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"Black Gives Way To Blue" - Alice In Chains

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En 2009, après 13 années d'absence (le dernier live remontait à 1996) et 14 ans après leur dernier album studio, Alice In Chains est de retour. Cette simple phrase a le mérite également de signer le retour d'un groupe sorti d'outretombe. En effet, à l'époque, tout le monde se fout éperdument d'Alice In Chains. Premièrement, Kurt Cobain est mort en 1994.
Cela fait désormais plus de 15 ans que la vague grunge a cessé, même si un groupe comme Pearl Jam continue son bonhomme de chemin. Ensuite, le chanteur emblématique d'Alice In Chains, donc Layne Staley, a rendu l'âme en 2002 suite à une overdose au speedball.

Alors pourquoi continuer ? Pourquoi s'acharner ? D'autant plus que le grunge n'est plus à la mode depuis belle lurette. Enfin, la formule du nouvel Alice In Chains est pour le moins curieuse: remplacer Layne Staley par un quasi inconnu, un certain William Duvall.
Certains commencent à ricaner, d'autant plus que la mode (depuis plusieurs années) consiste à revoir certaines formations revenir sur le devant de la scène, pour le meilleur et surtout pour le pire. La question est alors: que peut-on attendre d'Alice In Chains en 2009 ?

Rien.. Absolument rien, tout du moins, d'un point de vue de ses détracteurs. Sauf pour Jerry Cantrell, guitariste et seconde voix du groupe. En l'occurrence, le principal compositeur d'Alice In Chains y croit. C'est probablement le seul, à l'exception de ses vieux compagnons d'armes, à savoir Sean Kinney et Mike Inez, sans oublier William Duvall.
Ce dernier n'a pas pour ambition de remplacer Layne Staley. Impossible de toute façon... Ensuite, William Duvall est et sera la seconde voix du groupe, tout comme Jerry Cantrell en son temps. Telle est la nouvelle formule d'Alice In Chains "post-Layne Staley".

Pendant des années, Jerry Cantrell a dû se résoudre, affronter des années de plomb et de silence. Cette fois-ci, c'est terminé. Jerry Cantrell a décidé qu'Alice "l'enchaînée" ne se tairait plus, plus jamais... En résulte Black Gives Way To Blue. Premier constat: il y a cette pochette incroyablement sombre qui montre un coeur d'un point de vue chirurgical.
Bien sûr, on a le droit de ne pas aimer cette pochette, pour le moins très sombre et particulièrement glauque. En tout cas, une chose est certaine: Alice In Chains n'a pas abandonné son univers noir et torturé.

Ensuite, l'époque a changé mais pas Alice In Chains, qui n'a pas oublié son leader charismatique. Clairement, le fantôme de Layne Staley hante ce disque de la première à la dernière minute. Contre toute attente, le Titan est de retour. Certes, encore une fois, le retour d'Alice In Chains sera vivement critiqué, d'autant plus avec la mise en ligne de leur premier single, à savoir A looking in view.
T
rès vite, les détracteurs ne tardent pas à se faire connaître. Pourtant, rapidement, certaines mauvaises langues commencent à changer d'avis. Le son et l'univers d'Alice In Chains sont toujours présents.

C'est vite oublier que Jerry Cantrell est (et a toujours été) derrière 90% des compositions du groupe. Et ce n'est pas faire injure à Layne Staley que de faire ce constat. Encore une fois, personne n'y croyait. Pourtant, Alice In Chains est toujours vivant.
Dès le premier morceau, All Secrets Known, le disque rassure. Morceau sombre, torturé et terrifiant, le son d'Alice In Chains n'a absolument pas vieilli et a réussi à traverser le poids des années (à savoir les années 90). Le charme opère immédiatement. Black Gives Way To Blue va-t-il continuer sur sa lancée ? Va-t-il continuer de nous surprendre ?

La réponse est apportée dès le morceau suivant, Check my brain, qui porte si bien son nom. Impossible de ne pas secouer la tête à l'écoute de ce single (ce sera le second choisi par le groupe), qui n'a pas à rougir de la comparaison avec les plus grands classiques du groupe, que ce soit Would ? ou encore le terrible Grind. On commence alors de plus en plus à y croire.
Alice In Chains est-il capable de renouer la performance de Dirt et de l'album éponyme ? La réponse est oui. Mieux encore, Black Gives Way To Blue est tout simplement le meilleur disque de grunge depuis celui du chien à trois pattes (donc l'album éponyme).

Qui l'eut cru ? Black Gives Way To Blue peut même se targuer d'appartenir aux meilleurs albums rock de ces dernières années. Bien sûr, Layne Staley n'est plus là. Mais encore une fois, son fantôme et son aura sont plus que jamais présents sur ce disque.
Autre remarque: Black Gives Way To Blue est probablement le disque le plus accessible du groupe. Plus court qu'à l'accoutumée (environ 55 minutes), Black Gives Way To Blue emprunte une formule qui fonctionne à merveille: cette alternance entre des morceaux metal et des moments beaucoup plus calmes voire acoustiques.

Mieux encore, on relève un grand nombre de classiques en devenir: Last of my kind, Your Decision, Acid Bubble ou encore Private Hell. Et que dire du morceau-titre, qui conclut magnifiquement ce disque ? La claque est tout simplement phénoménale.
Force est de constater que la magie est toujours présente. Bref, avec Black Gives Way To Blue, Jerry Cantrell et les siens signent tout simplement le retour le plus convaincant de ces dernières années. Et le groupe confirmera les espoirs placés en lui avec la sortie récente de The Devil put dinosaurs Here.
 
