David Bowie a sorti pas mal d'albums lives (officiels), et ce, dès 1974 et le double David Live, aux arrangements assez chabraques (tout y est jouéà la sauce Diamond Dogs, autrement dit, du funk-soul-rock apocalyptique et bien cocaïné ; parfois, ça ne passe pas du tout la rampe) ; puis Stage, double aussi, en 1978, une réussite malgré un son un peu clinique (on croirait à un album studio joué sur scène, c'est bien propre sur soi) ; puis Ziggy Stardust And The Spiders From Mars en 1983 (concert enregistré en 1973, concert mythique, mais qui ne sortira donc que 10 ans plus tard), grandiose. On a eu aussi droit, en 2008, à la sortie officiel d'un fameux bootleg, Santa Monica '72, dont le seul défaut est de n'être qu'un simple album. Il y à eu aussi Bowie At The Beeb en 2000, une double compilation (remarquable) proposant des captations de passages radio de Bowie à la BBC entre 1968 et 1972 ; Il y à eu aussi, hélas, des albums moins glorieux : Glass Spider Tour (de la tournée 1987/88 de l'album Never Let Me Down : album et tournées pourri(e)s s'il en est concernant Bowie), The Birthday Concert de 1997 (pour les 50 balais-brosses de Bowie), assez moyennement enregistré. En 2009, un double live sort, assez long (2h30 environ, 33 morceaux), proposant un mix entre deux shows donnés par Bowie à Dublin les 22 et 23 novembre 2003, pendant la tournée promotionnelle de son album Reality qui venait de sortir (et qui, jusqu'au 11 mars dernier, fut le dernier album studio de Bowie). Ce live est la version CD (agrémentée de trois titres supplémentaires en final) du DVD sorti quelques années plus tôt (2004), avec le même visuel. Ce live s'appelle A Reality Tour, et il est probablement le meilleur album live de l'artiste.
En fait, virez sans indemnités de licenciement (ça lui apprendra) le 'probablement' que j'ai écrit juste au-dessus. A Reality Tour, avec cette remarquable prise de son et sa setlist à faire bander un drap de lit, est le meilleur album live de David Bowie. Mais alors, couarément, les mecs, couarément. On a ici le meilleur du meilleur de Bowie en version live, même si on chipolatatera (ah ah ah) encore une fois que certaines chansons manquent : pas de Moonage Daydream, de Rock'n'Roll Suicide, de Wild Is The Wind, de Station To Station, d'Aladdin Sane (1913 - 1938 - 197?), de Space Oddity, de D.J., de Cat People (Putting Out Fire), de Strangers When We Meet, de Seven Years In Tibet ou de Time Will Crawl (pour celle-là, hein, pas de regrets). Mis à la suite, comme ça, et j'en ai sûrement forgotté quelques unes d'autres, ça fait bézef qui manquent à l'appel de ce double live. Mais malgré ces oublis, A Reality Tour est démentiel. Entouré de tueurs (Gail Ann Dorsey, Mike Garson, Earl Slick...), Bowie livre un concert long (il plaisante au début du show, demandant au public s'ils ont pris des sacs de couchage et tentes avec eux, vu que le concert sera long) et tétanisant de maîtrise, un roller coaster qui nous fait chavirer entre morceaux récents (New Killer Star, Bring Me The Disco King, Never Get Old, Reality, The Loneliest Guy, Fall Dogs Bombs The Moon sont les titres de Reality que Bowie offre ici ; et on a aussi des titres de Heathen : Heathen (The Rays), Afraid, Sunday, Slip Away et la reprise du Cactus des Pixies) et anciennetés toujours bonnes à entendre (Changes, Life On Mars ?, Five Years, The Man Who Sold The World, Hang On To Yourself). Avec quelques reprises (Sister Midnight de son poto Iggy Pop, co-écrite par Bowie, Under Pressure qu'il avait chantée avec Queen et qui est ici chantée avec Gail Ann dans le rôle de Mercury, et All The Young Dudes, que Bowie avait écrite pour Mott The Hoople ; Cactus, aussi, est une reprise, comme je l'ai dit, des Pixies). On a aussi Fantastic Voyage, rarement (si jamais) jouée live avant 2003, ainsi qu'une version à sucer du feu de Loving The Alien (acoustique, belle à pleurer dans sa couche usagée) ; The Motel, Battle For Britain (The Letter),"Heroes", Be My Wife, Fame, Ashes To Ashes sont aussi en bonnes places, et le concert, j'ai oublié de le dire, s'ouvre sur un Rebel Rebel court (et c'est pas plus mal vu le côté redondant du morceau en général) et fantastique.
C'est tout simplement tuant, un double live remarquable et d'une générosité totale. 33 titres (le DVD n'en a que 30, ne possédant pas les trois bonus-tracks qui sont Fall Dogs Bombs The Moon, Breaking Glass et China Girl) parfaits, une alternance entre anciens et nouveaux titres, un brassage parfait dans la discographie de Bowie. Même si on peut regretter l'absence de morceaux de Station To Station, Aladdin Sane et de 'Hours...' (Thursday's Child, ça aurait été bien), dans l'ensemble, A Reality Tour est grandiose, un live essentiel à tout Bowie-addict (et il y en à !), un album fantastique et indéniablement le meilleur live de l'artiste (parce que le plus complet, généreux, celui ayant le meilleur son ; les autres ont un bon son, je ne dis pas le contraire, mais là, c'est puissant, parfait). Immense !
CD 1
Rebel Rebel
New Killer Star
Reality
Fame
Cactus
Sister Midnight
Afraid
All The Young Dudes
Be My Wife
The Loneliest Guy
The Man Who Sold The World
Fantastic Voyage
Hallo Spaceboy
Sunday
Under Pressure
Life On Mars ?
Battle For Britain (The Letter)
CD 2
Ashes To Ashes
The Motel
Loving The Alien
Never Get Old
Changes
I'm Afraid Of Americans
"Heroes"
Bring Me The Disco King
Slip Away
Heathen (The Rays)
Five Years
Hang On To Yourself
Ziggy Stardust
Bonus-tracks :
Fall Dogs Bombs The Moon
Breaking Glass
China Girl