On va reparler un petit peu de Queen par le biais d'un album que je possède depuis un sacré bail. Enfin, album...oui et non. En 2004, sort dans les bacs un DVD live du groupe, ainsi que sa version double CD. C'est le DVD que j'ai acheté, au moment de sa sortie, ça fait donc 15 ans (c'est sorti en octobre, ça fera 16 ans en octobre prochain), 15 ans et demi, que je l'ai. Ce blog existe depuis 2009. J'aurais donc très bien pu l'aborder ici depuis tout ce temps, après tout, j'ai fait les albums de la Reine, y compris le Live At Wembley '86, y compris Live Killers, y compris Live At The Rainbow '74, y compris un bootleg, y compris le live Return Of The Champions et l'album studio The Cosmos Rocks, tous deux de Queen + Paul Rodgers. Mais non. Va savoir pourquoi, j'ai complètement zappé, squeezé, forgotté de parler de Queen On Fire : Live At The Bowl. Serait-ce mon inconscient qui me disait non, ClashDo, ne fais pas cet album sur le blog et moi qui, comme un con, ai obéi ? Alors je sais qu'il y à du retard à rattraper, et celui-ci est du sérieux, mais voilà, je l'aborde enfin, ce DVD (et double CD ; il existe, je crois, une édition mixte, mais sinon, les deux sont vendus séparément) qui vient de sortir il y à 15 ans. Il s'agit donc d'un live de Queen, donné au Milton Keynes Bowl (un amphithéâtre extérieur situé dans la ville anglaise de Milton Keynes, une ville nouvelle du comté du Buckinghamshire), désormais appelé National Bowl, le 5 juin 1982. Je me souviens avoir été super content quand, en 2004, j'ai appris, via Rock'n'Folk, que ce DVD (et double CD, je sais, je sais, mais j'avais l'intention de le prendre en DVD uniquement, et je n'ai jamais acheté ni écouté la version purement audio) allait sortir. J'ai cependant pas mal tiqué en découvrant la date du concert, 1982.
Un fan de Queen vous le dira : 1982, pour ce groupe, c'est la tasse de merde. En fait, Queen a connu plusieurs périodes très qualitativement différentes. La première, de leurs débuts (1973) à New Of The World (1977), rien à dire, même si le premier album n'est pas immense. Puis le groupe commence une descente en qualité. Jazz, en 1978, ça peut encore aller, mais c'est limite. The Game en 1980, c'est déjà pas terrible, mais Flash Gordon Soundtrack, aussi en 1980, et Hot Space, en 1982, c'est juste épouvantable. La dernière période du groupe démarre en 1983 (elle n'est donc pas concernée par ce live) avec The Works, pas génial mais quand même supérieur aux deux précédents, et deux albums du même acabit (A Kind Of Magic, The Miracle) avant que le groupe ne quitte la scène en 1991 avec un Innuendo magnifique en règle générale (sorti un an environ, si je ne m'abuse, avant la mort de Mercury). Ce qui sera fait après sa mort (le disque posthume du groupe en 1995, Made In Heaven, et les deux albums, dont un live, faits avec Paul Rodgers de Free et Bad Company), ne mérite pas qu'on en parle. Queen On Fire : Live At The Bowl est, on l'a vu, en plein dans la période merdeuse du groupe. Hot Space vient alors tout juste de sortir (21 mai) quand le groupe monte sur scène ce 5 juin. On ne s'étonnera donc pas que quatre titres de cet album quadrichromique (la pochette) et dégueulasse soient présents ici : Under Pressure, que le groupe enregistra avec Bowie qui, de son côté, interprètera très souvent ce morceau vers la dernière partie de sa carrière (années 90 à 2000), Bowie qui, on s'en doute, est absent ici ; Action This Day, interprété en partie par le batteur Roger Taylor ; Staying Power ; et Back Chat, cette dernière étant le seul morceau que je sauve sur Hot Space en raison de son génial solo de guitare. On a échappéàCool Cat, Calling All Girls ou Body Language, mais c'est tout de même pas terrible d'avoir à se fader ces morceaux ici, et la réaction du public semble un peu disproportionnée sur ces chansons récentes et vraiment pas aussi bonnes que ce que le groupe avait fait auparavant. Quand on pense que le concert démarre par Flash et The Hero, deux courtes (moins de 2 minutes chacune, heureusement) interprétations des deux chansons de la bande-son de Flash Gordon, on se dit que l'on va quand même prendre cher durant le visionnage du DVD.
