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Sorti en 1974, Caribou est le huitième album studio d'Elton John. Cet album a la lourde tâche de succéder au monstre qu'est Goodbye Yellow Brick Road, sorti l'année précédente et qui a assis définitivement le statut de star pop-rock du pianiste britannique à lunettes. Etant devenu une superstar, Elton a pris le revers de la médaille en pleine poire : il fut de plus en plus sollicité. Et c'est Caribou qui en a fait les frais, car l'album a dûêtre enregistré dans l'urgence avant une tournée au Japon. Elton lui-même dira plus tard que l'album a été enregistré et tout en neuf jours. Plus tard, alors que la tournée japonaise avait déjà commencé, le producteur Gus Dudgeon rajoutera des cuivres, des choeurs et divers effets. Caribou... je suis sûr qu'un tel nom d'album vous interpelle. Comme vous le voyez, l'animal en question n'est pas représenté sur la pochette et il n'est mentionné nul part dans les paroles des chansons. Caribou est un titre donné en référence au Caribou Ranch, un studio près de Nederland dans le Colorado, où une bonne partie de l'album a été enregistrée. Maintenant que vous savez tout, on va pouvoir mater ce qui se cache sur cette huitième galette EltonJohnienne !
L'album contient un des gros succès du britannique à lunettes : Don't Let The Sun Go Down On Me. Laquelle sera reprise, bien plus tard évidemment, par George Michael. Et, je vous le dis franchement les mecs : bien qu'elle fasse partie des nombreux succès du répertoire du chanteur, cette chanson est mille fois inférieure à d'autres chansons telles que : Your Song, Tiny Dancer, Rocket Man, Crocodile Rock, Funeral For A Friend/Love Lies Breeding, Candle In The Wind, Goodbye Yellow Brick Road ou encore Sorry Seems To Be The Hardest Word. La chanson est trop longue et finit par ennuyer. Et, des chansons ennuyeuses, malheureusement, l'album en contient d'autres. A commencer par You're So Static qui, à l'approche des 2 minutes 30 environ, finit par lasser. Même constat pour Stinker. Longue chanson dépassant facilement les 5 minutes et qui devient rasoir progressivement. Trop longue et en plus, trop chargée en cuivres. On trouve également deux merdes sur cet album : Grimsby et Solar Prestige A Gammon. L'une comme l'autre sont indignes d'Elton John et confirment bien le fait que l'album a du être torché en deuspi. Dixie Lily est un petit pastiche sympathique et vaguement country mais qui ne mène malheureusement pas bien loin.
Mais, si je n'ai pour l'instant émis que des avis plus ou moins négatifs, il faut que vous sachiez que l'album contient une petite poignée de bonnes chansons. A commencer par The Bitch Is Back, chanson qui ouvre le disque. Un pop-rock bien nerveux, qui remue bien de la teub et qui fout la patate d'entrée de jeu. La chanson est immédiatement suivie par Pinky, une chanson EltonJohnienne pur jus et au passage, vraiment excellente. Sans oublier I've Seen The Saucers, elle aussi excellente et dotée d'une guitare pour le moins incisive. J'en termine avec, ça tombe bien, le morceau qui clôture l'album : Ticking. Une chanson sur laquelle on entend principalement le piano d'Elton. Cette chanson est un vrai morceau de bravoure car elle n'est pas loin de pointer à 8 minutes. Le chanteur a déjà fait plus long avec Funeral For A Friend/Love Lies Breeding, mais je salue quand même l'audace. Perso, Ticking, même si ça n'est jamais emmerdant, je ne suis pas spécialement fan. A vous de vous faire votre avis. Lors de ma précédente chronique sur Elton John, je ne m'étais pas prononcé sur le fait de dire si oui ou non, Rock Of The Westiesétait le premier album moyen du chanteur. Je ne m'étais pas prononcé car je ne connaissais pas encore Caribou. A l'exception de Don't Let The Sun Go Down On Me. Maintenant que je connais Caribou, je peux me prononcer : ce dernier est le premier album moyen d'Elton John. Il n'y aura que les fans absolus qui y trouveront leur compte. Cependant, je ne jette pas la pierre à ce disque étant donné le délais rachitique accordé pour l'enregistrer et puis, pas facile du tout de passer derrière Goodbye Yellow Brick Road...
