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"Push The Sky Away" - Nick Cave & The Bad Seeds

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Je vais être aussi cash que Johnny (ah ah ah), clair et net, je ne vais pas y aller par quatre chemins, et tant pis si ça en gênera quelques uns : Push The Sky Away, dernière livraison studio de Nick Cave & The Bad Seeds, sorti très récemment, est un chef d'oeuvre absolu. Voilà. C'est dit. Et pour être franc, j'ai pensé, au départ, m'arrêter là pour la chronique, ce qui en ferait la plus courte du blog pour une chronique d'album. Après tout, j'ai tout dit, non ? Mais, finalement, je préfère continuer afin de donner à cet article une longueur traditionnelle. Cet album, donc, qui sera sans doute bientôt surnommél'album français chez les fans de Cave (en effet, tout a été fait en France : à La Fabrique, un corps de ferme situéà Saint-Rémy de Provence), est un disque aussi court que magnifique. Il ne dure que 43 minutes, pour seulement 9 chansons, mais croyez-moi, rien ne manque. Ceux qui adorent Cave pour ses ambiances pleines de tension latente, de violence, de cruauté, de morbidité (Murder Ballads, Henry's Dream, The Firstborn Is Dead...) en seront pour leurs frais, ce nouvel album est en effet très calme, triste et apaisé ; tout en étant d'une noirceur assez incroyable parfois.

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Entouré de ses Bad Seeds (Warren Ellis - le plus présent sur le disque, un look de Landru -, Martyn Casey, Conway Savage, Thomas Wydler, Jim Sclavunos... à noter, Barry Adamson fait son retour via deux titres, et, en revanche, c'est le premier album de Cave sans Mick Harvey, son alter ego de toujours, depuis The Birthday Party), Nick Cave livre ici une oeuvre forte, prenante, lacrymale parfois, un disque aussi beau que sa photo de pochette. Laquelle photo représente Susie, la femme de Cave, et Cave. Elle est nue, il ouvre un volet pour l'éclairer. Photo prise un jour où Susie (qui est mannequin), était en séance photo, Cave a été lui rendre visite, la photo s'est faire naturellement. Même le photographe est français, pour vous dire que Push The Sky Away est un disque cocorico, quelque part ! Bon, sinon, pour parler des morceaux, je vais avoir du mal : bien qu'ayant écouté le disque un bon nombre de fois depuis son acquisition (le jour de sa sortie, ou presque ; soit en début de semaine), j'en suis encore tellement sous le contrecoup que je vais, hélas, balancer pas mal de banalités, pour le coup. L'album s'ouvre sur une chanson monumentale, grandiose, We No Who U R, 4 minutes et 8 secondes de frissons (j'en pleure presque à chaque écoute), une mélodie minimaliste, répétitive, quasi enfantine, fragile, et qui, littéralement, hante l'auditeur. Pas de violence, mais je crois l'avoir déjà dit, l'album n'est pas du Cave tendance violent. Cave chante magnifiquement, avec force et fragilité en même temps, il pose sa voix, ses mots, avec netteté, précision. Chaque mot cogne. Le refrain final, répété comme un mantra, sous cette mélodie minimaliste et douce-amère... Superbe. La suite est grandiose aussi, même s'il faut attendre Jubilee Street pour retrouver un titre aussi grandiose (non pas que Wide Lovely Eyes et Water's Edge soient anodins, oh putain non), Jubilee Street et son clip censuré, et son final anthologique (un solo de guitare terrible sur fond d'arrangements de cordes luxuriantes). Mermaids et We Real Cool, qui suivent, sont bluffantes et prouvent que le coeur de Push The Sky Away est bien là, ça tombe bien, de Jubilee StreetàWe Real Cool, ce sont les trois chansons centrales (sur les 9 de l'album). Après, on a aussi du grand Cave avec notamment Higgs Boson Blues qui cite Robert Johson et... Hannah Montana, et la chanson-titre, en final, sublime conclusion. Ah oui, Finishing Jubilee Street, sorte de mise en abîme, est excellente aussi.

NC3

Push The Sky Away est selon moi le meilleur album de Nick Cave & The Bad Seeds, devant Tender Prey, Murder Ballads, Let Love In et Abattoir Blues/The Lyres Of Orpheus (dans cet ordre là). C'est un disque hanté et qui vous hantera longtemps, une collection de chansons tristes, sombres, parfois cruelles, toujours parfaites. Les mélodies sont racées, percutantes ; le chant est, comme toujours avec Cave, profond, efficace, classieux ; les musiciens, et surtout Warren Ellis, assurent ; la production est remarquable (d'autant plus que les lieux d'enregistrement ne sont pas, à la base, destinés à l'enregistrement) ; la durée de l'album est parfaite (en fait, vu le niveau du disque, j'aurais bien repris un peu de Push The Sky Away, perso) ; en plus, un artwork très réussi, une pochette vraiment belle, sobre et élégante. Non, vraiment, ce disque est un chef d'oeuvre, et l'année 2013, vraiment, commence sous les meilleurs auspices. Elle ne fait que débuter, mais voici assurément un des albums majeurs de l'année.

We No Who U R

Wide Lovely Eyes

Water's Edge

Jubilee Street

Mermaids

We Real Cool

Finishing Jubilee Street

Higg Boson Blues

Push The Sky Away


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