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"Who Was Trained Not To Spit On The Fan" - Pink Floyd

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C'est le troisième bootleg de Pink Floyd proposant un show de la tournée "In The Flesh" (la tournée Animals, autrement dit) de 1977 que je propose ici, après Animals Aux Abattoirs (Paris) et Animal Instincts (Oakland). Evidemment, il s'agit ici encore d'un concert différent (l'intérêt d'aborder plusieurs bootlegs proposant le même show est nul), et non des moindres, car voici le tout dernier show de la tournée, celui donné le 6 juillet (1977) au Stade Olympique de Montréal, au Canada. Il existe plusieurs bootlegs pour ce concert, l'un d'entre eux s'appelle Fireworks In The Canadian Walls, allusion à l'incident qui se produira durant le concert (j'y reviendrai, et j'en ai déja parlé ici sur le blog) et qui sera crucial pour la suite de la carrière du Floyd. Un autre bootleg, bien plus réussi (niveau son, je veux dire, car, sinon, ce sont les mêmes morceaux, dans les mêmes versions, étant donné que c'est le même concert !), par ailleurs celui que j'aborde, s'appelle Who Was Trained Not To Spit On The Fan, autre allusion à l'incident (et aussi une allusion aux paroles de la chanson Dogs, issue d'Animals). Soyons clairs : ceci est la version définitive du concert de Montréal, lequel concert fut des plus...mouvementés. Le public était déchaîné, cris, hurlements, etc, le groupe était survolté (c'était le dernier concert, ils ont tout donné ; seul David Gilmour n'estimera pas la performance réussie et mémorable, et de ce fait, il refusera de participer au tout dernier morceau de rappel, un Blues dantesque)... Tout comme pour les autres shows de la tournée 1977, le Floyd interprète tout Animals dans la première partie, puis tout Wish You Were Here, plus des rappels (ici, chose peu fréquente, il y en à trois : Money, Us And Them et le Blues) dans la seconde. En tout et pour tout, ce live dure près de 2h30 minutes, c'est, sinon le plus long, du moins un des plus longs de la tournée. Et niveau son, c'est époustouflant.

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Le concert démarre efficacement avec Sheep, dans une version sublime se terminant magnifiquement, et pour lequel la basse n'est pas tenue par Roger Waters, mais par le musicien ayant accompagné le groupe durant la tournée, soit à la basse, soit à la guitare rythmique (quand il était à la basse, Waters était à la guitare rythmique), 'Snowy' White. L'incident surviendra une première fois durant le second morceau, Pigs On The Wing 1 : quelques pétards sont audibles. Mais le morceau se passe bien, et Dogs suit. Et si la première partie du morceau se passe bien (le morceau est très nerveux, Gilmour est en forme olympique durant tout le live, de toute façon), dès le bridge instrumental, ça devient hénaurme : cris importants de la foule, pétards, on sent une tension qui monte. Pigs On The Wings 2 met d'ailleurs un peu de temps à venir, le groupe semblant attendre un peu de calme dans la foule avant de jouer ce court morceau acoustique. Un pétard explose, Waters aussi : Oh, for fuck sake stop lighting off fireworks and shouting & screaming I’m trying to sing a song! I mean I don’t care. If you don’t want to hear it. You know fuck you. I’m sure there are a lot of people here who do want to hear it. So why don’t you just be quiet. If you want to light your fireworks off go outside and light them off out there and if you want to shout and scream well then go and do it out there… I am trying to sing a song that some people want to listen to. I want to listen to it. Grosso merdo, Waters gueule à celui ou ceux qui lance(nt) des pétards de se calmer, que lui essaie de chanter, et que c'Est un manque de respect envers le groupe et le public. Le résultat est quela tension va exploser. Les Québécois disent souvent maudits Français, mais reconnaissons que, parfois, quand ils sont cons, ils le sont vraiment. Enfin, si les fouteurs de daube dans le Stade de Montréal étaient des natifs du coin, évidemment. Dans tous les cas, c'étaient des cons. Pigs (Three Different Ones) arrive. Une version dantesque, Waters pousse des cris à la Careful With That Axe, Eugene, Gilmour est déchaîné, c'est juste LAversion live de la chanson (la dernière, aussi, jouée par le groupe : aucun extrait d'Animals ne sera joué live après la tournée de 1977, sauf par Waters en solo). La tension est à son comble, des pétards explosent, et vers la fin du morceau, Waters interpelle le fouteur de merde dans le public, qui se trouve près de la scène. Il l'appelle "Pig", lui dit de monter sur scène, qu'il lui pardonne son comportement. Apparemment, le mec monte...pour se faire gueuler dessus et cracher à la gueule par un Waters hors de lui. Cet incident, que Waters regrettera illico ou peu s'en faut, sera la source, enfin une des sources, du futur The Wall. Et il occupe une place de choix dans la cosmogonie pinkfloydienne, et le titre de ce bootleg s'en inspire évidemment ("qui a été dresséà ne pas cracher sur le fan", mais ça se traduit aussi par "qui a été dresséà ne pas cracher dans le ventilateur", selon les paroles de Dogs, ce qui, en bon français, serait plutôt "qui a été dresséà ne pas cracher dans la soupe"). Des paroles prémonitoires (rappelons que Dogsétait déjà joué en 1974 sous le titre You Gotta Be Crazy) ?

