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"Easy Does It" - Al Kooper

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On continue le cycle Al Kooper ? Ben voyons. On arrive, avec ce troisième article, au...troisième album, ben si, de ce remarquable mais si peu connu (du grand public, pas des amateurs de bon rock 60's) artiste, arrangeur/multi-instrumentiste/producteur/chanteur/compositeur de génie. Kooper a bossé avec certains des plus grands, Bob Dylan, Mike Bloomfield, Stephen Stills... Son premier album solo, en 1969 (mais enregistré en 1968), I Stand Alone, était très bon, pas exceptionnel car un poil daté (une production parfois trop expérimentale). Son deuxième album, sorti la même année, You Never Know Who Your Friends Are, était nettement meilleur, presque génial. Kooper nous y offrait encore un régal de rock teinté de rhythm'n'blues, de pop et de soul, mais cette fois-ci, avec moins de reprises et sans les effets sonores expérimentaux qui ont quelque peu nui au premier album (enfin, à l'époque, ça semblait pile poil ce qu'il fallait faire, mais, comme je l'ai dit, ça a mal vieilli). Pour son troisième album, Al Kooper a décidé, apparemment, de faire les choses en grand : Easy Does It, enregistré en 1969, est en effet un double album. Un double bien court, ceci dit : il ne dure que 62 minutes, une petite heure. Suffisant pour que l'album soit sur deux vinyles, mais il est inutile de dire que tout tient sans problème sur un CD. Dans un sens, c'est pas plus mal, car on peut l'acheter pour pas cher (surtout que le disque est aussi dans un coffret de 5 albums studios de Kooper, ceux que j'aborde dans le cycle d'ailleurs, 5 albums sous pochettes cartonnées (la fameuse série "Original Album Classics"), coffret vendu à moins de 14 euros le plus souvent), les CD simples étant par nature moins chers que les doubles. 

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Verso de pochette vinyle

Mais Easy Does It est très certainement meilleur encore quand on l'écoute en vinyle. C'est toujours le cas, je vous jure que c'est vrai, on apprécie mieux un disque, quel qu'il soit, en vinyle qu'en CD. Bref, il n'est pas exclu que tôt ou tard, je me paie ce disque en vinyle. Car ce que je n'ai pas encore eu l'occasion de dire, c'est que cet Easy Does It est clairement le sommet solo d'Al Kooper. Ce disque, c'est grosso modo You Never Know Who Your Friends Are en plus long, et en mieux. En plus varié. Ce disque, Kooper l'a farci de styles divers et variés, rock, pop, soul, blues, on a même de l'orientalisme (Sad, Sad Sunshine est baigné d'un sitar magnifique et d'arrangements orientaux), ainsi qu'un morceau de quasi musique de chambre, issu de la bande-son d'un film de contre-culture, Love Theme From The Landlord. Brand New Day, très pop, qui ouvre le disque, est aussi issu de la bande-son de ce film oublié. Le disque est en partie constitué de reprises (I Got A Woman de Ray Charles, précédé d'une introduction instrumentale au piano, placée sur une plage audio indépendante ; Country Road de James Taylor ; Baby Please Don't Go de Big Joe Williams, ici d'une durée hallucinante de 12,25 minutes, quasiment toute la face D ; Let The Duchess No de Seatrain ; A Rose And A Baby Ruth de J.D. Loudermilk) mais l'essentiel est tout de même constitué de morceaux originaux signés Kooper.

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Ce dernier a enregistré son album (sur lequel il joue du piano, de l'orgue, de l'ondioline, du sitar du vibraphone et de la guitare en plus du chant) avec une légion de musiciens, certains très connus ou qui le deviendront par la suite, comme Rick Marotta (batterie), David Bromberg (pedal steel guitar), Charlie McCoy (basse), Kenny Buttrey (batterie), Pete Drake (pedal steel guitar), Wayne Moss (guitare), ces quatre derniers ne jouent cependant que sur Let The Duchess No. Pour résumer le disque, donc, on a affaire à une bonne heure de musique assez variée, parfois très reposante, parfois assez enlevée, un disque de bon rock à l'ancienne, pas révolutionnaire, mais ce n'est pas le but recherché par Al Kooper. Excellent faiseur, producteur et arrangeur de génie, ce mec, qui chante plutôt bien même si, à la base, il n'est pas chanteur de métier, cherche juste à faire de la bonne musique, capable de vous faire passer du bon temps, le temps de l'écoute. Le moins que l'on puisse dire, c'est que je ne me suis pas ennuyé un seul instant  avec ce disque certes rempli (15 titres), mais suffisamment éclectique pour plaire à tout le monde ou presque. 

FACE  A

Brand New Day

Piano Solo Introduction To : I Got A Woman

I Got A Woman

Country Road

I Bought You The Shoes (You're Walking Away With)

FACE B

Introduction

Easy Does It

Buckskin Boy

Love Theme From "The Landlord"

FACE C

Sad, Sad Sunshine

Let The Duchess No

She Gets Me Where I Live

A Rose And A Baby Ruth

FACE D

Baby Please Don't Go

God Sheds His Grace On Thee


Racines - Eddy Mitchell

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Encore du Eddy Mitchell. Je le sais, ça ne va pas plaire à tout le monde, mais, depuis la chronique de Après Minuit, je me suis mis en tête de chroniquer tous les albums de Schmoll jusqu'à la fin des années 80. Racines est le vingt-quatrième album studio d'Eddy, le premier qui sortira sur le label Polydor. Mais...dîtes-moi... il ne manque pas le vingt-troisième par hasard ? Si, mais c'est volontaire de ma part. Ce fameux vingt-troisième album, répondant au nom de Fan Album et sorti en 1983, je n'avais pas du tout envie de poser mes oreilles dessus et encore moins de l'aborder. L'agencement de l'album me déplaît fortement. Ce mélange de fonds de tiroirs, de faces B (je le suppose) de 45 tours et de chansons issues de la bande originale du film de Tavernier, ne m'inspire aucune confiance. Je préfère donc m'attarder sur un vrai album studio. Suite logique, après Le Cimetière Des Éléphants (au demeurant extrêmement moyen), voici donc Racines, sorti en 1984 sous une pochette qu'à titre personnel j'aime beaucoup. La tronche d'Eddy en photo entourée également de photos de quelques personnalités qui furent certaines de ses idoles étant jeune. On pourra reconnaître entre autres Chuck Berry, Frank Sinatra, Nat King Cole ou encore Marilyn Monroe. 

L'album ne contient pas un (comme c'était le cas de tous les albums studio originaux depuis 1978) mais deux succès du répertoire Mitchellien. Et pas n'importe lesquels. Vraiment deux gros tubes. On a Nashville Ou Belleville ?, géniale chanson au rythme foutrement entraînant. Où sont mes racines, Nashville ou Belleville ? Mais aussi et surtout, Comme Quand J'Étais Môme, une pure merveille à la fois nostalgique et mélancolique. Piano magnifique. Assurément l'une des plus belles chansons d'Eddy. J'ai mal lu le scénario, j'suis peut-être pas le héros qu't'imagines... Mais, et c'est tant mieux, ce ne sont pas les deux seules bonnes chansons que l'album a à nous offrir. Le Blues Du Blanc, avec son ambiance un peu piano bar (un style que l'on retrouvera bien plus tard sur Au Bar Du Lutétia (chanson en hommage à Serge Gainsbourg)) est également très belle. Ciné, Rock Et Bandes Dessinées, malgré un titre à la con et sans être du grand art, remue bien comme il faut du slibard, on en demande pas plus. Pourquoi M'Laisses-Tu Pas Tranquille, Lucille ? est super belle. Moins que Comme Quand J'Étais Môme bien sûr, mais quand même super belle. Un Chèque En Bois... C'Est Drôle !, adaptation de Shake Rattle And Roll est à mille ans de la célèbre version de Bill Haley est encore plus de la version d'Elvis, ça va de soi, mais passe quand même super bien. Et, Mes Souvenirs, Mes Seize Ans est sublime elle aussi. Rappelons au sujet de cette chanson que le premier à l'avoir chantée n'est autre que Johnny Hallyday, l'année précédente, sur l'album Entre Violence Et Violon sous le titre de Mes Seize Ans et avec un texte légèrement différent. La version Mitchell est cent fois supérieure. 

Mais, il faut être honnête, tout sur Racines n'est malheureusement pas d'un niveau recommandable. L'album souffre de contenir une petite poignée de chansons franchement pas terribles du tout. À commencer par Mon Clip Préféré, une chanson parfaitement anecdotique. L'Idole Chante Au Dessert est également bien loin de casser des briques. Le titre de la chanson étant très certainement un clin d'oeil au film parodique Un Cadavre Au Dessert, même si le texte de la chanson n'évoque en rien le film, lequel contenait dans son casting Peter Falk, Maggie Smith et David Niven notamment, excusez du peu. Rupture en V.H.S, quant à elle, est tout ce qu'il y a de frustrante. Des très bons couplets, mais des refrains qui la foutent en l'air. Enfin, foutre en l'air est un bien grand mot, il y a chez Eddy des chansons autrement plus mauvaises que ça. Et, on aura d'ailleurs tout le "loisir" de constater que ces trois chansons sans grand intérêt sont toutes sur la première face. Malgré ces trois moments pas terribles, Racines est dans l'ensemble un très bon cru. Sans aucun doute le meilleur album de Schmoll depuis 1977 et La Dernière Séance. Bien entendu, les fans d'Eddy seront aux anges, mais même quelqu'un qui n'est pas spécialement fan du chanteur pourra facilement trouver son compte. Et puis merde, Comme Quand J'Étais Môme, c'est pas rien ça ! 

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Face A

Comme Quand J'Étais Môme

Mon Clip Préféré

Le Blues Du Blanc

L'Idole Chante Au Dessert

Rupture en V.H.S

Face B

Nashville Ou Belleville ?

Ciné, Rock Et Bande Dessinées

Pourquoi M'Laisses-Tu Pas Tranquille, Lucille ?

Un Chèque En Bois...C'Est Drôle

Mes Souvenirs, Mes Seize Ans

"L'Espoir" - Léo Ferré

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Récemment, MaxRSS a abordé du Léo Ferré (et va le refaire via un album, dans quelques jours), et j'en ai profité pour réaborder deux de ses albums, La Solitude (1971) et Il N'Y A Plus Rien (1973), tous deux géants. Depuis le temps que j'escomptais les réaborder ici, enfin, c'est désormais chose faite. L'album que j'aborde aujourd'hui, vraisemblablement le dernier que je ferai sur le blog, n'a, lui (comme les albums abordés par Max et celui qu'il fera bientôt), jamais été abordé sur le blog jusqu'à présent. Il date  de 1974 et fait suite au grandiose, ahurissant (mais pour le moins abrupt et difficile d'écoute) Et...Basta ! de 1973, disque éminemment engagé, un long morceau parlé de 40 minutes avec accompagnement symphonique relativement discret. Cet album suivant est, lui, assez différent, plus 'chanson' qu'autre chose, moins violemment engagé que les deux précédents. Cet album, long de 40 minutes (pour seulement 7 titres), s'appelle L'Espoir, titre qui est aussi celui d'une des plus fameuses oeuvres littéraires d'André Malraux. Ca m'étonnerait beaucoup que Ferré ait rendu hommage à Malraux (qui était encore de ce monde en 1974, il mourra deux ans plus tard) via ce titre, vu qu'ils n'étaient pas du tout du même bord. Quand on sait que Ferré parlait de De Gaulle en disant ce type, sans le nommer, méprisamment, et que Malraux a été un de ses plus fidèles ministres, on sait tout. La chanson-titre, en revanche, est un hommage indicrect à la nouvelle épouse de Ferré, d'origine espagnole, et fait des allusions à la guerre civile espagnole et cite Manuel de Falla, compositeur espagnol mort en 1946, ayant notamment composé El Amor Brujo

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La pochette de cet album représente un enfant âgé de trois ans, semblant regarder le possesseur du disque avec un regard à la fois curieux, innocent et interrogatif. Représentant clairement l'espoir qui donne son titre à l'album, ce gosse n'est autre que le fils, issu d'une liaison adultère, de Ferré, Mathieu, dont il révèle ainsi, publiquement, via cette photo (et celle du verso de la pochette, où Ferré le tient en main dans un chemin de campagne toscan, non loin de là où il vivait alors), sans toutefois le nommer dans les crédits (pas de texte explicatif de qui est ce gosse). L'album se rapproche par moments de certains des anciens albums de Ferré (L'Eté 68, par exemple), avec des orchestrations proches, parfois, de celles d'Il N'Y A Plus Rien. On y trouve la dernière chanson que Barclay sortira en single, concernant Ferré : Je T'Aimais Bien, Tu Sais..., vraie splendeur qui n'est cependant pas le sommet de L'Espoir. De ce côté, il faut clairement se tourner vers la chanson-titre, la seule de l'album que Ferré n'avait, avant la sortie du disque, jamais jouée en concert. Un sommet de 6 minutes qui laisse pantois, un crescendo sublime. Les autres morceaux sont donc été joués en concert en 1972/73, on les trouve quasiment tous (hormis le morceau sorti en single), donc Les Etrangers, Les Souvenirs (superbe), La Damnation (Ferré se considère comme damné) et Les Oiseaux De Malheur sur son remarquable double live sorti en 1973, mais datant de 1972 pour l'enregistrement. 

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On y trouve aussi Les Amants Tristes, qui y durait 8 minutes et, ici, sur L'Espoir, en dure un peu plus de 10. Autre sommet de l'album, c'est un morceau indescriptible, en partie parlé, magnifiquement arrangé, passionnant de bout en bout. Comme Les Etrangers, dans lequel Ferré a inséré une partie de violon jouée à l'improviste par Ivry Gitlis, qu'il remercie sur la pochette, chanson qui parle de l'amitié entre le narrateur et un marin du nom de Lochu, qui est sans doute en rapport avec l'amitié que Ferré et un militant anarchiste du même nom que le marin de la chanson se portaient dans la vraie vie. Encore une sublime chanson, mais il n'y à aucun ratage sur ce disque, probablement le dernier sommet de la carrière de Ferré. Non pas que la suite ne sera pas bonne (en même temps, je ne connais pas beaucoup la suite de sa carrière), mais rien de ce que j'ai entendu ensuite ne me semble aussi quintessentiel que ses albums de la période 1968/1974. L'Espoir est, lui, essentiel, sans être son sommet absolu. Mais c'est un très très grand cru !

