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"We Are The 21st Century Ambassadors Of Peace & Magic" - Foxygen

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 Le mot à utiliser ici est : whoah. Clairement. Un grand merci à Koamae (internaute visiteur régulier du blog, chroniqueur aussi, même s'il a moins le temps depuis quelques mois, je le comprends) de m'avoir ardemment conseillé ce disque. Je pensais que j'aurais du mal à le trouver, comme j'en ai eu pour trouver le Cabinet Of Curiosities de Jacco Gardner (sorti en début d'année), mais en fait, non, je n'ai eu qu'à tendre le bras, dans ma FNAC la plus proche, pour en choper un sans problème. Ce disque, sorti il y à quelques semaines, est le deuxième album d'un duo américain de rock à tendance psychédélique et glam (un peu dreampop à la MGMT par moments, aussi) du nom de Foxygen, et il s'appelle, cet album, We Are The 21st Century Ambassadors Of Peace & Magic. Sous sa pochette très mystique et n'étant pas sans rappeler le monumental The Psychedelic Sounds... des 13th Floor Elevators (album de 1966 marquant probablement la première utilisation musicale du terme 'psychedelic'), l'album aligne 9 titres pour une durée au final franchement courte, 37 minutes. Vu le niveau incroyablement tétanisant de l'album, j'aurais bien repris une dose ou deux de Foxygen, 50 minutes ne m'auraient pas semblé une trop longue durée ici... Enfin bon, c'est comme ça et pas autrement, l'album ne dure que 37 minutes. 37 monstrueuses minutes.

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Ces mecs de Foxygen sont jeunes (à voir la photo ci-dessus et celle plus bas, ils semblent des collégiens), mais putain, ce qu'ils assurent ! Le chanteur (Sam France ; l'autre musicien s'appelle Jonathan Rado) a des faux-airs de Mick Jagger. Je parle de sa voix, pas de son physique. A certains moments, on croirait entendre le chanteur des Rolling Stones ! No Destruction, par exemple. On a aussi des bribes beatlesiennes de ci de là, impossible pour moi de ne pas penser au Only A Northern Song des Beatles (chantée par George Harrison) en écoutant San Francisco : la petite voix qui, dans le refrain, chantonne That's OK, I was bored anyway me fait furieusement penser à certaines lignes de chant d'Harrison dans la chanson des Fab Four (par exemple But they're not, he just wrote it like that). Enfin, quand je dis que ça m'y fait penser, je ne vais pas assez loin : mélodiquement, les quelques notes, la manière de chanter, est strictement la même, de làà dire que Foxygen, ici, a rendu un hommage discret (un hommage de fan, pour fans) aux Beatles, il n'y à qu'un pas à franchir et, oh putain, ça y est, je l'ai franchi depuis un petit moment. Mais l'essentiel de l'album est plus stonien que beatlesien. Pas violent, l'album est cependant très soutenu, les chansons se suivent sans trop se ressembler, et difficile de dire laquelle est la meilleure (ce n'est pas Bowling Trophies, en raison de sa trop courte durée, 1,45 minute, mais n'importe laquelle des autres chansons mérite le titre de sommet de l'album, ou peu s'en faut). Est-ce San Francisco, Shuggie, On Blue Mountain, No Destruction, Oh N°2 ou la chanson-titre ?

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Quoi qu'il en soit, We Are The 21st Ambassadors Of Peace & Magic est un disque prodigieux. Un des meilleurs depuis le début de 2013, et pourtant, elle est déjà collector, cette année, entre le Bowie, le Nic Cave, le Jacco Gardner, le Endless Boogie, et bientôt le Depeche Mode. Si vous aimez le rock psychédélique, un peu glam (mais pas trop !), si vous aimez la pop trippante, alors ruez-vous sur le dernier Foxygen. Sous sa pochette très 13th Floor Elevators, c'est un régal absolu, 37 minutes de bonheur (et super bien produites) ! Ces petits gars, qui ne sont que deux, globalement, pour faire ce qu'ils font, risquent fort de nous surprendre à nouveau dans l'avenir... Déjà, il faudra surpasser ce disque, ce qui, je pense, sera assez compliqué !

In The Darkness

No Destruction

On Blue Mountain

San Francisco

Bowling Trophies

Shuggie

Oh Yeah

We Are The 21st Century Ambassadors Of Peace & Magic

Oh N°2


"Blood Pressures" - The Kills

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 The Kills est un duo constitué d'un Anglais (Jaimie 'Hotel' Hince, guitare, chant, aussi batteur et claviériste) et d'une Américaine (Allison 'VV' Mosshart, chant, un peu de guitare aussi). Assez minimaliste, à la White Stripes/Black Keys, le groupe se forme en 2000 et a, pour le moment, sorti quatre albums studio (aucun live), ainsi que quatre EPs. S'étant bien fait remarquer en 2005 avec leur second album No Wow, ils ont encore plus marqué avec Midnight Boom (2008) et avec le disque que je vais aborder maintenant, Blood Pressures, sorti en 2011 et à l'heure actuelle leur dernière livraison. Quasiment 42 minutes pour 11 titres, l'album est une petite tuerie qui s'avère être, du moins à mes yeux et mes oreilles, le meilleur album des Kills - et je précise que les trois précédents albums sont vraiment loin d'être négligeables. Le groupe avait, sur le précédent album, expérimenté autre chose que leur garage-rock minimaliste, ils avaient tenté des rythmes un peu hip-hop par moments (ça restait subtil, peu flagrant, juste vague, mais ça détonnait quand même par rapport aux deux précédents opus). Blood Pressures voit le groupe revenir à un son plus simple, très rock, malgré deux ballades, une, très courte (1,15 minute !) chantée par Jamie Hince (Wild Charms), et une, plus longue (3,40 minutes), chantée par Allison Mosshart (The Last Goodbye). Le reste de l'album est très musclé.

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C'est Allison Mosshart, alias VV, qui chante, et le moins que l'on puisse dire, c'est que sa voix, parfois rageuse au possible (Nail In My Coffin, dont même les vocalises en ho ho ho ho, ho ho ho ho, ho ho ho ho ho ho sont terribles), assure totalement. L'album se paie le luxe de démarrer par deux chansons mortelles, dévastatrices : Future Starts Slow (cette intro, tudieu...) et Satellite, sorti en single avant l'album. Si Heart Is A Beating Drum, au final, semble légerement en-dessous (et encore...), Nail In My Coffin vous cloue comme les clous dans le cercueil du titre, justement. Wild Charms, le court morceau chanté par Hotel (nom de scène de Jamie Hince), est le morceau inutile de l'album, mais Hince chante bien. DNA est une réussite, et la suite, malgré la ballade un peu trop mielleuse The Last Goodbye, est du même acabit, Damned If She Do, You Won't Own The Road, Baby Says... Et ce final, Pots And Pans, qui vous donne furaxement envie de remettre Blood Pressures au début. Rarement 42 minutes auront passé aussi vite que si l'album n'en durait que 21 !

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Pour amateurs de rock un peu bourrin et très minimaliste (ils ne sont que deux pour faire tout ça, comme les Black Keys, comme les White Stripes), ce quatrième album des Kills, et les Kills en général, est (sont) hautement recommandé(s). Ce duo multinational (une Américaine, un Britannique) et multigénérationnel (elle a la trentaine, il a dix ans de plus qu'elle) est assurément un des meilleurs groupes de rock des années 2000. Un groupe peu productif (ça fait 13 ans qu'ils existent, ils n'ont sorti que quatre albums studio, huit si on comptabilise aussi les quatre EPs qui ne sont pas forcément trouvables partout, certains n'étant sortis qu'aux USA, ou qu'au Japon), mais n'ayant pour le moment rien foiré (leur premier opus, Keep On Your Mean Side de 2003, que je n'avais pas encore cité, est le moins percutant, mais tout de même remarquable). Blood Pressures fait partie de ces disques qui, dès la première écoute, m'ont été très chers, de vrais électrochocs (au même titre qu'El Camino des Black Keys, de la même année, ou que l'éponyme des Them Crooked Vultures, de 2009, Chinese Democracy des Guns'n'Roses de 2008...). Je ne peux que le conseiller ultra ardemment aux fans de rock.  

Future Starts Slow

Satellite

Heart Is A Beating Drum

Nail In My Coffin

Wild Charms

DNA

Baby Says

The Last Goodbye

Damned If She Do

You Don't Own The Road

Pots And Pans

"Music For The Masses" - Depeche Mode

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Pendant longtemps, je n'ai pas trop aimé Depeche Mode, je supportais certains albums, en détestait d'autres, et ceux que je ne connaissais pas, je n'avais pas envie de les connaître. Et je tenais pour sommet absolu du groupe Violator, de 1990, album mégavendu avec les tubes Enjoy The Silence et Personal Jesus. Quant àMusic For The Masses, leur précédent album studio, de 1987, je le tenais pour le deuxième meilleur album. Maintenant, ça a changé. Je tiens Violator comme leur second meilleur album, et Music For The Masses comme leur sommet absolu ! Il faut dire que ce disque de 1987 est celui qui a littéralement, et durablement, assuré la postéritéà Depeche Mode. Il y à clairement un 'avant' et un 'après' ce disque enregistré en France (studios Guillaume Tell, à Suresnes, aux portes de Paris ; le seul album enregistré en France, pour le groupe) et offrant pas moins de six ou sept grands classiques. Sous une pochette minimaliste montrant des sirènes d'alarme. L'album possède un son remarquable, qui a super bien vieilli, c'est probablement un des albums les mieux produits du groupe, et leur mieux produit pour l'époque. Clairement, la grande aventure Depeche Mode démarre là, malgré que le précédent opus, le très sombre (et enregistré dans la douleur) Black Celebration de 1986 soit parfait de bout en bout. C'était encore de la new-wave (teintée de cold-wave), tandis qu'avec Music For The Masses, le son devient plus pop/rock. Le titre de l'album vient d'une blagounette de Martin Gore (claviers, composition, leadership du groupe, chanteur occasionnel) sur le fait que Depeche Mode ne serait sans doute jamais un groupe ultra commercial. Le titre est ironique, mais, au final, c'est bien ce qui est arrivé avec l'album et le groupe, il est devenu un album ultra vendu et Depeche Mode, un groupe aimé des masses populaires (et c'est toujours le cas) !

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L'album aligne les merveilles, en 44 minutes environ (10 titres ; certaines éditions CD proposent des bonus-tracks comme Pleasure, Little Treasure ou Agent Orange), et se paie le luxe de s'ouvrir sur une chanson démentielle. On le sait, Dave Gahan a eu pendant longtemps des soucis de drogue (la période 1993/1997 fut notamment impayable de ce côté, il était shootéà mort et le groupe en a pâti grave), et apparemment, il commençait déjàà en prendre en 1987, ou s'il n'en prenait pas encore, il envisageait de s'y coller. En effet, Never Let Me Down Again, la chanson qui ouvre le bal, parle ni plus ni moins de l'addiction à la came. Quand Gahan chante qu'il est (traduit en français) avec son meilleur ami, qu'il espère que ce meilleur ami ne le lâchera plus jamais, et qu'avec lui, il ne touche plus le sol, qu'il s'envole très haut, difficile de ne pas voir en ces paroles une allusion métaphorique aux trips consécutifs à la prise de drogue. Son ami ne le lâchera pas pendant une dizaine d'années, hélas pour lui (mais certains des meilleurs albums du groupe en sortiront, Songs Of Faith And Devotion, Ultra). Sinon, la chanson, sortie en single, n'ayant pas été un succès fou, mais étant devenue un essentiel absolu depechemodien, est tout simplement ma préférée du groupe, et un sommet total. J'adore le mix de voix entre Gahan et Gore dans les refrain (We're flying high, we're watching the world pass us by...). La chanson se fond dans un titre chanté par Gore, The Things You Said, sublime et mélancolique. Puis deux hits très dansants, Strangelove et le plus sombre Sacred. Et la face A se finissait en beauté sur le glauquissime (musicalement parlant, c'est très oppressant) et sublime Little 15. Que dire ? La B s'ouvrait sur un autre hit, Behind The Wheel, génial, et ensuite, on passe à du sombre, très sombre, via deux morceaux étranges : I Want You Now et ses bruitages bizarres (souffle épuisé, gémissements féminins ou masculins, ambiance sexuelle, mais aussi très oppressante), qui est clairement le morceau me plaisant le moins ici (il n'est pas mauvais, cependant) et To Have And To Hold, oppressant aussi, une déclamation (en vers qui riment) plus qu'autre chose. Nothing suit, ça redevient un peu plus pop, quelque part. Et c'est fantastique. Et enfin, on achève le disque sur un instrumental, Pimpf. Ah, Pimpf, Pimpf, Pimpf... Comment un morceau avec un titre aussi ridicule, risible, rigolo, peut-il être aussi terrifiant (je n'exagère pas) ? Ca démarre calmement, avec du piano égrénant un thème assez bizarre, et ensuite, des choeurs vaguement staliniens surgissent, on dirait les Choeurs de l'Armée Rouge sous PCP, c'est indescriptible. Le morceau se finit brutalement, on a ensuite un retour du thème pianistique et c'est over. Difficile de se remettre de Pimpf, clairement la meilleure fin d'album pour le groupe, devant Clean, Higher Love et Blasphemous Rumours.

