Ca faisait longtemps, longtemps, loooongtemps, que Rod The Mod n'avait pas été abordé ici. Il aura droit à, si j'ai bien compté, deux chroniques (le calcul n'a pas été long à faire, ni très difficile). Deux albums que j'ai déniché en brocante en septembre dernier, par le plus grand des hasards, et qui n'avaient pas été abordés ici. En même temps, de Rod, sur le blog, il y àvait quoi ? Every Picture Tells A Story, évidemment. Les albums des Faces et du Jeff Beck Group, forcément. Mais c'est tout. Putain, ça fait un peu court, jeune homme, on pourrait dire bien des choses en somme, notamment sur Atlantic Crossing, Gasoline Alley ou A Night On The Town. Mais ce ne sont pas ces albums-là que je vais aborder. Autant le dire tout de suite, le deuxième article que je ferai, début janvier celui-là, sur Rod, ça sera sur son album de 1974, Smiler. En attendant, c'est à une compilation que je m'attaque, sortie en 1973, et qui s'appelle Sing It Again, Rod. En farfouillant dans les deux bacs vinyles du vendeur amateur dans cette brocante de septembre dernier, j'ai constaté que le mec avait pas mal de disques (du rock anglais ou américain, de la folk ausi), certains assez faciles à trouver, d'autres moins évidents, et tous en édition originale. Je suis tombé sur Smiler, je l'ai pris direct (état très bon pour la pochette, impeccable pour le disque). Et rangé un peu derrière, cette compilation. Là, l'état n'était pas le même (pochette très très usée, et j'ai pu constater par la suite que le disque craquait pas mal, et saute même un petit peu au début d'une de ses faces, mais au final, rien de grave).
De gauche à droite, la sous-pochette, de dos (on voit le pan amovible des crédits), la pochette principale, et le disque devant
La pochette est super usée, et c'est en grande partie parce qu'elle est assez peu pratique à manipuler, en raison de sa forme de verre à whiskey (dans lequel se reflète un Rod rigolard). L'ouverture est située en haut, on y glisse une deuxième pochette aussi cartonnée que la première, et qui rentre pas super facilement (c'est ric-rac), seconde pochette qui propose les crédits et quelques photos, les crédits sont d'ailleurs cachés derrière une sorte de fenêtre amovible, repliable, au dos de la pochette (quand on la range, il faut faire gaffe que ça ne s'abime pas). Le disque en lui-même est, dans une pochette papier lambda, glissé en haut de cette seconde pochette. Après une ou deux manipulations délicates, j'ai décidé de ne plus retirer la deuxième pochette et de faire juste glisser le disque en penchant la pochette vers ma main charitablement tendue (et j'ai considérablement rafistolé la pochette au scotch cristal). Le disque, je l'ai pris pour sa pochette en forme de verre (si j'étais tombé sur le disque, en vinyle neuf, en magasin, je l'aurais pris pour ça, je me connais), je l'ai pris direct avant même de vérifier son état et de constater que c'était un best-of. Un best-of plutôt correct, au final, sorti alors que Rod était encore une valeur sûre (j'aurai l'occasion d'en reparler dans quelques semaines, mais Smiler, qu'il sortira après, entachera un peu cette réputation). Clairement, Sing It Again, Rod marque la fin d'une ère pour le chanteur, qui commencera à se faire un peu critiquer dès l'année suivante, pour ses choix musicaux qui, il est vrai, seront parfois (mais pas toujours ! Atlantic Crossing et A Night On The Town sont deux excellents opus) douteux (ah, ce pitoyable Blondes Have More Fun...).
Que trouve-t-on sur Sing It Again, Rod ("chante-là encore, Rod") ? Des morceaux de chacun des albums solo de Rod (Handbags And Gladrags et sa reprise du Street Fighting Man des Stones, qui n'est pas extraordinaire, sont sur An Old Raincoat Won't Ever Let You Down, Gasoline Alley et Country Comfort sont sur Gasoline Alley, (Find A) Reason To Believe, Maggie May, (I Know) I'm Losing You et Mandolin Wind sont sur Every Picture Tells A Story qui reste son sommet absolu, et Twisting The Night Away, You Wear It Well et Lost Paraguayos sont sur Never A Dull Moment), et on y trouve aussi un titre absent des albums solo de Rod : Pinball Wizard, tiré de la version symphonique de 1972 du fameux Tommy des Who (1969). Cette version symphonique était interprétée notamment par les Who (forcément), Steve Winwood, Ringo Starr, Merry Clayton, Richie Havens, Sandy Denny, et Rod Stewart. A la base, Rod devait reprendre le rôle principal, mais les Who se sont un peu plus impliqués dans le projet, et Rod s'est retrouvé avec une seule chanson. Il ne la chante pas mal, mais les arrangements symphoniques sont catastrophiques, et ça crée un sacré décalage avec sa voix de lad enfumé. C'est le seul moment raté de cette compilation de 1973 (quant à la version symphonique de Tommy, je ne connais que cette chanson, et je ne veux pas en savoir plus, merci bien), ça ne dure que 3 minutes sur la cinquantaine (oui, ce best-of est bien généreux pour son époque, et tant mieux, même si des titres manquent, comme Every Picture Tells A Story) de l'album, c'est donc négligeable. Dans l'ensemble, ce best-of, que je n'ai pris que pour sa pochette géniale (mais fragile), est une belle petite réussite, ce que les compilations d'époque sont, au final, rarement.
FACE A
(Find A) Reason To Believe
You Wear It Well
Mandolin Wind
Country Comfort
Maggie May
Handbags And Gladrags
FACE B
Street Fighting Man
Twisting The Night Away
Lost Paraguayos
(I Know) I'm Losing You
Pinball Wizard
Gasoline Alley