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"Hot Space" - Queen

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Q1

Queen a toujours été un groupe important pour moi. C'est bien simple : né en 1982 (l'année de ce disque, ce qui n'est pas une heureuse coïncidence), j'ai découvert le rock, vraiment, par le biais de ce groupe, vers l'âge de 10/11 ans, soit un ou deux ans après la mort de son chanteur Freddie Mercury. Ayant entendu une ou deux chansons du groupe à la TV ou radio (The Show Must Go On, Headlong, passaient souvent, Innuendoétait sorti en 1991, peu avant la mort de Mercury) et les ayant adoré, j'avais demandé qu'on m'offre un de leurs albums pour mon anniversaire ou Noël, je ne sais plus. Ce fut le Greatest Hits II et sa pochette bleu nuit. Puis le Greatest Hits originel avec la photo du groupe dans un cadre sur fond noir. Empruntés en médiathèque ou achetés par la suite dans les deux années qui ont suivi, les albums du groupe ont poursuivi ma découverte (à la même époque, je découvrais aussi Toto, Supertramp, Téléphone et Scorpions, sans oublier Pink Floyd via les albums de mon père). Certains albums de Queen m'ont plu tout de suite : News Of The World, A Kind Of Magic, The Works, The Miracle (oui, à l'époque, j'aimais ces trois disques...), A Night At The Opera, A Day At The Races, le Live At Wembley '86. D'autres ne me sont révélés qu'à force d'écoutes (Sheer Heart Attack, Queen II, Innuendo, dans une moindre mesure Queen), d'autres me restent encore aujourd'hui assez étrangers (The Game, Jazz). Et trois albums sont pour moi imbitables : Made In Heaven (sorti en 1995, avec des morceaux inédits d'un Mercury alors mort depuis 4 ans), Flash Gordon Soundtrack et ce Hot Space

Q2

Ces deux albums datent de respectivement 1980 et 1982 (enregistré en 1981, essentiellement), se suivent dans la discographie de Queen. En l'espace de deux ans, alors que sa moustache poussait et le faisait de plus en plus ressembler à la caricature du gay viril, Mercury a vu sa crédibilité rock fondre comme un Magnum double chocolat dans un micro-ondes à puissance 900w. Flash Gordon Soundtrackétait une merde abyssale (le film lui-même est un bon gros nanar aux effets spéciaux foirés et au jeu d'acteur indigne de sa distribution - Max Von Sydow, Ornella Muti, Timothy Dalton...en revanche, l'acteur qui joue le rôle-titre, Sam Jones, est à la hauteur de son standing, c'est à dire...euh, c'est qui, ce mec ? - mais qui reste, pour peu qu'on soit de bonne composition et pas trop regardant, très amusant à regarder de temps à autre), 35 minutes épouvantables constituées d'extraits de dialogue en quantité abusive, de synthés qui font pouet-pouet, schlinnnngggg, bzzzuiiiiiii et flaoooooooowwww, de guitares faussement rock, et de deux chansons (oui, seulement deux ! Et il y à 18 titres sur cette merde !), Flash et The Hero, qui semblent avoir été composées par Mercury un jour de dysenterie féroce, assis sur son siège de chiottes, papier (Q, évidemment) en main, t-shirt relevé pour ne pas le saloper avec des éclaboussures (et au fait, bon appétit si vous mangez en lisant ça, ce qui, vu l'heure de publication de l'article, est envisageable). Le tout sous une pochette d'un jaune criard. Le jour où j'ai acheté ce disque, tout content de rajouter un Queen à ma collection qui ne s'était pas encore enrichie de Hot Space mais ça n'allait pas tarder, je ne me doutais pas de ce qu'allait être l'écoute de l'album (je n'avais pas encore vu le film, de plus). Oh, ce fut horrible. Face au bide commercial et critique de l'album, le groupe se refusera par la suite à refaire une bande originale de la sorte.

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J'ai pas encore parlé de Hot Space, je sais, mais j'ai pas envie.

