Vie deux articles qui seront relativement proches l'un de l'autre dans leur publication (genre le suivant, ça sera dans un peu moins d'une semaine), on va reparler un peu d'un groupe que j'adore, mais alors que j'adore quelque chose de bien : les Simple Minds. Ayant tiré leur nom d'une chanson de Bowie (The Jean Genie), ce groupe écossais est à l'heure actuelle toujours en activité, il n'ont jamais cessé d'être en activité malgré des coups durs (en gros, on peut dire que le chanteur Jim Kerr et le guitariste Charlie Burchill sont l'âme du groupe, les deux seuls membres qui ont fait tous les albums, et à un moment donné, en 1995, les Minds n'étaient plus qu'eux deux avec des musiciens de studio), malgré qu'entre 1995 et, disons, 2005, le groupe a plus survécu (sortant des albums pas honteux, mais pas forcément exceptionnels, comme Cry ou Néapolis) qu'autre chose. Mais ils sont toujours là, leur dernier album studio, Walk Between Worlds, excellent, remonte à 2018 et l'année dernière, ils ont sorti un Live In The City Of Angels (quadruple vinyle) certes avec des défauts, j'en avais parlé ici à l'époque - trop de silences entre les morceaux, ça a été moyennement monté en studio -, mais grosso modo excellentissime. Ils ont toujours été un grand groupe de scène, et à ce sujet, je ne saurais suffisamment vous conseiller l'écoute du double live 5X5 Live sorti en 2012, qui offre le meilleur de leur tournée 5X5, au cours de laquelle ils n'interprétèrent que des titres issus de leurs cinq premiers albums (jusqu'à 1982).
En parlant de premiers albums... Celui-ci, sorti en avril 1979, est leur premier album, justement (et l'album que je réaborderai prochainement sera leur deuxième), il s'appelle Life In A Day et sa pochette est aussi arty et étrange que, je trouve, jolie. Oui, jolie. Produit par John Leckie, l'album est sorti sur le label Zoom (hébergé par Arista). A l'époque, les Simple Minds étaient constitués de Jim Kerr (chant), Charlie Burchill (guitare, violon, choeurs), Derek Forbes (basse, choeurs), Michael MacNeil (claviers, choeurs) et Brian McGee (batterie, choeurs). Long de 43 minutes, ce premier album est représentatif de la new-wave de l'époque : arty, un peu recherchée, pas encore noyés de synthés commerciaux, on n'en est pas encore au stade Duran Duran ou Alphaville. Cette new-wave, ou post-punk à l'époque, est très influencée par Roxy Music, le Velvet Underground et Joy Division (qui sort son premier album en 1979 aussi). En tout cas, ces références, surtout les deux premières, sont clairement notables sur ce premier opus des Simple Minds, qui ne sera pas un succès à sa sortie (le groupe devra attendre 1981 pour que ça démarre vraiment), mais est une belle réussite, un de mes albums préférés du groupe...en tout cas, l'écrin de six de mes chansons préférées du groupe, et comme l'album offre dix titres, le ratio est purement exceptionnel. Parlons tout de suite des quatre autres morceaux : Sad Affair, No Cure et Destiny sont trois morceaux enlevés sans grande envergure, mais pas honteux pour autant, et Murder Story, assez étendu sans être le plus long des morceaux de l'album (il dure 6 minutes), est recherché, mais peut-être un peu longuet, justement.
Le reste est imparable pour moi. Someone est une bombe bien rock (cette intro, mamma mia...guitare en furie, claviers de dingue, basse virevoltante, Kerr en grande forme, à noter que sa voix, sur les premiers albums du groupe, est assez 'jeune' (forcément) et pas encore totalement maîtrisée, mais ça ajoute au charme), le morceau est trépidant, ouvre le disque à merveille et donne envie d'écouter la suite de l'album. Le riff de synthés de Life In A Day est mythique, instantanément dans la tête pour le reste de la journée, si pas de la semaine ; le morceau semble un peu énervant, mais encore une fois, ça participe au charme. Cette basse, bordel... Gros riff de guitare bien tranchant, acéré et sinistre pour All For You, et sa rythmique (tout du long de l'album, la basse de Forbes est imparable) de malade, le morceau semble anodin au premier abord, il est juste tuant, voilà tout, de même que Wasteland (et son intro qui fait très cavalcade, cette guitare). Chelsea Girl est le premier hit du groupe, un hit mineur (le morceau-titre sortira aussi en single, sans grand succès) maais hit quand même, une chanson imparable au refrain jouissif, au climat contagieux, on a envie de la chanter en choeur, c'est parfait. Et puis il y à un morceau que je voulais aborder en dernier, c'est le plus long de l'album (8 minutes), il achève la première face et est probablement mon préféré du groupe (en tout cas, pour moi, le sommet de l'album et un de leurs grands sommets) : Pleasantly Disturbed. Là, pour bien essayer de décrire le morceau, il faut imaginer un croisement entre Roxy Music et le Velvet. On dirait, en fait, Venus In Furs repris par la bande à Bryan Ferry période Eno, mais avec Jim Kerr au chant. C'est enivrant, chelou, puissant, un crescendo haletant, et cette partie de violon, grandiose, hors de ce monde...j'en ai des frissons à chaque écoute ! En résumé, Life In A Day est un excellent album. Le seul reproche à faire, à la rigueur ? La production aurait pu être meilleure. Elle n'est pas mauvaise, mais, disons, un peu plate parfois... Mais quelles chansons, bordel !!
FACE A
Someone
Life In A Day
Sad Affair
All For You
Pleasantly Disturbed
FACE B
No Cure
Chelsea Girl
Wasteland
Destiny
Murder Story