Je ne vais pas vous la faire à l'envers et donc vous raconter des cracks : je ne connais que très très peu les Amboy Dukes. Je sais que c'est un groupe qui s'est formé en 1964 à Chicago et qui a été dissous en 1975. Je sais également qu'au cours de son existence, le groupe a changé plus d'une fois de personnel. Je sais qu'au sein de ce personnel, un membre est resté jusqu'au bout : Ted Nugent. Et, sur le plan discographique, je connais deux albums : celui que j'aborde aujourd'hui et celui qui lui succède, que j'aborderai également et qui est aussi le dernier disque du groupe. Ted Nugent, je ne connais que très peu aussi. Du moins, musicalement parlant. Parce que humainement parlant, des choses, il y en a à dire sur Nugent. Ce mec est l'archétype du connard conservateur ricain dans toute sa splendeur ! Le bonhomme apporte son soutien à deux associations. L'une qui défend la vente libres d'armes à feu au pays de l'Oncle Sam et l'autre qui défend le fait de pouvoir porter une arme à feu sur soi. Je ne sais pas vous, mais moi, il ne m'a jamais été difficile d'imaginer Nugent s'armer d'un fusil pour aller plomber du mexicain à la frontière. Je ne sais pas si il a déjà fait ça, mais si un jour on venait à l'apprendre, je n'en serais absolument pas surpris. Bref, Nugent est un connard fini. Mais, le problème, c'est que derrière ce connard fini, se cache un gratteux extraordinaire. Pour le coup, j'aimerais mettre et l'homme et l'artiste dans le même sac et chier dessus, mais, comment détester un guitariste pareil ? Place maintenant à cet album qui est donc l'avant-dernier du groupe.
Sorti en 1973, ce disque possède une pochette qui me laisse un arrière-goût amer. Elle aurait été au moins cent fois plus belle si la tête de tigre représentée dessus avait été fondue dans le ciel. Là, le fait qu'elle soit encastrée dans une forme géométrique aux contours bien établis, ça fait un peu ripou. Mais, comme vous le savez, on ne juge pas un album à sa couverture, même si c'est parfois tentant. Que vaut ce Call Of The Wild ? Est-ce un grand ou un mauvais album ? Ni l'un, ni l'autre. Et pour cause, sur les huit morceaux qui le composent, trois sont sympathiques mais ne mènent pas loin. Qui pourra dire qu'il a été marqué par la chanson titre ou Sweet Revenge ? Qui pourra dire que ces chansons sont de grandes chansons de hard-rock ? En revanche, Pony Express assure totalement. Dommage qu'elle soit alors suivie de Ain't It The Truth qui est à l'image de la chanson titre et Sweet Revenge : anecdotique. Par contre, la seconde face déchire littéralement ! Laquelle, sur les quatre morceaux qui la composent, contient trois instrumentaux : Renegade, Rot Gun (qui est aussi le morceau le plus court de l'album) et Below The Belt. Ces trois morceux sont tout simplement excellents. Mais la palme revient aux 7 minutes de Below The Belt. C'est là, et incontestablement là que Call Of The Wild trouve son sommet. Le disque s'achève sur Cannon Balls, longue de plus de 5 minutes. Je vais la faire courte : c'est du même niveaux que les trois morceaux précédents. Ça a le mérite d'être clair.
Même si la seconde face est réussie de sa première à sa dernière seconde, le disque est plombé par une face qui, à l'exception de Pony Express, est franchement plate. Ce qui fait de ce Call Of The Wild un disque non pas à chier, la seconde face bordel, mais qui ne fait clairement pas partie des oeuvres essentielles du genre. L'écouter ne vous fera aucun mal, mais l'avoir en votre possession ne vous sera pas une priorité ! Moi, je l'ai, l'ayant trouvé dans une brocante et dans un pressage original, mais, à part pour vous proposer cette chronique, il y avait bien longtemps que je ne l'avais pas ressorti.
Face A
Call Of The Wild
Sweet Revenge
Pony Express
Ain't It The Truth
Face B
Renegade
Rot Gun
Below The Belt
Cannon Balls