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Voilà pour Music For The Masses, disque essentiel, un chef d'oeuvre absolu (une chanson que je n'aime pas trop, mais c'est pas grave), rempli de hits et de classiques encore souvent joués live. A propos de lives, l'album sera l'écrin d'une tournée mondiale immortalisée par un double live (et concert filmé) sorti en 1988, à l'occasion du 101ème et ultime concert de la tournée, le live 101, lequel est totalement immense et contient 6 morceaux de Music For The Masses (enfin, 7, car Pimpf y est présent en intro, version courte d'une minute). A partir de ce disque de 1987, le groupe devient vraiment quelque chose. Quand ils sortiront leur album suivant, Violator (1990), l'accueil sera totalement fou (un attroupement de fans devant un magasin où le groupe viendra présenter le disque entraînera une petite émeute, et des blessés), et dès lors, Depeche Mode, littéralement, deviendra un groupe culte. Pour découvrir le groupe, c'est probablement par là qu'il faut commencer, par là ou par Violator (ou par le live 101, beau résumé de la première partie de la carrière du groupe, 1981/1987). Grandiose !!

Never Let Me Down Again

The Things You Said

Strangelove

Sacred

Little 15

FACE B

Behind The Wheel

I Want You Now

To Have And To Hold

Nothing

Pimpf

"A Reality Tour" - David Bowie

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David Bowie a sorti pas mal d'albums lives (officiels), et ce, dès 1974 et le double David Live, aux arrangements assez chabraques (tout y est jouéà la sauce Diamond Dogs, autrement dit, du funk-soul-rock apocalyptique et bien cocaïné ; parfois, ça ne passe pas du tout la rampe) ; puis Stage, double aussi, en 1978, une réussite malgré un son un peu clinique (on croirait à un album studio joué sur scène, c'est bien propre sur soi) ; puis Ziggy Stardust And The Spiders From Mars en 1983 (concert enregistré en 1973, concert mythique, mais qui ne sortira donc que 10 ans plus tard), grandiose. On a eu aussi droit, en 2008, à la sortie officiel d'un fameux bootleg, Santa Monica '72, dont le seul défaut est de n'être qu'un simple album. Il y à eu aussi Bowie At The Beeb en 2000, une double compilation (remarquable) proposant des captations de passages radio de Bowie à la BBC entre 1968 et 1972 ; Il y à eu aussi, hélas, des albums moins glorieux : Glass Spider Tour (de la tournée 1987/88 de l'album Never Let Me Down : album et tournées pourri(e)s s'il en est concernant Bowie), The Birthday Concert de 1997 (pour les 50 balais-brosses de Bowie), assez moyennement enregistré. En 2009, un double live sort, assez long (2h30 environ, 33 morceaux), proposant un mix entre deux shows donnés par Bowie à Dublin les 22 et 23 novembre 2003, pendant la tournée promotionnelle de son album Reality qui venait de sortir (et qui, jusqu'au 11 mars dernier, fut le dernier album studio de Bowie). Ce live est la version CD (agrémentée de trois titres supplémentaires en final) du DVD sorti quelques années plus tôt (2004), avec le même visuel. Ce live s'appelle A Reality Tour, et il est probablement le meilleur album live de l'artiste.

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En fait, virez sans indemnités de licenciement (ça lui apprendra) le 'probablement' que j'ai écrit juste au-dessus. A Reality Tour, avec cette remarquable prise de son et sa setlist à faire bander un drap de lit, est le meilleur album live de David Bowie. Mais alors, couarément, les mecs, couarément. On a ici le meilleur du meilleur de Bowie en version live, même si on chipolatatera (ah ah ah) encore une fois que certaines chansons manquent : pas de Moonage Daydream, de Rock'n'Roll Suicide, de Wild Is The Wind, de Station To Station, d'Aladdin Sane (1913 - 1938 - 197?), de Space Oddity, de D.J., de Cat People (Putting Out Fire), de Strangers When We Meet, de Seven Years In Tibet ou de Time Will Crawl (pour celle-là, hein, pas de regrets). Mis à la suite, comme ça, et j'en ai sûrement forgotté quelques unes d'autres, ça fait bézef qui manquent à l'appel de ce double live. Mais malgré ces oublis, A Reality Tour est démentiel. Entouré de tueurs (Gail Ann Dorsey, Mike Garson, Earl Slick...), Bowie livre un concert long (il plaisante au début du show, demandant au public s'ils ont pris des sacs de couchage et tentes avec eux, vu que le concert sera long) et tétanisant de maîtrise, un roller coaster qui nous fait chavirer entre morceaux récents (New Killer Star, Bring Me The Disco King, Never Get Old, Reality, The Loneliest Guy, Fall Dogs Bombs The Moon sont les titres de Reality que Bowie offre ici ; et on a aussi des titres de Heathen : Heathen (The Rays), Afraid, Sunday, Slip Away et la reprise du Cactus des Pixies) et anciennetés toujours bonnes à entendre (Changes, Life On Mars ?, Five YearsThe Man Who Sold The World, Hang On To Yourself). Avec quelques reprises (Sister Midnight de son poto Iggy Pop, co-écrite par Bowie, Under Pressure qu'il avait chantée avec Queen et qui est ici chantée avec Gail Ann dans le rôle de Mercury, et All The Young Dudes, que Bowie avait écrite pour Mott The Hoople ; Cactus, aussi, est une reprise, comme je l'ai dit, des Pixies). On a aussi Fantastic Voyage, rarement (si jamais) jouée live avant 2003, ainsi qu'une version à sucer du feu de Loving The Alien (acoustique, belle à pleurer dans sa couche usagée) ; The Motel, Battle For Britain (The Letter),"Heroes", Be My Wife, Fame, Ashes To Ashes sont aussi en bonnes places, et le concert, j'ai oublié de le dire, s'ouvre sur un Rebel Rebel court (et c'est pas plus mal vu le côté redondant du morceau en général) et fantastique.

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C'est tout simplement tuant, un double live remarquable et d'une générosité totale. 33 titres (le DVD n'en a que 30, ne possédant pas les trois bonus-tracks qui sont Fall Dogs Bombs The Moon, Breaking Glass et China Girl) parfaits, une alternance entre anciens et nouveaux titres, un brassage parfait dans la discographie de Bowie. Même si on peut regretter l'absence de morceaux de Station To Station, Aladdin Sane et de 'Hours...' (Thursday's Child, ça aurait été bien), dans l'ensemble, A Reality Tour est grandiose, un live essentiel à tout Bowie-addict (et il y en à !), un album fantastique et indéniablement le meilleur live de l'artiste (parce que le plus complet, généreux, celui ayant le meilleur son ; les autres ont un bon son, je ne dis pas le contraire, mais là, c'est puissant, parfait). Immense !

CD 1

Rebel Rebel

New Killer Star

Reality

Fame

Cactus

Sister Midnight

Afraid

All The Young Dudes

Be My Wife

The Loneliest Guy

The Man Who Sold The World

Fantastic Voyage

Hallo Spaceboy

Sunday

Under Pressure

Life On Mars ?

Battle For Britain (The Letter)

CD 2

Ashes To Ashes

The Motel

Loving The Alien

Never Get Old

Changes

I'm Afraid Of Americans

"Heroes"

Bring Me The Disco King

Slip Away

Heathen (The Rays)

Five Years

Hang On To Yourself

Ziggy Stardust

Bonus-tracks :

Fall Dogs Bombs The Moon

Breaking Glass

China Girl

"Elliott Smith"- Elliott Smith

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Voici venu le temps de reparler d'Elliott Smith sur ce blog. Et c'est de son deuxième album que j'ai choisi de parler, sorti en 1995 un an après un Roman Candle des plus prometteurs. Bien que ça soit son deuxième album  dans sa carrière solo, Elliott Smith est parfois considéré comme le premier véritable album de l'artiste. En effet malgrés sa réussite indéniable, Roman Candle sonne parfois comme un album inachevé, brouillon. D'ailleurs, je rappelle qu'à la base il ne devait pas sortir, Elliott avait enregistré ces quelques chansons chez lui, puisque son groupe Heatmiser tournait en rond. Devant la qualité des compositions sa maison de disque décide de sortir Roman Candle. Deux ans plus tard, Heatmiser se sépare après un ultime album Mic City Sons, et Elliott Smith décide de continuer sa carrière solo et sort donc un album éponyme, parfois aussi appeléKill Rock Stars, du nom du label dans lequel se trouve Smith à l'époque. Un nom presque prémonitoire quand on connait le destin tragique d'Elliott Smith.

 

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L'album sort en mai 1995, sous une pochette représentant la silhouette d'un hommme semblant sauter de toit en toit. J'ai entendu dire que ça serai une allusion à Spider- man, mais pas sûr du tout. En tout cas c'est une pochette ni belle ni moche, neutre en gros. Heureusement l'album en lui même est plus intéressant. À sa sortie, Elliott Smith était attendu au tournant dans le mileu indé. Car après un Roman Candle d'une sobriété et d'une sincérité rare, mais hélas beaucoup trop court il fallait confirmer. C'est chose faite avec cet album éponyme qui se permet même d'être au moins aussi bon voir même meilleur que Roman Candle. Déjà, les principaux défauts de Roman Candle sont gommés: l'album fait 8 minutes de plus, soit 38 minutes, et on a plus cet impression de "demo" que l'on pouvait avoir à l'écoute de l'album précédent.Dans le style, Smith ne change pas tellement: principalement acoustique, avec sa voix reconnaissable entre mille, douce et sincère. Quand aux thème abordés et bien c'est pas joyeux. Regardez plutôt: désillusion, rage contenue, enfance malheureuse, suicide, ou encore la drogue notamment sur le titre d'ouverture Needle In The Way, qui ressemble à une confession pleine d'amertume d'un Elliott Smith camé. Une merveille, au même titre que clementine ou encore Coming Up Roses sur lequel la voix de smith se mélange à ses notes de guitare dans une harmonie majestueuse. Difficile de sortir une chanson du lot tant cet album est homogène dans la réussite. À noter la participation vocale de son amie Rebecca Gates sur St. Ides Heaven, et celle du guitariste de Heatmiser Neil Gust sur Single File.

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Avec ce disque, Elliott Smith confirme son talent d'auteur- compositeur et commence à se faire doucement un nom dans le milieu indé. Plus tard il enregistreara un ultime album avec Heatmiser, afin de ne s'occuper plus que de sa carrière solo, qu'il éspère un peu plus bénéfique que sa tentative de groupe. Hélas on connaît l'histoire désormais, et l'on sait qu'Elliott Smith ne sera jamais reconnu à sa juste valeur, faisant de lui un artiste maudit, un génie incompris, du moins de son vivant. Car depuis quelques années son oeuvre est redécouverte, et c'est tant mieux! Des merveilles comme Roman Candle, cet album, XO ou encore son chef d'oeuvre Either/Or qu'il sortira deux ans après cet album éponyme, ne pouvaient, non, ne devaient pas tomber dans l'oubli!