 

Chronique de Leslie Barsonsec :

Je m'étais promis de ne pas vraiment tenir compte de ce retour d'AIC... Le"A Looking In View"  dévoilé cet année m'avait indéniablement ennuyé, si bien que je n'avais pas franchement envie d'en savoir plus. Mais il est assez difficile de ne pas se soucier d'eux en définitive : les mecs du groupe étant attachants et "sincères". Après tout, Alice in Chains avait cessé toute activité depuis un furieux bail, et Cantrell-Inez-Kinney ne se sont pas jetés tels des charognards pour reformer le groupe à des fins justes commerciales (enfin, ils en vivent, faut pas charrier !). Ils ont fait appel William DuVall, le seul chanteur de la scène metal à avoir des origines haitiennes , pour prendre la place "imprenable" de Layne Staley. Et c'est tout à l'honneur de DuVall de ne pas chercher à tout prix d'être un Staley-wannabe. Finalement, Black Gives  Way To Blue débarque en septembre 2009 après 3-4 années de concerts. Sur le fond, le groupe semble reprendre le chemin où il s'était arrêtéà l'automne 95 avec l'album éponyme (des morceaux comme "All Secrets Known" et "Check My Brain" auraient pu faire partie de "Dirt", tandis que le sur-étouffant"Acid Bubble" n'aurait pas démérité sur l'éponyme). Pour faire court, AIC se torche avec l'idée de mode : vous les aimiez pour leur rock sombre, glauque et plombé ? Pas de panique ! C'est toujours d'actualité ! Le véritable risque de ce genre d'entreprise est d'essayer de recapturer en vain les ombres jaunies d'un passé glorieux, plutôt que de se reconnecter à son passé et ses racines. Ma réponse serait la deuxième... De belles ballades calment le jeu tel le calme après la tempête... Voila, c'est avec un certain soulagement que l'on assiste à ce retour : ils sonnent toujours pareil, ils ne baissent pas la culotte... Même si ce n'est pas l'album de l'année pour moi, c'est indéniablement le retour de l'année. C'est dèja pas mal...

Critique complémentaire de ClashDoherty :

Je dois le dire, je ne m'attendais pas à ce qu'un nouvel album d'Alice In Chains (à supposer qu'il y en ait un nouvel, ce qui n'était déjà pas gagné depuis la mort de Staley en 2002) soit intéressant àécouter. Il y avait deux possibilités, pour ce nouvel album : soit le groupe restait trio (Jerry Cantrell : chant, guitares ; Sean Kinney : batterie ; Mike Inez : basse), soit il engageait un chanteur pour (hum !) remplacer (hum !) Layne Staley. Ce qui fut fait, d'ailleurs, car le nouveau chanteur s'appelle William DuVall, et est issu de la scène hardcore américaine. Et, comme il a été dit, est d'origine haïtienne, et métis. Et possède une voix assez proche de celle de Staley (enfin, disons que ce n'est pas le jour et la nuit...). Mais, ce n'est pas une surprise, Cantrell chante énormément sur ce nouvel album, qu'il a signé en quasi totalité avec ses deux mains. L'album, Black Gives Way To Blue, avec sa pochette bien glauque et froide (un coeur, bien détaillé), offre 54 minutes de grunge bien glauque (mais le grunge est, par défaut, sinistre).

Est-ce un bon album ? Oui, cent fois oui. Un excellent album ? Ma foi, il contient des titres franchement bluffants (Check My Brain, Acid Bubble, Black Gives Way To Blue, Last Of My Kind), et si tout n'est pas parfait (Take Her Out et When The Sun Rose Again ne me paraissent pas très réussis à première écoute), il est hautement agréable. Check My Brain est une bombe atomique aussi virulente (ce riff de guitare en intro, mon Dieu) qu'efficace. Les musikos en veulent, les allusions à Layne sont là, en hommage (Time to start living/Like just before we died sur All Secrets Known), mais dans l'ensemble, AIC prouve ici qu'ils veulent continuer, comme si de rien n'était, ou presque (on ne peut pas oublier, juste vivre avec). Musicalement, tous les 11 titres auraient pu se trouver sur l'album éponyme de 1995, qui était leur dernier album studio jusque là (14 ans pour en sortir un autre, on dirait qu'on parle des Guns'n'Roses). Et dire ça signifie bien que l'album est efficace et bien dans la norme AIC. On y parle de tout ce qui ne sera pas abordé sur le prochain album de Carla Bruni. Et on en redemande, d'autant plus que le disque a comme qualité immense de ne pas durer 78 minutes. Bref, il possède la durée idéale, difficile de s'en lasser.

Black Gives Way To Blue est une renaissance incroyable et inattendue, Eelsoliver (première critique, plus haut) avait bien raison de me pousser à l'écouter, et je ne regrette pas l'achat. Choc sonore (Check My Brain, Acid Bubble) ou morceaux plus calmes (Your Decision, le morceau-titre trop court), l'album détonne. Malgré tout, je continuerai de préférer l'album de 1995. Parce que Layne. Ce n'est pas que DuVall chante mal (oh non, loin de là), ni que Cantrell ne se démerde pas (oh non ! loin de là !), mais Layne, putain, ça restait Layne. Et quoi qu'on en dise, malgré la force de ce disque, Alice In Chains sans Layne, c'est pas tout à fait Alice In Chains. N'empêche, ils peuvent ressortir un album de ce tonneau dans un an, je l'achèterai.

All Secrets Known

Check My Brain

Last Of My Kind

Your Decision

A Looking In View

When The Sun Rose Again

Acid Bubble

Lesson Learned

Take Her Out

Private Hell

Black Gives Way To Blue


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