En 2001, la bonne bouille enfantine d'Eric Clapton illustre les rayons 'disques' des magasins : elle est en effet, en un glorieux noir & blanc, en visuel de la pochette de son nouvel album, un disque du nom de Reptile. Ce titre étonnant compte tenu de la photo est expliqué par Clapty dans les notes de pochette : 'reptile' est une expression argotique non-dévalorisante utilisée vers là où Clapton est né, pour désigner quelqu'un de vraiment bien et d'atypique. Un peu comme on dirait de quelqu'un celui-là, c'est un sacré lascar, en gros. Une expression familière, mais respectueuse, gentille, amicale. Dans le livret, on voit plusieurs photos d'enfants, qui sont tous des reptiles, et tous des relations de Clapton. Au dos de livret, une photo de deux membres de la famille de Clapton, Silvia et son mari Adrian, alias 'Son' (oncle et tante de Clapton). Le dernier titre, instrumental, porte leur nom. L'album fleure bon la nostalgie, donc, de sa pochette à son livret de pochette. Il a été produit par Simon Climie, David May, Penny Marciano et Raena Winscott, et enregistré avec, notamment, Billy Preston (qui collabore pour la première fois sur un disque de Clapton ; mais ils se connaissent depuis des lustres, on le sait), Andy Fearweather-Low, Doyle Bramhall II, Joe Sample, Steve Gadd, Nathan East, Paulinho Da Costa et Tim Carmon. Long de 63 minutes (pour 14 titres), Reptile offre quelques reprises (de Stevie Wonder, Ray Charles, James Taylor, J.J. Cale) au milieu de chansons écrites pour l'album. Un album assez influencé par un thème plutôt lourd : la mort. Notamment celle de 'Son', oncle de Clapton.
L'album est plutôt correct (bien meilleur que Pilgrim, un des précédents opus de Clapton, mais pas aussi réussi que Journeyman ou From The Cradle, qui sont aussi parmi les précédents). Pour tout dire, si Reptileétait un peu plus court, il serait sans doute parmi les meilleurs albums de Clapton car, c'est un fait, 63 minutes, c'est franchement long, certains titres sont en trop, je n'ai jamais été un grand fan du morceau-titre, instrumental vaguement bossa-nova ouvrant l'album, ou de la reprise du I Ain't Gonna Stand For It de Stevie Wonder. Mais l'album, qui sera plutôt correctement accueilli et sera suivi d'une tournée immortalisée, en 2002, par un double live (One More Car, One More Rider, un live généralement mal-aimé, sous-noté, mais que je trouve vraiment bon, je l'aborderai ici bientôt), l'album, donc, offre quand même d'excellents moments : Got You On My Mind, Travelin' Light (de J.J. Cale), Second Nature, Don't Let Me Be Lonely Tonight (de James Taylor), Son And Sylvia, Find Myself, I Want A Little Girl... Un fn de blues-rock et de Clapton y trouvera sans problème son compte, même si God a fait mieux par le passé et fera mieux (Me & Mr. Johnson, en 2004) dans le futur).
Il est cependant difficile de ne pas trouver ce Reptile attachant, en partie à cause de sa pochette bien sympathique montrant un Clapton enfant et au grand sourire. Certes, le disque est longuet, et un tout petit peu inégal, mais il est tout de même vraiment correct dans son ensemble. A noter qu'au moment de sa tournée, Clapton avait fait comprendre au grand public que ça serait sa dernière, qu'il arrêterait les tournées mondiales ensuite ; en fait, ce ne sera pas le cas, il a fait d'autres tournées mondiales par la suite ! Pour en revenir àReptile, ce n'est pas un disque conseilléà tout le monde, mais uniquement aux fans du guitariste, et aux amateurs de blues-rock. Si vous n'aimez pas Clapton, Reptile ne vous fera sans doute pas changer d'avis à son sujet, en revanche...
Reptile
Got You On My Mind
Travelin' Light
Believe In Life
Come Back Baby
Broken Down
Find Myself
I Ain't Gonna Stand For It
I Want A Little Girl
Second Nature
Don't Let Me Be Lonely Tonight
Modern Girl
Superman Inside
Son And Silvia