Enfin, on trouve quand même de bons moments sur ce concert, comme Sheer Heart Attack, une version accélérée (une autre, au tempo classique, est en final de concert) de We Will Rock You, Now I'm Here entrecoupé de Dragon Attack (au cours de ce morceau, Brian May aura un petit souci de guitare, une corde qui pète), Somebody To Love, Tie Your Mother Down et Bohemian Rhapsody. Mais globalement, je trouve ce concert vraiment plus qu'en demi-teinte, le groupe, j'ai l'impression, tente un passage en force (qui plus est à domicile, je parle du pays, le groupe étant britannique) de son nouvel album et non seulement en interprète 5 morceaux, mais tente aussi des réarrangements un peu hotspaciens pour certains titres. Mercury est en forme, il plaisante un peu (avant Crazy Little Thing Called Love, morceau que je déteste au passage, et sur lequel il joue de la guitare sèche, il dit qu'autrefois, il ne connaissait qu'un seul accord à la guitare, et que maintenant, genre, il en connait deux, enfin, il dit un truc comme ça). Brian May, lui, a pas mal de soucis avec sa guitare : sur Dragon Attack, je l'ai dit, mais aussi sur We Will Rock You (version speed) et, plus grave car ça dure 20 secondes, sur son solo de guitare tiré de Brighton Rock. Là, les branchements de sa guitare se débranchent, plus de son pendant 20 secondes (apparemment, sur le CD, le silence guitaristique ne dure que 3 secondes, mais sur le DVD, c'est la totale) avant qu'un roadie ne fasse le geste magique et assez osé de rebrancher la guitare, plutôt courageux de sa part. Comme par magie, May peut à nouveau jouer, et comme si de rien n'était, tout reprend son cours. Ces petits souciens techniques permettent à Roger Taylor (batterie) et John Deacon (basse) de faire de petits solo improvisés pour meubler, heureusement qu'ils sont là, parce que s'il avait fallu demander à Mercury de meubler avec ses fameuses vocalises (qu'il fait sur Now I'm Here, déjà), non, ça va 5 minutes, les di-oooo-hééééééhoooo, les gars. Notons que le DVD possède une excellente qualité audio, mais que, visuellement, on a souvent des sortes de taches rosâtres qui viennent un peu polluer l'ensemble, ce qui est dommage. Mais sinon, rien de grave (les bonus DVD proposent des extraits sonores d'autres concerts de la tournée, des interviews - le groupe semblait vraiment fier de Hot Space, ça peut sembler ahurissant mais c'est bel et bien le cas - et une galerie de photos avec, en fond sonore, Calling All Girls, finalement on y a eu droit à celle-là). Au final, je ne suis vraiment pas fan du tout de ce live malgré qu'il possède quelques bons moments, et qu'on y trouve, j'avais oublié d'en parler, Get Down, Make Love, Play The Game et Save Me, trois bonnes chansons rarement entendues en live (sauf si vous avez assistéà des concerts queeniens de 1978/82). Mais entre la setlist qui fait selon moi un peu trop la part belle à leur nullissime album le plus récent alors (en même temps, c'est logique) et le fait que je ne suis vraiment plus fan de Queen (groupe qui fut cependant ultra important pour moi étant ado, c'est avec eux que j'ai découvert le rock ; si ce live était sorti 10 ans plus tôt, je l'aurais alors surkiffé comme un taré), plus le fait que c'est leur pire période, que le concert est un peu émaillé de soucis techniques et que le rendu visuel me semble un peu frustrant parfois, bref, pour tout ça, je range ce DVD (et sa version audio) dans les ratages. Sans doute exagéré, mais j'assume.
CD 1
Flash
The Hero
We Will Rock You
Action This Day
Play The Game
Staying Power
Somebody To Love
Now I'm Here
Dragon Attack
Now I'm Here (Reprise)
Love Of My Life
Save Me
Back Chat
CD 2
Get Down, Make Love
Brighton Rock Solo
Under Pressure
Fat Bottomed Girls
Crazy Little Thing Called Love
Bohemian Rhapsody
Tie Your Mother Down
Another One Bites The Dust
Sheer Heart Attack
We Will Rock You
We Are The Champions
God Save The Queen
DVD
Même chose que la version audio, mais avec l'image (ah ah) et en un seul disque