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"Slowhand" - Eric Clapton

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OK, encore un peu de Clapton, quelques jours après avoir reparlé du Disraeli Gears de Cream. Mais là, 'est à du Clapton solo que je vais m'attaquer. Avec ce qui est probablement son meilleur album, et un de mes préférés de lui. Mais quasiment tous les fans de Clapton sont fans de cet album-ci, sorti en 1977 et dont le titre est aussi le plus fameux surnom donné, par ses fans, au génial guitariste, et ce, depuis bien avant l'album (traduction : Clapton a baptisé ainsi son album en allusion à ce gentil sobriquet) : Slowhand, la 'main lente'. Allusion à sa dextérité guitaristique qu'il est inutile de préciser, en fait. La pochette est d'une sobriété exemplaire, un fond blanc, et le manche de la guitare de Clapton, bien tenu en main par le principal intéressé (on voit le reste de sa guitare, et son torse, au verso, mais pas son visage). L'intérieur de pochette, on le voit en dernière illustration d'article, est un petit fouillis de photos et documents divers, accompagnés du tracklisting (il y à 9 morceaux, pour un total de 39 minutes), et est bien moins sobre, sans aller dans le too much. L'album est produit par Glyn Johns et a été enregistréà Londres (Olympic Studios). Clappy y est entouré de ses musiciens habituels de l'époque, George Terry (guitare), Jamie Oldaker (batterie, percussions), Carl Radle (basse), Yvonne Elliman et Marcy Levy (choeurs), Dick Sims (claviers), et notons aussi Mel Collins au saxophone. Quant à la guitare principale et au chant, c'est un certain Eric Clapton qui les assurent.

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Je ne vais pas revenir (si j'avais dû le faire, à ce niveau de la chronique, ça serait déjà fait) sur la carrière d'Eric Clapton. Juste dire qu'au moment de sortir cet album (novembre 1977), l'ex-Yardbirds/ex-John Mayall's Blues Breakers/ex-Cream/ex-Blind Faith/ex-Derek & The Dominoes est dans une situation assez enviable. Son précédent opus, No Reason To Cry (lequel est sans doute mon préféré de lui, hé oui), sorti en 1976, a bien marché (mais est cependant considéré comme assez secondaire dans sa discographie), de même que ses précédents opus, en fait (461 Ocean Boulevard en 1974, There's One In Every Crowd en 1975), il a accumulé les hits sur ces albums, et les classiques en live (Double Trouble...), les critiques n'ont pas forcément toujours été gentilles (on lui reprochera de toujours faire le même album, de ne pas tenter de nouvelles choses), mais les fans suivent sans sourciller. Et à quelques exceptions par la suite (genre Behind The Sun et August dans les années 80, Back Home et Pilgrim dans les années 90), ils suivront toujours. Clapton, qui avait encore quelques soucis personnels (alcool, drogue) à l'époque, ce qui entraîna quelques dérapages bien regrettables et regrettés (en 1976, il fera, au cours d'un concert londonien, un speech immonde et raciste sur la pureté de la race, qu'il regrettera illico ; il était dans un état second à l'époque). Je ne vais pas aller jusqu'à dire qu'il a besoin de se faire redorer le blason, n'exagérons rien, mais il lui faut un magnum opus pour mettre tout le monde définitivement d'accord sur le fait indéniable qu'il est, bordel de queue de zut, un des acteurs indispensables de la scène rock (et blues-rock) internationale. Ca sera ce Slowhand qui s'ouvre sur une triplette de classiques claptoniens absolus : Cocaine (repris à J.J. Cale), Wonderful Tonight (belle ballade sentimentale) et Lay Down Sally (chanson bien plus rythmée, avec les choeurs de Marcy Levy). Le Clapovitch interprétera tellement souvent ces morceaux en live que c'est limite s'il ne les a pas toujours systématiquement interprétés live, à chaque concert.

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Limiter Slowhandà cette triplette serait faire une monumentale erreur. Parce que le meilleur morceau de cet album n'est aucun d'entre eux, en fait. Le meilleur, c'est l'ouverture de la face B, un morceau de 8,45 minutes interprété en duo avec Marcy Levy (une choriste qui, sur le précédent opus, avait eu l'honneur de chanter, seule, un titre), j'ai nommé The Core, pas appelé ainsi parce qu'il est au centre de l'album (le titre veut dire 'le noyau'), mais ça aurait pu. C'est en tout cas un morceau phénoménal, rythmé, endiablé, à la fois bluesy et totalement rock, sur lequel l'alchimie entre les deux voix et la guitare est totale. C'est non seulement le sommet de l'album, mais aussi un des, allez, trois ou quatre grands sommets de Clapton solo (j'ai dit solo, donc ne me citez pas Presence Of The Lord, Layla, Sunshine Of Your Love ou Deserted Cities Of The Heart, hein), un morceau immense, irremplaçable. Et pas si connu que ça, d'ailleurs, ce qui est étonnant. L'album offre aussi Mean Old Frisco, Next Time You See Her, Peaches And Diesel, autant de morceaux vraiment remarquables (même si certains d'entre eux semblent, au premier abord, un peu anodins, passe-partout), faisant de ce Slowhand une des plus éclatantes réussites solo, si ce n'est la plus éclatante, de Clapton. La suite de sa carrière solo sera moins éclatante, même si Backless (1978) et le double live Just One Night (1980) assurent. Mais la suite, après ces deux albums, verra Claposky plonger lentement dans une sorte de mélasse blues-pop/rock sans envergure (Another Ticket, 1981 ; Money And Cigarettes, 1983 ; Behind The Sun, 1985 ; August, 1986), malgré que chacun de ces albums, même les moins bons, offrent tout de même une bonne chanson (comme Miss You sur August, chanson qui n'a rien à voir avec celle des Stones, au passage). Mais en 1977, Clappe-Tonne est en grande forme, il livre un album majeur, indéniablement son dernier grand, grand disque pour les 14 années à venir, il ne refera, en effet, un disque aussi puissant qu'en 1994 (From The Cradle). 

FACE A

Cocaine

Wonderful Tonight

Lay Down Sally

Next Time You See Her

We're All The Way

FACE B

The Core

May You Never

Mean Old Frisco

Peaches And Diesel


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