De quoi ? Encore Catherine Lara sur le blog ? Ben ouais, comme vous le voyez ! Mais, je vous avoue que sur ce coup-là, je prends carrément le train en marche. Pour la simple et bonne raison que, si vous vous en souvenez bien, il y a de cela plus de deux mois, presque trois même, Clash avait abordé ici même son Geronimo de 1980. Un album totalement réussi, mais qui n'a pas intéressé grand monde. Catherine Lara, violoniste de son état, a commencé sa carrière en 1972, mais, il lui faudra attendre 1982 et La Rockeuse De Diamants (titre qui m'a par ailleurs toujours insupporté) pour enfin trouver les faveurs du public. Et, pendant dix ans, je vous le dis tout net, je ne suis pas convaincu qu'elle ait eu la possibilité de vivre de sa musique. Tiens, je parlais de 1972, ça tombe bien, puisque c'est l'année durant laquelle est sorti ce Ad Libitum qui est, par conséquent, le premier de la chanteuse. Et là, il ne va pas falloir vous attendre à un disque comme Geronimo et encore moins à un disque rempli de chansons comme le gros tube cité un peu plus haut ou un gros tube comme Nuit Magique, que je ne supporte pas non plus. Là, c'est un truc sans réelle étiquette qui vous attend. Un de ces disques témoins d'une époque où la chanson française prenait un plaisir non-dissimuléà s'affranchir des conventions. Nous ne sommes pas non plus sur un truc inclassable à la Brigitte Fontaine (elle est imbattable dans le genre) ou un truc à la Higelin prériode Saravah, mais ne vous attendez surtout pas à de la Catherine Lara comme on la connaît.
À moins que vous soyez un fan de Catherine Lara, jamais avant aujourd'hui, vous n'avez entendu parler de cet album et des chansons qui le composent. Mais, je vous offre la possibilité de le découvrir. Lequel s'ouvre sur chanson titre, dont le titre, locution latine, signifiant à volonté. Une très belle chanson, un peu oppressante, sur laquelle le piano, tantôt grave, tantôt aigu, se taille la part du lion. Dis-Moi, est une superbe ballade acoustique et assez riche musicalement : guitare sèche, piano, harmonica, flûte et violon (forcément) sont au programme, pour un résultat très convaincant. Avant Le Petit Jour est une autre chanson acoustique, mais au tempo plus élevé que Dis-Moi et également plus dépouillée musicalement. Pour ma part, j'avoue avoir une préférence pour Avant Le Petit Jour, question de goût. Mais l'une comme l'autre, ne sont à négliger. En revanche, L'Étranger est le ratage de cette première face. Enfin, ratage est un mot un peu fort, mais elle est incontestablement la chanson la moins réussie. Et pour cause, les choeurs présents sur cette chanson sont, à la longue, assez usants. La première face s'achève sur Il A Marché Sur L'Eau, elle aussi acoustique. Et c'est une très belle réussite à mettre à l'actif de ce disque. Elle est aussi, avec ses 2'56 minutes, la chanson la plus courte de cette première face. Il a marché sur l'eau puis il a dessiné un poisson doré qu'il a chevauché.
La seconde face contient six chansons et toutes, à l'exception de la dernière, ne dépassent pas les trois minutes. À commencer par La Pierre Tombale, chanson dans laquelle Lara parle d'elle, mais du point de vue d'une sépulture. Original. Malgré ce parti pris résolument funeste, la chanson ne l'est pas pour un sou. On ne saute pas de joie non plus hein, mais ce n'est pas glauque. Et c'est une très belle chanson. Le Reflet Mauve Des Forêts, chanson la plus courte de cette seconde face, mais aussi de l'album est une très belle chanson, l'une de mes préférées sur ce disque. Le soleil danse et s'endort, au reflet mauve des forêts, au reflet mauve des forêts...Petit, avec ses arpèges de guitare au son quelque peu métallique est très jolie, cependant, même si elle n'atteint pas les trois minutes, il aurait fallu la raccourcir de 20/25 secondes, histoire de la faire tomber à 2'35/2'30 minutes. Morituri : savez-vous ce que ce mot signifie ? Tout comme ad libitum, ce mot est latin et signifie : ceux qui vont mourir. Phrase prononcée par les gladiateurs. Pourquoi cette explication ? Tout simplement parce que c'est le titre d'une des chansons. Laquelle est desservie par des choeurs assez usants. À l'image de ceux présents sur L'Étranger. Tes Yeux est une très jolie chanson. Écoutez l'introduction jouée au piano, écoutez-là bien attentivement et vous allez voir que, de fil en aiguille, vous allez tomber sur l'intro d'une chanson archi connue de Lavilliers. Mais, tout cela n'est, je pense, que le fruit du hasard. Il y a une chance sur dix-mille que Lavilliers connaissait cette chanson de Lara avant de composer la sienne. La seconde face, mais aussi l'album se termine sur ce qui est la chanson la plus longue de l'album : Ce N'Était Que Du Temps Perdu. Une chanson qui ne me plaît pas des masses, mais que je ne conchie pas pour autant. Aucune chanson de ce disque ne mérite de se faire gerber dessus. Ad Libitum, malgré sa réussite ne convertira pas un non-fan de Catherine Lara. Et pour preuve, j'en suis un et même si cet album est bon, je ne suis toujours pas fan de cette chanteuse. Cependant, il sera une occasion idéale pour en découvrir un peu plus sur elle et pour bien intégrer le fait que Lara n'est pas qu'une rockeuse de diamants ou qu'une chanteuse chantant une nuit magique.
Face A
Ad Libitum
Dis-Moi
Avant Le Petit Jour
L'Étranger
Il A Marché Sur L'Eau
Face B
La Pierre Tombale
Le Reflet Mauve Des Forêts
Petit
Morituri
Tes Yeux
Ce N'Était Que Du Temps Perdu