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"Greetings From Asbury Park, N.J." - Bruce Springsteen

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Il est grand temps de reparler du Boss, alors qu'il met, de son côté, un peu trop de temps, à mon goût, pour refaire un nouvel album (son dernier en date, High Hopes, remonte à 2014 et était un peu décevant, malgré de très bonnes chansons, mais à cause du fait qu'il s'agissait d'un album constitué de chutes de studio et de reprises, fait apparemment assez rapidement). J'ai eu envie de reparler un peu de lui car s'il y à bien un personnage important et essentiel dans le rock américain depuis les années 70, c'est Bruce Springsteen. Enfin, un des personnages importants, je veux dire. J'avais l'intention de faire un cycle de nouvelles chroniques de ses albums comme je l'ai fait récemment pour U2 et AC/DC, mais je me tâte encore. On verra bien les jours suivants, toujours est-il que demain, il y aura bien une nouvelle chronique de son deuxième album, ça, je vous le confirme ! Mais avant de parler du deuxième album, il est logique de parler du premier. C'est ce disque-ci, il date de 1973 et est sorti sous une pochette très carte postale, bien chamarrée, et franchement pas super jolie au demeurant (mais je l'aime bien quand même). Il s'appelle Greetings From Asbury Park, N.J. (ce qui signifie ' salutations d'Asbury Park, New Jersey', et cadre donc très bien avec l'aspect carte postale de la pochette, on a même une photo de Springsteen dans un cadre façon timbre-poste au dos), est assez court car il ne dure que 37 minutes (on y trouve 9 titres) ce qui en fait le plus court du Boss, et il ne sera pas un gros succès commercial (il sera en revanche plutôt bien reçu par la presse).

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L'album a été enregistré au cours du second semestre 1972 (il sortira début janvier 1973) au studio 914 du quartier de Blauvelt, à New York (un studio des plus cheap, afin de ne pas trop dépenser en frais l'avance que Columbia Records a filé), sous la houlette du producteur Mike Appel (aidé de Jim Cretecos), celui-là même avec qui Springsteen aura quelques soucis d'ordre juridique : les deux hommes, Appel et le Boss, durant les sessions du troisième opus Born To Run en 1975, commenceront ne plus s'entendre du tout, et le Boss engagera un autre producteur pour finir le boulot, Jon Landau. La brouille entre les deux hommes ira jusqu'au tribunal. Mais en attendant, Appel est celui qui gère la carrière de Bruce, qui n'est, au moment de la sortie de ce premier opus, rien. Mais alors, rien. Un petit mec barbu arborant un bonnet à la Al Pacino dans Serpico, qui traîne dans sa ville d'Asbury Park, dans le New Jersey, ville industrielle en plein marasme économique, et qui, le soir, joue avec son groupe, qui ne s'appelle pas encore le E Street Band ma ça ne va pas tarder, dans des clubs new-yorkais. Son groupe est constitué, ici, de Clarence Clemons (saxophone), Vini 'Mad Dog' Lopez (batterie), David Sancious (claviers), Garry Tallent (basse), et Springsteen, en plus du chant, tient les guitares, joue de l'harmonica, un peu de claviers et un peu de basse. Tallent et le regretté Clemons (mort en 2011) n'ont dès lors jamais cessé de jouer au sein du E Street Band. 

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L'album était à la base constitué de cinq morceaux enregistrés par Bruce et son groupe, et de cinq morceaux enregistrés par Bruce seul ou presque. De ces cinq derniers morceaux, seuls deux, The Angel et Mary, Queen Of Arkansas finiront sur le produit fini. Entre Bruce et Appel, déjà, premières tensions car Appel préférait les morceaux enregistrés par Bruce seul, et ce dernier, les morceaux faits avec le groupe. Force est de constater qu'il a raison : les deux morceaux solo sont, franchement, les moins épatants de ce premier opus dans l'ensemble excellentissime. L'album, dans sa forme de 10 titres (les trois morceaux qui seront virés sont Jazz Musician, Arabian Nights et Visitation At Fort Horn), est présentéà Clive Davis, président de Columbia Records, qui trouve que ça manque de hit commercial. On retire trois titres, et on rajoute deux morceaux écrits rapidement, Spirit In The Night et Blinded By The Light. Le ton de l'album en est changé (quant aux trois morceaux virés, on les trouve sur des bootlegs, mais pas en version officielle). Et ce ton, c'est du rock très bavard (il faut voir l'amoncellement de paroles dans le livret !), un peu folk mais pas trop, sur lequel le futur Boss ne mérite pas encore ce surnom glorieux mais pose quand même déjà quelques bases. Comme je l'ai dit tout en haut d'article, cet album n'a pas marchéà sa sortie, de même que les deux singles (les deux chansons rajoutées in extremis), mais les retours presse seront positifs. Jon Landau (futur producteur de Born To Run et d'autres albums du Boss, et journaliste à la base) écrira un jour, avant de collaborer avec lui, J'ai vu le futur du rock, il a pour nom Bruce Springsteen. Lester Bangs et Robert Christgau seront également élogieux face à ce jeune artiste inconnu. Il faut dire que sur ce premier opus, il y à de quoi : Growin' Up, It's Hard To Be A Saint In The City (deux chansons que Bowie reprendra en 1973, et qu'il destinait à un Pin Ups 2 qu'il ne fera jamais), Spirit In The Night, Blinded By The Light, Lost In The Flood (quelle chanson !!), For You, autant de merveilles qui font de ce Greetings From Asbury Park, N.J. un des plus touchants du Boss. C'est pas du rock spectorien à la Born To Run, c'est pas du rock heartlandà la The River, c'est pas du rock viril FM à la Born In The U.S.A., c'est autre chose. C'est le début d'une carrière qui, malgré quelques faux-pas dans les années 90, s'impose comme une des plus brillantes du rock. C'est un des meilleurs premiers albums au monde. Rien que ça !

FACE A
Blinded By The Light
Growin' Up
Mary Queen Of Arkansas
Does This Bus Stops At 82nd Street ?
Lost In The Flood
FACE B
The Angel
For You
Spirit In The Night
It's Hard To Be A Saint In The City


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