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Chronique complémentaire de ClashDoherty :
Elton John est un artiste pour lequel j'ai des sentiments assez partagés... J'adore ce qu'il a fait de 1970 à 1976, mais le reste de sa carrière, sincèrement, je m'en tamponne le coquillard. J'ai essayé, rien n'y fait, ses albums des années 80 à maintenant, bof, hormis les quelques tubes (I'm Still Standing, Nikita, Sad Songs, Sacrifice) et un album en duo avec Leon Russell (The Union), je n'accroche pas. J'aurai, je pense, l'occasion, un jour (soyez patients), de parler d'un de ses albums 80's, en l'occurrence 21 At 33, mais en attendant, je voulais rajouter mon petit grain de sel à la suite d'une chronique faite par MaxRSS en janvier dernier. En fait, en janvier dernier, à quelques jourrs d'intervalle, Max a abordé deux albums de Tu m'étonnes John, et je vais rajouter mon grain de sel aux deux, la seconde chronique sera en ligne, à nouveau, le 12 mars prochain (aucun risque de le louper : c'est le seul 12 mars de ce mois). L'album qui nous intéresse aujourd'hui est un disque un peu controversé chez les fans d'Elton, sorti en 1974 : Caribou. Cet album tire son nom non pas de l'animal (enfin, si, quand même, dans un sens), mais du lieu principal de l'enregistrement : le Caribou Ranch Studio de Nederland, Colorado, complexe de studios d'enregistrement appartenant à James William Guercio, et chez qui enregistreront les Beach Boys, Chicago, Joe Walsh (il me semble même qu'il fut le premier, en 1972, pour son Barnstorm, à enregistrer là-bas), Rick Derringer, Carole King, Michael Jackson, Steely Dan, Stephen Stills, Deep Purple, Dio, U2, Véronique Sanson et Rod Stewart. Entre autres, car la liste est longue.
Caribou, enregistré en janvier 1974 et sorti en juin, fait suite à Goodbye Yellow Brick Road, mythique double album de 1973 qui fut le troisième (d'affilée) et dernier des albums enregistrés par Elton au Château d'Hérouville (Val d'Oise). Caribou, lui, est le premier d'une série de trois albums (d'affilée aussi) enregistrés au Caribou Ranch. Long de 45 minutes (pour 10 titres dont 6 sur la face A), il est sorti sous une pochette bien colorée et criarde sur laquelle je n'insisterai pas, on ne tire pas sur une ambulance, mais le look d'Elton, en 1973/75, est généralement redoutable. L'album sera un gros succès, dû notamment à la présence de deux classiques du chanteur : The Bitch Is Back, débridé comme on peut s'y attendre, du glam-rock décomplexé, et Don't Let The Sun Go Down On Me, ballade terminale de plus de 5 minutes qui force le respect et sera reprise notamment par George Michael. Mais l'album recevra aussi et surtout un accueil critique des plus tièdes, on reprochera une certaine baisse de qualité, sinon une baisse de qualité certaine, à Elton. Force est de constater que l'album n'est absolument pas un de ses meilleurs albums de son Âge d'Or (1970/1976 donc, même si en fait, c'est 1971/1976), c'est même, en fait, le moins bon de cette période. En fait, s'il n'y avait pas A Single Man (1978) et surtout Victim Of Love (1979), on pourrait qualifier Caribou de moins bon Elton des années 70. Et ça serait de loin.
Parce que si l'album offre deux gros classiques vraiment réussis (et très différents l'un de l'autre), et si, sur sa face B, on trouve le très bon I've Seen The Saucers, l'album, dans l'ensemble, mérite un seul et unique qualificatif : creux. Sorti après un chef d'oeuvre, et suivi par un autre chef d'oeuvre (Captain Fantastic & The Brown-Dirt Cowboy, mémorable album autobiographique sorti en 1975), Caribou est un disque vain, ennuyeux, vraiment. C'est con à dire, surtout quand on voit à quels albums il succède (je ne vais pas tous les citer, mais quand même, ce sont de sacrées pointures, ces précédents albums, même si j'ai toujours eu un petit peu de mal à totalement apprécier Don't Shoot Me I'm Only The Piano Player), mais c'est surtout véridique. Si les précédents albums d'Elton avaient été de la trempe de ce Caribou, Elton John, ça serait vraiment de l'histoire ancienne. Ici, je ne sais pas trop où Reginald Kenneth Dwight (son vrai nom, on comprend dès lors qu'il a voulu prendre un pseudo pour sa carrière) voulait en venir. Les morceaux rock et glam (Stinker, You're So Static, Dixie Lily), quasiment tout le disque et essentiellement la face A, ne vont pas loin, Grimsby est irritant au possible dans sa mélodie, Ticking, avec plus de 7 minutes au compteur, est trop longue malgré de bons moments, et Solar Prestige A Gammon est d'un ridicule qui confine au cosmique. La face B offre le majestueux Don't Let The Sun Go Down On Me et l'excellent I've Seen The Saucers, deux chansons plus calmes, eltonjohniennes au possible, et sont, avec le morceau d'ouverture, les seules raisons (avec aussi, le complétisme du fan) d'écouter ce Caribou vraiment mineur et décevant.
FACE A
The Bitch Is Back
Pinky
Grimsby
Dixie Lily
Solar Prestige A Gammon
You're So Static
FACE B
I've Seen The Saucers
Stinker
Don't Let The Sun Go Down On Me
Ticking