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"Kontiki" - Cotton Mather

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Il y à longtemps, alors que j'abordais (ou plutôt, je crois, réabordais) ce mythique album qu'est Radio City de Big Star, un commentaire, sur la page de l'article, commentaire signé Koamae (un habitué d'alors du blog) me conseillait l'écoute d'un album de Cotton Mather (groupe de power-pop américain) du nom de Kontiki. Bref, de cet album. Comme quoi ce disque serait une sorte de Radio City moderne (l'album de Big Star date de 1974, celui de Cotton Mather, de 1997), un autre sommet pour la power-pop, à ranger aux côtés des trois albums de Big Star, un truc hautement addictif et méritant amplement la découverte. Interpellé par ce commentaire dithyrambique, je réponds que je vais me pencher sur le cas de cet album dont je venais alors d'apprendre l'existence (en revanche, le nom du groupe me disait quelque chose, mais comme il s'agit aussi du nom d'un personnage historique, un ministre du culte américain du XVII/XVIIIème siècle ayant écrit pas mal de pamphlets, s'étant fait connaître par ses vues des plus puritaines et traditionalistes et ayant eu un rôle dans le procès des sorcières de Salem, ceci explique sans doute cela. Bref, j'ai fini (mais j'ai mis du temps, je le reconnais : je ne me suis pas procuré le disque tout de suite, et une fois procuré et écouté une paire de fois, je ne l'ai pas abordé sur le blog tout de suite, la preuve : ça fait depuis 2016 que je le connais, et je l'aborde aujourd'hui seulement, en 2018) par me choper ce Kontiki, qui tire son nom d'une expédition de 1947 sur l'océan pacifique, en radeau.

CM2

La pochette est étrange, et pas vraiment réussie, je dois dire que si j'étais tombé sur ce disque en magasin sans rien savoir ce lui, je ne l'aurais probablement pas acheté, rien qu'à cause de sa pochette, je ne l'aurais pris que s'il m'avait été ardemment conseillé (d'ailleurs, ce fut le cas !) ou que si le disque aurait été en train de passer dans le magasin et que sa musique m'aurait interpellé (j'ai acheté quelques trucs comme ça, certains que je regrette, mais la plupart, que j'aime toujours écouter de temps à autre). Cette pochette représente, dans des teintes rouge, un astronaute dans sa tenue, sur une rampe. C'est flou, ça fait cheap, le lettrage (avec N inversé) du nom de l'album fait soviétique, et au verso du CD on a une variante, encore plus moche, avec les titres des morceaux écrits sur le côté gauche, comme sur une fiche d'enregistrement de studio. Le livret est minimaliste, une feuille de papier pliée en deux avec une photo du groupe (un trio, originaire d'Austin dans le Texas) devant des tasses de café, comme mal réveillés, le groupe est d'ailleurs Robert Harrison (chant, guitare), George Reiff (basse) et Dana Myzer (batterie). Le groupe sera remarqué par un certain Noel Gallagher, oui, le mec d'Oasis, qui engagera Cotton Mather en première partie de son groupe pour la tournée 1998 du groupe. L'album sera réédité en cette même année, et connaîtra un certain succès, alors qu'avant que Gallagher ne s'y intéresse, ce fut, comment dire, discret.

CM3

L'album n'a pas vraiment vocation àêtre un robinet à tubes, d'ailleurs : en 40 minutes bien tassées, il offre 14 titres qui, si certains sont vraiment bluffants (My Before And After, Aurora Bori Alice, Homefront Cameo), forment cependant un tout assez homogène et difficilement descriptible. Il est difficile de séparer une chanson de l'ensemble, tout se percute, des petites chansons assez courtes (la plus longue dure 5 minutes, mais c'est la plus longue de beaucoup ; et deux titres font environ 1 minute chacun), musicalement similaires, parfois assez expérimentales (Camp Hill Rail Operator s'ouvre, et ouvre l'album, sur des bidouillages tels qu'on a l'impression que le CD déconne, déjà rayé alors qu'on vient de le déballer), mais toujours avec cette très pop, très chiltonienne (d'Alex Chilton, chanteur/guitariste de Big Star, groupe dont je parlais plus haut) voix de Robert Harrison. En effet, la filiation avec la Grosse Etoile est loin d'être négligeable, il est difficile de ne pas penser au groupe de Memphis, dont le succès fut inxistant lors de son existence, mais qui est devenu culte dès les années 80 (on ne compte plus les groupes s'étant inspiré de Big Star, comme les Replacements, R.E.M....et, donc, Cotton Mather). Cependant, c'est plus àThird/Sister Lovers (enregistré en 1974, sorti difficilement en 1978 et, en CD plus fourni, en 1992), dernier album de Big Star, plutôt qu'à leur deuxième opus Radio City, que je n'ai eu de cesse de penser durant mes écoutes de Kontiki. J'y trouve la même ambiance de désintégration avancée, Private Ruth m'a un peu fait penser àKangaroo, par exemple... Il sonne aussi délabré et expérimental que le troisième opus de Big Star, et est assurément un des meilleurs albums de power-pop que je connaisse, un truc à renvoyer les meilleurs albums de Weezer (c'est à dire, selon moi, leurs deux premiers opus) aux pâquerettes, pour vous dire la réussite de ce deuxième opus de Cotton Mather ! A noter que si le groupe s'est séparé en 2003, il a repris, discrètement, ses activités 9 ans plus tard, leur dernier opus date de l'année dernière. Mais Kontiki est le seul album que je connaisse d'eux ; je le trouve tellement puissant que je n'ai pas envie d'écouter les autres, ayant trop peur soit d'être déçu, soit de les trouver meilleurs que Kontiki, et ça me ferait de la peine de commencer à négliger cet album méconnu et vraiment à découvrir !

Camp Hill Rail Operator

Homefront Cameo

Spin My Wheels

My Before And After

Private Ruth

Vegetable Row

Aurora Bori Alice

Church Of Wilson

Lily Dreams On

Password

Animal Show Drinking Song

Prophecy For The Golden Age

She's Only Cool

Autumn's Birds


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