Marrant, ça : il y à quelques jours, j'ai chroniqué un des Bootleg Series de Bob Dylan, le 13ème tome, qui s'appelle Trouble No More. C'est aussi le titre de cet album, mais mis à part ça, évidemment, rien à voir ! Bon, on l'a vu récemment via les trois précédentes chroniques de ce cycle, Mellencamp a, je trouve, connu un petit passage à vide entre 1994 et l'album qui nous intéresse ici. Je sais que John Mellencamp, son disque de 1998, est souvent très bien estimé, mais j'ai eu du mal. Et sinon, je trouve les albums de cette période loin d'être mauvais, mais inégaux et/ou un peu faciles. Cuttin' Heads, en 2001, son précédent album par rapport à celui qui nous intéresse ici, par exemple, était un peu inégal (il démarrait, pour moi, franchement mal), pas le genre d'album qu'on a envie de réécouter souvent, contrairement àMr. Happy Go Lucky qui, inégal aussi, était tout de même audacieux par moments (et que dire des albums de 1985/1993, qui tous sont incroyables ?). Bon, si vous avez suivi les chroniques, et ce même si elles ont proposé les albums de Mellencamp selon plusieurs blocs ne respectant pas totalement l'ordre chronologique, vous vous rappelez peut-être qu'en 1998, Mellencamp a signé sur la major Columbia Records. Il fera trois albums chez eux : l'éponyme de 1998, Cuttin' Heads en 2001...et cet album-ci, sorti en 2003 sous une pochette représentant un môme âgé d'environ 8/10 ans, photo en noir & blanc, môme qui est très certainement Mellencamp lui-même, mais je dis ça sans en être sûr à 100%. Cet album s'appelle Trouble No More, donc.
C'est un album un peu à part que ce Trouble No More (qui dure 47 minutes, durée correcte, mais Mellencamp n'a jamais fait d'albums vraiment étendus) : il est en effet entièrement constitué de reprises. Des reprises de standards de blues et de folk, pour être plus précis. On a ici du Roert Johnson (Stones In My Passway), Willie Dixon (Down In The Bottom), Memphis Minnie (Joliet Bound), Son House (Death Letter) pour ce qui est du blues, notamment, et Woody Guthrie (Johnny Hart) et des airs traditionnels (To Washington, avec de nouvelles paroles abordant le cas de la deuxième guerre d'Irak, ce qui occasionnera une polémique au moment de la sortie de l'album ; car vous vous doutez bien que Mellencamp ne fait pas partie du fan-club de George W. Bush, pas vrai ?), pour la folk. On notera parmi les meilleurs morceaux de cet album un remarquable Teardrops Will Fall, morceau que j'ai d'abord connu via sa reprise, en 1972, par Ry Cooder (je conseille à tout le monde son album Into The Purple Valley, sur lequel on la trouve, cette reprise) et Baltimore Oriole de Hoagy Carmichael, ainsi que le tradtionnel John The Revelator.
Un très bon album que ce Trouble No More, un disque que, tôt ou tard, Mellencamp aurait fait, lui qui est aussi fan de blues que de folk et qui, souvent, offre des reprises sur ses albums. Ce disque est même d'autant plus remarquable qu'il fait suite à un Cuttin' Heads que je trouve un peu inégal, et d'ailleurs, d'une manière générale, je trouve que les albums de sa période 1994/2001 (je ne compte pas Rough Harvest de 1999 dans le lot, je ne le connais pas) sont inégaux, frustrants, un peu moyens (sans être mauvais, d'ailleurs je ne vois aucun mauvais album chez lui pour le moment, pas même le terriblement frustrant Dance Naked de 1994). J'ai vraiment beaucoup aimé ce cru 2003 qui pourtant, sur le papier, ne paie pas de mine (un disque de reprises, ça a déjàété fait plein de fois par plein de monde, et on continuera d'en faire), mais qui, de sa production (signée Mellencamp) à son interprétation en passant par le choix des morceaux, est vraiment une réussite. Ceci étant, Mellencamp quittera Columbia pour Republic peu de temps après ce disque...
Stones In My Passway
Death Letter
Johnny Hart
Baltimore Oriole
Teardrops Will Fall
Diamond Joe
The End Of The World
Down In The Bottom
Lafayette
Joliet Bound
John The Revelator
To Washington