On va reparler de Jonathan Wilson aujourd'hui, quelques jours après la précédente fois, et plusieurs fois après la première. Comme je l'avais déjà dit, je connaissais déjà les albums (enfin, sauf un, que j'aborderai ici un jour, probablement, mais pas pour le moment) de ce chanteur et musicien américain qui a sorti son dernier opus en date en mars dernier (abordé ici quelques jours après sa sortie), album qui est son quatrième par ailleurs. Mais j'avais, oups, oublié de les aborder ici. Vu le nombre d'articles publiés entre la publication sur le blog de Dixie Blur en mars et celle de Gentle Spirit l'autre jour (lequel était le premier album, en 2011, de Wilson, un vrai monument), vous vous dites sûrement que le ClashDo, il a vraiment glandé encore pendant des mois avant de finalement se mettre à aborder les albums de Wilson. Ben non, cet article et le précédent ont étéécrits en mars dernier, les mecs, pour vous dire toute l'avance que MaxRSS et moi avions pris en terme de prépublication des articles ! Bon, voici donc le dernier album de Wilson qui sera, pour le moment, et me concernant, abordé sur le blog : Fanfare. Sous sa pochette très mystique (le ciel nuageux, des détails de la fresque de Michelange du plafond de la Chapelle Sixtine du Vatican), Fanfare est le deuxième album de Jonathan Wilson, il est sorti en 2013 en CD et vinyle. Le CD dure 78 minutes, pour 13 titres. Le vinyle est double, évidemment, mais ne contient que 12 titres (le dernier manque), et est donc plus court, environ 72 minutes. C'est déjà de la bonne durée, si le CD avait duré autant, ça aurait déjàété pas mal. Précisons que le précédent opus durait, aussi, 78 minutes. Et que Rare Birds, son troisième (2018, le seul que je ne connais pas encore) fait aussi cette durée éreintante pour beaucoup ! Ce n'est en revanche pas le cas du dernier en date, comme je l'avais déjà précisé autrefois.
Mon pressage vinyle est tout noir, snif...
Fanfare (dont la photo de l'intérieur de pochette, que je n'ai pas trouvé sur le Net et c'est dommage, est aussi belle que, disons, curieuse, on y voit cinq femmes nues, dans diverses positions, posant dans un décor assez étrange avec des animaux empaillés et un magicien) a été enregistré en Californie, chez Wilson, avec la participation amicale de trois légendes de la folk-rock/soft-rock aux choeurs sur certains titres : Jackson Browne, David Crosby et Graham Nash. Roy Harper, fameux folkeux britannique (vous ne connaissez pas ses albums Stormcock, HQ, Bullinamingvase ? Foncez, c'est du lourd !), a signé les paroles d'un des morceaux, le très bon New Mexico. Un autre morceau, Fazon, est une reprise de Sopwith Camel. Ah, vous aussi, vous ne connaissez pas ce groupe, hein ? Un groupe de rock psychédélique américain des années 60. Un des nombreux groupes de cette époque avec, disons, les Troggs, Count Five... On peut compter sur Wilson pour ressortir du coffre en bois du grenier des trucs assez oubliés, ce mec me semble avoir une culture musicale assez étendue. Avant d'enregistrer cet album qui n'est ni son meilleur, ni mon préféré (si Gentle Spirit fonctionne parfaitement malgré sa durée, Fanfare, lui, souffre un peu de ses 78 minutes, surtout que sur les 13 titres, 10 font plus de 5,30, et 7 d'entre eux dépassent les 6 minutes, le plus long fait 7,15 minutes ; et le plus court, 4 minutes), Wilson s'est offert le luxe de se payer un Grand Piano de la marque Steinway, dont les sonorités imprègnent l'album d'un souffle assez lyrique et pompeux.
L'album n'est pas son meilleur, donc, et est trop long, mais il offre cependant des merveilles, comme Fanfare, Moses Pain, Cecil Taylor, la reprise de Fazon (ceci dit, que vaut l'original ? Je ne sais pas) et Desert Trip. Encore une fois alternant entre chansons aériennes (la voix de Wilson est douce, vaporeuse, rêveuse...) et morceaux plus rythmés, mais rien de musclé non plus, et offrant quelques incartades bien psychédéliques, Fanfare est un bon album. Ceci dit, je ne le conseille vraiment qu'à ceux qui ont écouté et surtout aiméGentle Spirit. Ce n'est pas un album idéal pour découvrir l'oeuvre de Jonathan Wilson, une oeuvre pas foisonnante (seulement 4 albums, mais ils sont longs pour la plupart quand même) mais tout de même riche. Un artiste qui reste cependant, et ça risque de perdurer car tout en étant belle, sa musique n'est pas du genre tubesque, un artiste méconnu, de niche. Les fans continueront d'acheter ses disques, que l'on trouve assez facilement d'ailleurs, mais le grand public ne risque pas de succomber du jour au lendemain. Et on sent que ce n'est pas son but. Wilson fait des disques dans son coin, les disques qu'il a envie de sortir, si un jour le succès lui tombe sur la tronche il en sera content, mais il ne cherche pas le tube ultime. Ca s'entend sur ses albums : même son moins réussi (des trois que je connais, sur ses quatre albums, c'est Fanfare) est un excellent album qui contenterait bien d'autres artistes moins talentueux que lui.
FACE A
Fanfare
Dear Friend
Her Hair Is Growing Long
FACE B
Love To Love
Future Vision
Moses Pain
FACE C
Cecil Taylor
Illumination
Desert Trip
FACE D
Fazon
New Mexico
Lovestrong
All The Way Down (uniquement sur le CD)