FACE A

L'Espoir

La Damnation

Les Oiseaux De Malheur

Je T'Aimais Bien, Tu Sais...

FACE B

Les Amants Tristes

Les Etrangers

Les Souvenirs

"Dead Ringer" - Meat Loaf

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Meat Loaf est devenu, contre toute attente, une grande (grosse, même, ah ah ah !) star en 1977 avec la sortie de Bat Out Of Hell, disque incroyable, de sa pochette à sa production, titan de hard-rock surproduit, wagnérien, glam et pop, écrin pour une série de chansons mémorables. Comme il est dit dans les notes de pochette du livret d'une des rééditions CD de l'album, jamais, à l'époque, le hard-rock, et même le rock, n'avait sonné ainsi, aussi théâtral, aussi dingue, aussi jubilatoire. Comment faire mieux que ce disque écrit par Jim Steinman (parolier spécialisé dans les comédies musicales) et produit par  Todd Rundgren ? C'est bien simple, on ne peut pas. Bat Out Of Hell, un des albums les plus vendus de tous les temps et, donc, de 1977, a tout du one-shot, disque unique, genre épuisé en un seul coup. Une fois, ça fonctionne parfaitement. Un deuxième album dans ce genre, forcément, sonnerait quelque peu caricatural, et filerait une overdose aux auditeurs. Pourtant, c'est bien à une suite (pas conceptuelle, mais d'un point de vue du style musical) que va s'atteler le chanteur, toujours associéà Jim Steinman. Il faudra attendre 1981 pour que cet album déboule, d'ici là, pas mal de monde aura probablement oublié, ou presque, l'existence de Meat Loaf. Il a eu de la chance que non, en fait, beaucoup de chance. 

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Verso de pochette

Car si de nos jours, faire un album au bout de quatre ans de silence, c'est quasiment devenu la norme, à l'époque, c'était plus ou moins du suicide commercial. Mais si Dead Ringer (c'est le nom de l'album, sorti sous une pochette dessinée par Bernie Wrightson, connu notamment pour avoir bossé avec Stephen King sur quelques uns de ses livres, dont la BD Creepshow) est sorti au bout de si longtemps, c'est parce qu'il a connu les affres de la création. A la base, Meat Loaf devait faire, avec Steinman, un album du nom de Bad For Good, qui aurait été la suite directe de Bat Out Of Hell. Meat Loaf, qui entre temps a commencé sérieusement une carrière d'acteur (qu'il mènera de front avec celle de chanteur, jusqu'à présent), va avoir du mal à mener ce projet à bout : fatigue causée par la tournée de Bat Out Of Hell, abus de drogues diverses, ont causé une temporaire perte de voix. Steinman a bossé, seul, sur Bad For Good, qu'il sortira en 1980 sous la forme d'un double album (un disque 33-tours et un EP, précisément). L'album ne se vendra pas super bien. Steinman, une fois ce projet fini, commence àécrire de nouvelles chansons pour Meat Loaf, qui se remet tranquillement, et qui, une fois en forme, l'enregistre. C'est Dead Ringer, disque produit par Stephan Galfas, Meat Loaf, Jimmy Iovine et Jim Steinman, sorti donc en 1981. Ce disque a été enregistré avec plusieurs musiciens ayant bossé sur le précédent opus (Roy Bittan et Max Weinberg du E-Street Band de Springsteen, respectivement piano et batterie), mais surtout avec de nouveaux venus vraiment pas méconnus : Nicky Hopkins (piano sur un titre), Liberty DeVitto (batteur de Billy Joel, batterie sur deux titres), Davey Johnstone (guitare, qui vient de chez Elton John), Mick Ronson (légendaire guitariste des Spiders From Mars de Bowie et de Mott The Hoople, guitare sur un titre), Larry Fast (synthétiseur sur deux titres). Cher, la fameuse chanteuse pop, chante en duo avec Meat Loaf sur Dead Ringer For Love. Oui, Cher !

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Dead Ringer, 42 minutes pour 8 titres (parmi eux, Nocturnal Pleasure est un monologue de Steinman long de 38 secondes), ne parvient pas à récidiver le carton plein de Bat Out Of Hell. Ce qui sonnait incroyable en 1977 sonne caricatural et cheesy, ici, c'était d'ailleurs sinistrement prévisible. Mais je ne peux m'empêcher d'adorer ce disque malgré tout, allez savoir pourquoi. Sans doute parce que, sans être génial, ce disque plutôt bien produit parvient encore àêtre jouissif à condition de ne pas l'écouter trop souvent. Encore une fois un écrin à tubes (Read 'Em And Weep, Dead Ringer For Love, Peel Out...), l'album, qui se classera très haut dans les charts, jusqu'à la première place dans certains pays, va donc cartonner, mais ce succès, venu en grande partie parce que Meat Loaf avait si bien cartonné avec son précédent opus, sera cependant le dernier du chanteur pendant un bon moment. Meat Loaf va ensuite sortir une série d'albums qui, en plus d'être souvent assez moyens, ne se vendront pas aussi fort que les deux premiers, et vont asseoir sa réputation de chanteur caricatural (déjà que son physique peu anodin était source de moqueries, je sais, c'est moche, mais que voulez-vous). La collaboration avec Jim Steinman, à propos, s'arrête ici, du moins temporairement, mais quand même pendant un bon moment. Les deux se sont rendu compte que la formule était épuisée dès le premier album, et que Dead Ringer, pourtant intéressant et musicalement efficace, n'était qu'une redite. C'est cependant un bon disque. Il y à 10 ans, je l'aurais sans doute classé dans les ratages, car je l'aimais bien moins que maintenant. Ce n'est toujours pas un sommet, ça ne le sera jamais, mais il reste àécouter. 

FACE A

Peel Out

I'm Gonna Love Her For Both Of Us

More Than You Deserve

FACE B

I'll Kill You If You Don't Come Back

Read 'Em And Weep

Nocturnal Pleasure

Dead Ringer For Love

Everything Is Permitted

Dis, Quand Reviendras-Tu ? - Barbara

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Voilà combien de jours, voilà combien de nuits, voilà combien de temps que tu es reparti, tu m'as dit cette fois c'est le dernier voyage, pour nos coeurs déchirés c'est le dernier naufrage, au printemps tu verras je serai de retour, le printemps c'est joli pour se parler d'amour, nous irons voir ensemble les jardins refleuris et déambulerons dans les rues de Paris...

Comme vous avez pu le constater, il y a eu pas mal de nouveaux venus sur le blog au cours de ces dernières semaines. Et, sans pour autant vous révéler qui, Clash vous en réserve un très prestigieux pour dans quelques jours. Aujourd'hui, en ce qui me concerne, ce n'est pas un nouveau venu que je vous propose, mais une nouvelle venue, en la personne de La Dame en noir : Barbara. Voilà un choix qui, je le sais, ne plaira pas à tout le monde, mais quand même, on parle de Barbara là, pas d'une vulgaire chanteuse de variétoche à la gomme style Sylvie Vartan, Sheila, Nicole Croisille, Michèle Torr, Marie Myriam et j'en oublie et je ne veux pas faire l'effort de chercher d'autres noms. Barbara, même si la tendance n'est pas à la gaité, j'aime beaucoup et ce, depuis longtemps. Et, je ne peux pas imaginer un blog musique sans elle. Sorti en 1964, Dis, Quand Reviendras-Tu ? est le vrai premier album de Barbara. Les deux précédents, sortis en 1960 et 1961 étaient des albums de reprises de chansons de Georges Brassens et Jacques Brel. Et, la Dame en noir n'avait pas cédéà la facilité puisqu'à part Il N'Y A Pas D'Amour Heureux et Ne Me Quitte Pas, aucun gros succès des deux chanteurs n'avait été repris. Allez, on se lance, mais, j'aime autant vous prévenir : comme on est chez Barbara, on ne va pas rigoler !

Cet album, qui fit en un rien de temps de la Dame en noir une valeur sûre de la chanson française, propose deux chansons phares de son répertoire. D'abord, la chanson titre. Enregistrée et sortie en 45 tours en 1962, la chanson, sans jamais le citer, est destinée à l'homme avec lequel Barbara entretient une liaison à l'époque. À moins d'être totalement allergique à Barbara ou d'avoir un coeur de pierre ou les deux, il est impossible de résister à cette sublissime chanson. Ce piano, cette harpe et la voix de la chanteuse... pour ma part, ce sont des frissons dans le dos à chaque écoute. À noter que ce chef-d'oeuvre aura le malheur d'avoir été récemment et impunément enculéà sec avec du petit gravier par Patrick Bruel et Vianney... Finalement, je ne sais pas si Badinter a eu une idée de génie quand il a aboli la Peine de mort et donc la guillotine. Et nous avons aussi Nantes, une chanson elle aussi autobiographique et tout bonnement renversante. Cette chanson, Barbara a commencéà l'écrire en 1959 lorsqu'elle a appris que son père, qui l'avait larguée dix ans plus tôt sans jamais plus lui donner de nouvelle et qui surtout, l'avait violée durant son enfance, était décédé dans un hôpital du sud de Nantes des suites d'une longue maladie. Une fois que fut mis en terre ce géniteur qu'elle a tant détesté, elle se collera à l'écriture et à la composition de cette chanson, mais il lui faudra quatre ans pour la terminer. Ce n'est qu'en 1963, quelques heures avant le début d'un concert au Théâtre des Capucines, qu'elle mettra un point final à son oeuvre. À noter que la rue citée dans le texte : la Rue de la Grange-au-Loup n'existait pas à l'époque. Elle sera inaugurée en 1986 en présence de la chanteuse. 

Mais, ces deux chansons, aussi sublimes soient-elles, ne sont pas les seules chansons valant le coup sur ce disque. J'Entends Sonner Les Clairons, avec son intro sur laquelle Barbara chante a capella avant d'être rejointe par la contrebasse et l'accordéon, est aussi courte (1,40 minute) qu'excellente. Bien que légèrement trop chargée en cordes, Tu Ne Te Souviendras Pas est également une vraie réussite. Le Verger En Lorraine est sublime. Tout comme l'est Chapeau Bas. En revanche, sans qu'elle soit mauvaise, ni même moyenne, je ne suis pas spécialement fan de Ce Matin-Là. Toutes ces chansons constituent la première face de l'album. Mais la seconde est également caviardée de chansons qui valent assurément le détour. À commencer par Le Temps Du Lilas, évoquant tout simplement le printemps qui a foutu le camp. Je vous l'ai dit, les chansons de Barbara ne respirent aucunement la gaité et la joie de vivre. Attendez Que Ma Joie Revienne, classique du répertoire de la Dame en noir est une pépite. La troisième meilleure chanson de l'album derrière la chanson titre et Nantes. Liberté, quant à elle, relève plus de l'exercice de style qu'autre chose. Barbara chante mais n'est accompagnée que par des percussions ressemblant aux tapements de mains sur le dos d'une guitare. Ça plaira ou ça ne plaira pas. Pour ma part, ça ne me branche pas plus que ça. Vous Entendrez Parler De Lui, avec son intro sonnant comme un Nocturne de Chopin est sublime. En revanche, il y a ici une chanson qui passe très difficilement, voire qui ne passe pas du tout : De Shangai à Bangkok. Incontestablement la chanson dont on se serait passé, le seul faux pas. Voici ce qu'il en est pour ce premier album de la Dame en noir qui est, comme vous l'avez vu, d'un très haut niveau, mais Barbara fera mieux dans les années à venir. 

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Face A

Dis, Quand Reviendras-Tu ?

J'Entends Sonner Les Clairons

Tu Ne Te Souviendras Pas

Le Verger En Lorraine

Ce Matin-Là

Chapeau Bas

Face B

Le Temps Du Lilas

Liberté

Attendez Que Ma Joie Revienne

Vous Entendrez Parler De Lui

De ShangaïÀ Bangkok

Nantes

 

"The Works" - Queen

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Queen, après 1977, va clairement tomber très bas dans mon estime. Moi qui ai quasiment découvert le rock via les albums de ce groupe (je précise que je suis né en 1982, ce fut vers 1993, soit deux ans après la mort de Freddie Mercury, que j'ai découvert leur musique via un best-of), qui fut le pemier groupe dont je suis devenu accro, fan, ai eu beaucoup de mal à digérer des albums tels que Jazz (1978), The Game (1980) et surtout Flash Gordon Soundtrack (1980) et Hot Space (1982). Ces albums, qui se suivent, dans cet ordre, dans la discographie du groupe, sont soit moyens (le premier cité), soit vraiment indignes (le reste...oui, je sais, il y à quand même, allez, trois bonnes chansons sur The Game, mais bon, le reste est tellement pourrave...). Chose ahurissante, la popularité du groupe, à l'époque, n'a apparemment pas (trop) souffert de ces ratages à répétition, il suffit de voir le concert de 1982 (DVD Queen On Fire abordé par mes soins fin décembre dernier) pour en juger : la foule est là, nombreuse, en délire, même durant les morceaux de Hot Space. Le groupe, après ce Hot Space vraiment minable (et dans lequel le groupe plonge dans la dance 80's), retourne en studio, à Los Angeles (Record Plant) et à Munich (Musicland), là même où fut fait le précédent opus. Le groupe recollabore par la même occasion avec un des producteur du précédent opus, Reinhold Mack (ou, simplement, Mack), un producteur allemand spécialisé dans les sonorités dance 80's. Bref, pour Queen, le but est clair : faire un disque dans la veine de leur précédent, et ce, malgré les critiques engendrées par Hot Space.

