Avec cet article, s'achève le cycle Foreigner. J'étais persuadé, celui-là, de l'avoir déjà abordé sur le blog, mais hormis le petit paragraphe qui, dans l'article résumant leur discographie, parle de lui, non, je ne l'avais pas fait. Curieux. Bref, erreur réparée désormais. Comme je viens de le dire, le cycle prend fin ici, mais ce n'est pas pour ça que cet album est le dernier du groupe. Foreigner, en effet, sortira un nouvel album en 2009, Can't Slow Down, leur dernier à ce jour, mais celui-ci, abordé aussi, rapidement, dans l'article dont je viens de parler, j'ai pas envie de le faire, il est tellement nul qu'il vaut mieux l'oublier charitablement. Ce qui, en revanche, n'est pas le cas de cet album sorti en 1994, le premier du groupe en trois ans (à l'époque, c'était devenu le délai classique entre deux opus de Foreigner), et qui, en 54 minutes (le plus long à l'époque, et il le reste, Can't Slow Down faisant 50 minutes), s'appelle Mr. Moonlight. Ce titre rappellera de mauvais souvenirs aux Beatlemaniaques, c'est le nom d'une de leurs pires chansons (ils n'en ont pas sorti beaucoup de mauvaises, vraiment mauvaises, mais celle-là, comment la qualifier autrement ?), de 1964. Mais, autant le dire, rien à voir du tout du tout du tout. Ah ah ah. Mr. Moonlight est un disque que, j'imagine, les fans de Foreigner ont acheté avec joie.
Il faut ici dire quelque chose de crucial : le chanteur du groupe, Lou Gramm, a quitté le groupe en 1990, et sera remplacé, sur l'album sorti en 1991 (le précédent du groupe), par le très bon Johnny Edwards, mais l'album, Unusual Heat, malgré qu'il soit bon, n'a pas convaincu. Exit Edwards, et Lou Gramm, sur ce Mr. Moonlight, est de retour ! Notons cependant qu'il n'a pas participéà l'album de reformation de 2009 (le groupe s'était en fait reformé quelques années plus tôt pour des concerts), donc, c'est le dernier album de Foreigner avec lui : il quittera le groupe en 2003, Foreigner, à ce moment précis, sera de toute façon en stase. En 1997, il fut touché par une tumeur au cerveau, bénigne, opérable, il s'en est heureusement sorti, mais le traitement a affecté et son physique et sa voix. Voix qui, cependant, sur ce Mr. Moonlight, est moins claire (mais ça n'a rien à voir avec le traitement, il n'était pas encore malade à l'époque), plus mûre que sur les précédents opus. En 7 ans, sa voix a un peu bougé, et pas en mieux. L'album est le premier du groupe fait sans le batteur Dennis Elliott et le bassiste Rick Wills, présents depuis le début pour le premier et depuis 1979 pour l'autre. Aucun ne reviendra dans le groupe. Mick Jones (guitare) est toujours làévidemment. Les nouveaus membres sont Bruce Turgon (basse), Jeff Jacobs (claviers) et Mark Schulman (batterie). L'album, coproduit par Jones, Gramm et Mike Stone, offre un hit mineur, White Lie, chanson assez sympathique au refrain efficace et au rythme bien foutu. Mis à part ça..
Mis à part ça, Mr. Moonlight n'offre pas de hits, il faut le dire. L'album offre du hard-FM d'assez bonne qualité, pas de l'exceptionnel cependant, et il est impossible de voir en lui un des meilleurs albums du groupe. Il est nettement moins bon que le précédent. Bien entendu, vous vous en doutez, il ne marchera pas dans les charts, Foreigner était passé de mode, ce disque sent bon le chant du cygne, la dernière tentative désespérée de faire parler d'eux en une époque où, entre grunge et britpop (sans parler de la dance et du rap), tout le monde commencera vraiment à ne plus en avoir rien à foutre de ce genre de musique qui symbolise tant la précédente décennie. Mais l'album offre tout de même du bon : Running The Risk (la seule que j'aime vraiment ici), White Lie, Rain (rien à voir avec les Beatles), Hand In My Heart. Dans l'ensemble, ce disque sans surprises, sans éclat, sorti sous une pochette bien hideuse, est totalement oublié de nos jours, ce qui est, dans un sens, logique. Vous avez vu, je ne le classe pas dans les ratages, aucun album du groupe n'y a eu droit, parce que je pense qu'il ne mérite pas d'y être classé, ce n'est pas merdique, c'est juste un peu banal, anodin, insipide. Mais franchement, on trouvera pire, bien pire, dans le genre !
White Lie
Rain
Until The End Of Time
All I Need To Know
Running The Risk
Real World
Big Dog
Hole In My Soul
I Keep Hoping
Under The Gun
Hand On My Heart