 

Needle In The Hay

Christians Brothers

Clementine

Southern Belle

Single File

Coming Up Roses

Satellite

Alphabet Town

St. Ides Heaven

Good To Go

The White Lady Loves You More

The Biggest Lie

 

"Station To Station" - David Bowie

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La cocaïne est sans doute une came euphorisante, festive, et augmentant parfois les capacitées intellectuelles et créatives, mais c'est aussi et surtout une drogue aussi dure que l'héroïne ou le crack, et parmi ses nombreux inconvénients, elle fait saigner du nez, elle fait maigrir à vue d'oeil et ressembler à un rescapé de Sobibor, et elle rend encore plus paranoïaque que la paranoïa elle-même. Pourquoi cette intro en forme de cours de morale ? Pour expliquer, rapidos, l'état dans lequel David Bowie était entre 1974 et 1977, période pendant laquelle il a certes livré quelques albums imparables (Young Americans, Low, "Heroes" et le disque dont on va parler maintenant), mais pendant laquelle il fut, aussi, en totale errance. Pour tout dire, cet album, de 1976, Station To Station, dont je vais reparler maintenant (car j'en avais déjà fait une chronique en 2009), Bowie ne se souvient pas de l'avoir enregistré, tellement il était ailleurs en 1975/76. Earl Slick, guitariste collaborant sur le disque (une de ses premières collaborations avec Bowie, collaboration pas achevée, Slick jouant sur The Next Day, le dernier opus en date, sorti récemment), a lui aussi de beaux trous de mémoire en pensant à l'enregistrement de cet album pourtant charnière. Bowie affirmera qu'une des rares choses qu'il sait à propos de l'enregistrement, il les sait parce qu'il les a lus ou entendues de la bouche de ses collaborateurs de l'époque ! Notamment le lieu d'enregistrement (Studios Cherokee d'Hollywood, Los Angeles). Pour vous dire à quel point la came est dégueulasse : non seulement Bowie, à l'époque, est maigre comme du fil de fer et paranoïaque au possible, mais sa mémoire en est défaillante, il a vécu toute cette période en un gigantesque brouillard de coke !

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Malgré tout cela, Bowie a réussi un disque surpuissant avec Station To Station. Le disque est sorti en 1976 sous une pochette que Bowie exigera de mettre en noir & blanc pour la photo (et qui est issue, la photo, du film L'Homme Qui Venait D'Ailleurs, de Nicholas Roeg, film de SF de 1976 qui marqua la première expérience de Bowie au cinéma, et sa meilleure ; un film dans lequel il joue un extra-terrestre humanoïde tombé sur Terre pour tenter de sauver sa propre planète, et qui va hélas sombrer, découvrant tous les vices de la Terre, et parmi eux, le pouvoir, l'argent et la came ; Bowie n'a jamais autant ressemblé au personnage du film que dans sa vie privée et publique de 1975/1976), pochette qui, pour la réédition CD EMI, sera refaite en couleurs, sans le large cadre blanc. Au dos, la liste des morceaux, rien d'autre. A l'intérieur, on découvre une photo de Bowie, assis par terre, en train de dessiner, au fusain apparemment, un Séphirot (symbole de la Kabbale), chose qu'il fait aussi dans le film de Roeg en tant que Thomas Jerome Newton (nom d'emprunt de son personnage d'alien). L'album est plutôt court, 38 minutes et 10 secondes précisément (j'ai tellement entendu le disque que je connais son timing par coeur), pour seulement 6 titres. 6 titres qui sont autant de manières de voir l'album. Un album imprégné de soul, de funk aussi (mais surtout de soul), de mysticisme.

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Un album qui est pour Bowie l'occasion de mettre en avant son nouveau personnage scénique, le Thin White Duke. Costume de scène sobre jusqu'à l'extrême (chemise blanche, veste sans manches noire, pantalon noir, cheveux bien peignés), Bowie évoluant, sur scène, sur fond noir, très classieux. Très 'germanique', aussi, d'ailleurs, un peu comme le Lou Reed de la tournée Rock'n'Roll Animal (mais avec une tenue classieuse plutôt que cloûtée). Bowie, par la suite, qualifiera ce personnage de Thin White Duke ('Mince duc blanc') de méchant, dangereux, un ogre qui a littéralement bouffé la personnalité de Bowie de l'époque. En 1976, Bowie se distinguera par plusieurs sorties qu'il reniera fortement par la suite : il fera un bref salut nazi à ses fans à la gare de Victoria, à Londres, quand ils viendront l'accueillir ;il déclamera, à la TV suédoise, qu'il faut un gouvernement fasciste à l'Angleterre afin de bien redresser tout ça ; il déclamera être fasciné par les grands nazis tels que Goëbbels, Himmler... Entre ça et sa tendance à la fascination pour l'occulte (Aleister Crowley, la Golden Dawn...) et pour l'oeuvre de Nietzsche, fascination déjà existante en 1969/71 (The Width Of A Circle, Quicksand, The Supermen), il y à plusieurs choses, dans le Bowie de l'époque, qui peuvent être gênantes. Tout le monde a droit à sa part d'ombre, et n'allez pas qualifier Bowie de facho ou de raciste : comme Jérôme Soligny, un de ses amis (une de ses relations) et journaliste de Rock'n'Folk, l'avait dit dans un article concernant le Bowie de 1975/76, on ne saurait qualifier de raciste quelqu'un ayant épousé une Somalienne (Iman, en 1992, ils sont toujours ensemble) et ayant eu, dans ses groupes de scène (et de studio), au moins un musicien de couleur depuis 1974 (Carlos Alomar, George Murray, Gail Ann Dorsey...).

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Réédition CD de l'album

Mais, comme je l'ai dit plus haut, Bowie était encore plus enfariné qu'une table de travail d'un boulanger en 1975/76, et nul doute qu'il ne mesurait pas tout ce qu'il disait, et que ses obsessions de longue date ont pris le dessus sur lui. Côté parano, il paraît que Bowie, à l'époque, vivait dans une semi-crainte perpétuelle, qu'il craignait un certain Jimmy Page (oui, le guitariste de Led Zeppelin, grand admirateur d'Aleister Crowley, au point d'avoir acheté le manoir dans lequel a vécu Crowley ; Bowie était plus ou moins persuadé que Page était un mage noir et qu'il lui voulait du mal ; la drogue, putain, c'est pas bien du tout, les mecs, pas bien du tout), qu'il vivait cloîtré, dans une baraque avec plein d'antiquités égyptiennes... Il dérivait dans les 40èmes Rugissants, le Bowie, en 1975/76. Pas étonnant qu'il dise ne pas se souvenir de l'enregistrement de ce disque dont, je n'ai, au niveau du quatrième (déjà !) paragraphe de ma chronique, pas encore réellement parlé. Le disque est paranoïaque, camé, on le sent à l'écoute. Plein d'allusions, de sous-entendus qui ne seront compréhensibles que de ceux ayant bien révisé leur Bowie de l'époque. Comme je l'ai dit, seulement 6 titres, mais franchement, rien à jeter. Station To Station est clairement le sommet de Bowie ; ses albums précédents sont dans l'ensemble immenses (...Ziggy Stardust..., Hunky Dory), et pas mal des suivants le seront aussi (la trilogie berlinoise, notamment, ou aussi Heathen, Scary Monsters (& Super Creeps) ou The Next Day), mais l'album de 1976 est le pinacle. L'album offre une reprise (Wild Is The Wind, à la base une chanson signée Dimitri Tiomkin, une chanson apparaissant vraisemblablement dans un film, vu que Tiomkin était un compositeur de musiques de films) et cinq originaux. Une des chansons, Golden Years, la plus courte (4 minutes), et la première à avoir été enregistré, était pressentie, au départ, pour être offerte à Elvis Presley, qui refusera. C'est finalement Bowie lui-même qui la chantera, et comme il a bien fait ! Difficile, en revanche, de distinguer la face sombre de l'album par le biais de cette chanson.

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Bowie dessinant le Sephirot à même le sol

Le reste est en revanche très sombre, parfois teinté de spiritisme, de mysticisme, comme Word On A Wing, chanson messianique en pleine influence Jacques Brel/Scott Walker. Ici, Bowie est en phase totale avec le Très-Haut, il parle à Dieu comme il ne l'avait encore jamais réellement fait (et ne le fera quasiment plus). Cette chanson achevant la face A est d'une beautéà faire pâlir tous les marquis de Sade, à faire frémir les putain de la rade... Wild Is The Wind, qui, elle, achève la face B et donc l'album, est émouvante au possible, Bowie y chante avec sa plus belle force de conviction. A-t-il chanté aussi bien, autrefois, que sur Station To Station ? Je ne sais pas. Certes, Moonage Daydream, Life On Mars ?, Rock'n'Roll Suicide, Quicksand sont intouchables vocalement parlant (et pas que vocalement, d'ailleurs), mais sur Station To Station, Bowie atteint une maîtrise totale. Et si c'est l'usage de la came qui en est la cause, il y aura au moins eu un bon côtéà la période cocked-out de Bowie (en plus d'avoir enregistré de grands albums). L'album offre aussi une sorte de blues/boogie décontracté du bulbe et parlant d'une jeune femme bouffée par un poste de TV (Vidéodrome avec 6 ans d'avance sur le film de Cronenberg, hé hé), TVC 15 (avec ce piano entêtant de Roy Bittan du E-Street Band de Springsteen, et avec les oh oh oh oh oh de Bowie en gimmick), sans doute la chanson la moins percutante de l'album en raison d'un petit sentiment de lassitude face à la redondance du morceau (les vocalises déjà citées, mais aussi le final Traaaansition...Traaaansmition.... Oh my TVC 15, oh oh, TVC 15), mais le morceau reste excellent (et il ouvre la seconde face). Juste après se trouve la tuerie funk/rock de l'album, le démentoïde Stay et son riff de la mort létale.

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Bowie en 1976 à la gare de Victoria, Londres : le fameux incident du 'salut hitlérien'

Et il reste un morceau à aborder avant d'en avoir fini avec l'album, et il ne s'agit pas de n'importe lequel morceau, vu qu'il s'agit de Station To Station, long de 10 minutes (c'est le plus long ici), et ouvrant les hostilités. Entre allusions cryptiques (The return of the Thin White Duke, throwing darts in lovers' eyes, the return of the Thin White Duke, making sure white stains : White Stainsétait le nom d'un recueil de poésies d'Aleister Crowley, et le coup des fléchettes plantées dans les yeux des amants  - throwing darts in lovers' eyes - est une allusion probable à un meurtre de la sorte qui fut commis par des adeptes de Crowley) et double atmosphère (d'abord langoureux, contemplatif, avec bruit de fond de train au début, guitare distante, piano entêtant et ambiance doucereuse ; puis un funk/rock endiablé), plus les allusions à l'état de santé de Bowie (It's not the side-effect of the cocaine) ; entre tout ça, difficile de voir en Station To Station une simple chanson de 10 minutes ne servant qu'à prendre un peu de place - la moitié de la place - sur la face A de l'album (pourtant, à la sortie du disque, la chanson sera parfois critiquée pour sa longueur). Ce morceau, clairement le meilleur de l'album (et pas par rapport à sa longueur) devant Wild Is The Wind et Word On A Wing, est une pépite magistrale, culte, une progression haletante qui, en live (voir Stage de 1978, voir le Live At Nassau Coliseum de 1976, présent dans le coffret collector de Station To Station paru en 2010), sera un cheval de bataille jamais négligé. Avant de finir la chronique, il ne me reste qu'à parler des musiciens participant à l'album, j'en ai déjà cité quelques uns : Earl Slick (guitare), Roy Bittan (piano), mais aussi Carlos Alomar (guitare), George Murray (basse), Dennis Davis (batterie), Warren Peace (choeurs). Bowie, en plus du chant, y tient guitare, moog, mellotron et saxophones La production est de Bowie et d'Harry Maslin. Les décors sont de Roger Hart et les costumes de Donald Caldwell. Amen.

POST-SCRIPTUM : The "Isolar Tour" ou "Station To Station Tour"(by Leslie Barsonsec The Bowie Warrior) :

Il est parfois des mystères inexpliquables dans la longue histoire du rock... Pourquoi l'orgiaque tournée US des Stones en 72 n'a jamais donné de témoignages officiels ? Pourquoi avoir attendu 2003 pour avoir un live du Zep au sommet de sa forme ? Et tant d'autres encore...