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Ce nouvel album, sorti en février 1984, s'appelle The Works, et il offre 37 minutes de musique. Si le précédent opus a moins bien marché chez les fans et a été critiqué par la presse, The Works, lui, a cartonné. En même temps, on y trouve trois gros, gros tubes, et une chanson moins tubesque, mais tout de même présente sur des best-ofs du groupe. Quatre tubes sur les neuf titres, voilà donc de quoi en faire, apparemment, un indispensable queenien à ranger à côté de Queen II, Sheer Heart Attack, A Night At The Opera, A Day At The Races et Innuendo ? Hé bien, pour être honnête, non, pas du tout. The Works, album que je voulais réaborder aujourd'hui en le défonçant bien comme il faut et de manière comique (mais il faut croire que j'ai du mal àêtre aussi caustique avec un groupe que j'ai longtemps adoré, adulé, même si ce n'est plus vraiment le cas désormais) mais que, finalement, je casserai d'une manière plus froide, est un album infâme. Vous n'avez pas aiméHot Space ? Peu de chances que vous aimiez ce disque putassier au possible, réservoir à tubes comme le sera le suivant, A Kind Of Magic, mais pire encore que ce futur album de 1986. La seule chose de positive à dire au sujet de The Works, c'est sa pochette, sobrissime, presque élégante, le groupe pose, décontracté, assis par terre, en noir & blanc, sans décor. 

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Que dire ? Les tubes, d'abord. Mis à part It's A Hard Life (le moins connu des quatre, le moins pire aussi), ils sont rigoureusement insupportables, à croire que ce fut une condition sine qua non pour faire ce disque, chez Queen et Mack. On a Radio Ga Ga, morceau signé du batteur, Roger Taylor, inspiré selon lui par le niveau des radios françaises (il était marié, il l'est peut-être toujours, à une Française), et qu'il voulait à la base appeler Radio Caca, mais le sens n'aurait pas été compris par tout le monde, sauf des francophones. La chanson, dont le clip est inspiré par le film Metropolis de Lang (dont une infâme version colorisée et sonorisée, suprême hérésie, sortira en 1984), est insupportable et le fait qu'elle passe encore (trop) souvent à la radio la rend pire d'heure en heure. I Want To Break Free, avec son amusant clip où le groupe est déguisé en femmes, est encore plus insoutenable. Ces claviers séquenceurs, cette guitare traficotée... Horrible. Hammer To Fall, j'aurais presque envie de la sauver pour son riff de la mort qui tue, mais ce n'est tout de même pas transcendant. Voilà pour les hits. L'album, pour son reste, alterne entre rock dance 80's putassier (Man On The Prowl, Tear It Up), pop 80's putassière (Keep Passing The Open Windows, inspirée par un roman de John Irving, apparemment) et ballade lacrymale si-tous-les-gars-du-monde putassière (Is This The World We Created). Comme je l'ai dit, j'ai presque envie de sauver Hammer To Fall, à la rigueur, mais non, faut que je me reprenne. The Works (le titre signifie 'l'oeuvre', 'la totale') est une merde qui enfonce un peu plus Queen dans la sienne, voilà ce que c'est, tout simplement...

FACE A

Radio Ga Ga

Tear It Up

It's A Hard Life

Man On The Prowl

FACE B

Machines (Or "Back To Humans")

I Want To Break Free

Keep Passing The Open Windows

Hammer To Fall

Is This The World We Created

"Shades Of Two Worlds" - The Allman Brothers Band

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Encore un p'tit peu d'Allman Brothers ? Après leur retour en 1990 avec un Seven Turns franchement éblouissant, le groupe des frangins Allman, enfin, du frangin Allman rescapé car depuis 1971, il n'y en avait plus qu'un en vie (et il décèdera à son tour en 2017...), ne va pas mettre un temps fou avant de refaire un disque. Encore une fois produit par le talentueux Tom Dowd, qui avait couché sur vinyle leur monumental double live de 1971 (et a bossé avec Cream, Derek & The Dominoes, Clapton solo, mais aussi Meat Loaf, dont on parle également, en ce moment, sur le blog), ce nouvel album du Allman Brothers Band est sorti en 1991 sous une pochette à la fois belle et ignoble. Belle, car une belle photo du groupe et de certains musiciens accompagnateurs posant, pépèrement, devant une belle maison que l'on imagine être dans le Sud profond des USA (au début, je pensais que c'était le studio Ardent, de Memphis, là où fut fait le disque, mais non, ce studio mythique - Big Star, notamment... - ne ressemble pas àça). Et ignoble, parce que pourquoi ces teintes jaune/orange, surtout dans le bas de pochette (et je ne parle pas du verso, uniformément de cette teinte) ? OK pour le haut, ça symbolise un soleil bien jaune, qui colore bien le ciel, mais pour le bas, ça fait moche. L'album s'appelle Shades Of  Two Worlds, il offre 52 minutes de musique, pour seulement 8 titres. 

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On imagine donc aisément la durée desdits morceaux : pas exactement des furies de 2,30 minutes. Et en effet, sur les 8 titres, 6 atteignent, et sutout dépassent, les 5 minutes, et les deux qui restent approchent des 5 minutes sans toutefois les atteindre. Shades Of Two Worlds, qui se termine sur une mémorable reprise du Come On In My Kitchen de Robert Johnson (tout le reste est consitué de morceaux originaux, et notons que le guitariste Dickey Betts est crédité sur 5 d'entre eux, c'est la première fois qu'il participe autant à la composition d'un album), est, autant le dire tout de suite comme ça on en est débarrassé, une réussite remarquable, meilleur encore, probablement, que Seven Turns. C'est probablement leur meilleur album depuis Brothers And Sisters (1973 quand même), et ça, on s'en rend compte dès la première écoute, parce que des albums qui sont aussi jouissifs d'entrée de jeu, dès la première écoute, aussi bien chez ce groupe qu'en général, c'est pas si fréquent. Pour tout dire, j'ai découvert le groupe avec leur mythique At Fillmore East, mais il m'a fallu un certain temps pour me rendre compte de la puissance, de la grandeur, de ce live. Si j'avais connu cet album de 1991 avant, j'aurais sauté au plafond dès ma première écoute du live au Fillmore East. Ici, c'est du bon, du lourd (à noter que sur l'album suivant du groupe, un live sorti en 1992 et que j'aborderai bientôt, trois titres de l'album sont interprétés), magistralement interprété et produit.

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Excellent coffret de 5 CD, que j'ai trouvé pour pas cher et que j'aborde un à un, les albums du cycle étant ceux du coffret

Que dire face à Nobody Knows, long de 11 minutes ? du mémorable instrumental Kind Of Bird (8 minutes et des poussières) ? De End Of The Line, Bad Rain, Desert Blues, de la reprise de Johnson ? Shades Of Two Worlds est un régal de blues-rock, de southern rock, de rock tout court, Gregg Allmann y chante à merveille de sa si exceptionnelle voix rauque qui semble avoir tout traversé (et effectivement, entre alcool, drogues, tournées interminables, décès d'un frangin, décès d'autres membres du groupes et mariage avec Cher - oui, il a pris cher, dans les deux sens du terme -, le bonhomme a effectivement traversé beaucoup de terribles choses), le groupe est en totale forme, les morceaux sont excellents, aucun n'est à retirer. Cet album est certainement un de leurs meilleurs, et un fan du groupe qui ne le connaît pas se doit absolument de réparer cette erreur !

FACE A

End Of The Line

Bad Rain

Nobody Knows

Desert Blues

FACE B

Get On With Your Life

Midnight  Man

Kind Of Bird

Come On In My Kitchen

Âme Debout - Catherine Ribeiro + Alpes

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Et oui, Catherine Ribeiro et les Alpes (le groupe hein, pas le massif montagneux, ohohoh, mais qu'est-ce ue je suis fendard aujourd'hui, c'est ouf) reviennent nous voir et ce, peu de temps après nous avoir quittés. Clash avait posé la première pierre de l'édifice en chroniquant (Libertés ?), moi, j'avais posé la deuxième en chroniquant N°2 et, aujourd'hui, je pose la troisième. Et ça tombe bien vu que Âme Debout que je vous propose aujourd'hui est le troisième album de Catherine Ribeiro + Alpes et est sorti en 1971. Et, contrairement à ce que j'ai pu en lire ça et là, ce troisième disque n'est aucunement dans la continuité du précédent. C'est le même groupe, la même chanteuse, mais pas du tout le même disque. En ce qui me concerne, je ne vois aucun lien unissant N°2 et Âme Debout. Peut-être que je me trompe, mais je ne pense pas. Allez, maintenant, on va foutre le nez dans cette galette pour voir ce qui se cache dedans et je peux vous assurer que vous aller y découvrir ou y redécouvrir des trucs vraiment pas banals, ce qui est, vous en conviendrez, un euphémisme lorsqu'on parle de Catherine et des Alpes.

Le disque, en plus de sa réussite artistique, est super important en cela qu'il contient l'un des seuls morceaux de la formation (le seul ?) àêtre de nos jours un petit peu connu : la chanson titre, qui ouvre l'album en plus de ça. Chanson de près de 8 minutes qui parle d'un ouvrier (ça n'est révélé qu'en approchant de la fin), mais c'est en fait un prétexte pour tordre le cou à une société françaie qui trouve encore le moyen de vendre du vent sur les répercussions de mai 68 alors que, déjàà l'époque, on sentait bien que finalement, mai 68, c'était comme avoir pissé dans un violon. Bien plus que le texte et bien plus que la musique, ce qui frappe ici, c'est le chant de Catherine Ribeiro. C'est bien simple : elle y met tellement de force et braille tellement qu'on la croirait possédée. Mais c'est à double tranchant. Ce chant peut nous envoûter tout comme il peut nous rebuter. Pour ma part, et c'est rare la concernant, j'aurais davantage tendance à me placer dans le second camp. Je suis en revanche totalement fan de Diborowska, sublime ballade accoustique toute à la guitare qui nous raconte une histoire d'amour entre une ouvrière et un diplomate d'un pays imaginaire. La première face s'achève sur Alpes 1, un instrumental de plus de 5 minutes et tout bonnement épatant. Le morceau commence tout doucement avant de montrer en puissance progressivement. Orgue, percussions et basse se mélangent avant que le rythme ne s'accélère et que Moullet n'en mette plein la gueule à son cosmophone.

Le morceau qui suit et qui ouvre donc la seconde face se nomme Alpes 2. Le titre ne ment pas. Le morceau est construit sur le même moule que Alpes 1. Une longue montée en puissance épatante. Longue introduction à l'orgue, mais cette fois, pas de percussions, ni de basse. Seule la guitare accompagne l'orgue. Le rythme s'accélère et c'est toujours la guitare qui trinque. Plus de 6 minutes de haute-courture rock expérimental à la française. Et si Alpes 1 est totalement instrumental, Alpes 2 laisse entendre Catherine Ribeiro brailler quelques lignes en anglais. En l'entendant, je n'ai pas pu m'empêcher de penser à Higelin qui, sur son OMNI Crabouif, lui aussi de 1971, y allait également fort en matière de braillage, surtout sur le long morceau de plus de 20 minutes qui occupait toute la seconde face. Alpilles est une courte pièce accoustique, qui comme Diborowska est jouée toute à la guitare et qui est également sublime. On y entend Moullet pousser quelques vocalises. 85 secondes seulement pour ce morceau, mais 85 superbes secondes.

Aria : pièce de musique écrite pour n'être chantée que par une seule voix dans le cadre d'un opéra, d'une cantate ou d'un oratorio. Pourquoi cette définition ? Pour introduiire le morceau suivant qui est Aria Populaire. Morceau sur lequel on entend Ribeiro pousser des vocalises, d'abord a capella, avant d'être rejointe par la guitare et l'orgue. Seulement 2 petites minutes au compteur, mais 2 belles petites minutes. Le Kleenex, Le Drap De Lit Et L'Étendard, chanson qui parle d'un soulèvement populaire réprimé dans le sang. Et, pour éponger le sang, le drapeau est suggéré. Même Ferré qui détestait les drapeaux n'est pas allé aussi loin. Sublime chanson baignée par un orgue envoûtant. L'album s'achève sur Dingue. Une chanson assez tzigane dans l'âme qui voit sa narratrice préférant sombrer dans la folie ou mourir plutôt que d'accepter qu'on l'a bercée d'illusions. Je brûle, j'ai soif, donnez-moi à boire...du mercurochrome...Au final, Âme Debout n'est pas le meilleur album de Catherine et sa bande, mais il n'en demeure pas moins vrai qu'il s'agit d'un vrai bon et grand disque de rock à la française. Pour ceux qui aiment cette artiste (comme moi), rassurez-vous, ce n'est pas terminé. La lyonnaise d'origine portugaise et son pote (et amant de l'époque) Moullet, ont encore bien des choses à nous offrir.

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Face A

Âme Debout

Diborowska

Alpes 1

Face B

Alpes 2

Alpilles

Aria Populaire

Le Kleenex, Le Drap De Lit Et L'Étendard

Dingue


"Breakfast In America" - Supertramp

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Aaah, Supertramp... Un groupe culte. Je ne peux pas dire, sincèrement, que j'en suis fan, mais j'aime quand même beaucoup ce groupe, qui a sorti quelques albums absolument géniaux : Crime Of The Century, Even In The Quietest Moments... (même si, ce dernier, j'ai mis du temps à l'aimer) et Breakfast In America, évidemment. Ce album en particulier, que je réaborde aujourd'hui comme vous vous en êtes sûrement rendu compte car je sais que vous n'êtes pas cons, cet album en particulier donc est indéniablement le plus : 

a) connu

b) vendu

c)les trois à la fois

(vous avez trois heures)

du groupe. Il est sorti en 1979, année absolument incroyable (AC/DC, The Police, Talking Heads, Motörhead, Marianne Faithfull, Bob Dylan, David Bowie, Lou Reed, Pink Floyd, Frank Zappa, Joy Division, ZZ Top, Jean Passe aidait mes yeures, ont sorti des albums remarquables en cette année-là), et il récoltera deux Grammy Awards : meilleur enregistrement sonore, et meilleure pochette d'album. Pochette qui représente une actrice américaine, Kate Murtagh, en tenue de serveuse de diner, en position de Statue de la Liberté, tenant dans sa main gauche un menu sur lequel est indiqué le titre de l'album, au bout de son bras droit un plateau avec un verre de jus d'oranges, le tout avec un New York constitué de verres, bouteilles et autres contenants (dont deux piles qui représentent le World Trade Center...). La photo est en partie cernée de bordures blanches arrondies : on voit ce paysage comme au travers du hublot d'un avion. près les attentats du 11 septembre 2001, certains remarqueront, avec ce sens assez connaud du complot/ils sont partout/vous voyez, c'était prévu, que si on inverse la pochette de l'album, les lettres U et P (le premier P) forment 9 et 11... Mon cul fait le 2001, s'ils sont intéressés !