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La suite du concert se passera presque sans heurts, et ça sera l'intégralité, dans l'ordre, de Wish You Were Here, soit Shine On, You Crazy Diamond 1, Welcome To The Machine (le CD 1 s'arrête ici), Have A Cigar, Wish You Were Here et Shine On, You Crazy Diamond 2. On notera que pour la seconde partie de Shine On, You Crazy Diamond, le groupe se permet quelques petites variations de paroles, un mot en remplaçant un autre, et une interprétation bien musclée. Un peu de silence (relatif : le public est en forme !!), et on a les rappels : Money, qui déclenche l'hystérie (aucun autre mot ne convient mieux) du public, puis Waters, en annonçant Us And Them comme un morceau calme (et en effet, ce n'est pas un monstre de furie, ce morceau !), exhorte la foule à se calmer, à faire en sorte que le concert se finisse dans la paix et le calme. Okay, we’re gonna do another tune ‘cause…
Just ‘cause there’s a few assholes down the front here, there’s no need for everybody to get upset ("on va faire une autre chanson ; il y à quelques connards au premier rang, pas besoin pour autant de se mettre dans des états pareils"). Après le morceau, Waters remercie la foule, et dit qu'il n'y à pas de quoi s'en faire (rapport à la tension et aux incidents), que lui-même a oublié, ou plutôt, s'efforce de le faire... Gilmour quitte la scène, et ne reviendra pas pendant le Blues final (qui dure 13 minutes). Voilà de quoi qualifier ce concert haï par le groupe entier (Waters en parlera évidemment comme d'une expérience désagréable, Gilmour, vu son refus de remonter sur scène pour le dernier rappel, a tout dit par ce geste...), donné dans un stade construit un an plus tôt, un endroit gigantesque, peu propice à une communion entre un groupe et son public. En témoin, ce bootleg (et d'autres, mais celui-ci est le meilleur pour ce concert) mythique comme le show qu'il propose. Le concert fut difficile, tendu, éprouvant, une mauvaise expérience pour le Floyd. Mais le groupe y joue superbement bien malgré tout (c'était la fin de la tournée, ils ont sans doute voulu tout donner). Who Was Trained Not To Spit On The Fan est, pour toutes ces raisons (interprétation bluffante, son excellent, ambiance tendue, et le fameux spit incident), un des bootlegs les plus majeurs et importants de Pink Floyd. ESSENTIEL.

CD 1

Sheep

Pigs On The Wing 1

Dogs

Pigs On The Wing 2

Pigs (Three Different Ones)

Shine On, You Crazy Diamond 1

Welcome To The Machine

CD 2

Have A Cigar

Wish You Were Here

Shine On, You Crazy Diamond 2

Money

Us And Them

Blues


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