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"Wonderwall Music" - George Harrison

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Il me restait à aborder deux albums de George Harrison, ses deux premiers pour être précis (il y à sûrement une logique dans le fait d'aborder, sur le blog, ses premiers albums en dernier lieu, mais je la cherche encore). L'autre jour, Electronic Sound, son deuxième album, un ratage expérimental à la Lennon/Ono, mais en plus original quand même, fut abordé. Place maintenant à son premier album, intituléWonderwall Music. Sous son titre ayant, peut-être, influencé Oasis pour leur chanson Wonderwall de 1995 (on notera d'ailleurs que l'album sur lequel se trouve cette chanson, (What's The Story) Morning Glory ?, contient quelques allusions plus ou moins évidentes à l'univers des Beatles), cet album sorti en 1968 (le premier jour de novembre) est une bande originale de film. Le film, aujourd'hui très oublié malgré qu'il existe (du moins, je crois) en DVD, s'appelle Wonderwall, a été réalisé par Joe Massot, et interprété par Jack MacGowran (alias le Professeur Abronsius, traqueur de buveurs de sang, dans Le Bal Des Vampires, fait à la même époque) et Jane Birkin. On y découvre un scientifique reclus et un peu farfelu qui, à travers un trou dans son mur, aperçoit sa voisine, la jeune mannequin Penny Lane (ça ne s'invente pas) en train de poser pour un photographe. Il va faire de plus en plus de petits trous pour en voir de plus en plus, et se prendre de passion pour la vie de la jeune femme, de l'autre côté de son mur... Un scénario assez mince, teinté de voyeurisme, pour un film moyen et oublié, qui fut projetéà Cannes à l'époque (Harrison, Ringo, Jane Birkin, et la femme d'Harrison de l'époque, Patti Boyd, firent partie de l'équipe présente à Cannes pour présenter le film), mais dont on se souvient maintenant essentiellement pour sa bande-son.

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Verso de pochette

Il y à pas mal de choses à dire au sujet de l'album. Tout d'abord, l'album est sorti le 1er novembre 1968, quelques jours avant les deux autres sorties d'albums beatlesiens de ce mois (et de l'année), à savoir le Double Blanc  des Beatles(fin novembre) et le totalement nul Unfinished Music #1 : Two Virgins de John Lennon & Yoko Ono, disque expérimental à la pochette mythique (le couple, nu), sorti à peu près en même temps. Wonderwall Music, lui, est sorti avant, et fut de surcroît le premier album sorti sur Apple Records, conçu en début d'année 1968, et qui, jusque là, n'avait publié que des singles (Lady Madonna, Hey Jude, Those Were The Days de Mary Hopkin, qui fut la première artiste signée sur le label crée par les Beatles, juste avant Jackie Lomax ou James Taylor). Wonderwall Music est, de plus, le premier album solo d'un Beatles, il devance de quelques jours la connerie avant-gardiste du couple Lennon/Ono (McCartney fit, en solo, en 1966, la bande-son d'un film oublié (encore un) du nom de The Family Way, qui sortira en album, mais ça ne compte pas vraiment comme oeuvre solo, il n'a pas été le seul à bosser dessus ; mais certains spécialistes disent cependant que c'est Macca le premier à se lancer en solo, et quelque part, ce n'est pas faux). Enfin, enregistré en partie en Inde (Bombay) probablement durant le séjour des Beatles à Rishikesh chez le Maharishi (et en partie à Londres, dans les mythiques studio d'EMI, à Abbey Road, studios qui ne s'appeleront Abbey Road qu'après la sortie de l'album du même nom en 1969, pour rendre hommage au groupe), et en bonne partie avec des musiciens et instruments indiens, cet album est une sorte de tentative, incomplète (car sur les 19 titres - pour 45 minutes - de l'album, la moitié seulement est constituée de musique indianisante, le reste est plus 'conventionnel'), de world music. Et totalement instrumental (mis à part quelques vocalises). Les musiciens connus ayant bossé sur le disque ne sont pas légion : Eric Clapton et Ringo Starr jouent sur Ski-ing, très rock, on a aussi le bassiste Big Jim Sullivan, le claviériste Tony Ashton, le claviériste et arrangeur John Barnham et The Fool (instruments à vent), qui était un collectif artistique néerlandais qui faisait surtout de l'art visuel. On a aussi beaucoup de musiciens indiens, j'en citerai juste deux : le joueur de sarod Aashish Khan et le joueur de tabla Shankar Gosh.

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Musicalement, cet album est assez étrange, et démarre par une longue (3,42 minutes, c'est un des titres les plus étendus de l'album, la plupart des morceaux faisant moins de 2 minutes ; et le plus long en fait quand même 4,35) lamentation, un jeu de réponse entre deux shehnai (instrument à vent), morceau intituléMicrobes (titre étrange). Assez étonnant (et un autre titre, plus loin, Crying, lui ressemble pas mal), qui met un peu mal à l'aise, ce n'est en tout cas pas du tout joyeux et guilleret, rien d'entraînant, et le simple fait d'ouvrir ce disque par ce morceau suffit à qualifier l'album d'aventureux (et Harrison de courageux). Tout du long de l'album, malgré des moments très forts (Wonderwall To Be Here, Ski-ing, le piano bastringue déglingué de Drilling At Home ou Red Lady Too, quatre morceaux faisant partie des 'conventionnels' ; et Dream Scene, In The Park, qui font partie des morceaux indianisants), on écoute le disque sans trop chrcher à savoir quel est le morceau qui passe. La plupart sont vraiment courts (aucun ne dure moins d'une minute quand même), et on écoute le disque un peu comme un ensemble décousu, pas totalement intéressant, assez original cependant, mais l'originalité n'est pas forcément synonyme de réussite. Ce mélange entre musique indienne (Harrison en utilisera de temps en temps au sein des Beatles dès Love You To en 1966, et il persévèrera en ce sens a cours d'une partie de sa carrière solo, produisant des albums de Ravi Shankar, le faisant jouer avec lui sur scène durant sa tournée 1974 - qui sera sa dernière) et musique plus ou moins rock et conventionnelle (avec quelques délires quand même) est un des albums les plus atypiques jamais faits par un Beatles (avec l'album suivant de Harrison, Electronic Sound, et les trois ratages expérimentaux de Lennon et Ono, de 1968/1969). Assez peu connu, écouté surtout par les fans les plus pointus, Wonderwall Music, qui a été réédité en CD l'an dernier (de même qu'Electronic Sound), est un début de carrière solo des plus originaux. Difficile de se dire que deux ans plus tard, Harrison sortira All Things Must Pass, que pas mal de monde estime être son premier album (or, ce n'est que le troisième ; mais le premier qui compte vraiment) !

FACE A

Microbes

Red Lady Too

Tabla And Pakavaj

In The Park

Drilling At Home

Guru Vandana

Greasy Legs

Ski-ing

Gat Kirwani

Dream Scene

FACE B

Party Seacombe

Love Scene

Crying

Cowboy Music

Fantasy Sequins

Glass Box

On The Bed

Wonderwall To Be Here

Singing Om


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