S2

L'album sera un triomphe commercial (avec 4 singles mythiques, chansons qui passent encore assez régulièrement sur les radios du mon dentier), ce qui est d'une logique imparable, vu qu'il s'agit d'un triomphe artistique. Bien que je pense que le meilleur album du groupe soit Crime Of The Century (moins tubesque - Dreamer quand même - mais plus soutenu). Ces deux albums sont de toute façon les meilleurs, les plus connus, du groupe : un best-of bien connu de Supertramp possède un artwork représentant le bras de la serveuse de Breakfast In Americaà travers la grille de prison de Crime Of The Century... Pour en revenir à l'album de 1979, ce fut mon premier Supertramp, je pense que tout le monde ou presque a dû l'acheter en 1979/80 (rien qu'aux USA, il s'en est vendu plus de 4 millions...), et le racheter en CD, et donc, je pense qu'il est limite inutile de le présenter par le menu (jeu de mots nul avec la pochette, ah ah ah...c'qu'on s'marre...hilarant de la Baltique). Peut-être parler des quatre singles ? The Logical Song, morceau d'apparence assez solennel interprété par Roger Hogdson (chant, guitare, un peu claviers, voix aigüe), chanson sur le sens de la vie et ses nombreux questionnements, proposant un excellent solo de saxophone de Anthony Helliwell ; Breakfast In America, chanson courte (moins de 3 minutes) également interprétée par Hodgson, merveille pop sautillante sur un mec s'imaginant partir aux USA, où il n'est jamais allé, et fantasmant son hypothétique séjour. Le refrain est parfait, Take a Jumbo, 'cross the water, I'd like to see America... ; Goodbye Stranger, interprétée elle par le claviériste et chanteur  Rick Davies (voix posée, 'grave', enfin, pas si grave que ça, mais comparéà l'autre, qui cependant chante le refrain...), morceau sublimissime (doté d'un solo de guitare final génial) parlant de la fin d'une relation entre deux personnes devenues des étrangers l'un pour l'autre ; et Take The Long Way Home (et son harmonica génial), interprété par Hodgson, morceau superbe ayant été relancé l'an dernier par une publicité (à noter que la version de la pub n'est pas celle de l'album, le timbre de voix sur le refrain n'est pas exactement le même, plus 'nerveux').

S3

Ces quatre chansons sont immenses. Mais limiter Breakfast In Americaà ces chansons serait faire une connerie monumentale. S'il est vrai que trois chansons semblent un peu en-dessous du reste (mais comme elles sont tout de même super belles, j'ai l'impression d'être un parfait salopard de les traiter de la sorte), en l'occurrence Oh Darling (langoureux morceau achevant la face A, interprété par Davies), Just Another Nervous Wreck (très rock, interprété aussi par Davies) et Lord Is It Mine (morceau introspectif et un peu lyrique, à la ABBA, interprété par Hogdson), l'album n'offre que du super bon dans le pire des cas, et du grandiose dans le meilleur des cas. Comme le morceau inaugural, Gone Hollywood (intro superbe avec un piano martelé qui déboule lentement, suivi d'un gros riff de guitare et des deux voix, Hogdson et Davies), trippant comme j'adore qu'un morceau d'ouverture le soit ; comme le court et faussement anodin Casual Conversations de Davies ; comme Child Of Vision, 7,25 minutes achevant l'album à la perfection, morceau interprété par Hogdson (essentiellement) et se finissant en section instrumentale à tomber : solo de piano qui, après un emballement, se fond dans un solo de saxophone. Impossible de ne pas penser à Crime Of The Century (de même que Gone Hollywood fait penser àSchool), ce sont des autoréférences de qualité, et la 'copie' est du même niveau que l'original, ce qui est suffisamment rare pour être signalé. Bref, de A à Z, Breakfast In America est un des sommets absolus d'un groupe qui, ensuite, aura bien du mal à conserver ce niveau (...Famous Last Words..., dernier album avec Hogdson, offre certes le grandiose Don't Leave Me Now, mais il est vraiment inférieur en terme de qualitéà ce que le groupe fera en 1974/1979 ; et ensuite, le groupe, sans Hogdson, continuera discrètement, sans grande réussite, même si Cannonball, en 1985, marchera assez fort et est plutôt réussie). C'est, pour un fan de pop/rock, un album rigoureusement indispensable. 

FACE A

Gone Hollywood

The Logical Song

Goodbye Stranger

Breakfast In America

Oh Darling

FACE B

Take The Long Way Home

Lord Is It Mine

Just Another Nervous Wreck

Casual Conversations

Child Of Vision

"Live At The Paramount" - The Guess Who

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En décembre dernier, j'ai abordé, pour la première fois ici, le cas d'un groupe de rock canadien qui, en son temps, était plutôt connu, mais qui est, depuis, retombé dans un oubli assez profond. Devinez qui ? The Guess Who (les 'devinez qui', ah ah ah). J'avais abordé leur sixième album, American Woman, sorti en 1970 et écrin de leur plus fameux tube, la chanson-titre (qui sera reprise par Lenny Kravitz, qui en refera un tube, par la suite). Un album correct de bon rock 70's un peu psyché, un peu heavy, pas de quoi se réveiller la nuit en braillant à la lune qu'on a envie de le mettre encore une fois sur la platine, mais un album, franchement, des plus écoutables et appréciables pour peu qu'on n'en espère pas un résultat débraguettant à la Sticky Fingers. Bref. J'avais chopé ce disque, en vinyle (en réédition), pour la modique somme de 10 €, ce qui ne se refuse pas (en occasion, j'imagine que l'album est bien souvent vendu plus cher que ça), et je ne regrette pas cet achat. J'avais, je crois, cependant, précisé dans l'article qu'il s'agirait certainement du seul album des Guess Who que j'aborderai ici. Hé bien non, en fait, car en voici un autre, un album live sorti en 1972, leur premier live (et le seul qu'ils feront pendant des chiées d'années) : Live At The Paramount

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Celui-là, je l'ai en CD, pas en vinyle (mais j'essaierai de le trouver sous ce format un jour), et sachez que la version CD offre 6 bonus-tracks disséminés tout du long, ainsi qu'un ordre de tracklisting différent. Un peu comme le Live At Leeds des Who. Sorti à la base sur le label RCA, ce live est, en CD, sur Buddha Records, qui doit, j'imagine, appartenir au groupe RCA. Enfin, on s'en fout, hein ? D'une durée de 48 minutes (un vinyle généreux donc) pour 7 titres dans sa version d'époque, Live At The Paramount offre donc 13 titres, pour 74 minutes, en CD. Il y à cependant 4 morceaux joués ce soir-là qui, faute de place (Buddha Records ne voulait apparemment pas sortir un double album), ne se trouvent pas sur la réédition CD. Bon, sinon, The Guess Who (dont c'est le premier album avec le guitariste Donnie McDougall, qui remplace définitivement Randy Bachman, qui fondera son Bachman-Turner Overdrive) est ici en live à Seattle, au Paramount Theater. Initialement, le groupe aurait dû enregistrer leur live au Carnegie Hall de New York (un endroit mythique s'il en est) mais leur(s) concert(s) dans cette grande salle de spectacle fu(ren)t annulé(s) pour je ne sais quelle raison, et ils dûrent se rabattre sur un endroit bien moins mythique et glamour. Mais le rendu sonore est très bon. Alors que, dans un autre côté, quand Chicago a joué au Carnegie Hall en 1971 (sortant pour l'occasion un cultissime quadruple live), ils se rendirent compte que l'acoustique du Carnegie, idéale pour du classique, du chant/récital et du jazz, n'était pas super-super pour du rock...

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Offrant notamment un American Woman dantesque de 17 minutes (occupant les deux-tiers de la face B du vinyle, mais noyé dans la masse de la version CD), Live At The Paramount est un très efficace live de rock à tendance un peu hard, et qui me fait pas mal penser au Live de Steppenwolf (celui avec la fameuse pochette du loup grognant), on y trouve la même hargne, la même nervosité, et Burton Cummings est un excellent chanteur de rock, un peu oublié désormais (comme son groupe). L'album, à sa sortie, ne se vendra pas des masses, sans être toutefois un retentissant bide, il se classera 39ème au Billboard 200 aux USA (39ème sur 200, ça va, c'est pas pourri). On y trouve d'excellents morceaux, aussi bien sur le vinyle d'époque que sur le CD (parmi les rajouts, Rain Dance, Share The Land, No Time sont excellentes). Encore une fois (et cette fois-ci, pour ma part, je pense vraiment que ceci sera le dernier article sur ce groupe sur le blog), on a affaire à du rock efficace mais pas transcendant, un bon groupe, qui sait délivrer la marchandise, mais qui n'avait rien de grandiose ni de révolutionnaire. La longue (sans doute un poil trop longue d'ailleurs) version d'American Woman, avec cette improvisation étendue de Cummings, à elle seule, fait que ce live mérite tout de même amplement une écoute ou deux. Surtout qu'on ne le trouve, généralement, pas trop cher en CD, ce live. A vous de voir !

FACE A

Albert Flasher

New Mother Nature

Glace Bay Blues

Runnin' Back To Saskatoon

Pain Train

FACE B

American Woman

Truckin' Off Across The Sky

Version CD : 

Pain Train

Albert Flasher

New Mother Nature

Runnin' Back To Saskatoon

Rain Dance

These Eyes

Glace Bay Blues

Sour Suite

Hand Me Down World

American Woman

Truckin' Off Across The Sky

Share The Land

No Time

Je Te Donne - Léo Ferré

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Encore un peu de Léo Ferré ? De toutes façons, vous n'avez pas le choix, même si je me dois de préciser que, en ce qui me concerne, ce sera ma dernière critique au sujet du Vieux Lion de Monaco pendant un petit moment. Lorsque sort cet album en 1976, il y a eu du changement pour Ferré. Déjà, professionnellement parlant, il n'est plus chez Barclay. Après L'Espoir, faute d'avoir trouvé un accord dans le cadre des négociations en vue de sa prolongation de contrat, il quittera Barcley. Mais, ce bon vieux Eddie qui n'en manquait pas une pour faire chier son monde, va faire jouer une clause qui empêcha Ferré de poser sa voix sur de nouvelles chansons pour un autre label. En 1975, Ferré sortira un disque, mais entièrement instrumental. Dont la plupart des morceaux se retrouvent ici avec des paroles posées dessus. Et, côté perso, Ferré s'est trouvé une nouvelle campagne (enfin, plus précisément, il s'est marié avec ladite compagne avec laquelle il vivait une histoire (d'abord adultère) depuis plusieurs années) et est allé voir ailleurs si l'herbe est plus verte, s'installant définitivement en Toscane, là où il décèdera (le 14 juillet) en 1993. La photo servant de pochette sur laquelle Ferré, Celtique à la main et partageant un moment de tendresse avec ses enfants (Ferréétant devenu père pour la première fois en 1970), a été très très certainement prise dans sa demeure toscane. Je Te Donne arrive donc après la période 1970-1974, qui est, on peut le dire, l'âge d'or de la carrière du Vieux Lion. Pensez donc ! Pendant cette période, sont sortis Amour Anarchie, La Solitude, Il N'Y A Plus Rien, Et... Basta ! et L'Espoir, ça laisse rêveur. Enquiller cinq albums de ce niveau-là, chapeau bas.

L'album s'ouvre sur sa chanson titre. Et, elle n'a absolument aucun rapport avec la scie (pour rester poli) du même nom que Goldman nous a pondue en 1985 et qui continue à bien nous polluer les oreilles. Le Je Te Donne de Ferré, c'est une chanson d'amour adressée à sa compagne d'alors (qui sera aussi sa dernière). C'est une chanson d'amour très chargée, très symphonique, mais aussi très belle. Fin 1973, deux condamnés à morts ont été exécutés un matin à cinq heures à Paris, les présidents, même Nixon, ne se sont pas dérangés pour assister à cette formalité. Le deuxième président de la Cinquième République Française est mort le deux avril 1974 à Paris. Les présidents, même Nixon, se sont dérangés pour assister à cette cérémonie. Laissez ouvert... j'arrive ! C'est sur ces quelques paroles parlées que commence La Mort Des Loups, un gros morceau de plus 9 minutes. À vrai dire, si j'ai bien mon idée sur la question, je n'ai jamais bien saisi le sens de cette chanson. Prend-elle le parti des condamnés à mort suite à des erreurs judiciaires ainsi que celui de ceux qui se font flinguer pour rien et qui, tels les loups, meurent la nuit ? Je ne sais pas trop. Toujours est-il que, même si on ne comprend pas le sens, cette chanson est énorme. Love, est le plus long morceau de l'album, plus de 10 minutes au compteur. Vous vous souvenez du The Word des Beatles sur Rubber Soul ? Cette chanson qui disait que l'amour est le mot universel. Et bien, avec un autre texte et un autre style de musique évidemment, c'est exactement la même chose ici. Seulement, si les Beatles disaient que le fait de prononcer le mot amour rend libre, Ferré lui, dit que si ce mot rend libre, il est aussi extrêmement galvaudé. Tellement, qu'il en a perdu son sens originel. Musicalement, rarement les influences classiques de Ferré n'ont autant éclaté. On est dans un mix entre les symphonies de Beethoven et le Requiem de Mozart (les choeurs en contre-point). Mais, le morceau a un souci : là, c'est clairement trop long. Ce n'est en aucun cas à jeter, mais deux ou trois minutes de moins aurait été les bienvenues.

