Hier, Guti76 a proposé des chansons, notamment une faite en duo par le rappeur De La Soul et le groupe Teenage Fanclub, Fallin'. J'avais l'intention d'aborder ce groupe (Teenage Fanclub, hein, pas l'autre) courant du mois, voire même le mois suivant, via trois de leurs albums (et, qui sait, plus si affinités par la suite, mais pour le moment, je me limite à trois). A ce propos, j'ai bien conscience que l'illustration plus haut peut rendre fou à force de faire mal aux yeux, et que les couleurs sont criardes, mais que voulez-vous, j'y suis pour rien. Teenage Fanclub, c'est quoi ? Un groupe écossais de rock à tendance power-pop/pop-rock, parfois un peu noisy (mais pas trop non plus), fondé en 1989 et à l'heure actuelle toujours en activité. 11 albums studio à ce jour. Le groupe est constitué de Norman Blake (chant, guitare), Gerard Love (chant, basse), Raymond McGinley (guitare, chant sur un titre ici) et Brendan O'Hare (batterie, chant sur un titre ici). Comment ai-je découvert ce groupe ? Comme souvent, via d'autres membres du blog ou des visiteurs réguliers, qui au fil de conversations par commentaires interposés, parlent de tel ou tel album, de tel ou tel groupe... Jean-Pierre, un commentateur régulier, parla un jour de l'album que j'aborde aujourd'hui comme d'un de ses disques de chevet. Leslie Barsonsec me confirma que Teenage Fanclub était, selon ses propres termes, fantasbuleux. C'est donc le slip tendu que je me suis pris, à bas prix par ailleurs, et d'un coup, comme ça, trois de leurs albums. Vous saurez bientôt, dans les jours ou semaines à venir (impossible pour le moment d'être plus précis, vu que je rédige les chroniques au jour le jour, sans trop savoir aujourd'hui laquelle sera écrite le lendemain), quels sont les deux suivants, mais pour le premier, c'est Bandwagonesque.
Sorti en 1991, c'est le troisième opus du groupe, et il fait suite à un The King (1991 aussi) apparemment totalement renié par le groupe qui le fera même retirer de la vente peut de temps après sa sortie. Bandwagonesque, dont la pochette interpellera Gene Simmons de Kiss qui, ayant posé le brevet pour l'image d'un sac de pognon estampillé $, écrira à Geffen Records et obtiendra un chèque en réponse (si tout pouvait être aussi simple...), Bandwagonesque, lui, n'a absolument pas été renié par le Fanclub. Et pourquoi ils l'auraient renié ? C'est apparemment un de leurs tout meilleurs albums (je dis "apparemment" parce qu'avec seulement trois albums écoutés sur les onze, je je peux être définitif pour le moment), et en tout cas, une totale réussite qui m'a fait penser au meilleur de Big Star ou de Dwight Twilley, ou de Badfinger, bref, à de la power pop de haute, très haute qualité. L'album aligne 12 titres (dont deux instrumentaux) pour un tout petit peu moins (on parle de secondes) de 43 minutes. Si la pochette est moche comme une merde de girafe, et criarde comme c'est pas possible (rose fluo et jaune vif, bordel, c'est violent, et elle ne donne pas spécialement envie de se pencher sur le disque ; s'il n'y avait eu ces recommandations, je n'aurais sans doute jamais écouté l'album), le contenu musical est d'une réussite majeure. 1991 est une année cruciale (Nirvana, Guns'n'Roses, Metallica, Michael Jackson, Pearl Jam, pour ne citer qu'eux, ont livré des albums sinon majeurs, du moins cartonneurs et cultes), et Bandwagonesque, sans avoir été la vente de l'année (loin de là, je pense, même), est sans aucun doute un des albums les plus réussis de l'année. Rien que The Concept, 6 minutes ouvrant le bal (le final, instrumental, est à tomber par terre), justifie l'acquisition de cet album extrêmement accessible, offrant presque autant de mélodies parfaites qu'il y à de morceaux (Satan, court instrumental de moins de 2 minutes, est bien noisy, c'est même le seul cas de morceau noisy sur l'album ; si ça avait été plus long, j'aurais été un peu circonspect, mais vu la durée minimale, je ne vais pas gueuler).
Le chant est génial (des voix agréables, douces, mélodieuses), les chansons se suivent, toutes efficaces dans leur genre (le court mais terriblement attractif What You Do To Me ; Star Sign ; Metal Baby ; Alcoholiday), l'ensemble se termine sur un instrumental qui donne envie de refoutre le bouzin au premier morceau, Is This Music ? (la réponse est : oui, putain, ç'en est, et de la bonne). Considéré par certains rock-critics, apparemment, comme un virtuel quatrième album de Big Star (à noter que Big Star sortira un quatrième album, 14 ans après Bandwagonesque), allusion au fait que, musicalement, on est très proche de la bande à Chilton et Bell, ce troisième cru de Teenage Fanclub est un album attractif, pop, joyeux, très accessible tout en étant franchement loin d'être de la pop ras-du-front. Je ne saurais suffisamment vous conseiller de vous pencher sur cette pochette rose et jaune, parce que c'est un fait indéniable : ce packaging minimaliste faisant penser à un vilain bootleg cache quelques unes des plus merveilleuses petites cartouches pop-rock 90's qui soient, sous une production globalement très efficace (signée en partie du groupe). Les deux albums que j'aborderai prochainement, autant le dire tout de suite quitte à tuer le suspense, sont du même acabit. Vous avez hâte d'en savoir plus, hein ? Tout comme moi, j'ai hâte de les réécouter !
The Concept
Satan
December
What You Do To Me
I Don't Know
Star Sign
Metal Baby
Pet Rock
Sidewinder
Alcoholiday
Guiding Star
Is This Music ?