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"1001° Centigrades" - Magma

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J'adore Magma. Déclaration courte, certes, mais suffisante, des fois, pour occasionner des débats du style mais comment peut-on aimer un groupe dont la musique est aussi peu aimable, aussi compliquée, et dont les musiciens, avec leur langage inventé, leurs tenues de scènes similaires, leur musique cheloue, font penser à des sectards ? Il est vrai que quand le groupe a déboulé, en 1970 (ils existent depuis 1969, en fait), avec leur premier album Kobaïa (aussi connu sous le nom de Magma), ils ont marqué les esprits. Un double album (en plus !) qui entremêle jazz, rock progressif et quelque chose de totalement différent, interprété dans un idiome du nom de kobaïen, qui semble avoir été inspiré par du vénusien entrecoupé de saturnien, et qui, malgré la barrière absolument infranchissable du langage, raconte une histoire (des Terriens embarquent dans un vaisseau pour trouver une planète plus agréable que la Terre, qui semble au bout de ses limites, et qui va trouver son idéal en la planète Kobaïa). Et qui, en plus de tout ça, n'offre que 10 longs titres. Certes, à l'époque, en France comme ailleurs, on innovait, on osait pas mal de choses (en France, j'ai eu l'occasion de le dire à plusieurs reprises, les années 70 furent des plus originales, le rock français de l'époque était du genre couillu et audacieux, rien à voir avec les futurs BB Brunes), mais Magma, ça semblait vraiment venir d'un autre monde. 

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Pochette d'une réédition de 1973

Le premier album, malgré son aspect difficile d'accès, marchera très bien, et est très justement considéré comme étant un des sommets du rock français, même si ce n'est pas vraiment du rock. Le deuxième album va sortir en 1971 sous une pochette argentée et la mention Magma 2, plus leur fameux logo de la griffe qui, visible au verso de la pochette du précédent opus (on la voyait aussi au recto, mais dessinée autrement), prend ici tout l'artwork, pour la première et pas la dernière fois. L'album s'appelle 1001° Centigrades, et sera réédité sous différentes pochettes. En 1973, sous la pochette ci-dessus, colorée, représentant un volcan en éruption crachant son magma, et en 1990 et par la suite, en CD (et en réédition vinyle), sous une pochette qui reprend le style graphique de la pochette initiale, mais en code couleur inversé, griffe en argenté sur fond noir. Long de 42 minutes, ce deuxième album ne contient que 3 titres, et a été enregistré avec, essentiellement, les mêmes musiciens (Teddy Lasry, Francis Moze, le chanteur Klaus Blasquiz, François "Faton" Cahen...et bien entendu, le batteur, percussionniste et chanteur Christian Vander, leader incontesté du groupe ; Claude Engel et Richard  Raux, eux, ne sont plus là). L'album a été super bien accueilli par la presse à l'époque, et recevra même le grand prix de l'Académie Charles-Cros en 1971. C'est encore une fois un album qui raconte une histoire, quasiment tous les albums de Magma le sont, et l'histoire, ici, est celle des Kobaïens (les Terriens qui, sur le précédent opus, ont quitté leur planète pour en trouver une de plus habitable) qui repartent vers la Terre afin de la sauver de la destruction, l'air de dire on peut pas rester là sans rien faire

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Rééditions récentes

Les paroles des morceaux sont charitablement proposées sur un insert glissé dans la pochette, mais comme c'est en kobaïen... Morceaux de respectivement 21:45, 11:45 et 8:23 minutes, et portant des noms aussi charmants que Rïah Sahïltaahk ou Ki Ïahl Ö Lïahk. Un texte aussi bien en kobaïen qu'en français est proposé au verso de pochette, afin que le non-kobaïen (c'est à dire 99,99% de la population terrestre, le pourcentage restant est constitué de membres passé ou présent de Magma, groupe qui a vu passer une chiée de grands musiciens : Bernard Paganotti, Jannick Top, Didier Lockwood, Laurent Thibault...) s'y retrouve un peu dans le concept, comme ce fut fait pour le précédent opus. Bon, sinon, que dire ? J'avais lu une fois, je ne sais plus où, que l'album était recommandé pour découvrir Magma. Je vais être clair : NON ! Absolument pas ! Ne pensez pas que ce 1001° Centigrades ne soit pas bon, au passage, car il est très bon, mais il est, aussi, nettement moins facile d'accès que le précédent opus (malgré sa durée, deux fois plus long que le deuxième album, Kobaïa est plutôt accessible, le groupe n'y va pas aussi fort que par la suite, ils sont encore un petit peu, disons, timides) ou que le suivant, Mekanïk Destruktïw Kommandöh (1973). Sur ce deuxième opus, les sonorités sont très cheloues, froides malgré le titre de l'album. En fait, ce disque est à l'image de sa pochette initiale (ou de sa réédition récente), noir & blanc, glacial, austère, et assez impénétrable au premier abord. Il faut vraiment l'écouter souvent pour pleinement l'apprécier, alors que pour les deux albums qui le sandwichent dans la discographie du groupe, c'est plus "ouvert". Et pareil pour une bonne partie de leur discographie en fait. Ce deuxième opus est très réussi, mais il faut vraiment être un grand fan pour l'aimer !

FACE A

Rïah Sahïltaahk

FACE B

"Iss" Lanseï Doïa

Ki Ïahl Ö Lïahk


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