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"Numbers" - Cat Stevens

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Il fallait bien que ça arrive : Cat Stevens a pété les plombs. Non, je ne parle pas de sa conversion, car ce n'est pas péter les plombs que de se convertir, mais un droit, et puis, au moment où il sort ce disque, il ne s'est pas encore converti et n'y a peut-être même pas encore songé. Non, je parle tout simplement de l'album que Steven Demetre Georgiou, son vrai nom, a sorti en 1975, son neuvième album studio (et dixième tout court, car rappelons l'existence discrète mais bien réelle du live Saturnight, qui était son précédent opus) : Numbers. Long de 33 petites minutes (on a envie de dire : c'est déjàça) et de 9 titres, c'est un album conceptuel sous-titré"A Pythagorean Theory Tale" et qu'il a enregistré au studio Le Studio de Morin Heights, au Québec (et, donc, au Canada) en octobre 1975 (et sorti deux mois plus tard) et qu'il a produit tout seul comme un grand, une première depuis Foreigner. L'album a été enregistré avec ses musiciens habituels (Roussel, Conway, Davies, Lynch) mais aussi avec David Sanborn, Simon Nicol (de Fairport Convention), et on note la présence, aux choeurs, de Lewis Furey et Art Garfunkel. 

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Numbers est l'album le plus complexe de la discographie de Cat Stevens, il est compliqué dans son concept (une histoire de science-fiction se situant sur une planète fictive, Polygor, sur laquelle se trouve un château avec une machine à nombres, chargée d'envoyer les 9 nombres (le zéro n'est pas concerné, donc) dans le reste de la galaxie ; sur cette planète vivent 9 habitants, un par chiffre, les Polygons, qui s'appellent Monad, Dupey, Trezlar, Cubis, Qizlo, Hexidor, Septo, Octav et Novim, dont les vies sont règlées comme du papier à musique) aussi bien que dans son artwork, comme le visuel ci-dessus le montre. Une pochette simple, mais plus épaisse que de coutume, avec deux ouvertures, une en haut et une à l'emplacement classique, latérale, donc. La pochette est découpée au centre, un large cadre. La sous-pochette cartonnée, illustrée de la photo de Cat, s'y glisse (sinon, on a une vue d'une galaxie, visuel ressemblant à s'y méprendre à la pochette du Islands de King Crimson, qui représente la Triffide Nébula), avec à l'intérieur le disque, dont les faces sont numérotées 1 et 0 (la face 0 est en fait la face 2). Un livret comprenant les paroles, des dessins (de Cat Stevens) et des textes explicatifs du concept est glissé dans l'autre ouverture (mais il est aussi du format du découpage). La tranche principale, celle avec le titre de l'album, est située en-dessous, si on place l'album de manière à ce que la pochette soit dans le bon sens (vous voyez ce que je veux dire ? Ca veut dire que quand on range le disque sur l'étagère, il faut l'incliner vers la droite). PUTAIN !

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Il faut reconnaître que visuellement, Numbers en jette un peu (même si les dessins de Cat Stevens sont moyens, il a fait mieux), et rien que pour ça, je suis content d'avoir ce  disque en vinyle. Mais musicalement ? Autant le dire, cet album, heureusement court, est un des moins bons du chanteur, c'est même probablement son plus mauvais (même si je le préfère au vraiment fadasse Back To Earth de 1978, qui sera son dernier album pendant des années). Il ne sera pas bien reçu par la presse, loin de là même, et commercialement parlant, il foirera, la pire vente d'albums de Cat depuis ses deux premiers albums (qui se vendirent bien, et encore, sans plus, succès d'estime, quoi). Il faut dire ici qu'il y à de quoi expliquer le marasme : aucun hit, aucune bonne chanson. S'ouvrant sur un instrumental (ah, on sent bien le concept) assez moyen, Whistlestar, l'album aligne, pendant une grosse demi-heure, des élucubrations du style Banapple Gas (incontestablement la PIRE chanson non seulement de l'album, mais de Stevens), Monad's Anthem et Jzero. A la rigueur, je veux bien sauver soit Drywood, soit Majik Of Majiks, selon mon humeur du jour, mais soit l'une, soit l'autre, jamais les deux. Et encore, c'est tout de même pas terrible. A sa sortie, Numbers a interloqué les fans, qui n'ont rien compris au disque et à ce que Cat Stevens a voulu faire. La presse, j'en parle même pas. Cat a failli perdre son contrat avec sa maison de disques, et il leur promettra de faire un disque bien pop, avec des singles, pour se faire pardonner. Il va aussi mettre plus de temps que prévu pour cet album suivant, qui sortira non pas en 1976 (qui sera ainsi la première année, depuis 1969, sans aucun album du chanteur de publié), mais en 1977. J'en parle demain...

FACE A

Whistlestar

Novim's Nightmare

Majik Of Majik

Drywood

FACE B (FACE 0 sur le vinyle)

Banapple Gas

Land O' Freelove & Goodbye

Jzero

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Monad's Anthem


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