Cela doit-il être ? Cela doit être !Muss Es Sein ? Es Muss Sein ! Sous ce titre en allemand se cache une chanson qui gueule et qui dit que la musique, quelle que soit sa nature ne doit pas être propriété exclusive. Que la musique doit se faire entendre aussi bien dans le salons de thé pour richards, que dans les usines ou dans la rue. C'est aussi une excellente chanson, l'une des meilleures du disque. Et c'est aussi la plus courte avec Je Te Donne. Coriolan, Ouverture, quant à lui, on se demande ce qu'il vient foutre ici, sincèrement. Son titre parle pour lui. Il s'agit du Coriolan de Beethoven, une ouverture symphonique en do mineur qui est ici jouée par un orchestre dirigé par Ferré lui-même. Un morceau totalement instrumental dans un album de chansons. Certes, le disque est très symphonique, très imprégné d'influences classiques, mais la présence de ce morceau, surtout placéà cet endroit, est vraiment hors de propos. Bon, y a pas de mystères sur ce coup-là, faut vraiment aimer les compositions symphoniques de Beethoven. Pour ma part, je les aies en horreur, n'aimant que ses sonates pour piano. Et encore, pas toutes, je préfère Chopin. Le Superlatif est une nouvelle chanson d'amour adressée à sa compagne. Sont ainsi décrits ses yeux, ses seins, ses pas et sa nuque. L'origine du titre ? En ces mots : et c'est dément, c'est super, c'est génial et c'est dingue... et c'est vachement terrible. La chanson en elle-même est pas mal, mais ce n'est pas ce que le Vieux Lion a fait de mieux. Requiem clôture le disque et là, en revanche, c'est sublime de chez sublime. Je n'ai rien à dire de plus. Si ce n'est, comme le dit la chanson entre ses lignes : n'ayez pas honte d'être ce que vous êtes, n'ayez pas peur de vivre et n'ayez donc pas peur de mourir. Au final, ce Je Te Donne (la chanson titre, La Mort Des Loups, Requiem...) est un bon disque, on ne pourra pas dire le contraire, malgré un Coriolan, Ouverture totalement intrus, mais il est aussi très nettement inférieur aux albums que Ferré a sortis entre 1970 et 1974. Que voulez-vous, le monde est ainsi fait, même quand on s'appelle Léo Ferré, on ne peut pas toujours marcher sur l'eau.

sans-titre

Face A

Je Te Donne

La Mort Des Loups 

Love

Face B

Muss Es Sein ? Es Muss Sein !

Coriolan, Ouverture

Le Superlatif

Requiem

"New York City (You're A Woman)" - Al Kooper

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On approche dangereusement de la fin du cycle Al Kooper, encore deux articles dont celui-là, et c'est fini. On avait laissé le bonhomme en 1970 avec un double album certes très court (deux vinyles, OK, mais seulement 62 minutes), mais franchement remarquable, probablement même son meilleur album solo, Easy Does It. Quand je dis "meilleur album solo", c'est donc sans comptabiliser le premier Blood, Sweat & Tears et les deux albums (un studio, un double live) faits avec Mike Bloomfield (et Stephen Stills, Elvin Bishop...). Non, je parle vraiment de ses albums en solo et en studio. Qui ne sont pas très connus, certains même franchement oubliés de nos jours. Heureusement, il existe un coffret de 5 CD proposant ces albums, en pochettes cartonnées toutes connes, sans livret, du basique, mais ce sont les albums originaux. Et ça permet de les découvrir, ou redécouvrir. C'est ainsi que j'ai le bonheur de vous en parler, de ces albums solo d'Al Kooper, et aujourd'hui, en avant-dernier article de ce petit cycle, voici un album que Kooper a sorti en 1971 sous une très très belle pochette photographique en noir & blanc le montrant allongé tout contre une jeune femme (que l'on voit au verso, voir plus bas) qui, peut-être, était sa femme ou sa petite amie, ou bien juste un modèle, je ne sais pas. L'album s'appelle New York City (You're A Woman). Photo signée du grand Richard Avedon. 

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Offrant 11 titres pour une quarante-troizaine (ah ah ah, vous ne l'aviez jamais lue ou entendue, celle-là, non ?) de minutes, New York City (You're A Woman) est sans doute l'album solo de Kooper le plus connu, et il a été enregistré entre Londres (Trident Studios) et Hollywood (Columbia Studios) dans la première partie de 1971, l'album étant sorti en juin. Produit par Kooper lui-même, qui chante, joue du piano, de l'orgue, de l'harmonium, du mellotron et de la guitare, c'est un disque assez différent des précédents, qui étaient assez rhythm'n'blues, parfois imprégnés (surtout le premier) de psychédélisme. Là, on a affaire à un disque de chansons, parfois un petit peu rhythm'n'blues (surtout vers la fin de l'album : Dearest Darling, reprise de Bo Diddley), mais au final pas très différent de ce qu'Elton John faisait à la même époque. Et d'ailleurs, à propos d'Elton... Come Down In Time est signée Elton John et Bernie Taupin, c'est une reprise (le morceau est sur le Tumbleweed Connection qu'Elton a fait  l'année précédente) là aussi. Et encore une fois, à propos d'Elton, certains de ses musiciens d'alors jouent, ici : Caleb Quaye (guitare sur deux titres, mais pas sur la reprise d'Elton), Roger Pope (batterie sur trois titres, là aussi, pas sur celui repris d'Elton). Les autres musiciens sont Herbie Flowers (basse sur quatre titres), Paul Humphries (batterie), Carol Kaye (basse), Sneaky Pete Kleinow (pedal steel sur deux titres), Lou Shelton (guitare), Bobbye Hall Porter (percussions), Bobby West (basse, contrebasse). Terry Kath, légende guitaristique du groupe Chicago, tient le solo de guitare sur Can You Hear It Now (500 Miles). De nombreux choristes : Rita Coolidge, Venetta Fields, Clydie King, Donna Weiss, Claudia Lennear, Jessie Smith...

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L'album offre notamment le morceau-titre, plus de 5 minutes de totale réussite, un Medley : Ooh Wee Baby, I Love You/Love Is A Man's Best Friend remarquable, Back On My Feet, la reprise d'Elton qui est au moins aussi bonne que l'originale, et l'excellent final The Warning (Someone's On The Cross Again). C'est un album riche et sublimement produit, un des meilleurs d'Al Kooper, peut-être même son meilleur selon certains, mais je continue de lui préférer Easy Does It, son précédent opus. Après, si Kooper vous intéresse, si vous aimez son boulot aussi bien en solo qu'en collaboration (Dylan, Bloomfield...), mais que vous ne connaissez pas encore New York City (You're A Woman), il faut, dans ce cas, absolument rattraper ce retard. L'année suivante, Kooper sortira un disque à la pochette amusante (on le voit, prématurément vieilli), intituléA Possible Projection Of The Future/Childhood's End, album que je n'aborderai hélas pas, du moins pour le moment, car il ne se trouve pas dans le coffret dont j'ai parlé plus haut (pourquoi ? Ah ça, j'y suis pour rien). C'est donc son album encore suivant, sorti en 1973, qui sera le dernier du cycle Kooper, d'ici quelques jours !

FACE A

New York City (You're A Woman)

John The Baptist (Holy John)

Can You Hear It Now (500 Miles)

The Ballad Of The Hard Rock Kid

Going Quietly Mad

FACE B

Medley : Ooh Wee Baby, I Love You/Love Is A Man's Best Friend

Back On My Feet

Come Down In Time

Dearest Darling

Nightmare #5

The Warning (Someone's On The Cross Again)

St. Louis To Liverpool - Chuck Berry

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Mine de rien, lentement mais sûrement, la discographie studio de Chuck Berry trouve sa place sur le blog. Aujourd'hui, place à un album sorti en 1964 et qui, dans l'histoire de la carrière de Berry, est une date à marquer d'une croix blanche. La raison ? Il s'agit du premier album sorti par Chuck après sa sortie de cabane. Rappelons qu'en 1960 il avait été condamnéà quatre ans de taule pour avoir été reconnu coupable et s'être reconnu coupable, me semble-t-il, d'évasion fiscale. En 1961, la sanction sera allégée d'un an, mais Berry passera bien trois piges ferme derrière les barreaux. Pendant ces années de zonzon, il y aura bien des disques enregistrés, dont le fameux Two Great Guitars avec Bo Diddley, mais ça ne marchera pas. La popularité de Berry aux États-Unis s'étant fortement érodée à cause de cette condamnation. Autrement dit, lorsque Chuck sort son nouvel album en 1964, il a toutes les chances possibles et inimaginables de se ramasser un four des feux de Dieu, mais...

...Mais quelque chose va faire que ce bide monstrueux s'annonçant n'aura pas lieu : de l'autre côté de l'Atlantique, un jeune groupe de rock britannique, originaire de Liverpool et nommé les Beatles (dommage qu'ils n'aient pas fait carrière ensuite... ironie les mecs, ne sortez pas les fusils !) reprend assidument ses chansons et leur donne une visibilité extraordinaire. C'est d'ailleurs en référence à ces reprises, mais aussi en guise de remerciements que Berry nommera son album St. Louis To Liverpool. St. Louis, dans le Missouri étant la ville natale de Berry. C'est d'ailleurs pas loin de cette ville qu'il a rendu son dernier souffle il y a trois ans. Trois ans déjà qu'il nous a plantés et laissés orphelins... L'album n'offre pas un, mais deux succès du répertoire du rockeur, et c'est pas de la merde : à commencer par No Particular Place To Go. Chanson implacable et mythique, laquelle est aussi complètement pompée sur School Days du mêrme Chuck Berry. Et, il y a aussi, accrochez-vous : You Never Can Tell. Elle aussi une chanson mythique. Sachez cependant que si elle a rencontré le succès dès sa sortie, la chanson n'a pas eu, sur le moment, autant d'impact comme Johnny B. Goode, Roll Over Beethoven, Nadine, Rock And Roll Music, Let It Rock et j'en oublie. Ce n'est qu'en 1994, quand Tarantino l'incorporera dans la bande son de Pulp Fiction, que cette chanson est devenue le monument qu'elle est aujourd'hui. On trouve aussi un classique : Promised Land. Une chanson qu'on ne présente plus non plus. Je ne me lasserai jamais, même mort, de ces trois chansons. Surtout de You Never Can Tell et de ses deux solos de piano qui vous collent une gaule d'enfer.

Mais, la grosse connerie à faire serait de ne s'en tenir qu'à ces trois chansons. Et pour cause, ce disque offre une collection de chansons d'un niveau tout simplement remarquable. À l'image de Little Marie, une des toutes meilleures chansons du disque qu'à titre personnel, je place juste derrière No Particular Place To Go et You Never Can Tell. Our Little Rendezvous est une super bonne chanson. Tout comme l'est You Two qui est cependant la chanson la moins percutante de la première face. D'ailleurs, au sujet de cette chanson, on notera que les toutes toutes premières secondes rappellent l'introduction au piano du She's On The Ball de Ray Charles. Go Bobby Soxer, bien dans la veine de Johnny B. Goode et de sa suite est franchement excellente. The Things I Used To Do, bien bluesy dans l'âme est l'une de mes petites chouchouttes. Liverpool Drive, on connaît déjà. Ce morceau ayant été publié pour la première fois sur le disque fait avec Bo Diddley et qui a été d'ailleurs chroniqué récemment. Night Beat, après Liverpool Drive, est le second et dernier instrumental de l'album. Dans la forme, on se rapproche des chansons calmes et antérieures de Chuck, et notamment de Wee Wee Hours. Si vous avez bien lu le titre de cet instrumental, vous avez vu de suite que le mot beat est dans le titre. Tout comme vous avez fait de suite le rapprochement avec Two Great Guitars qui contenait deux morceaux respectivement longs de 10 et 14 minutes et qui contenaient également ce mot dans leur titre (Chuck's Beat sur la première face et Bo's Beat sur la seconde). On en vient alors légitimement à penser que Night Beat a probablement été enregistré pendant les sessions de Two Great Guitars. Merry Christmas Baby est une petite ballade belle comme tout. Et Brenda Lee est une très bonne chanson et clôture bien cet album. Lequel est, on peut le dire sans problèmes, le meilleur de Berry depuis son Chuck Berry Is On Top de 1959, album qui compilait certains gros succès qui n'étaient sortis qu'en 45 tours. Indispensable à tout fan de rock 'n'roll et, à plus large échelle, à tout fan de rock tout court.

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Face A

Little Marie

Our Little Rendezvous

No Particular Place To Go

You Two

Promised Land

You Never Can Tell

Face B

Go Bobby Soxer

The Things I Used To Do

Liverpool Drive

Night Beat

Merry Christmas Baby

Brenda Lee

 

"Second Winter" - Johnny Winter

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Ce disque, je le voulais en vinyle, d'époque qui plus est. Pas parce que je suis fan de Johnny Winter, parce que je dois dire que tout en aimant beaucoup ce musicien, je n'en suis pas fanatique non plus, je n'ai pas tout de lui, loin de là, et ce que je ne possède pas de lui n'est pas une priorité pour moi. Ni parce que la pochette me plaisait tellement que je la voulais en vinyle. Elle est pas mal, cette pochette, c'est même une des plus belles de la discographie de Johnny Hiver (dans un sens, ça veut tout dire, vu ce que ce que vais préciser une fois que cette conne de pensée entre parenthèses aura bien la gentillesse de se terminer), mais elle n'est pas splendide non plus. J'aime bien ses teintes bleu hiver, mais ça s'arrête là. Ce n'est pas non plus parce que c'est le sommet de Winter (ce qui, pourtant, est le cas, c'est sans doute son sommet), même si ça a joué, je ne dirai pas le contraire. Mais c'est parce que c'est un disque à trois faces. Oui, z'avez bien lu. Second Winter, sorti en 1969, deuxième album de Johnny Winter le bluesman albinos, est constitué de deux galettes vinyles, mais ses 11 titres sont répartis sur trois faces. La dernière face, il n'y à rien dessus, étiquette blanche, cire vinyle lisse, sans sillons. Vous pouvez y mettre les doigts, le nez, la langue, le zboubinet, bande de petits dégueulasses, ça n'abîmera pas la musique dessus, y'en à pas (mais ça laissera des traces, donc abstenez-vous, OK ? Vous pourrez le faire ?). Cet album, sur lequel joue notamment le petit frangin de Johnny, Edgar, au saxophone, est donc un album au format un peu particulier.