Dans le cas de Bowie, le mystère se situe en 1976. En effet, toutes les tournées principales du Thin White Duke ont eu droit à leurs sarcophages audio et vidéo : tournées Ziggy (Santa Monica et Ziggy Stardust Motion Picture), tournée Diamond Dogs (le très décriéDavid Live), tournées Low/"Heroes" (Stage), et même le Serious Moonlight Tour, cette merde de Glass Spider Tour avec son Frampton peroxydé, jusqu'au Reality Tour de 2003-2004...

Mais la plus sublime de ces tournées demeure le fils maudit : l'"Isolar Tour" qui a suivi le dementiel album traité par Clash ci-dessus. Et pourtant Dieu que cette tournée a flirté avec le divin. Fini le grand spectacle des tournées précédentes, les changements de costumes de Ziggy, le crâne embrassé sur Cracked Actor... Back to basics ! Fortement traumatisé par l'esthétique berlinoise des années 30, Bowie opte pour un éclairage blanc au néon on ne peut plus spartiate. Question tenue de scène, il garde le strict minimum : il ressemble plus à un garçon de café qu'au guignolo qu'il a incarné des années durant. Cheveux courts tirés en arrière pour mieux souligner son visage en forme de lame de couteau, Bowie laisse enfin la part belle à la musique (à noter, chaque représentation s'ouvrait avec la diffusion du Chien Andalou de Bunuel et Dali ! Première partie la plus intello de l'histoire !).

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Le Thin White Duke

Le groupe qui l'accompagne sur cette tournée est typique de l'époque : Tony Kaye aux claviers, le fidèle Carlos Alomar en chef d'orchestre (un génie méconnu aussi à l'aise dans les rythmiques soul que dans les virus de STS ou de Low...), Dennis Davis aux drums (élève de Max Roach et Elvin Jones, no shit !), et George Murray à la basse. Seul Earl Slick manque à l'appel pour des raisons financières... Il est remplacé au pied levé par le dénommé Stacey Heydon qui s'acquittera de la tâche avec bonheur.

Malheureusement les bandes retraçant la tournée sont rarement de qualité satisfaisante : le concert du Nassau Coliseum est parfait mais ne contient que 10 titres sur 16, les bandes de Boston ou Rotterdam sont pas mal mais incomplètes... Alors demeure pour les mordus absolus l'enregistrement des dernières répétitions à Vancouver la veille du départ officiel de la tournée (qui s'achévera à Paris en Mai 76, cocorico !). Facile à dénicher sur le Net, cet enregistrement est un must-have absolu ! (malgré l'absence du seul Diamond Dogs)

On y'entend un groupe souverain qui honore un repertoire en béton armé. Le Station To Station qui ouvre le bal est exécuté de main de maître sur dix minutes (seule boulette : Bowie s'enrhume dans les paroles !). Suffragette City est une des rares résurgences de l'ère Ziggy pour montrer aux fans que Bowie assume l'héritage. Waiting For The Man est proposé dans une version déconcertante, quasi-disco (????!!!!), qui a dû rendre Lou Reed fou de rage !Mais on s'y accomode vite... Comme sur l'album, Word On A Wing est un pur moment de grâce. Bowie ne chantera plus jamais aussi bien que lors de cette année de grâce 1976... Stay prend la relève pour nous donner des fourmis dans le bassin, effet garanti sur les dancefloors ! Alomar s'en donne à coeur joie et démontre, si besoin en était, sa science de la rythmique funky apprise dans les clubs d'Harlem. Un poil moins rapide que la version de Stage, elle est hautement délectable. Les solis finaux sont extraordinaires...

TVC 15 a un peu de mal à décoller en comparaison, bonne chanson mais un poil conventionnelle et rigide. La bonne humeur semble toutefois de mise si l'on en juge par les interjections que se lancent les zicos au début du morceau... Première véritable surprise du set, Sister Midnight qui ne paraitra qu'un an plus tard sur The Idiot de l'Iguane. La basse mafflue et claquante de Murray se taille la part du lion, version moins robotique que l'officielle.

Séquence émotion-nostalgie avec un medley contenant Life On Mars et Five Years, moment bienvenu dans la fournaise funk-industriel. Panic In Detroit prend le relais avec brio dans une version bien plus convainquante que celle du David Live, plus furieuse et sanguine. Malgré un final un peu trainant en longueur... Le Alright ! final de Bowie témoigne cependant du travail bien fait. Fame ne m'a jamais plus plu que ça, cette version ne fait pas exception.

Bowie demande plus de lumière et Changes nous ramène en 1971. Bowie se paume lamentablement dans les paroles dès le premier couplet (pas de prompteur, à la dure !) et scate pour donner le change, version détendue du gland ! Les zicos lui donnent un influx groovy sur les refrains. The Jean Genie est doté d'un final à rallonge où Kaye et Heydon se battent en duel, alternant avec des délires vocaux de Bowie. Queen Bitch perd de son impact en passant à la moulinette funky, très très décevant... Pour finir, l'hymne Rebel Rebel s'en sort mieux...

Mon Dieu, qu'il devait faire bon au Pavillon de Paris en Mai 1976... Et comme d'habitude, je n'ai pas pu m'empêcher d'en faire des tartines...


FACE A

Station To Station

Golden Years

Word On A Wing

FACE B

TVC 15

Stay

Wild Is The Wind

"I'll Stand By You"-Pretenders

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Un tube des Pretenders, sublime!

"David Live" - David Bowie

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 Au sujet de cet album, Mick Jagger, à sa sortie, dira : Si je devais avoir, dans ma carrière, d'aussi mauvaises critiques que ce disque et Bowie en récoltent, et si je devais chanter aussi mal, j'arrêterais de chanter. Ambiance. Mais Bowie a des circonstances atténuantes : la schnouff, sur laquelle il a fait une razzia digne des antiques légions barbares. En 1974, David Bowie est aussi mal en point que les photos présentes sur la pochette et le livret intérieur de cet album tendent à le faire penser : il est mal dans sa peau. En 1973, Bowie rock'n'roll-suicide le personnage culte de Ziggy Stardust à la fin d'un désormais mythique concert au Hammersmith Odeon de Londres, concert filmé par D.A. Pennebaker et capté, aussi, en album. La presse, le lendemain, est sur le Q. Apparemment, Bowie envisage une retraite scénique, Bowie quits, comme un journal le dit. Meuh non, Bowie a juste envie d'autre chose. Il réquisitionne une ultime fois ses Araignées Martiennes pour un ultime album enregistré au Château d'Hérouville, Pin Ups, disque de reprises de chansons de rock de l'ère du Swingin' London (années 60). Disque qui sera mal accueilli en général et reste sous-estimé. Puis, il le dit, les Spiders From Mars, c'est aussi fini que Capri, il passe à autre chose. Il part en Hollande en partie pour enregistrer un nouvel album (et sans doute aussi en partie pour en trouver de la bonne), sur lequel il joue quasiment de tout (guitares sauf sur un titre ; saxophones ; mellotron ; moog; et le chant, oeuf corse), avec quand même le batteur Aynsley Dunbar, le bassiste Herbie Flowers et le pianiste Mike Garson (Alan Parker à la guitare sur un titre). L'album, qui sortira en 1974, s'appelle Diamond Dogs, et sous sa magnifique et controversée (le zboub) pochette signée Guy Peelaert, est une sorte de disque conceptuel centré autour du 1984 de George Orwell, sans en avoir l'air (la veuve d'Orwell refusera à Bowie l'autorisation d'adapter le roman, Bowie le fera quand même un peu), un disque apocalyptique, nihiliste, écrit via la technique du cut-up de William Burroughs. Un album étrange et, pour tout dire, moyen, médiocre même. On y trouve un nouveau personnage, une sorte de pirate borgne (ou faussement borgne) vêtu à la va-comme-je-te-pète-à-la-gueule, Halloween Jack. C'est avec cette tenue que Bowie, en 1974, interprètera, à la TV, Rebel Rebel, chanson la plus connue de l'album, au riff imparable (mais chanson bien redondante et énervante, aussi). Les gens sont soulagés, Bowie ne quits plus.

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Mais le Bowie nouveau, accro à la poudre magique, n'est plus que l'ombre de lui-même. Limite éligible au titre de Mister Camp de Concentration 1974, il est émacié, hâve, maigre comme un lacet de godasse élimé, teint blafard accentué par la rougeur violente de ses cheveux, à l'époque. Les photos des livrets de Diamond Dogs et de l'album dont je vais parler maintenant, le double live David Live (1974 aussi), font mal aux yeux. Pas seulement parce que, sous ce beau costard blanc, Bowie y est fringué comme un aliéné (pull bleu hideux, bretelles à la Bérurier), mais parce qu'il fait de la peine à voir. Pas besoin d'écouter l'album (il le faudra bien, cependant) pour comprendre que Bowie n'était pas en forme. Sa voix n'a pas trop perdu, curieusement. Même s'il a mieux chanté par le passé et chantera mieux dans le futur. David Live, double live (toujours double en CD, d'autant plus que depuis 2005, une version augmentée de quelques titres supplémentaires existe), a été enregistré au cours d'un concert donnéà Philadelphie, à la Tower, au cours d'une tournée américaine difficile (des dates furent d'ailleurs annulées). Un soir, avant un concert, quasiment tous les musiciens firent front contre Bowie pour une histoire de salaire non versé ou rabaissé. Le concert dudit soir n'a failli pas se faire, Bowie ayant cédéà la dernière minute, du style OK, faites chier, je vous paierai plus, mais on y va, bande de faignants. Sauf erreur de ma part, je crois même que ce fameux soir de tension est celui du concert enregistré de Philadelphie. On imagine une ambiance un peu tendue sur scène. Je crois même que ça se ressent, selon les dires du pianiste Mike Garson, qui fait partie du backing-band de la tournée.

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Le problème de David Live, qui sera mal accueilli à sa sortie (et qui selon Bowie, aurait mieux fait de s'appeler David Bowie Is Living Only In Theory, vu l'état dans lequel il se trouvait en 1974), c'est que tout le live est jouéà la sauce Diamond Dogs, c'est à dire une sorte de funk/soul/rock apocalyptique. Que les (nombreux) morceaux issus de Diamond Dogs, album le plus récent, soient joués à cette sauce, c'est logique, mais pour certains titres plus anciens, comme Moonage Daydream, Aladdin Sane (1913 - 1938 - 197?), la reprise du All The Young Dudes que Bowie avait écrite pour Motth The Hoople ou bien encore The Width Of A Circle, le moins que l'on puisse dire, c'est que la sauce prend mal, il y à beaucoup de grumeaux. Bowie reprend même le Knock On Wood de Steve Cropper et Eddie Floyd, c'est notamment en pensant à cette chanson, à cette reprise, que Jagger a dit ce qu'il a dit de David Live dans la citation plus haut. Jagger aurait tout aussi bien pu parler de la version assez lamentable de Rock'n'Roll Suicide qui achève le live dans tous les sens du terme. En revanche, comme je l'ai dit, les morceaux de Diamond Dogs (quasiment tout l'album est joué, sauf We Are The Dead et Future Legend) passent mieux la rampe. Je chie sur la tronche de Rock'n'Roll With Me, ballade pas comestible semblant avoir pour public les ménagères de moins de 50 Swiffers ; ici, Bowie parvient à faire pire que le pire de Johnny Mathis et Englebert Humperdinck. Mais j'avoue, tout en précisant que Diamond Dogs n'est pas un album que j'aime, que la triplette Sweet Thing/Candidate/Sweet Thing (Reprise), Rebel Rebel, Diamond Dogs et 1984 sont plutôt correctes ici. Pas Big Brother (avec le final barréChant Of The Ever Circling Sketal Family, non crédité, derrière). Le meilleur moment du live étant indéniablement la triplette Sweet Thing. Là, et déjà sur l'album studio, Bowie touche le sublime ou peu s'en faut (Sweet Thing (Reprise)étant cacophonique).

