'a pas tenu, soit ce sont les oreilles de l'auditeur qui s'y sont habituées et ne remarquent plus (trop) l'extrême modernité sonique de l'album. Et puis, il faut dire aussi qu'écouter cet album en 2018 n'est probablement pas pareil que de l'écouter en 1993. Après tout, Screamadelica de Primal Scream (1991) paraît un peu daté, maintenant, mais à l'époque, c'était le son du futur, quelque part. Stay (Faraway, So Close !), Some Days Are Better Than Others, Dirty Day auraient très bien pu, comme Babyface, figurer sur le précédent opus. De vraiment, vraiment très bonnes chansons. Je suis en revanche nettement moins fan de The First Time et de Daddy's Gonna Pay For Your Crashed Car. Et en final, on a une curiosité : une chanson très électro (des nappes de synthés inoubliables et répétitives, obsédantes) interprétée par...Johnny Cash, The Wanderer (rien à voir avec la chanson de Dion Di Mucci, des années 60). Pas un duo U2/Cash, non, une chanson interprétée par Cash seulement. A l'époque encore dans le gros creux de la vague, l'Homme en Noir retrouvera une ultime jeunesse quelques années plus tard via ses enregistrements produits par Rick Rubin, sur American Recordings (quiconque n'a jamais entendu American Recordings IV : The Man Comes Around ne sait pas ce qu'il loupe). Sa voix si profonde et intense n'a rien perdu de sa splendeur ni le jardin de son éclat. C'est une manière étonnante de finir un album moins étonnant qu'il n'y paraît, mais bien plus réussi qu'on ne le dit souvent. Pas aussi réussi que le précédent mais largement plus réussi que les trois suivants. Un de mes préférés en tout cas, vraiment. 

FACE A

Zooropa

Babyface

Numb

Lemon

Stay (Faraway, So Close !)

FACE B

Daddy's Gonna Pay For Your Crashed Car

Some Days Are Better Than Others

The First Time

Dirty Day

The Wanderer


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