The Dark Side Of The Moon fut, on le sait, un vrai traumatisme pour le monde du rock. A sa sortie, en 1973, le disque au prisme (la pochette, culte) sera une vente colossale, tout le monde ou presque l'aura acheté, en parlera, etc... Pour le Floyd, il y aura un avant et un après, clairement. Avant : le groupe interprétait encore ses premiers classiques (A Saucerful Of Secrets, One Of These Days, Echoes). Après : le groupe privilégiera de jouer tout l'album de 1973, avec quelques classiques d'avant (mais peu) puis, dès 1974, des versions embryonnaires de futurs morceaux tels que Dogs (sous le nom de You Gotta Be Crazy) ou Shine On, You Crazy Diamond. Et dès 1975, il n'y aura plus les anciens classiques, que les nouveaux. Cet album de folie, le groupe l'a composé en 1972, et le proposait d'ores et déjà en concerts au cours de cette année, alors même qu'ils étaient en studio (à Abbey Road) pour l'enregistrer, voire même avant les séances d'enregistrement. Des concerts au Rainbow Theatre de Londres (1972), le concert de mai dans la ville allemande de Böblingen (qui a donné lieu à un des meilleurs bootlegs de l'époque, déjà abordé ici), et celui du 22 septembre au Hollywood Bowl, à Los Angeles, proposent des versions complètes ou quasiment complètes de The Dark Side Of The Moon. Celle-ci, que je vais aborder maintenant, est une des plus complètes (il manque, car à l'époque ce morceau introductif à base de battements de coeur n'était pas très remarqué et n'était pas systématiquement enregistré par les pirates, l'intro Speak To Me), celle du Hollywood Bowl, cette fameuse salle de concert. Le live est double (environ deux heures ; respectivement 55 et 72 minutes par CD), et s'appelle Bowl De Luna.
Personnellement, j'aime énormément ce titre, Bowl De Luna, mais moins, nettement moins son artwork. Il fleure bon le semi-amateurisme, il faut l'avouer (et quelque part, c'est le cas, vu que c'est un enregistrement pirate) ! Au sujet du tracklisting, je dois dire un truc : j'annonce plus bas que One Of These Days est en final du premier disque, alors que, ci-dessus, il est clairement dit qu'il ouvre le second disque. Lorsque j'ai gravé mon exemplaire, je n'ai pas réussi à mettre ce morceau en ouverture du second CD, qui aurait été trop long (et de ce fait, le premier CD n'aurait duré que 44 minutes), j'ai donc pris sur moi de le foutre en final du CD 1, et j'ai par ailleurs pu constater que, sur le Web, certains sites répertoriaient ainsi le bootleg. Bizarre, mais, bon, après tout, comme on a tout le live, ce n'est pas gênant. C'est vrai que mettre One Of These Days sur le CD 2 permettait au CD 1 de ne contenir que The Dark Side Of The Moon, ce qui faisait un CD 1 un peu conceptuel, tout l'album et rien d'autre. Enfin, on s'en fout un peu, au final, car tout le concert du 22 septembre est là, et bien là. Et quel show ! Le son est excellent (on peut sans doute trouver encore mieux, mais déjà, c'est vraiment du bon boulot), l'interprétation est à la hauteur, et le simple bonheur d'entendre tout le futur album de 1973 est grand. Tout comme The Great Gig In Böblingen (le double live bootleg de 1972 cité plus haut, que j'ai abordé ici récemment), mais en mieux (car le live de Böblingen est constellé de petits défauts, comme un agencement mal foutu entre les morceaux, des trous de quelques secondes, et une version incomplète de The Dark Side Of The Moon, même si quasiment complète au final). Au rang des réussites du genre, on peut aussi citer Supine In The Sunshine, que j'aborderai ici bientôt, un double live d'un concert donné dans la mythique salle Earl's Court de Londres, en 1973, et qui contient aussi l'intégralité de l'album de 1973, dans une version encore plus monumentale que Bowl De Luna. On y trouve aussi Echoes, Careful With That Axe, Eugene, Set The Controls For The Heart Of The Sun et deux extraits de l'album Obscured By Clouds de 1972 (et ça, c'est rare).
Bowl De Luna contient lui aussi ces titres (sauf ceux d'Obscured By Clouds), et parmi eux, A Saucerful Of Secrets, que le groupe n'interprétait plus trop à l'époque. 1972 doit être la dernière année d'interprétation scénique de ce grand moment de gloire de la première période du groupe, en fait. Une version à la hauteur du concert intégral, ce qui est aussi le cas d'Echoes, longue ici, en tout, de quasiment une demi-heure (toute la plage audio fait 29 minutes et une cinquantaine de secondes !), et qui, comme à chaque fois, est un grand, grand moment de beauté. Dans son ensemble, donc, difficile de trouver à redire concernant ce bootleg de septembre 1972, c'est un vrai classique du genre, un essentiel, un des plus recommandés parmi les meilleurs bootlegs floydiens. Amateurs du groupe, et notamment de The Dark Side Of The Moon, vous savez ce qu'il vous reste à faire ! A noter, pour finir, que The Travel Sequence (le second titre du CD 1) n'est autre qu'On The Run, tel que le morceau était nommé et jouéà l'époque (différent du On The Run final) ! Quant àHome Again, c'est, évidemment, la reprise de Breathe que l'on retrouvera en final de Time sur l'album studio. Enfin, The Great Gig In The Sky, à l'époque, devait encore s'appeler The Mortality Sequence, il me semble, mais a été renommé ainsi après coup, ce qui n'est pas gênant.
CD 1
Breathe
The Travel Sequence
Time
Home Again
The Great Gig In The Sky
Money
Us And Them
Any Colour You Like
Brain Damage
Eclipse
One Of These Days
CD 2
Careful With That Axe, Eugene
Echoes
A Saucerful Of Secrets
Set The Controls For The Heart Of The Sun