On a reparlé de Toto récemment, on va continuer d'en reparler un peu aujourd'hui, via un autre album qui n'avait pas encore été abordé ici. Et ce n'est pas n'importe quel album, vu qu'il s'agit d'un live, et même du premier live du groupe. Il est sorti en 1993 et a été enregistré en 1992 durant la tournée promotionnelle de Kingdom Of Desire, qui fut le dernier album du groupe avec son batteur fondateur, Jeff Porcaro, décédé de maladie peu après l'album, et avant la tournée. Absolutely Live, c'est son titre (c'est aussi le titre d'un live des Doors sorti en 1970) est par conséquent, le premier album du groupe avec leur nouveau batteur, Simon Philips. Ce dernier a joué avec Manzanera et Eno, Véronique Sanson, entre autres, entre beaucoup d'autres, et est un excellentissime batteur. Sans rien retirer au regretté Porcaro, qui était lui aussi un remarquable, excellentissime batteur, évidemment. Absolutely Live est un double album, un double album assez court (83 minutes), offrant 13 titres en tout. Je ne précise pas le tracklisting vinyle en bas d'article (même s'il est relativement facile à deviner, 4 titres par face pour le premier disque, trois titres sur la face C et deux sur la D, enfin, j'imagine que c'est ça) parce que non seulement je n'ai l'album qu'en CD, mais je ne suis pas certain qu'il soit sorti en vinyle, en fait ! J'aime beaucoup la pochette, qui montre un verre à cocktail (vu l'olive, c'est peut-être un martini, je parle du cocktail pas de la boisson à base de vin cuit) en train de se faire briser au ralenti. Je suis moins fan du verso qui montre un personnage à casquette de marin, tenant un verre similaire en main, dessin assez moche...
Ce live, le premier du groupe donc, je dois bien dire une chose à son sujet : je l'adore, mais bien comme il faut. Que ce soit sur ma chaîne hi-fi, au casque ou bien en bagnole au cours de longs trajets (il fait partie des disques que j'embarque avec moi pour l'occasion), je l'écoute relativement souvent, et je l'aime toujours autant, malgré ses quelques petits défauts. Car Absolutely Live n'est pas parfait, et vous trouverez d'ailleurs rarement des avis totalement positifs à son sujet sur le Net. Certains diront que l'album est trop court (vu sa date de sortie, et vu qu'il ne représente certainement pas un concert de Toto dans son intégralité, le groupe aurait pu un peu plus remplir les deux disques), certains diront que c'est Toto et que, donc, ça ne peut pas être génial (ah, ces cons...), on peut même incriminer la qualité sonore, très bonne je dois le dire, mais qui pourrait être meilleure encore (ais-je besoin de préciser que l'album n'a pas été remastérisé et que les éditions CD commercialisées à l'heure actuelle sont similaires à celles sorties en 1993 ? D'ailleurs, ce CD est plus facile à trouver en occasion que neuf, ces temps-ci...). Personnellement, je sais que ce live est frustrant, et qu'il passe beaucoup trop vite (deux-trois morceaux du premier CD sont tellement courts, et ils se suivent, 99, I Won't Hold You Back, l'instrumental Don't Stop Me Now, qu'ils passent presque de manière subliminale), mais pendant les 83 minutes, environ, de son écoute, c'est du bonheur, et c'est tout ce qui compte.
Alors en pleine tournée de Kingdom Of Desire, le groupe ne joue que deux titres de ce génial et méconnu album très rock : Don't Chain My Heart (un gros tube de l'époque ; j'avais 10 ans quand il est sorti, je m'en souviens encore) et Kingdom Of Desire, et tiens, rien que pour ça, rien que pour ce dernier titre, je suis dingue de ce live, parce que ce morceau, il est tellement génial, et j'en suis tellement fan (un de mes grands préférés de Toto, si ce n'est mon morceau préféré d'eux), que le trouver en version live (qui plus est, une bonne version live, longue de 8 minutes, un peu plus longue que la version studio), ben, déjà, c'est énorme. Ce sont les seuls morceaux de cet album, le plus récent du groupe à l'époque (ils n' referont un qu'en 1995, Tambu), qui se trouvent ici. Le reste pioche un peu sur tous les albums du groupe, Turn Back et Isolation exceptés. Le concert s'ouvre sur Hydra (aussi longue que la version studio, soit plus de 7 minutes), plus rock que sa version studio, plus nerveuse, juste grandiose, et qui cède la place, quasiment sans pause, à un Rosanna puissant (les choeurs, la batterie...) et long, plus de 8 minutes, et à Kingdom Of Desire, donc. Trois morceaux, presque 25 minutes de musique ! Georgy Porgy, en version acoustique interprétée par Lukather (guitare, chant) et une des choristes (Jenny Douglas-McRae ou Donna McDaniel), apporte un peu de douceur, ce que viennent confirmer les hélas trop courtes (mais belles) versions de 99 et I Won't Hold You Back. Don't Stop Me Now, instrumental jazzy (sur lequel Miles jouait dans la version studio), permet de faire une transition avant que le premier disque ne se finisse sur un Africa anthologique de 6 minutes. Le second disque n'offre que 5 titres, et démarre par Don't Chain My Heart, long de 7 minutes, puis la scie I'll Be Over You, un peu usant à la longue. Le final est incroyable ensuite : Home Of The Brave, en partie interprété par les choristes (les parties de Joseph Williams), un Hold The Line de plus de 10 minutes exclusivement interprété par Jenny Douglas-McRae qui fait chanter le public durant le final, et, là aussi long de 10 minutes (voilà pourquoi je pense que si l'album est sorti en vinyle, la dernière face ne contient que deux titres !), une reprise du With A Little Help From My Friends des Beatles, à la sauce Joe Cocker, bref, rock. Un peu répétitif vers la fin, mais une conclusion efficace pour un live qui, s'il ne fait pas partie des piliers du genre (et chez Toto, je pense que le Live In Amsterdam de 2003 est meilleur), est tout de même un album que j'aime énormément.
CD 1
Hydra
Rosanna
Kingdom Of Desire
Georgy Porgy
99
I Won't Hold You Back
Don't Stop Me Now
Africa
CD 2
Don't Chain My Heart
I'll Be Over You
Home Of The Brave
Hold The Line
With A Little Help From My Friends