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"Odyssey" - Terje Rypdal

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Pour ce disque, les mots me manquent cruellement : grandiose, immense, intense, inoubliable...et tant d'autres. Cet album est méconnu, l'artiste qui l'a fait (et qui continue sa carrière à l'heure actuelle) aussi, sauf des grands amateurs de guitare. Il est de nationalité norvégienne, il s'appelle Terje Rypdal, ne me demandez pas comment ça se prononce (Teryé Rypdol ? Terjé Rupdél ? Comme ça se prononce à la française, soit Terjé Ripdale ? Une autre prononciation ?), et ne me demandez pas non plus d'écrire des kilomètres et des grammes de texte concernant ce disque, qui date de 1975, est double (le CD est difficile à trouver, surtout à bon prix, et est également double : cet album dure dans les 86 minutes), est sorti sous une des pochettes les plus sobres et élégantes qui soient et s'appelle Odyssey. Un titre tout trouvé, tant cet album, intégralement instrumental, est un appel au voyage. Un voyage intérieur, essentiellement. Les 8 morceaux de cet album sont autant de voyages, de périples, enfin, je veux dire, d'étapes du périple proposé par Rypdal (guitare, mais aussi saxophone et arrangements de cordes). Il est entouré de quatre musiciens compatriotes : Torbjorn Sunde (trombone), Svein Christiansen (batterie), Brynjulf Blix (orgue) et Sveinung Hovensjo (basse), à vos souhaits tout le monde. 

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Intérieur de pochette (et au verso de pochette : rien, que du noir laqué)

L'album a été enregistré en août 1975 à Oslo et tous les morceaux sont signés Rypdal. Comment qualifier Odyssey ? Du jazz, tout simplement (l'album est sorti sur un label spécialisé dans le jazz, ECM). Un grand disque de guitare, aussi. Il paraît qu'Hendrix était fan du groupe dont Rypdal a fait partie, à la fin des années 60, The Dream. Il aurait écouté cet Odyssey, sorti 5 ans après sa mort, qu'il aurait très certainement demandé, supplié, voire même exigé que Rypdal et lui fassent un truc ensemble. Odyssey, que j'ai découvert via le bouquin de Philippe Manoeuvre Collector (merci, grand merci, grand grand merci !), est le cinquième album solo de Rypdal, un artiste ayant notamment joué avec Lester Bowie. C'est du jazz de guitare, c'est aussi, quelque part, du progressif (mais pas du rock, en tout cas), c'est en tout cas un disque tout simplement intemporel, riche à en mourir, un album d'atmosphères qui n'est pas sans rappeler le meilleur d'Eno période ambient, ou de Mike Oldfield. Les quasi 17 minutes de Midnite, avec cette basse omniprésente, répétitive et hypnotique, parviennent totalement à nous faire croire, même en écoutant ce disque au cours d'un bel après-midi ensoleillé, que la nuit est tombée et qu'il fait un froid de canard dans ce désert dans lequel nous nous trouvons. Les 23 minutes du dernier morceau, Rolling Stone, qui occupe toute la face D et était apparemment royalement absent de la première édition CD (qui, d'ailleurs, n'était que simple), sont un autre parfait exemple de la force du son. On est transporté dans un autre univers, rien qu'avec quelques notes de guitare et un orgue magnifique. Pas seulement sur ce titre, mais sur l'ensemble de l'album (Better Off Without You, Over Biskerot, Darkness Falls).

TR3

Immense coup de coeur me concernant, je ne peux que vous conseiller  ultra ardemment, mais alors tellement ardemment que mon clavier crame pendant que je suis en train d'écrire ça (si c'est pas imagé !), l'écoute, l'acquisition même, de cet Odyssey inoubliable. Non seulement le vinyle a de la gueule, avec cette pochette laquée noire et cette photo noir & blanc de Rypdal assis, souriant, à l'arrière d'un van, mais le contenu musical, magnifiquement enregistré et interprété, parfait de bout en bout malgré sa durée (des albums aussi longs, plus de 80 minutes, qui soient aussi parfaits, je n'en connais pas beaucoup), est un tel régal pour un amateur de guitare et de musique d'atmosphère (ne cherchez rien de rock ici, c'est clairement du jazz de guitare, à la Larry Coryell ou John McLaughlin) qu'il serait vraiment dommage de passer à côté. Essentiel totalement ABSOLU, voilà tout.

 

Chronique complémentaire de MaxRss :

Avant toute chose, je vais clarifier deux points. Premièrement, je n'avais pas dans l'idée d'offrir une chronique supplémentaire au sujet de ce disque. Mais, assez récemment, au cours d'une conversation à son sujet, Clash m'a incitéà en faire une. Après tout, cet album le mérite fortement. Et deuxièmement, Clash a tout dit, de ce fait, ma chronique sera courte et aura pour vocation de vous inciter encore plus que Clash ne l'a fait à poser vos oreilles sur ce disque. Bien, vous connaissez John McLaughlin ? Ce mec est l'un des plus grand guitariste que la musique ait connu. Donc tous styles et toutes époques confondus. Alors, sachez simplement que Terje Rypdal en est le pendant norvégien. Ce qui, subséquemment fait aussi de lui l'un des plus grands guitaristes de tous les temps. Ce n'est pas pour rien que Jimi Hendrix en était mordu. Cet album, répondant au nom de Odyssey est donc sorti en 1975 et est une oeuvre majeure. On dépasse largement les frontières du jazz et du jazz-fusion. Je vais être clair avec vous : depuis que je le connais, je pense plus que sincèrement que cet album est rigoureusement interdit aux pseudos savants qui se plaisent, pour le paraître, à se couper les cheveux en quatre pour tout et rien. Vous savez, ces pseudos savant dont John Lennon disait qu'il faut d'abord leur expliquer de quoi il en retourne avant qu'ils daignent enfin écouter le disque. Odyssey, pour être appréciéà sa juste valeur nécessite une condition : avoir l'imagination fertile ! Cet album ne s'explique, ne se décrit pas. Ici, on est en plein dans une expérience sensorielle.La clé est de savoir se projeter dans des paysages qui nous sont inconnus, des paysages que l'on a jamais vus de nos propres yeux. Chaque morceau de cet album intégralement instrumental vous offre une facette nouvelle de la Norvège et, à plus large échelle, de la Scandinavie. Ecoutez des morceaux comme DarknessFalls, Midnite ou encore Over Biskerot, le résultat est garanti. Rarement tant d'émotions et d'images ont été transmises via de la musique instrumentale. Maintenant, je vous vois vous poser la question suivante : et si on a une imagination stérile, ça veut dire que l'on ne va pas aimer ce disque ? C'est tout le contraire, ce disque va vous aider à la décupler à vitesse grand V ! J'aimerais pouvoir en dire plus, mais c'est malheureusement impossible car, comme je l'ai dit un peu plus haut, ce disque ne se décrit pas, il se ressent.

FACE A

Darkness Falls

Midnite

FACE B

Adagio

Better Off Without You

FACE C

Over Birkerot

Fare Well

Ballade

FACE D

Rolling Stone


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