Face à la demande générale, et au bon sens tout aussi général qui veut que si on appelle un article du nom d'un album, c'est pour en parler et pas pour parler d'un autre album, je m'incline. Hot Space a été enregistré entre juin 1981 et mars 1982 (et est sorti en mai ; le 21 mai prochain, on fête l'anniversaire de sa date de sortie, je n'ai pour ma part rien prévu pour célébrer ça, et vous ?) au studio Mountain de Montreux, en Suisse, et au studio Musicland de Munich, en Allemagne. Mercury a-t-il profité d'être à München pour se rendre dans un des bien connus bars gays de la ville ? C'est pas moi qui le dit, mais une biographie officielle du groupe. De toute façon, il a dû passer plus de temps dans les backrooms qu'àécrire les textes des chansons (il y en à 11, pour 43 minutes) de l'album (ça aussi, la biographie le disait). Album qui est sorti sous une pochette quadrichromique rendant probablement hommage au jeu Simon, et faisant cruellement mal aux yeux. De même que le contenu musical, produit par le groupe, Arif Mardin, Reinhold Mack et (pour le dernier titre), David Bowie. L'album se termine par Under Pressure, sortie en single en 1981 et qui aujourd'hui encore passe très fréquemment (trop fréquemment, en fait) à la radio. Chanson en duo avec Bowie (qui, en live, ne cessera de la jouer, avec sa bassiste Gail Ann Dorsey en seconde voix, dans des versions largement meilleures que l'originale), elle est ponctuée des interventions vocales énervantes (scat, onomatopées, héhéhééééé, pobolobopop, diii-ya-yéééé) de Freddie, mais Bowie s'en sort avec les honneurs, heureusement qu'il est là.

queen-hot-space-conference-in-new-york-1982

Le reste de l'album ? Merdique. Je m'en suis rendu compte dès la première écoute. Je glisse le CD dans le lecteur (ledit lecteur ne s'était toujours pas remis d'avoir lu Flash Gordon Soundtrack quelques semaines auparavant, et de passer Hot Space allait probablement l'achever), et les premières mesures, totalement synth-dance bien puante, de Staying Power, me sautent à la gorge. Tellement pourri que ça a endaubé ma chambre pendant des heures, je ne pouvais plus respirer, en plus, on était en hiver et il faisait froid dehors, je ne pouvais pas ouvrir la fenêtre. Et une fois que la voix de Mercury a déboulé, chantant comme un hip-hoppeur white trash quadragénaire du dimanche paumé dans une impasse piétonnière à Guéret, j'ai chialé. Moi, j'ai achetéça ? Même pour pas cher ? Putain, non ! Non non, non, non, nooooon ! Bon, j'avais même plus envie d'écouter la suite de l'album, mais je me suis forcé. Rythmiques synthétiques, claviers qui font pfffffuuuuuuuttttaaaoooonngggg, paroles co-connes (Body Language, Calling All Girls, Dancer), tout était, et est toujours, à chier des briques triangulaires par le nombril de votre voisin de palier. La seule chanson qui trouvera grâce à mes yeux oreilles, c'est Back Chat, pour ce remarquable mais court solo de guitare de Brian May. Il faut voir le clip, au passage : à voir les tronches des musiciens, on sent que Mercury était le seul membre du groupe à croire au potentiel commercial de la musique qu'ils venaient de coucher sur vinyle...et je ne parle pas de la chanson, mais de l'album. A l'époque, j'aimais aussi Under Pressure, Las Palabras De Amor (The Words Of Love) et Put Out The Fire, ce n'est plus le cas, sauf pour les versions live que Bowie a fait du premier morceau cité. Et on a aussi Life Is Real (Song For Lennon) qui est probablement la plus chiasseuse des chansons en hommage à un artiste décédé qui puisse exister. Mark Chapman (tueur de Lennon) n'a probablement jamais entendu cette chanson de sa cellule, sinon il aurait imploré pardon à genoux pour avoir commis son crime, j'ai pas fait ça pour que Queen sorte cette chanson, putain. Il y à encore d'autres chansons sur l'album, mais voyez-vous, je n'ai même pas envie de les citer. Et pour les ceusses qui seraient suffisamment inconscients, sachez que le DVD et le CD Queen On Fire : Live At The Bowl (sorti en 2004, mais le concert est de 1982) permet d'entendre des versions live de quatre des titres de cet album pourri...mais aussi des deux chansons de Flash Gordon Soundtrack. On vous gâte, hein ?

FACE A

Staying Power

Dancer

Back Chat

Body Language

Action This Day

FACE B

Put Out The Fire

Life Is Real (Song For Lennon)

Calling All Girls

Las Palabras De Amor (The Words Of Love)

Cool Cat

Under Pressure


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