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Ce format double vinyle avec seulement 3 faces de comblées, maintenant, c'est devenu moins rare : on trouve des albums qui, lors de leur édition vinyle (je parle d'albums récents, pas de rééditions), sont pressés sur 3 faces parce qu'ils sont trop longs pour tenir sur deux faces, mais pas assez pour que ça tiennent sur quatre faces (ou alors, c'est du gâchis de vinyle avec genre moins de 10 minutes par face). Winter, lui, à l'époque, s'est retrouvé, et il le dit dans les notes de pochette, avec suffisamment de matos pour un album simple, mais pas assez pour un double, et comme il n'avait pas envie de serrer les sillons à mort (au risque d'atténuer la qualité sonore), ni de retirer des morceaux, ni d'en composer d'autres au risque de faire de la merde (car ça aurait été des morceaux écrits à la va-vite), il a opté pour cette solution.

La chose marrante ? L'album dure 47 minutes.

Il n'est pas rare de trouver des vinyles simples, de cette époque ou équivalent, qui soient aussi longs (Abbey Road), voire plus longs (Then Play On de Fleetwood Mac dure 7 minutes de plus). Et leur qualité audio est parfaite. Bref, Winter aurait pu, je pense, tout caser sur un seul disque. Mais on s'en fout, sauf qu'un pressage d'époque de cet album peut coûter cher (et que sa réédition vinyle n'est pas donnée aussi). Je rassure les pingres ou ceux qui n'ont pas de platine : le CD est, lui, vendu à un prix scandaleusement faible...et est simple, évidemment. 

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Et il vaut quoi, ce disque ? Si vous êtes attentifs, vous avez eu la réponse dans le premier paragraphe. Cet album est probablement le meilleur du bonhomme, lequel a tout de même sorti quelques très très bons disques comme Johnny Winter And, John Dawson Winter III ou Nothin' But The Blues, sans parler de ses albums live (Captured Live ! bon Dieu...). Mais Second Winter est un régal de blues-rock absolument dantesque, de Memory Painà Fast Life Rider, il offre des reprises absolument mémorables du Johnny B. Goode de Chuck Berry, du Highway 61 Revisited de Dylan, de Slippin' And Slidin' de Little Richard (du moins, il me semble que cette dernière est de lui), bref, des standards absolus. La chanson de Dylan, en live, sera un cheval de bataille absolu pour l'albinos. Parmi les morceaux de choix, je suis particulièrement fan de I'm Not Sure, je trouve que ce morceau, avec sa guitare sublime, possède une atmosphère bien à lui. Mais pour être honnête, rien, des 11 titres, n'est à jeter ici, on écoute tout avec une passion totale, les trois faces, qui font un gros quart d'heure chacune, passent comme des recommandés postaux. Dans le genre, Second Winter est un jalon, un maître, et sa structure inhabituelle (vraiment, c'est à la base rien que pour ça que je le voulais en vinyle, même si, évidemment, le contenu musical compte beaucoup) le rend encore plus culte, si on peut dire. Je ne veux pas dire que sur un seul vinyle, ça aurait été différent, car le contenu musical aurait été le même (mais sans doute pas dans le même ordre qu'ici) évidemment, mais ça rajoute un petit quelque chose à un album déjà parfait. Essentiel !

FACE A

Memory Pain

I'm Not Sure

The Good Love

FACE B

Slippin' And Slidin'

Miss Ann

Johnny B. Goode

Highway 61 Revisited

FACE C

I Love Everybody

Hustled Down In Texas

I Hate Everybody

Fast Life Rider

FACE D

Bah, rien

"Midnight At The Lost And Found" - Meat Loaf

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On l'a vu récemment, Meat Loaf, dès son deuxième album, a connu de sérieux problèmes, des problèmes inhérents à son style musical très chargé : difficile, voire impossible, de récidiver l'exploit de Bat Out Of Hell (disque ultra vendu, par camions entiers) sans sombrer dans la caricature. Dead Ringer, son deuxième album (ou troisième si on prend en compte Stoney & Meatloaf, album de 1971 fait en collaboration avec une chanteuse de l'époque, album méconnu et oublié, et par ailleurs pas terrible), se vendra bien, mais tout de même franchement moins bien, et tout en étant un album que j'aime beaucoup, c'est quand même nettement, très nettement moins bluffant que le disque best-seller de 1977. Suite à ce disque, sa collaboration avec le parolier Jim Steinman (auteur des paroles de l'intégralité des chansons des deux albums) cesse, les deux hommes se brouillent, finiront même, pour des raisons qui les regarde, à s'intenter des actions en justice. Steinman, après Dead Ringer, proposera deux chansons à Meat Loaf, la maison de disques Epic les refusera (ne voulant pas payer Steinman pour ces titres), l'une d'entre elles n'est autre que Total Eclipse Of The Heart. C'est Bonnie Tyler qui la chantera. Essayez d'imaginer Meat Loaf chanter Total Eclipse Of The Heart. Certains risqueront sans doute de mourir de rire ou bien de se faire très mal à la poitrine à force d'essayer de se retenir de ne pas rigoler comme des tarés. D'autres, et j'en fais partie, se disent que la chanson aurait sans doute été très bien, chantée par le Pain de Viande. Je précise que j'adore la chanson de Tyler (la seule chanson que j'aime d'elle), vrai classique pop 80's s'il en est. 

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En 1983, Meat Loaf n'est quasiment plus rien, ou presque. C'est pas son troisième album, sorti sous une sobrissime pochette noire, qui va changer les choses. Ses fans furent apparemment déçus de cet artwork sobre, après les pochettes signées Corben ou Wrightson, très fantasy, des précédents opus. Dernier album de Meat Loaf sorti sur Epic pendant 15 ans, ce disque, court (37 minutes), s'appelle Midnight At The Lost And Found, et a été enregistré avec notamment le batteur Max Weinberg (de l'équipe Springsteen), le guitariste (et ici, un peu bassiste aussi) Rick Derringer, le guitariste Gary Rossington (un des survivants de Lynyrd Skynyrd) et le guitariste et claviériste Mark Doyle. Ne bossant plus avec Steinman, Meat Loaf a été obligé de chercher d'autres auteurs/compositeurs (Doyle et le pianiste Paul Jacobs ont d'ailleurs collaboréà la création de l'album), et même d'écrire lui-même des chansons, il est crédité sur 4 des 10 titres. Il avouera par la suite ne pas avoir apprécié cette expérience. Surtout que ce disque, il a été, contractuellement, obligé de le faire. Je ne vais pas dire que ça se ressent à mort en écoutant ce disque, mais c'est clair que Meat Loaf ne semble pas aussi à l'aise que sur les deux précédents opus.

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On trouve cependant de bonnes choses sur ce disque globalement très mal aimé (mal reçu par la presse, ainsi que par les fans, il se vendra mal), comme cette reprise de The Promised Land de Chuck Berry, étonnante mais sympathique comme tout, ou comme Fallen Angel, écrite par Dick Wagner (Lou Reed, Alice Cooper). Sans oublier Razor's Edge et You Can Never Be Too Sure About The Girl (Meat Loaf a toujours aimé les titres de chansons à rallonge, il fera encore plus fort par la suite). Ces quatre chansons sont clairement les meilleures de ce Midnight At The Lost And Found plutôt inégal (pour le moins), vraiment pas aussi efficace que les deux précédents albums, mais que l'on ne peut cependant pas qualifier de pire album de Meat Loaf. J'avoue pluôt bien aimer ce disque pour ce qu'il est, un simple disque de hard-rock, fait par un artiste alors en pleine déroute, motivé mais se rendant bien compte que son heure de gloire est probablement déjà passée. La pochette semble donner le ton, cette photo d'un Meat Loaf comme un peu résigné mais encore vaguement combattif, un Meat Loaf paumé dans un noir absolu. Bien entendu, ce disque, qui ne marchera pas, ne va pas permettre à Loaf de revenir en force, et ce n'est pas son album suivant, que j'aborderai bientôt, qui changera la donne là aussi. Mais entre temps, il sortira un best-of qui, lui, se vendra probablement très bien. Histoire de se renflouer un petit peu... 

FACE A

Razor's Edge

Midnight At The Lost And Found

Wolf At Your Door

Keep Driving

The Promised Land

FACE B

You Never Can Be Too Sure About The Girl

Priscilla

Don't Look At Me Like That

If You Really Want To

Fallen Angel


Rock Of The Westies - Elton John

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Mais... dites-moi, il y avait longtemps qu'Elton John n'avait pas été abordé ici. Donc, pour le retour du pianiste binoclard sur le blog, je vais vous parler de Rock Of The Westies, sorti en 1975 et qui est le dixième album studio du chanteur. Rappelons qu'en 1975, Elton John était dans le circuit depuis 1969, année de sortie d'Empty Sky, son premier cru. Ce qui nous fait donc dix albums en six ans... il ne chômait pas le bougre à cette époque. Cet album, sorti juste après Captain Fantastic And The Brown Dirt Cowboy, est un petit cas à part dans la discographie EltonJohnienne. En effet, s'il y a bien la patte pop-rock du bonhomme, il n'empêche que ce disque sonnement nettement plus rock que les précédents. Et, je peux vous dire également qu'il ne s'agit pas d'un chef-d"oeuvre, loin de là, même si on y trouve une poignée de bonnes grosses chansons. Pour moi, tout en précisant que je ne connais pas Caribou, à l'exception de Don't Let The Sun Go Dow On Me, cet album est le moins réussi de la première période de la carrière du chanteur britannique. On est parti ?

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Neuf chansons sont au programme de cet album, pour 43 minutes et 40 secondes. La face A s'ouvre sur Medley : Yell Help/Wednesday Night/Ugly. Un medley (comme son titre l'indique) long de 6 minutes pour 13 secondes. Autant vous le dire : ce morceau polyrythmique est juste trop top de chez trop top. On ne s'emmerde pas une seule seconde en l'écoutant. Ça ouvre le skeud idéalement. Déboule ensuite Dan Dare (Pilot Of The Fututre). Longue de 3 minutes pour 30 secondes, la chanson est dominée par un piano puissant tenu bien évidemment par Elton John lui-même. Bon, on en est à deux chansons et toujours pas de faux pas. Génial non ? Malheureusement, un gros trou d'air va ramener sa fraise. Et de suite. La doublette qui arrive et qui est composée de Island Girl et Grow Some Funk Of Your Own brise l'élan. La première nommée est une pure merde, totalement indigne d'Elton John. Certes, la guitare distille une sonorité très îlienne, mais ça ne suffit pas absolument pas à faire de cette chanson une bonne chanson. La deuxième nommée est un peu meilleure, mais il n'y avait vraiment pas de quoi s'extasier. Ça ne pèse absolument rien face aux grandes chansons du bonhomme. Ça me troue le cul de dire ça, mais il faut bien regarder la vérite én face. Mais ouf ! La première face s'achève sur une pure réussite bien dans le style Elton : I Feel Like A Bullet (In The Gun Of Robert Ford). Une grande chanson (pour moi la meilleure de l'album) et qui n'aurait pas dépareillé sur un album comme Goodbye Yellow Brick Road par exemple. La face B s'ouvre sur Street Kids. Qui est aussi la plus longue chanson de l'album : 6 minutes et 26 secondes. Donc, treize secondes de plus que le medley d'ouverture. Et, c'est une très grande chanson à laquelle nous avons droit. Bien rock, bien teigneuse. On pourra d'ailleurs trouver que l'intro de Why You Wanna Trip On Me de Bambi, ressemble quelque peu à l'intro de Street Kids. Bref, un très grand moment de musique, je vous le garantis. Mais, badaboum, le skeud va connaître un nouveau passage à vide. Et, tout comme sur la face A, ce sont deux chansons qui se suivent qui vont poser problème : Hard Luck Story et Feed Me. Si la première nommée est seulement pas terrible, la seconde, en revanche, tout comme l'est Island Girl, est une vraie merde indigne d'Elton John. Veuillez m'excuser de ne pouvoir en dire plus, mais franchement, ces chansons n'offrent pas de quoi discuter longuement à leur propos. Le disque s'achève sur Billy Bones And The White Bird. Une bonne chanson, même si les check it out répétés dans le final, tel un mantra, peuvent casser les couilles si on écoute la chanson trop souvent. 

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Voilà pour ce Rock Of The Westies au ratio positif, mais tout juste. Un album qui, malgréI Feel Like A Bullet (In The Gun Of Robert Ford) et Street Kids, n'est que correct et qui est une franche déception au regards des précédents albums d'Elton John (Madman Across The Water, Honky Château, Don't Shoot Me I'm Only The Piano Player ou Goodbye Yellow Brick Road) et qui ne pourra être destiné qu'aux fans du chanteur. 

Chronique complémentaire de ClashDoherty

Récemment (il y à 6 jours), j'ai parlé de Caribou, en rajoutant ma chronique à celle que MaxRSS avait faite ici en janvier dernier. J'avais précisé que je rajouterai aussi ma chronique à celle que Max avait faite, à la même époque, sur un autre album d'Elton John. Dont acte, car voici qu'on reparle, aujourd'hui, de Rock Of The Westies. C'est un album assez particulier, me concernant et concernant Elton John (et si vous voulez savoir ce que je pense de ce chanteur, relisez ma chro' complémentaire de Caribou). Pendant des années, je voulais le faire sur ce blog, histoire de le démonter comme un gamin le ferait d'une tour en légo. Une chronique bien cassante, bien saloparde, un truc violent, sanglant, histoire de bien casser le derche à ce disque. Je suis heureux de ne pas l'avoir faite, cette chronique. D'abord, parce que ça a permis à Max de l'aborder, et il vous suffit de lire sa chronique ci-dessus pour comprendre que sans aller jusqu'à encenser l'album, Max n'est pas méchant vis-à-vis de lui), et ensuite, parce qu'entre le moment où je voulais aborder ce disque pour le classer, sans regrets, dans les 'ratages', et le moment où j'ai oublié de l'aborder parce que j'avais tellement de trucs à faire sur le blog, etc, sans oublier les périodes où le blog était en stase, hé bien, durant cet intervalle, j'ai radicalement changé d'avis vis-à-vis de cet album. 