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David Live sera le premier album live de Bowie, il en sortira un autre en 1978, Stage (double aussi ; lui aussi réédité en 2005, en même temps que l'autre, avec des titres supplémentaires), qui lui est un zillion de fois supérieur en dépit d'une ambiance digne d'une salle d'opération (le son est nickel-chrome, mais froid, on ne sent pas l'ambiance d'un concert ; en même temps, c'est un live de la période berlinoise de Bowie, pas la plus gaie de l'artiste). David Live est un live bien produit, et assez sincère (il est dit, sur la pochette vinyle d'époque, que les choeurs ont été refaits en studio à cause d'un problème de micro ; une petite partie du live a donc été refaite en studio, et Bowie ne s'en cache pas ; le reste est bel et bien live à 100%), Bowie n'était pas en forme et ça se sent, mais il a quand même tenu à offrir ce live à ses cohortes de fans (qui ne feront pas grand cas de l'album en général, comme Bowie lui-même), histoire de leur donner un peu de matériel live officiel à grignoter (et aussi de montrer à la face de la Terre entier qu'il n'allait pas bien, et continuera de ne pas aller très bien, jusqu'à 1979 environ ; ce qui ne l'empêchera pas d'enquiller les grands albums pendant cette période cocaïnée et paranoïde). Avec son ambiance plastic soul apocalyptique et ses arrangements qui ne fonctionnent globalement pas très bien (sauf sur les morceaux pour lesquels ces arrangements ont été faits, les titres de Diamond Dogs), David Live est un live frustrant et, osons le dire, raté. Mine de rien, malgré cela, il reste tout de même àécouter, ne serait-ce que comme témoignage d'une période douloureuse de Bowie. Au fond du trou, il remontera rapidement (Young Americans, en 1975, album remarquable et remarquablement peu aimé des masses ; Station To Station en 1976, le chef d'oeuvre total ; la trilogie de 1977/1979, Low/"Heroes"/Lodger, chefs d'oeuvre de cold-wave expérimentale faits avec Eno ; Scary Monsters (& Super Creeps) de 1980, dernier sommet jusqu'à 1997 et Earthling ; ne parlons en revanche pas de ce que Bowie a fait entre 1983 et 1993), mais en attendant, au fond du trou il était. Ce live le dit tout haut, avec ses photos mortifères et ses arrangements hasardeux : la coke, c'est mal.

FACE A

1984

Rebel Rebel

Moonage Daydream

Sweet Thing/Candidate/Sweet Thing (Reprise)

FACE B

Changes

Suffragette City

Aladdin Sane (1913 - 1938 - 197?)

All The Young Dudes

Cracked Actor

FACE C

Rock'n'Roll With Me

Watch That Man

Knock On Wood

Diamond Dogs

FACE D

Big Brother/Chant Of The Ever Circling Skeletal Family

The Width Of A Circle

The Jean Genie

Rock'n'Roll Suicide

Version CD remastérisée 2005 :

CD 1

1984

Rebel Rebel

Moonage Daydream

Sweet Thing/Candidate/Sweet Thing (Reprise)

Changes

Suffragette City

Aladdin Sane (1913 - 1938 - 197?)

All The Young Dudes

Cracked Actor

Rock'n'Roll With Me

Watch That Man

CD 2

Knock On Wood

Here Today, Gone Tomorrow

Space Oddity

Diamond Dogs

Panic In Detroit

Big Brother/Chant Of The Ever Circling Skeletal Family

Time

The Width Of A Circle

The Jean Genie

Rock'n'Roll Suicide


"What A Feeling"- Irene Cara

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LE tube de Irene Cara issue de la B.O. de Flashdance. Une chanson pop très efficace que j'adore, vraiment!

"Trapèze Volant"- Nino Ferrer

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Superbe Chanson issue du dernier album de Nino Ferrer.

"Pépée"- Léo Ferré

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Magnifique chanson de Léo Ferré

"Delta Machine" - Depeche Mode

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Et voilà, ça y est : le nouvel album des Anglais de Depeche Mode est enfin sorti dans les bacs. Lundi dernier, le 25 mars, pour être plus précis. Dès le lendemain à 12h17, il était entre mes mains, et à 12h21, une transaction financière entre moi et le magasin venait de s'effectuer, ayant pour objet unique et véritable la transmission de possession de ce disque. 'fin bref, je l'ai acheté, quoi. Ce disque, sous sa pochette designée par le grand fidèle depechemodien Anton Corbijn (ce qui ne l'empêche pas d'être moyenne ; elle n'est pas aussi foirée que pour le précédent opus Sounds Of The Universe, mais elle n'est pas un modèle de beauté visuelle non plus ; en revanche, belles photos, mais on parle de Corbijn, en même temps), ce disque, donc, est le nouvel album studio de Depeche Mode, et il est, par la même occasion, leur treizième opus studio (et si on compte les lives officiels, ça doit être leur dix-septième album, je crois). Il s'appelle Delta Machine, chouette titre qui a les mêmes initiales que le nom du groupe, ce qui permet d'utiliser deux fois le design de l'album (des triangles - rappelons que la forme du delta est triangulaire - dans deux sens différents, soit pour former un D, soit, en doublon, pour former un M) sur la pochette. L'album offre 13 titres, ce qui est généreux (le précédent opus aussi en avait 13, Exciter de 2001 aussi), pour 58 minutes, ce qui n'en fait pas le plus long album studio du groupe (ça reste le précédent, ainsi qu'Ultra de 1997, 60 minutes chacun), mais est quand même pas mal. Surtout que, musicalement parlant, ce nouvel album est une vraie réussite.

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Oui, c'est un fait : Delta Machine, précédé quelques semaines avant sa sortie par un single promotionnel sorti sous une pochette similaire (mais à teintes bleutées), est un grand cru de Depeche Mode. Toujours à trois membres depuis la fin de la tournée Devotional de 1993/94 (Alan Wilder - claviers - partira, victime d'un burn-out, après la tournée, qui fut apocalyptique ; restent donc Martin Gore - claviers, guitare, composition -, Dave Gahan - chanteur - et Andrew Fletcher - batterie), Depeche Mode livre ici un disque vraiment bluffant, sur lequel on entend peu de guitare (en même temps, on parle de Depeche Mode ; mais depuis 1987, la guitare est tout de même présente dans la musique du groupe, qui a humanisé un peu son propos avec Music For The Masses ; un morceau comme Enjoy The Silence, de 1990, album Violator, possède un très calme mais remarquable jeu de guitare). La guitare, très bluesy, est bien présente sur Slow et Goodbye, notamment, deux morceaux véritablement fantastiques, le dernier notamment, qui achève l'album à la perfection. Mais on est ici en présence d'un disque d'électrorock avant tout. Ambiances tour à tour oppressantes (Angel et son chant hargneux de Gahan, Soft Touch/Raw Nerve qui est très virevoltant), délicates (la ballade au piano de Martin Gore, The Child Inside, magnifique ; Gore chante au moins un titre par album, et celui-ci est une de ses plus belles performances vocales), dansantes (Soothe My Soul, fantastique). 10 des chansons sont signées Gore, cependant, Gahan en a écrit 3 : Secret To The End, Should Be Higher et Broken. Trois excellentes chansons au demeurant. Dans une interview il y à quelques mois, on posera la question à Gore si, un jour, un album entier du groupe contiendra uniquement des chansons de Gahan, et Gore répondra (Gahan n'était pas présent à l'interview) qu'il ne le pense pas, pas parce qu'il ne le laisserait pas faire, mais parce qu'il sait que Gahan a trop de respect pour le songwriting de Gore et son statut d'auteur du groupe pour vouloir, même le temps d'un album, prendre sa place. Néanmoins, ces trois chansons de Dave Gahan sont vraiment bonnes (à noter que sur les deux précédents opus, Gahan aussi livrait trois chansons).

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S'ouvrant sur un remarquable Welcome To My World, offrant par la suite Heaven (le single ; une chanson à la Exciter), Slow, Broken, Secret To The End, Alone, Should Be Higher ou Soothe My Soul, et s'achevant en beauté avec Goodbye, Delta Machine est une réussite. Pour moi, ce disque est meilleur que le précédent, Sounds Of The Universe, lequel était tout de même excellent, il faut le dire ; en fait, je trouve ce disque quasiment aussi quintessentiel que Playing The Angel (qui précédait le...précédent album !), et du niveau d'Ultra. C'est un album qui, malgré sa durée de quasiment une heure, passe comme une lettre à la Poste tellement il enquille les grandes chansons, la seule qui ne m'a pas plu des masses étant My Little Universe (mais n'allez pas croire qu'elle est ratée, non non non). La production est excellente, Gahan chante super bien (Gore, sur sa chanson, assure à fond dans son registre délicat), et au final, clairement, Delta Machine s'impose et continuera de s'imposer parmi les meilleurs albums du groupe. Les fans apprécieront, et les néophytes peuvent y aller, ce n'est pas un disque hermétique à la Ultra.

Welcome To My World

Angel

Heaven

Secret To The End

My Little Universe

Slow

Broken

The Child Inside

Soft Touch/Raw Nerve

Should Be Higher

Alone

Soothe My Soul

Goodbye

"Stage" - David Bowie

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 David Live, le premier album live de David Bowie, sorti en 1974 et représentatif de la période neige dans le pif du chanteur (et, plus généralement, de la période Diamond Dogs), est une déception. Bowie y est affaibli par son addiction à la cocaïne, il livre une performance le plus souvent douteuse (il ne chante pas aussi bien qu'avant et que par la suite, les arrangements à la sauce white soul apocalyptique ne passent pas bien partout), et l'album est assez généralement honni par les fans, qui l'estiment au mieux moyen, au pire foiré. Il faudra attendre quatre ans avant que Bowie ne ressorte un live, qui sera, tout comme le précédent, double (aussi bien en vinyle qu'en CD : en CD, la nouvelle version de David Live, de 2005, est augmentée de plusieurs titres bonus, et la version remastérisée du double live dont on va parler maintenant, datant aussi de 2005, est également riche de plusieurs titres en plus). Ce deuxième live officiel de Bowie, sorti donc en 1978, s'appelle Stage. Un titre encore plus con que pour le précédent ('stage', en anglais, c'est la scène), et une pochette qui décevra beaucoup : que ce soit le recto, le verso ou l'intérieur de la pochette ouvrante, on y voit la même photo, en teintes différentes (un peu verdâtre pour le verso, dans les rosâtre à l'intérieur, bleuâtre au recto). Bowie ne s'est pas cassé le rectum. Mais, heureusement, musicalement parlant, Stage est une réussite. Il faut dire que, le concert (ou plutôt, je crois, plusieurs concerts) ayant été enregistré(s) avec les micros directement posés sur les instruments oùà proximité, le son est tout simplement tuant, surtout pour l'époque. Hélas, il y à le revers de la médaille : le public est moyennement enregistré, le son est tellement bon qu'il en est clinique, froid, comme cultivé en laboratoire ; Stage n'a pas été enregistré en studio, c'est un vrai live, mais il ne possède pas l'ambiance live qui, justement, était sur David Live. C'est bien le seul défaut que je trouve àStage, d'ailleurs, et à partir de maintenant, je ne parlerai plus de ce défaut dans la chronique.

