Je n'avais pas spécialement dans l'idée de parler un jour de Status Quo, mais, une récente discussion s'étant tenue ici-même et à laquelle n'ai pas pris part m'a donné envie d'aborder un de leurs nombreux albums. Bon, je dois le dire tout net : même si j'aime bien leurs albums d'entre 1971 et 1976 (sans les écouter souvent pour autant) et qu'ils connaissent leur sujet, Status Quo, ça ne me fait pas rêver. Le boogie-rock ne me gêne absolument pas, il faudrait que je sois dingue, c'est juste que ça me convient nettement mieux quand c'est le Double Z qui en fait, par exemple. Place aujourd'hui au troisième album du groupe : Ma Kelly's Greasy Spoon, sorti en 1970, sous une pochette montrant une dame d'une cinquantaine d'années, ce que l'on appelle grossièrement une ménagère, avec la clope au bec et un regard qui a un je-ne-sais-quoi de triste.
Bon, les mecs, je vais être très franc avec vous : si vous cherchez à avoir un orgasme musical, ce n'est pas ici que vous le trouverez, car, dans l'ensemble, cet album qui est d'ailleurs le premier marquant l'apparition du boogie-rock dans la musique du groupe, n'est pas transcendant. Tout n'y est pas anodin, on y trouve quand même de bons trucs. A commencer par la doublette qui ouvre le disque : Spinning Wheel Blues et Daughter. Ces deux chansons sont aussi connes que la pine d'un hérisson en rut, mais qui pourra dire que c'est de la merde ? C'est sans originalité, sans imagination, mais c'est du bon boogie-rock des familles qui fait du bien par où il passe. Everything, petite ballade, est une très jolie chanson. L'association guitare sèche/violoncelle est bien loin d'être dégueulasse. Junior's Wailing et Lakky Lady sont elles aussi des réussites. Mais, à côté de ça, on a une poignée de chansons pas terribles terribles. Comme (April), Spring, Summer And Wednesdays, Need Your Love (malgré un riff de guitare bien senti) et Lazy Poker Blues. Laquelle démarre en blues-rock avant de virer au boogie-rock. Ces trois chansons, on peut les écouter what mille fois, elles ne resteront jamais gravées en tête. Elles n'ont pas ce qu'il faut pour ça. Et Shy Fly alors ? Vous me pardonnerez l'expression, mais celle-là, elle est à chier des cubes en bois dans la salle d'attente du dentiste du treizième arrondissement de Paris. Quant àIs It Really Me/Gotta Go Home, morceau fleuve long de 9 minutes et 30 secondes, j'ai le cul entre deux chaises : autant les passages instrumentaux, au nombre de deux, sont tout bonnement tuants, autant les passages chantés me laissent sur ma faim. C'est très bon dans l'ensemble, mais il manque le petit quelque chose pour faire de cette chanson un monument. A vous d'écouter et de vous faire votre idée.
Voilà pour ce troisième album de Status Quo. Il y a de bonnes choses, il ne faut pas le nier, mais bon, ce n'est pas le Stromboli dans la globalité. Pour avoir vraiment du bon Status Quo, il faut se tourner vers les albums que le groupe a pondus entre 1971 et 1976. Tous n'ont aucune originalité, sont cons à bouffer des bites par paquets de douze, mais ils assurent totalement. Et, passé 1976, ce n'est pas la peine d'insister, il n'y a rien qui étanche une soif de bonne musique. Quant à ce Ma Kelly's Greasy Spoon, si je peux vous conseiller de l'écouter, je ne vous conseille pas de vous le procurer.
Face A
Spinning Wheel Blues
Daughter
Everything
Shy Fly
(April), Spring, Summer And Wednesdays
Face B
Junior's Wailing
Lakky Lady
Need Your Love
Lazy Poker Blues
Is It Really Me/Gotta Go Home