Ce disque est similaire àCaribou par certains aspects. Comme lui, il est sorti après un triomphe absolu (Captain Fantastic & The Brown-Dirt Cowboy, disque autobiographique de 1975, pour Rock Of The Westies), et comme lui, il sera suivi d'un triomphe (ici, Blue Moves en 1976, dernier double album studio d'Elton, pas aussi quintessentiel que Goodbye Yellow Brick Road - qui précédait Caribou -, Captain Fantastic... et Madman Across The Water, mais tout de même le dernier grand disque d'Elton, probablement). Et comme lui, a été enregistré au Caribou Ranch, Colorado (Captain Fantastic... aussi). D'ailleurs, son titre est un jeu de mots sur la localisation du studio : à l'ouest des Rocheuses, West of the Rockies, Rock Of The Westies. C'est un disque qui marchera fort, il se classera N°1 dès son entrée dans le Billboard 200 américain, ce que fit aussi le précédent album du chanteur. C'est aussi un disque assez rock, son titre en jeu de mots ne triche pas, un album bien moins glam-rock que les précédents, rien que la pochette donne le ton, avc cette photo d'un Elton mal rasé, habillé de manière casuelle, souriant légèrement en regardant l'objectif (et au verso, les musiciens et le parolier Bernie Taupin, debout, sans grande expression, dans des poses et tenues un peu badass, photos prises à Caribou). L'album est généreux, 44 minutes (un chouïa moins en fait) pour 9 titres.

Parmi ces titres, on notera le mémorable c'est probablement le sommet de l'album) I Feel Like A Bullet (In The Gun Of Robert Ford), chanson qui parle du mariage raté de Bernie Taupin avec Maxine Feibelman (la "petite danseuse" de la chanson Tiny Dancer, 1971), comparéà l'assassinat de Jesse James par son acolyte Robert Ford, qui l'a abattu par lâcheté et traîtrise. Une chanson amère, mélancolique, sublime. Mais l'album offre aussi Island Girl, sorti en single un peu avant l'album ; Hard Luck Story, qu'Elton a écrite et composée seul, se créditant, en un jeu de mots intraduisible en français, Anne Orson/Carte Blanche, morceau à la base écrit pour la chanteuse Kiki Dee (qui pose des choeurs sur une grande partie de l'album et, peu de temps après, enregistrera Don't Go Breaking My Heart avec Elton, un autre morceau signé Anne Orson/Carte Blanche et que l'on trouve sur la réédition CD de Rock Of The Westies, en bonus-track). Impossible de parler de l'album sans citer le Medley : Yell Help/Wednesday Night/Ugly, très rock (cette guitare...) qui ouvre le bal, ni sans parler du long et fulgurant Street Kids. C'est un album vraiment réussi que Rock Of The Westies, pas un chef d'oeuvre, mais un disque efficace et agréable, bien plus abouti que Caribou qui cherchait vraiment trop à recréer la magie de Goodbye Yellow Brick Road. Ici, Elton s'essaie au soft-rock, au rock pur, bien 70's, il abandonne le glam, et ce n'est pas plus mal. On peut en parler comme du premier album de sa nouvelle période, pop/rock, c'est aussi un de ses derniers grands disqus avec le suivant, que je trouve cependant un peu longuet. Ici, c'est vraiment efficace, pas trop long, certes pas parfait (pas fan de Feed Me et Grow Some Funk Of Your Own), mais vraiment bon quand même ! Mais il m'en aura fallu, du temps, pour l'apprécier à sa juste valeur (enfin, je pense), ce disque généralement pas super bien aimé des fans. 

Face A

Medley : Yell Help/Wednesday Night/Ugly

Dan Dare (Pilot Of The Future)

Island Girl

Grow Some Funk Of Your Own

I Feel Like A Bullet (In The Gun Of Robert Ford)

Face B

Street Kids

Hard Luck Story

Feed Me

Billy Bones And The White Bird

Avec Toi - Sylvie Vartan

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Le 6 décembre de 2017, au matin, nous apprenions le décès de Johnny Hallyday. Un décès qui, bien qu'attendu, a suscité une énorme émotion. Ce qui était prévisible. Un décès qui a plongé des milliers, que dis-je, des millions de fans dans une tristesse profonde. Et, même à l'heure actuelle, ces fans sont encore inconsolables. Vous me connaissez un peu maintenant : vous savez que Johnny et moi, ça fait cent. Même s'il y a dans sa discographie très (trop) abondante, une poignée d'albums qui me plaisent : Johnny Reviens, Les Rocks Les Plus Terribles, La Génération Perdue, Rêve Et Amour, Rivière...Ouvre Ton Lit (qui restera éternellement son sommet), Vie et Flagrant Délit. J'aime bien Derrière L'Amour et Hamlet aussi, mais je ne les écoute que peu souvent. Quand Johnny a cassé sa pipe, je n'étais pas inconsolable. Mais j'avoue bien volontiers que, ça m'a quand même fait un petit quelque chose. Le bonhomme nous a accompagnés pendant longtemps, on ne pouvait pas rester insensible à sa disparition. Le truc, c'est que la mort de Johnny a fait ressortir de l'ombre certains artistes dont on se branlait complètement depuis longtemps. Et, parmi ces artistes, a ressurgi Sylvie Vartan. Vous savez, cette grande chanteuse (ironie bien sûr) qui a été mariée pendant 15 ans à Johnny. Elle qui depuis près de dix ans avant le décès de Djauni ne s'intéressait pas plus à lui qu'à une merde de chien sur un trottoir a senti le bon filon.

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Coucou, je m'appelle Sylvie, je suis persuadée d'être géniale alors qu'en vrai, je fais bien pitié

Ah ça, des plateaux de télévisions, on peut dire qu'elle en a écumés un paquet pour raconter what mille fois son histoire d'amour avec Johnny. Elle a superbement bien joué la veuve éplorée, alors qu'elle l'avait largué plus de 35 ans plus tôt. Et, il y a eu ces concerts au Grand Rex, de grands moments de ridicule pendant lesquels elle pressait le citron à n'en plus pouvoir. Mais, le top du racolage éhonté a été atteint lors de ce fameux duo avec un hologramme de Johnny. Il y en a eu de la récupération dans toute l'Histoire de la musique, mais là, la Vartan a fait fort, très fort. Comme Saint-Yorre. Puis, un jour, l'annonce est tombée : Sylvie Vartan va sortir un disque de reprises de chansons de Johnny. Stupéfaction. Même si on aime pas Johnny, on ne peut que grincer des dents face à pareil projet. Vartan étant l'une des plus pitoyables chanteuses que la chanson française nous a offertes. Ce qui frappe ici, en plus du massacre généralisé qu'est cet album, c'est le mercantilisme puant qui s'en dégage. Parmi toutes les chansons de Johnny qui sont ici reprises, la moins connue est J'Ai Pleuré Sur Ma Guitare... Qui aura encore le cran de parler d'album hommage ? Non, ce disque a juste été fait pour bouffer sur le dos d'un cadavre mis en terre même pas un an auparavant.

Sont ainsi charcutées au couteau de boucher et au mixeur : La Musique Que J'Aime, Gabrielle, Quelque Chose De Tennessee, Oh ! Ma Jolie Sarah, Quand Revient La Nuit, Le Pénitencier, J'Ai Pleuré Sur Ma Guitare, Que Je T'Aime et Sang Pour Sang. Quand on entend ces reprises absolument ignobles, puantes, gerbantes et j'en passe, la seule pensée qui nous obsède est alors d'appeler les services de l'immigrations afin que Vartan la nullarde soit renvoyée aussi sec en Bulgarie et ce, même si elle est de nationalité française. C'est insupportable. Que l'on aime ou pas Johnny, ces chansons valent quelque chose, c'est indéniable. Quant àRetiens La Nuit, Vivre Pour Le Meilleur, Je Te Promets et Mirador, les versions originales sont déjà des scies absolues, surtout les trois dernières citées. Mais, à côté des reprises qu'en a faites Vartan, ça passerait limite pour les plus grandes chansons de Johnny, c'est vous dire à quel point c'est à chier des briques en plexiglas. Et mainenant, place à un grand moment de ridicule : LeMessage, courte pièce de 48 secondes dans lequel Vartan s'adresse à Johnny. Euh...personne ne lui a dit qu'il était mort ? Parce qu'à moins qu'il sorte de sa tombe à Saint-Barthélémy sous la forme d'un fantôme, Johnny n'entendra jamais ça. Sylvie la nullarde a-t-elle cru qu'elle avait des dons de spiritisme ?

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Coucou, je m'appelle Sylvie, je suis persuadée d'être une grande chanteuse alors qu'en vrai, je suis une nullarde

Mais, et ne m'en remerciez pas, je vous ai gardé le pire du pire du pire pour la fin. Vartan a commis une des pires insultes possibles à la musique. Prenez bien le temps de lire ce que je vais vous écrire et ensuite, allez chercher vos fusils à pompe : Sylvie la nullarde a osé reprendre le In My Life des Beatles !!! LA PUTAIN DE SA GROSSE GRAND-MERE QUI MANGE DES MISTER FREEZE !!! Elle a osé reprendre cette merveille intouchable sous prétexte que lorsqu'ils s'aimaient follement (d'après Sylvie bien sûr), elle et son Johnny d'amûûûr écoutaient en boucle cette chanson. Ouais, c'est bien gentil tout ça, c'est mignon tout plein choupinou, mais c'est juste à vous faire rendre gorge. Je n'ose même pas vous dire ce que j'ai pensé et surtout ce que j'ai ressenti, moi, grand fan des Beatles devant l'Éternel quand j'ai entendu ça. À l'aube de la Mort, Johnny Cash avait fait de cette chanson une reprise sublime, lui ajoutant un côté résolument funeste. Mais le truc c'est que Johnny Cash était un grand artiste, un vrai. Alors que Vartan, c'est juste une merde, mais qui se croit géniale. Le seul talent que cette "chanteuse" a eu, c'est d'avoir été belle.

La Musique Que J'Aime

Gabrielle

Retiens La Nuit

Vivre Pour Le Meilleur

Quelque Chose De Tennessee

Oh ! Ma Jolie Sarah

Quand Revient La Nuit

Le Pénitencier

Je Te Promets

J'Ai Pleuré Sur Ma Guitare

Mirador

Que Je T'Aime

Sang Pour Sang

Le Message

In My Life

 

"Deux Enfants Au Soleil" - Jean Ferrat

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Aujourd'hui, jour pour jour, ça fait 10 ans qu'un grand chanteur français nous a quittés : Jean Ferrat. Quoi de mieux que de lancer, en ce jour anniversaire, un cycle de ses albums, dont aucun n'avait été fait sur le blog (seul un article sur lui, publié il y à 10 ans justement, et sans doute quelques clips épars) ? Petite biographie (rapide) en guise d'ouverture, Jean Ferrat, de son vrai nom Jean Tenebaum, est néà Vaucresson (92) en 1930, le lendemain du jour de Noël. Né d'une mère auvergnate et d'un père d'origine russe et de confession juive, qui sera déporté, durant l'Occupation, et mourra à Auschwitz. Jean, après sa scolarité (il quitte le lycée en seconde), commence à travailler afin de subvenir aux besoins de sa famille (sa mère, une soeur, des frères) et est engagé, sans diplômes, comme aide-chimiste dans un laboratoire spécialisé dans le bâtiment/travaux publics, à Paris. Il prend des cours du soir, des cours de théâtre et d'écriture musicale, aussi. En 1954, il quitte son boulot pour se consacrer à sa passion, l'écriture de chansons, il fréquente les cabarets, mène une vie de bohème, entre dans une troupe de comédiens, compose un peu, joue dans un groupe de jazz (de la guitare). En 1956, il met en musique un poème d'Aragon, son idole, la chanson est interprétée par un certain André Claveau, qui en fait un succès. Ferrat est alors remarqué, chante en première partie de Guy Béart, fait la connaissance de Christine Sèvres, chanteuse qui deviendra sa femme. Il sort un premier disque, chez Vogue, en 1958, sans succès. Il signe, l'année suivante, chez Decca, grâce à Gérard Meys, un éditeur dans le milieu musical, qui devient son ami et éditeur. Il sort son premier album en 1961.

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C'est ce disque, sans vrai titre comme les albums de l'époque (prenez les albums de Brassens, Brel, Ferré, souvent, il n'y à pas de titre), et on le surnommera du titre de sa première chanson, c'est-à-dire, Deux Enfants Au Soleil. Court (25 minutes, pour 10 titres), ce premier album, sur lequel Ferrat signe, seul, deux chansons (le reste est en collaboration, mais on a aussi une adaptation d'un texte d'Aragon, J'Entends, J'Entends), n'est pas son meilleur, mais il faut bien commencer. Et puis, c'est tout de même un très bon premier album qui, déjà, pose certaines bases. Ferrat, on le sait, était un chanteur engagé, à gauche, très à gauche même (il était notoirement communiste, sans, cependant, n'avoir jamais pris de carte de membre d'aucun parti politique), et n'a jamais reculé devant la lourde tâche de faire des chansons à message, quitte à en bousculer certains oùà avoir des problèmes (il sera souvent interdit d'antenne, censuré, il ne fera aucune apparition TV pendant deux ans suite à des déclarations ou chansons qui ne plairont pas au pouvoir en place, voyagera à Cuba, etc). Ici, on a surtout affaire à de sympathiques et innocentes chansons à texte, mais, en final, Federico Garcia Lorca, sans équivoque, avec sa guitare flamenco de rigueur, donne déjà des indices sur les orientations politiques de Ferrat. Garcia Lorca était un poète espagnol qui, pendant la sinistre guerre civile dans ce pays, dans les années 30 (qui opposèrent les nationalistes de Franco, les franquistes, qui finiront victorieux et règneront sur le pays pendant 40 dures années, et les républicains, orientés à gauche, lesquels seront aidés par des milices communistes venues de toute l'Europe ; un certain George Orwell combattra à leurs côtés et en fera un livre), sera exécuté, sommairement, en 1936, par les franquistes. Garcia Lorca était clairement de gauche, et gênait certains. Que Ferrat fasse une chanson en hommage à ce martyr (superbe chanson, de plus, une des plus belles et connues ici ; Si ta voix se brisa, voilà plus de vingt ans qu'elle résonne encore) laisse à penser qu'il est plutôt orientéà gauche. Disons qu'en 1961, c'est ce que l'on pourra penser, parce que deux-trois ans plus tard, ça sera une évidence !