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Dos de pochette vinyle

Car il faut dire que, côté positif, il y à des choses à balancer ici. Sorti en 1978, Stage est représentatif de la fameuse période dite berlinoise de Bowie (d'ailleurs, sa 'trilogie berlinoise' n'était pas achevée, il sortira Lodger, le dernier volet, enregistré en Suisse, en 1979). Proposant 17 titres dans sa version vinyle originale (que je possède) et 20 dans sa réédition CD (les rajouts sont Be My Wife, Alabama Song (Whiskey Bar) - reprise d'un air de L'Opéra De Quat' Sous de Bertolt Brecht et Kurt Weill, qui fut par la suite popularisé en 1967 par les Doors) et Stay), Stage a été apparemment enregistré en plusieurs concerts, mais le rendu est tel qu'on croirait entendre (comme c'était le cas de David Live ; au moins, David Liveétait enregistré en un seul lieu, la Tower de Philadelphie) un concert issu d'une seule soirée. Bowie (qui joue du chamberlain) est entouré de musikos démentiels : Carlos Alomar (guitare rythmique), Adrian Belew (guitare), Dennis Davis (batterie), George Murray (basse), Roger Powell (claviers), Simon House (violon), Sean Mayes (piano). Belew, Mayes, Powell, Alomar sont aux choeurs. Bien entendu, Tony Visconti est à la production (avec Bowie). L'album, dans sa réédition 2005 (boîtier cartonné double qui s'ouvre en accordéon, recouvert d'une housse rigide de plastique transparent), offre un ordre différent, pour les morceaux, par rapport au vinyle d'époque, et apparemment, l'ordre actuel est plus fidèle aux concerts de l'époque que le vinyle. Le vinyle s'ouvrait sur une face entière de chansons issues de l'album The Rise And Fall Of Ziggy Stardust And The Spiders From Mars de 1972. Ces cinq titres (Five Years, Soul Love, Star, Hang On To Yourself, Ziggy Stardust par ordre d'apparition sur la réédition 2005) ouvrent le second CD (l'ordre était différent sur le vinyle, voir plus bas la distinction entre les deux versions). Ces versions live sont remarquables (même si je n'aime pas Star et ne suis pas fan de Hang On To Yourself en général), même s'il faut se faire au riff de guitare de Ziggy Stardust joué aux claviers plutôt qu'à la guitare ! L'album, sinon, dans sa version 2005 (c'est de celle-ci que je préfère parler, même si ce n'est pas l'originale, c'est la plus efficace des deux), prend le luxe de s'ouvrir sur l'instrumental glauque Warszawa (de Low, 1977), qui se trouvait, ainsi que d'autres instrumentaux, sur la face C originale. Warszawa met dans le ton direct, on frissonne, surtout que cette version est belle à marier Frigide Barjot avec Brigitte Bardot. Puis"Heroes" (je me suis toujours demandé le pourquoi du comment des guillemets dans le titre de la chanson et de l'album du même nom, de 1977, mais c'est ainsi et pas autrement), grandiose. On a ensuite deux extraits de Low, What In The World (plus lent que dans sa version studio, Iggy Pop y brille par son absence ; je préfère sans doute cette version live) et le grandiose Be My Wife, un des morceaux rajoutés de 2005. Après, deux extraits de"Heroes" : Blackout et l'instrumental glauquissime Sense Of Doubt, avant de revenir àLow via un autre instrumental aussi 'joyeux' que Sense Of Doubt est refroidissant : Speed Of Life. Suivi de Breaking Glass, de Low aussi, morceau ici bien plus long que sa version studio, et totalement réjouissant. Beauty And The Beast (de "Heroes") suit, et on termine le premier CD par le seul morceau qui n'est pas issu d'un des deux premiers volets de la trilogie berlinoise, Fame, de Young Americans (1975), morceau très funky et réussi.

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Intérieur de pochette vinyle

Le second CD (chacun des deux disques fait dans les 42 minutes, en fait) s'ouvre donc sur le quintéFive Years/Soul Love/Star/Hang On To Yourself/Ziggy Stardust. Comme je l'ai dit plus haut, c'est remarquable (Five Years...), même si Star est un des morceaux de Bowie qui me plaît le moins (et le point faible de l'album de 1972), et qu'ici, ça ne déroge pas à la règle, je n'aime pas ce morceau, live ou studio. Un instrumental saisissant issu de Low suit, la transition est dure, mais Bowie l'a réussie. Art Decade, tel est cet instrumental. Puis la reprise du Alabama Song (Whiskey Bar), qui est remarquable. Décidément, mis à part Star (et le son un peu froid, j'y reviens, OK, OK, OK), il n'y à pas de défauts àStage. D'ailleurs, le final du live est à tomber du canyon en hurlant qu'on est le maître du monde : Station To Station (quasiment 9 minutes de bonheur), Stay et TVC 15, trois extraits de l'album Station To Station, sont la conclusion grandiosissime de l'album, une vingtaine de minutes environ à se taper le cul contre la tête (et si vous y arrivez, bravo) en se disant mais pourquoi on était pas dans la salle ce soir-là ? (et si vous êtes nés bien après 1978, n'ayez pas trop de regrets, être présent ce soir-là aurait été en effet très difficile), pourquoi on a été voir Serge Lama à la place ? Oui, Stage est une réussite, et s'il n'est sans doute pas le meilleur live de Bowie (A Reality Tour, de 2004 pour le DVD et 2010 pour le CD, est pour moi imbattable), il est un très grand live de Bowie, et pendant longtemps, il restera son meilleur (le live Ziggy Stardust And The Spiders From Mars de 1973, sorti en 1983, est très bien, cependant). Pour fans du Bowie de la grande époque (sa période sombre, albums froids et expérimentaux, mais tellement réussis) et de Bowie en général, ce live, mal accueilli à sa sortie en raison de sa production très clinique et de son artwork raté (car ça compte, quelque part, et il est vrai que l'artwork du live est nul), mérite vraiment, surtout dans sa version 2005, la découverte ! Précisons que la version vinyle 17-titres est quand même géniale, Stageétant, quelle que soit la version, un grand live. C'est juste que sa version CD est meilleure, car un peu plus longue et avec un ordre plus cohérent (on a reprochéà la version vinyle d'avoir des silences entre les titres, ce qui est con, mais comme Bowie a réassemblé les morceaux dans un ordre différent de celui dans lequel ils était joués, c'est pas étonnant) ! Sublime, quoi !

FACE A

Hang On To Yourself

Ziggy Stardust

Five Years

Soul Love

Star

FACE B

Station To Station

Fame

TVC 15

FACE C

Warszawa

Speed Of Life

Art Decade

Sense Of Doubt

Breaking Glass

FACE D

"Heroes"

What In The World

Blackout

Beauty And The Beast

Réédition CD

CD 1

Warszawa

"Heroes"

What In The World

Be My Wife

Blackout

Sense Of Doubt

Speed Of Life

Breaking Glass

Beauty And The Beast

Fame

CD 2

Five Years

Soul Love

Star

Hang On To Yourself

Ziggy Stardust

Art Decade

Alabama Song

Station To Station

Stay

TVC 15

"Maiden England '88" - Iron Maiden

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 Enfin ! Enfin, la ressortie d'un des meilleurs lives d'Iron Maiden ! Car à moins d'être totalement ignorant en la matière, impossible de passer à côté du fait que ce nouvel album live (le neuvième en tout si on comptabilise Maiden Japan de 1981, toujours indisponible dans le commerce à l'heure actuelle, et si on prend en compte pour un seul album les deux compilations live A Real Dead One et A Real Live One, désormais vendues ensemble ; et si on ne comptabilise pas la première version de ce live ressorti, car il y à doublon) d'Iron Maiden est tout sauf inédit. En 1988, Maiden, alors en pleine période Seventh Son Of A Seventh Son (grandiose album de métal progressif conceptuel qui sera par ailleurs le dernier avec le guitariste Adrian Smith jusqu'à son retour en 2000), sort un double live qui sera aussi commercialisé en VHS, Maiden England. La pochette représente Eddie, mascotte du groupe, en grosse moto, par-dessus la foule (voir plus bas). En un peu moins de 90 minutes (dans les 85), Maiden England, en 15 titres (13 pour le CD), offre un mélange entre deux concerts (deux jours de suite, 27 et 28 novembre 1988) donnés à Birmingham, pendant la tournée promotionnelle de leur album cité précédemment (et dont 6 des 8 titres sont joués sur l'album). Pendant de nombreuses années, par la suite, il sera difficile de se procurer le CD original et la VHS. Il faudra attendre 2013, car, enfin, comme je l'ai dit, le groupe vient d'en faire la réédition : DVD pour le concert, et double CD agrémenté de cinq morceaux (deux titres qui étaient sur la VHS mais pas sur le CD : Hallowed Be Thy Name et Can I Play With Madness ; et trois morceaux totalement inédits, les trois derniers du second disque : Run To The Hills, Running Free, Sanctuary), avec une pochette différente représentant Eddie, en cavalier militaire menaçant avec drapeau britannique déchiréà la lance, meneur d'une légion de cadavres à cheval fonçant vers le public.

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Première édition CD, 1988

Histoire de ne pas tromper le public qui pourrait croire à un live récent, l'album s'appelle Maiden England '88. Les fans savent bien qu'il ne s'agit que de la réédition, un peu gonflée (le son est amélioré, il n'était pas pourri, mais le live date de 1988, tout de même), d'un vieux live du groupe ;les néophytes sauront qu'il ne s'agit pas d'un live récent en lisant la précision de l'année dans son titre. Comme si ça ne suffisait pas, au bas du recto, un texte de deux ligne est imprimé, indiquant le lieu et la date du live ! Ce live est pur le moins anthologique. Les trois rajouts en fin de live (on sent bien une coupure entre la fin d'Iron Maiden, dernier titre de la version originale, et Run To The Hills, premiers des rajouts) sont excellents, mais ne sont là que pour rallonger un peu la durée du live, qui dure désormais dans les 100 minutes (53 minutes et 10 titres pour le premier disque, 47 minutes et 8 titres pour le second). En tant que tel, Maiden England '88 offre des moments formidables. Qui plus est, on a ici cinq titres qui (la première version de l'album excepté) font leur première apparition sur un live officiel du groupe : Infinite Dreams, Seventh Son Of A Seventh Son, The Prisoner, Still Life et Killers. OK, ces morceaux étaient déjà sur Maiden England sorti en 1988, mais comme ce live fut pendant longtemps introuvable, pas mal de fans parmi les plus récents ne l'ont sans doute jamais entendu (les anciens fans, depuis les années 80, n'achèteront sans doute pas cette nouvelle version CD, ils préfèreront le DVD). Ces versions sont parfaites. Comme tout le live, dont le reste de la setlist est plus classique : The Evil That Men Do, Wasted Years, The Number Of The Beast, même si on notera que, pour 1988, Maiden faisait la part belle aux morceaux les plus récents (6 des 8 titres de Seventh Son Of A Seventh Son sont là, et on a deux titres de Somewhere In Time, le précédent opus, de 1986). Aucun titre du phénoménal Powerslave de 1984 (qui fut la base d'une tournée gigantesque en 1984/85, World Slavery Tour, immortalisée par Live After Death en 1985), et il manque certains classiques (Wrathchild, Phantom Of The Opera, 22 Acacia Avenue) en plus de ceux de Powerslave. Maiden privilégiait, et c'est normal, son album le plus récent, qui est depuis devenu un écrin à gros classiques, Can I Play With Madness, The Clairvoyant, The Evil That Men Do seront quasiment toujours joués live par la suite, pour ne citer qu'eux.

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En forme, le groupe livre une prestation remarquable, et le son, remastérisé, est parfait. J'ignore ce que vaut le DVD, mais je suis confiant (je n'ai jamais vu le concert en VHS, par ailleurs). En tout cas, à moins d'avoir déjàMaiden England et de ne pas vouloir dépenser son argent pour cette nouvelle version légèrement différente (des titres en plus, c'est tout), ce live d'Iron Maiden, le plus récent tout en étant assez ancien, est vraiment essentiel pour les fans du groupe. Bref, Maiden England '88 est un live vraiment excellent, et même mieux, remarquable, et si certains critiqueront le fait de ressortir un vieil album sous une nouvelle pochette, rappelons une dernière fois que pendant longtemps, il ne fut pas commercialisé, très difficile à se procurer. Justice lui est enfin rendue (à quand une ressortie de Maiden Japan, de 1981, unique live officiel avec Paul Di' Anno au chant, introuvable depuis des lustres ?) !!

CD 1

Moonchild

The Evil That Men Do

The Prisoner

Still Life

Die With Your Boots On

Infinite Dreams

Killers

Can I Play With Madness

Heaven Can Wait

Wasted Years

CD 2

The Clairvoyant

Seventh Son Of A Seventh Son

The Number Of The Beast

Hallowed Be Thy Name

Iron Maiden

Run To The Hills

Running Free

Sanctuary

"Bowie At The Beeb" - David Bowie

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 Pour un fan de David Bowie, cet album est quelque chose d'assez essentiel. Pensez donc : une double compilation, bien généreuse (37 titres, quasiment 2h20 de musique), proposant le meilleur des nombreuses prestations radiophoniques de Bowie entre 1968 (avant son deuxième album, qui date de 1969) et 1972. Et parmi ces 37 titres, le plus fort, c'est la quasi-absence de doublons : on a juste deux versions de Ziggy Stardust et de Hang On To Yourself, mais mis à part ça, c'est tout (contrairement aux fameuses BBC Sessions de Led Zeppelin qui proposent quand même plus de doublons dans l'ensemble ; et moins de titres pour une durée de 2h30 en tout). Cette double compilation live (même si on n'entend absolument pas de public sur le second disque), ou plutôt, live à la radio, est sortie en 2000 et s'intituléBowie At The Beeb (abréviation anglophone pour BBC). Il en existe une version collector avec un troisième disque proposant des prestations BBC plus récentes de Bowie (datant de 2000, justement, avec notamment, dessus, Ashes To Ashes, Wild Is The Wind, Always Crashing In The Same Car, Hallo Spaceboy ou Survive), mais je ne possède que la version classique double CD, hélas. Hélas, car la setlist du troisième disque, de l'édition limitée, ferait bander une serviette-éponge ! Enfin, le double CD original est en soi déjà une grande fête auditive pour un fan de Bowie. Le premier disque offre 18 titres datant d'entre 1968 et 1971 (la toute fin du disque). Le second disque, 19 titres, quasi-uniquement de 1972 (pour les prestations, pas l'écriture des morceaux interprétés) à l'exception des deux premiers titres. Dans l'ensemble, c'est tout simplement admirable.

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Le premier disque démarre par quelques morceaux peu connus (sauf des vrais fans de Bowie qui n'ignorent pas qu'entre 1966 et 1967, il a sorti plusieurs singles, et un album - David Bowie en 1967 -  peu connus et sans grand retentissement commercial à l'époque), tous datant de 1966/67 pour l'écriture (et de 1968 pour la prestation) : In The Heat Of The Morning, London Bye Ta Ta, Karma Man, Silly Boy Blue (de la même radiodiffusion) et Let Me Sleep Beside You (d'une radiodiffusion suivante, 1969). Ces morceaux ne font pas partie de ce que Bowie a fait de mieux, même si Karma Man et Silly Boy Blue sont magnifiques. C'est peu connu, et c'est dans un sens assez osé de faire démarrer la compilation par eux, même si, au fond, c'est logique aussi : elle suit un ordre chronologique de diffusion (ou d'enregistrement, en fait, car il est précisé quand tel ou tel morceau a été ou non diffusé au final à la BBC). A partir du sixième titre, on est, quelque part (du moins, pour ceux qui connaissent Space Oddity, de 1969, le second album de Bowie et pour beaucoup le premier à vraiment retenir), en terrain connu : Janine se trouvant en effet sur ce disque inégal (mais renfermant de vraies merveilles) de 1969 sous pochette signée Vasareli. Après Janine (pas un morceau particulièrement glorieux, mais sa version, ici, est correcte), on a une reprise, en anglais, du Amsterdam de Brel, absolument magistrale (absente de tout album studio de Bowie), puis God Knows I'm Good (aussi de l'album de 1969), qui est pas mal. Puis une version embryonnaire de The Width Of A Circle (qui apparaîtra, dans une version plus longue, sur l'album de 1970 The Man Who Sold The World), qui assure, et, enfin, quatre morceaux de Space Oddity (le dernier cité date d'une autre performance que la partie de la compilation allant de la reprise de Brel à l'avant-dernier morceau de Space Oddity que je vais citer) : Unwashed And Somewhat Slightly Dazed (très bon), Cygnet Committee (anthologique), Memory Of A Free Festival (version raccourcie par rapport à la studio, et pas mal) et Wild-Eyed Boy From Freecloud (anthologique). Puis arrivent deux morceaux peu connus de Bowie, Bombers et Looking For A Friend, superbes en particulier le premier ; puis une reprise du Almost Grown de Chuck Berry ; on est, alors, en 1971, depuis Bombers) ; puis Kooks, émouvante chanson de 1971 (Hunky Dory), sur la naissance de son fils Zowie (Duncan Jones, désormais) et son couple avec Angela ; puis It Ain't Easy, reprise de Ron Davies qui, un an plus tard, se retrouvera sur The Rise And Fall Of Ziggy Stardust And The Spiders From Mars (à noter que cette version BBC est en partie interprétée par des musiciens entourant Bowie). Le premier disque s'achève là.

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Le second n'offre quasiment que des morceaux enregistrés à la BBC en 1972, en plusieurs sessions. Sauf les deux premiers, The Supermen et Eight Line Poem (amusant d'entendre ce morceau séparé de Oh ! You Pretty Things dont il est pourtant la suite directe), qui datent d'une session de 1971. Remarquable. Comme la suite : Hang On To Yourself fait entrer la compilation en 1972 avec toute la force requise, 1972 est clairement l'année Bowie, et un disque dans sa quasi-totalité n'est probablement pas suffisant, en fait, pour contenir tout le meilleur de ce que Bowie a enregistréà la BBC cette année-là (du tri a dûêtre fait, clairement !). Ziggy Stardust retentit ensuite, puis Queen Bitch, chanson bien fantastique qui parle soit de Bowie, soit de Lou Reed soit des deux. A propos de Lou Reed, Bowie reprend le I'm Waiting For The Man du Velvet juste après (et il reprend White Light/White Heat, du Velvet aussi, quelques morceaux plus loin) ! Anthologique. Puis Five Years, intouchable. Et l'autre reprise du VU. Puis, autre intouchable, Moonage Daydream. Arrive ensuite Hang On To Yourself, encore, puis Suffragette City, puis Ziggy Stardust, encore (et après ça, fini les doublons). Starman, magnifique dans une version quasi acoustique, arrive, puis Space Oddity, Changes, Oh ! You Pretty Things, on n'est pas sur une compilation de Bowie, là, on est au Paradis. Andy Warhol, Lady Stardust et l'inévitable et intouchable Rock'n'Roll Suicide achèvent le second disque, et la compilation, et l'auditeur, avec efficacité et délicatesse. A noter qu'entre les nombreux extraits présents ici et ceux issus d'autres albums live de Bowie (Stage, notamment), on peut se constituer un disque avec l'intégralité de l'album The Rise And Fall Of Ziggy Stardust And The Spiders From Mars en versions live (même si les morceaux du second disque de Bowie At The Beeb ont été enregistrés sans public) ! Chose au final assez rare chez un artiste ou groupe. Dans l'ensemble, c'est tout simplement quintessentiel, immense. On espère juste qu'un jour, d'autres pépites de ce genre soient publiées (si Bowie a fait des passages radio entre 1973 et au-delà, s'entend), car on est, une fois le second disque achevé, en état de manque, clairement ! Essentiel pour tout fan, et d'un niveau suffisamment insolent pour rendre accro toute personne ne l'étant pas déjà.

CD 1

In The Heat Of The Morning

London Bye Ta Ta

Karma Man

Silly Boy Blue

Let Me Sleep Beside You

Janine

Port Of Amsterdam

God Knows I'm Good

The Width Of A Circle

Unwashed And Somewhat Slightly Dazed

Cygnet Committee

Memory Of A Free Festival

Wild-Eyed Boy From Freecloud

Bombers

Looking For A Friend

Almost Grown

Kooks

It Ain't Easy

CD 2

The Supermen

Eight Line Poem

Hang On To Yourself

Ziggy Stardust

Queen Bitch

I'm Waiting For The Man

Five Years

White Light/White Heat

Moonage Daydream

Hang On To Yourself

Suffragette City

Ziggy Stardust

Starman

Space Oddity

Changes

Oh ! You Pretty Things

Andy Warhol

Lady Stardust

Rock'n'Roll Suicide


"1.Outside" - David Bowie

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74 minutes pour 19 titres, tel est le programme de ce disque de David Bowie, sorti en 1995, son 19ème album studio par ailleurs. Un album qui a ses fans, mais aussi ses détracteurs, au même titre que Diamond Dogs (1974), d'ailleurs. Son nom ? 1.Outside. Généralement appeléOutside tout court. Pourquoi un tel titre avec un chiffre devant ? Parce que Bowie avait, avec ce disque, l'intention d'inaugurer une série d'albums centrés autour d'un personnage de détective privé du nom de Nathan Adler, détective évoluant dans un univers glauque, rétrofuturiste, et dont 1.Outside (sous-titréThe Nathan Adler Diaries : A Hyper Cycle) aurait été le premier volet, un disque conceptuel racontant une enquête du privé, une sorte de disque pour les oreilles. J'ai écrit 'aurait été le premier volet', car Bowie, au final, cessera le projet une fois cet album publié, il passera à autre autre chose. Soit il ne croyait plus en ce projet un peu tarabiscoté, soit le fait que l'album ait bien marché sans pour autant casser la baraque l'a dissuadé de remettre le couvert pour un nouvel épisode qui se serait logiquement appelé2.--- (mettre le titre de l'album à la place des tirets). Combien d'albums Bowie avait-il l'intention de faire, je ne sais pas ; trois, sans doute, histoire de faire une trilogie. A propos de trilogie, vous vous rappelez de la fameuse trilogie berlinoise de Low/"Heroes"/Lodger, faite entre 1977 et 1979 ? Oui, bien sûr que vous vous en souvenez, vous n'êtes pas cons, quand même. Ces albums (respectivement enregistrés en France, en Allemagne et en Suisse) furent produits par Tony Visconti et Bowie, mais en partie co-écrits (et surtout co-enregistrés) avec le grand Brian Eno. Lodger, en 1979, marquera la dernière collaboration entre Bowie et Eno. Enfin, la dernière jusqu'à 1995, vu que 1.Outside, justement, marque les retrouvailles entre l'ex-Roxy Music et Bowie. Là, en revanche, contrairement à la trilogie berlinoise, c'est Eno qui produit (ou plutôt, co-produit avec Bowie et David Richards). Tout comme Lodger, c'est aux studios Mountain de Montreux, Suisse, que fut fait le disque ; marrant que cela au même endroit que l'album ayant achevé, temporairement, la collaboration entre Bowie et Eno ! Collaboration qui, une fois 1.Outside fini, ne se reformera plus...

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Au moment où Bowie enregistre l'album, il est, musicalement, dans une mauvaise passe, et ce, depuis un peu plus d'un an. Son dernier grand disque, à l'époque, étant Scary Monsters (& Super Creeps), album datant tout de même de 1980... Après ? Let's Dance, en 1983, est ultra-trop commercial, mais derrière la production clinquante de Nile Rodgers (dont s'inspirera Gainsbourg pour son Love On The Beat, il voulait engager Rodgers après avoir entendu le disque de Bowie ; il n'aura que Billy Rush, de l'écurie Rodgers), on trouve des chansons vraiment efficaces. Ca reste mineur. Puis le grand schplaouch, avec Tonight (immonde), Never Let Me Down (à peine meilleur, tout de même foutralement raté), une tournée promotionnelle nullissime (Glass Spider Tour) en 1987/88. Puis Bowie surprend tout le monde en fondant Tin Machine, un groupe de rock pur et dur qui durera le temps de deux albums très inégaux (le premier, ça peut aller, mais le second...) et d'un live correct. On se demande cependant encore ce que Bowie a mangé comme champignons pour avoir eu l'idée de Tin Machine. Puis Bowie revient aux affaires en 1993 avec le très médiocre (et produit par Nile Rodgers) Black Tie White Noise. Et la bande-son d'un TVfilm britannique, The Buddha Of Suburbia, très médiocre aussi. Quand il entre en studio pour enregistrer 1.Outside, Bowie sait qu'un autre bide artistique serait clairement celui de trop. A sa sortie, l'album est jugé trop long (ça reste, de loin, son album studio le plus long), trop hermétique, mais on lui reconnaît aussi de grandes chansons. Certains iront jusqu'à dire que c'est son meilleur album depuis les années 70, c'est un peu vite oublier l'album de 1980. Mais il est vrai que, parmi les 19 titres, on a de quoi faire un album de haute volée en choisissant les meilleurs morceaux : Outside, The Hearts Filthy Lesson, Hallo Spaceboy (qui fait référence au personnage de Major Tom, de la chanson Space Oddity, personnage qui apparaissait aussi dans Ashes To Ashes), The Motel, I Have Not Been To Oxford Town, I'm Deranged, Strangers When We Meet et Wishful Beginnings. En comptabilisant tous ces titres, on ferait un disque d'environ 38/39 minutes, soit un album de durée classique en vinyle (une édition vinyle de 1995 sortira d'ailleurs, ne proposant que 13 titres sur 19, certains dans des versions raccourcies, et curieusement, pas de Stranger When We Meet et Wishful Beginnings dessus) et un album de durée plutôt courte, mais acceptable pour un CD de 1995. Il n'y aurait que 8 titres sur 19, mais 1.Outside serait nettement meilleur. Car ce que je n'ai pas encore eu le temps de dire, c'est que, oui, clairement, 1.Outside est interminable, trop long, boursouflé, rempli de chansons (parfois courtes : les cinq morceaux intitulés (Segue)... sont là plus pour faire le lien entre différents morceaux et utiliser le concept fumeux de l'album que pour autre chose), trop rempli de chansons. Si l'album offre 8 grandes chansons (et parmi elles, Strangers When We Meet, I Have Not Been To Oxford Town, The Motel et Hallo Spaceboy sont clairement les sommets), il offre aussi des chansons nettement moins remarquables, comme A Small Plot Of Land, The Voyeur Of Utter Destruction (As Beauty), No Control, We Prick You ou les (Segue).