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L'album offre aussi Deux Enfants Au Soleil, qui sera popularisée l'année suivante par celle qui restera, toute sa vie (elle est toujours de ce monde), une amie proche de Ferrat, et qui reprendra souvent ses chansons : Isabelle Aubret. Une chanson très connue, très belle, vraiment pas ma préférée de Ferrat, je ne suis pas fan de ce genre de chansons un peu mièvres (les arrangements avec ces choeurs féminins, cette ambiance faussement lyrique...), mais on ne saurait parler de mauvaise chanson, c'est clair. Ma Môme, qui suit, très courte chanson de tout juste 2 minutes, est probablement la plus connue de ce premier opus. Refusée par Yves Montand, écrite par Pierre Frachet, cette chanson est une ode à une jeune femme toute simple, totalement l'opposée des jeunes filles qui voulaient se la jouer modernes et à l'américaine. Ma môme, elle joue pas les starlettes, elle porte pas des lunettes de soleil/Elle pose pas pour les magazines, elle travaille à l'usine, à Créteil. Ferrat, qui vivra une partie de sa vie d'artiste en HLM dans une ville de banlieue (avant de plaquer Paris pour l'Ardèche en 1973, y restant jusqu'à la fin de sa vie sauf pour des apparitions TV et des concerts épars), parle ici des petites gens, avec un ton éminemment naturel (rappelons qu'il n'a fait que composer la musique, pas les paroles, mais s'il les avaient écrites, la chanson n'aurait pas été différente, on peut le parier), c'est touchant, beau, sublime. Le reste de l'album est moins connu (et immense) que ces trois chansons, mais notons J'Entends, J'Entends, qui adapte Aragon avec une totale réussite, et L'Eloge Du Célibat. Pas très fan de Napoléon IV en revanche, mais au final, ce premier cru de Ferrat offre déjà de belles choses et on sent que l'artiste va avoir beaucoup de belles, très belles choses à nous offrir par la suite !

FACE A

Deux Enfants Au Soleil

Ma Môme

Regarde-Toi Paname

J'Entends, J'Entends

Ma Fille

FACE B

Paris-Gavroche

Ta Chanson

Napoléon IV

L'Eloge Du Célibat

Federico Garcia Lorca

"Four Sail" - Love

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L1

Allez, encore un petit peu de Love, groupe mythique des années 60 que j'ai abordé il y à un peu moins de 2 mois, par le biais de leurs deux premiers albums, à chaque fois je me disais qu'il faudrait que je les aborde, et à chaque fois, je repoussais l'échéance, en grand con que je suis. Bon, vu que ça fait un moment que j'ai pas parlé de Love, autant refaire un petit résumé rapide : groupe de rock garage fondé en 1965 à Los Angeles, par Arthur Lee, musicien métisse. La précision est importante, surtout qu'un autre membre du groupe, Johnny Echols (guitare ; et Lee aussi, en plus du chant, tient des guitares), est lui aussi métisse. Love est, avec les Equals d'Eddy Grant (Baby Come Back), un des premiers groupes multiraciaux du rock. Les deux premiers albums datent de 1966. Love, éponyme donc (My Little Red Book, une reprise d'Hey Joe datant d'avant celle d'Hendrix), est très réussi, et le second, Da Capo, est immense, avec notamment 7 And 7 Is qui sera repris par pas mal de monde dont (très mal d'ailleurs) par Alice Cooper, et avec Revelation, morceau de 19 minutes occupant toute la seconde face, ce n'est pas le premier album de rock avec un morceau occupant toute une face, mais c'est le premier sur lequel ce morceau d'une face est aussi long. Après ce disque, le groupe est en crise, et le troisième album, Forever Changes (1967) est d'abord enregistré par Arthur Lee (qui, à l'époque, s'imaginait mourir bientôt, en plein bad trip permanent) avec des musiciens de studio. Mais, devant la complexité des accords, ceux-ci rendent les armes et les musiciens du groupe reviennent, en baroud d'honneur, pour faire le taf. Psychédélique et précieux, monumental (un des plus grands albums au monde) et lyrique, mais aussi très sombre et glauque par moments (il symbolise à la perfection cette époque trouble), l'album est, comme les deux précédents, un bide commercial. Un de plus. Le groupe implose.

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Courant 1968, de Love, il ne reste plus qu'Arthur Lee (assis au centre, sur la pochette), guitare rythmique, harmonica, piano, congas et, donc, chant. Les autres musiciens, dans le groupe, sont des nouveaux-venus : Jay Donnellan (guitare principale), Frank Fayad (basse, choeurs), George Suranovich (batterie sur 7 des 10 titres de l'album) et Drachen Theaker (batterie sur les 3 titres restants, qui sont les titres 2 à 4). Le quatrième album du groupe sortira en 1969, Four Sail (jeu de mots sur 'Love for sale', 'amour à vendre'), et a été enregistré au cours de sessions assez imposante ayant donné de la matière pour l'équivalent de trois albums. Elektra Records, qui avait signé le groupe en 1965 (à noter que c'est grâce à Love que les Doors furent, peu après, signés sur Elektra, Arthur Lee ayant attiré l'attention du patron d'Elektra, Jac Holzman, sur Jim Morrison et son groupe), dira à Lee qu'il ne voulait qu'un album simple, afin que le groupe puisse remplir les conditions du contrat et sorte un dernier album sur le label (et de ce fait, Four Sail est le dernier Love sur Elektra). Les morceaux qui n'ont pas été utilisés pour Four Sail sortiront, en double album, sur un autre label (Blue Thumb), la même année, sous le nom de Out Here. Sur ce même label sortira False Start en 1970. Deux albums rarissimes en vinyles. Mais retour àFour Sail. Si Forever Changesétait précieux, psychédélique, Four Sail est, lui, une sorte de retour à des sonorités plus rock et garage.

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L'album sera, à sa sortie, un retentissant bide, Love n'a de toute façon connu que ça, et reste un des groupes de rock majeurs des années 60 parmi les moins connus, paradoxal mais vrai. Pourtant, ce disque, sorti sous une pochette volontairement (j'imagine, en tout cas) crade vu la qualité médiocre de la photo recto, offre du grand Love, notamment Always See Your Face, final dantesque que l'on trouve dans divers films, comme High Fidelity. Si l'album, malgré la présence de morceaux aussi remarquables que le plutôt long (5 minutes, si on le compare avec les autres titres de ce disque de 36 minutes) August, Always See Your Face, Dream et Good Times, n'a absolument pas marché, c'est parce qu'il est trop différent de Forever Changes, qui n'a cependant pas marchéà l'époque, commercialement parlant (mais récolta de bonne critiques). Certes, on pourrait reprocher à Love de ne pas trop savoir quel genre de musique faire, le groupe est passé d'un rock garage à de la pop psychédélique surproduite, avant de revenir à des sonorités plus brutes. Il n'en demeure pas moins que ce disque, sans être le sommet du groupe, est un excellent album (de plus) dans la discographie, plus complexe qu'il n'y paraît, de Love. A écouter ! A noter que le dique a été réédité en vinyle, récemment (qui plus est en pressage de couleur, un beau vert) ; compte tenu que le vinyle d'époque est difficile à trouver, ça tombe plutôt bien. Par contre, les trois albums suivants (et derniers) du groupe, sortis sur d'autres labels (Blue Thumb pour deux d'entre eux, RSO pour le dernier, Reel To Reel en 1974), c'est très difficile de les trouver, et la réédition, vu le changement de label, n'est pas assurée, hélas. Croisons les doigts...

FACE A

August

Your Friend And Mine - Neil's Song

I'm With You

Good Times

Singing Cowboy

FACE B

Dream

Robert Montgomery

Nothing

Talking In My Sleep

Always See Your Face

"My World" - Jul

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Des fois, on croit qu'on fait une merde, mais c'est un chef d'oeuvre. Des fois, on croit qu'on fait une merde, et c'est une merde. - Charlotte de Turckheim.

C'est quand même pas ce disque-là que t'as voulu qu'on t'offre pour Noël, fiston, rassures-moi ? - Un père consterné entrant dans la chambre de son fils consternant.

Wesh l'équipe restez cool/Ca m'critique m'en bat les couilles/Y'à tout l'monde qui parle dans l'com/Mais y'à dégun qui porte ses couilles - Jul

Tu vas voir si j'porte pas mes couilles. - Moi

Allez hop, c'est parti. C'est vendredi 13 aujourd'hui, faut bien que ça porte malheur à quelqu'un, ben j'ai choisi Jul. 

Je vais être aussi clair que la lune à Maubeuge (j'l'ai souvent faite, celle-là, hein ? Mais c'est comme le boeuf bourguignon, plus c'est réchauffé, meilleur c'est, et puis j'aurais pu dire aussi clair comme un notaire, alors estimez-vous heureux) : je n'ai jamais entendu un seul album de Jul. Alias Julien Mari, ça fait moins vendeur, ça fait moins con aussi. Pourquoi j'écouterais du Jul alors qu'il me reste tant de bonne musique à découvrir ? Et que, de toute façon, le rap et moi, ça fait, approximativement, 125843515552861442768,30. Néà Marseille, et donc probablement fan de l'OM (ça me plairait tant qu'un Marseillais d'origine défende le PSG, mais je sais, l'espoir fait vivre ; dois-je préciser, au fait, que pour savoir combien font moi et le foot, il vous faudra prendre le résultat précédemment indiqué sur cet article au sujet de moi et le rap, et le multiplier par trois ?), Jul a démarré sa carrière, ce qui est déjà une erreur, en 2013. En 2015, il quitte le label (Liga One Industry) sur lequel il avait été signé, pour une brouille financière, et fonde son propre label, qu'il baptise D'Or et de Platine. Sans doute pour faire un jeu de mots pourri : le nouvel album de Jul est encore d'or et de platine ! Ahem...Mais quand on pense qu'en 2016, il récoltera une Victoire de la Musique pour l'album, sorti en 2015, dont je ne vais pas parler ici alors que l'article porte son titre (My World, le premier sorti sur son label), et que ledit album a été disque de diamant, bordel de zut de merde de girafe panaméenne en short panthère, on se dit que le monde va mal.

*

**

Dimanche après-midi de mai 2027, dans les allées d'une brocante.

"Whoa, le gars, il a plein de CDs à vendre, t'as vu ?

- Ouais, une belle collection, pas chers les disques en plus, on va voir s'il y en à des intéressants.

- 5 euros les 10, la vache !"

Les deux amis farfouillent, farfouillent... Au bout de deux minutes...

"Hé, Marc ! Ca te dit quelque chose, ça ? 

- Ah ! oui ! Tu te souviens, ce mec qui, il y à une dizaine d'années, a totalement révolutionné le rap en France, il en vendait des caisses de ses albums, tout le monde l'aimait, il a fait des albums géants, des collaborations avec les plus grands du rap US, tu vois de qui je veux parler ?

- Ah oui, en effet !

- Hé ben, c'est pas lui. Dis, tu vas quand même pas me décevoir et acheter ce disque, hein ?

- Heureusement que t'es là, Marco !"

Et le mec (qui s'appelle comment ? J'ai pas réfléchi à la question) repose le CD de Jul dans la caisse en plastique. Marc lui tend du gel désinfectant, qu'il prend avec reconnaissance.

*

**

Oui, je sais, c'est con.

J4

C'est bon, j'ai dit que je savais que c'était con. Et puis c'est pas ça, son nom, les potes, même si j'apprécie l'idée.

*

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BFM TV, 25 septembre 2020.

Un homme d'une trentaine d'années a été retrouvé tôt ce matin, inconscient, et entièrement dévêtu, dans une impasse du XIXème arrondissement de Paris, après avoir été apparemment passéà tabac. L'homme, dont les jours ne sont pas en danger, avait les mains et les pieds attachés ensemble par du gros scotch d'électricien, la bouche baillonnée par le même matériau, une inscription Nul écrite au feutre indélébile sur le front, et selon nos sources, c'est une info exclusive BFM, une clé USB, maculée notamment de ce qui s'apparentrait à du tabasco, aurait été retrouvée enfoncée dans le corps de la victime, la décence nous interdisant de préciser où, clé USB qui, toujours selon nos sources, contiendrait le répertoire complet du rappeur Zul*. Nous ne confirmons pas l'information comme quoi cet homme serait justement Zul, car elle n'a pas été confirmée par son agent, que nous avons joint au téléphone et qui, hilare ou peiné, a bien eu du mal à s'exprimer sans bafouiller.

*les noms ont pu être modifiés pour protéger l'anonymat.**

**ah ah ah, c'qu'on se marre. 

*

**

Oui, je sais, c'est encore plus con, mais là, en revanche, ça soulage.

Mais voyez-vous, j'ai pas envie d'être sérieux et de casser froidement ce disque. Surtout que je ne l'ai pas écouté, ce disque, comme je l'ai dit plus haut. Je préfèrerais nettement me choper le Conarovirus, en guérir, et me prendre ensuite une belle et bonne grosse grippe, suivi d'une gastro (voire les deux en même temps : tu te vides simultanément par les deux bouts au chiottes tout en éternuant avec la morve au nez et des frissons et courbatures partout, une vie de (c)rêve) que d'écouter ce truc. Alors m'en voulez pas si je préfère, comme le chantait Jauni en 2002, m'arrêter là. 

 

Pour finir, laissons les vrais spécialistes émettre un avis rigoureux, parfaitement argumenté et vraisemblablement définitif sur la question : 

J5

Amnésia

Dans La Légende

Encore Des Paroles

Il Me Faut Des Billets

Comme D'Hab

En Y

Dans L'Appart

Pour Les Taulards

Mamasita

Ghost Rider

Dans Le Futur

C'Est Réel

La Gâchette

Lova

Mama

Ne M'En Voulez Pas

Wesh Alors

Ils M'Ignorent

Pour Les Vaillants

En Place

Mercé

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