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Entre cet amoncellement de morceaux moyens (et/ou inutiles), sa production très industrielle à la Nine Inch Nails (d'ailleurs, la tournée Outside Tour de Bowie, en 1995/96, sera organisée avec Nine Inch Nails) et l'hermétisme quasi-total du concept de l'album (en plus, le livret est remarquablement illisible, les paroles sont quasi impossible à lire... à noter que l'ambiance film noir décaléà la Dashiell Hammett meets William Burroughs and together they fuck Neuromancien de William Gibson est bien retranscrite dans les illustrations photographiques du livret ; une photo est d'un gore absolu...)...entre tout ça, donc, plus la durée de l'album, difficile de voir en 1.Outside un chef d'oeuvre. Mine de rien, certains fans de Bowie adorent ce disque, qui, il est vrai, renferme plus de grandes chansons que pas mal des précédents opus (et que pas mal des suivants), mais entre sa durée, son côté très complexe, son concept raté et l'accumulation de trucs inutiles, l'écoute de cet album m'est plus épuisante qu'autre chose et, au final, il sort rarement de son boîtier. Dommage, il y avait vraiment de quoi faire de 1.Outside un monument. Il n'est qu'un disque inégal, surestimé, et à réserver aux fans de Bowie ou à ceux ayant déjà découvert les précédents albums de l'artiste. Ne commencez pas par lui, en revanche (à moins d'être un fan de Nine Inch Nails, groupe dont aucun membre ne joue sur le disque, au fait ; dans ce cas, vous aurez sans doute de quoi mieux apprécier ce disque qu'un fan de rock lambda). Je me rend compte, d'ailleurs, en arrivant à la fin de ma chronique, que j'ai oublié de citer les musiciens jouant sur le disque : Reeves Gabrels (guitare), Carlos Alomar (idem), Eno (synthés), Erdal Kizilcay (basse, claviers), Mike Garson (piano), Sterling Campbell (batterie), Joey Baron (idem), Yossi Fine (basse), Tom Frish (guitare sur un titre), Kevin Armstrong (idem)... et Bowie (guitare, saxophone, claviers), évidemment !

Leon Takes Us Outside

Outside

The Hearts Filthy Lesson

A Small Plot Of Land

(Segue) - Baby Grace (A Horrid Cassette)

Hallo Spaceboy

The Motel

I Have Not Been To Oxford Town

No Control

(Segue) - Algeria Touchschriek

The Voyeur Of Utter Destruction (As Beauty)

(Segue) - Ramona A. Stone/I Am With Name

Wishful Beginnings

We Prick You

(Segue) - Nathan Adler

I'm Deranged

Thru' These Architect's Eyes

(Segue) - Nathan Adler

Strangers When We Meet

"Silver & Gold" - Neil Young

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Pourquoi, mais pourquoi Neil Young a-t-il toujours droit à des pochettes de merde ? C'est un fait, j'ai déjà parlé de cela plusieurs fois et je vais recommencer ici (pour la dernière fois, je l'espère) : pour quelques belles pochettes comme celles de On The Beach, Everybody Knows This Is Nowhere ou Mirror Ball, combien de ratages à la Fork In The Road, Harvest, Re.ac.tor, Trans, Zuma ou Sleeps With Angels ? Je parle des pochettes, hein, même si certains des albums cités sont aussi ratés musicalement parlant (Trans, Fork In The Road, Re.ac.tor). En 2000, alors qu'il est dans une période assez moyenne (aucun vrai album studio depuis le médiocre Broken Arrow de 1996), Neil Young sort un nouvel album studio, son premier en quatre ans, donc. Ce disque, court (37 minutes, 10 titres), s'appelle Silver & Gold, et sa pochette est, comme vous pouvez le juger sur place au-dessus, férocement atroce. On se demande vraiment pourquoi avoir pixelliséà outrance ce qui, sinon, aurait sans doute pu faire une pochette acceptable (vraisemblablement une photo sépia, ancienne ou faite à l'ancienne, d'une personne qui me semble être une femme, mais je peux me tromper) ? C'est bien simple, la première fois que, sur le Net, j'ai vu la pochette de l'album, j'ai cru à une mauvaise capture d'image, et pas au fait qu'il s'agissait bel et bien de la pochette telle qu'on la trouve sur le livret dépliant (avec paroles à l'intérieur) du CD ! Est-ce la pire pochette d'album de Neil Young, sans doute, devant Zuma, Landing On Water et Fork In The Road (laquelle propose aussi une photo pixellisée, mais à un degré bien moindre)...

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Vous allez me dire c'est bien beau de pourrir comme ça le Loner pour avoir fait une pochette d'album aussi nulle, mais l'album, musicalement parlant, il vaut quoi ? Hélas, pas grand chose. Sans être nul comme le sont Trans ou Everybody's Rockin' (deux albums sans aucun lien avec Silver & Gold excepté qu'ils sont de Neil Young), sans être aussi médiocre que Broken Arrow, Silver & Gold n'est pas à proprement parler un grand cru du Loner. Rien, ici, n'est horrible, on a de la folk-rock qui se tient, Neil chante bien (Good To See You, Silver & Gold, Red Sun), mais on ne peut pas qualifier le disque de réussi non plus ; entre sa durée assez insignifiante (surtout pour 2000, et surtout quand on sait que certains des précédents albums de Neil Young, et certains des suivants, atteignent ou dépassent une heure de musique : Ragged Glory, Freedom, Sleeps With Angels, Chrome Dreams II, Psychedelic Pill) et le fait qu'il ne contienne vraiment qu'un seul classique (Silver & Gold), l'album a de quoi décevoir le fan. Il faudra attendre 2007 pour que le Loner refasse un grand disque (Chrome Dreams II), même si Living With War, de 2006, vaudra le coup. En attendant, avec Silver & Gold, le Loner entame une nouvelle période difficile (entamée, en fait, en 1996 avec Broken Arrow), les albums suivants seront généralement mauvais (Are You Passionate ?, Prairie Wind), Greendale sera correct, mais trop long...

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Peu de choses à dire, donc, sur cet album de 2000 qui passe plutôt inaperçu (pas autant que Life, Old Ways ou Fork In The Road, cependant) dans la foisonnante discographie du Canadien. Silver & Gold est vraiment un disque à réserver aux ultra fans de Neil Young, qui seront sans doute déçus, à moins d'adorer la face lo-fi du Loner, ici assez présente. A noter qu'une des chansons porte le nom du second album de Buffalo Springfield : Buffalo Springfield Again (1967) ! Une chanson assez correcte, mais, comme l'ensemble de l'album, on ne s'en souvient plus trop une fois l'écoute achevée...

Good To See You

Silver & Gold

Daddy Went Walkin'

Buffalo Springfield Again

The Great Divide

Horseshoe Man

Red Sun

Distant Camera

Razor Love

Without Rings

"Setting Sons"- The Jam

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Alors là... Chapeau. Si on m'avait dit quelle claque j'allais prendre à l'écoute de cet album je ne l'aurai pas cru. Et pourtant, en 33 (trop) courtes minutes, Setting Sons a réussi à me laisser bouche bée de part sa stature imposante. Ce disque, c'est le Troisième album des Jam, groupe de punk- rock de la fin des années 70, influencé par les who, les kinks, le rythm'n'blues et la vague mod, et composé du batteur Rick Buckler, du bassiste Bruce Foxton e du chanteur- guitariste Paul Weller. À vrai dire, jusqu'alors je ne connaisais absolument rien de ce groupe et même si il aurait bien fallut un jour ou l'autre que je me penche sur un ou plusieurs de leurs albums, je n'en faisait pas une priorité. Mais dans son article "Le meilleur et le pire album de chaque groupe" leslie barsonsec évoquait cet album en des termes élogieux, ce qui m'a fortement donné l'envie de me le procurer. Quelques temps plus tard, Je me procure Setting Sons en magasin, curieux de voir si le disque mérite les éloges qu'il reçoit. Je met le cd dans mon lecteur, allume mes enceinte, appuie sur Play et...

BOUM!

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La baffe dans la tronche, la beigne dans gueule, la torgnole dans la poire, le soufflet dans la margoulette, ce que vous voulez mais en tout cas, dans le combat qui l'opposait à moi, cet album est vainqueur par K.O. Première chanson et premier coup de poing: Girl On The Phone au rythme irrésistible qui donne furieusement envie de se remuer le derrière. Là je sens déjà que c'est mal barré pour moi, mais je fais tout de même front: après tout, qui sait, peut être que ça n'es qu'une perle dans un lagon d'huitres... Ah lala heureusement je me suis bien planté, parce que à peine la chanson finit et c'est Thick As Thieves qui déboule, et me décroche un crochet magistral! Je commence à penser qu'il va m'être impossible de résister plus longtemps àSetting Sons, et mes craintes se confirme avec le morceau ou plutôt le monstre suivant: Private Hell. 10, 9, 8, 7, 6, 5, 4, 3, 2, 1, K.O.!!! À partir de là je jette l'éponge et me laisse emporté par les chansons de l'album, qui aligne les merveilles avec une virtuosité impressionante: Wasteland, Burning Sky, Smithers-Jones, la reprise Heat Wave de Martha And The Vandellas,... J'ai appris qu'à la base, Weller voulait faire un album- concept, son Tommyà lui en gros. Mais le projet finalement n'aboutira pas, et The Jam sortirnt un album simple, ce Setting Sons, que Weller a pendant longtemps renié il me semble. Si ce fameux album concept était sorti, aurait-il était un succès ou un bide? Un chef d'oeuvre ou un ratage? On ne le saura vraisemblablement jamais, mais peu importe au final, vu la qualité de cet album, dont seule la pochette n'est pas un chef d'oeuvre, même si je l'aime bien paradoxalement.

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Étant doné qu'il s'agit de mon premier disque de ce groupe, je ne sais pas s'il s'agit de leur meilleur mais un des meilleur ça j'en suis certain! Et étant donnéà quel point ce disque m'a plus, je pense que je ne vais pas tarder à me procurer In The City, leur premier album que Clashdoherty considère comme étant leur sommet, ainsi que l'alum solo de Paul Weller 22 Dreams, évoqué lui aussi par Leslie Barsonsec dans la liste dont j'ai déjà parlée au début de l'article. Essentiel absolu!

 

Girl On The Phone

Thick As A Thieves

Private Hell

Little Boys Soldiers

Wasteland

Burning Sky

Smithers-jones

Saturday's Kids

The Eton Rifles

Heat Wave

 

"Main Obsession" - Wall Of Death

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Wall Of Death est un groupe français très récent. Leur premier album n'est autre que ce Main Obsession, sorti l'an dernier (vers la fin d'année). Wall Of Death est constitué de Gabriel Auguste (chant, guitare, violon), Adam Ghoubali (batterie, darbouka), Brice Borredon (claviers, chant), Christian Bland (pédale wah-wah), Alex Maas (chant, cris, même, comme il est crédité sur la pochette). Ce premier album, sorti sous une pochette kaléïdoscopique et avec un lettrage pour le moins difficile à déchiffrer (des lettres squelettiques, étirées à l'extrême), a été enregistréà Austin, Texas, dans un studio du nom (comme il est indiqué, là aussi, sur la pochette), Out In The Woodwork. Dans les minces crédits de remerciements, le groupe remercie The Black Angels, un groupe de garage-rock psychédélique américain dont la musique a vraiment beaucoup de choses en commun avec celle de Wall Of Death, nul doute que les petits Français ont bien dûécouter leur Directions To See A Ghost de 2008 (que j'aborderai ici assez rapidement, d'ailleurs) ! Comment décrire la musique de Wall Of Death ? Du Black Angels français (mais chanté dans la langue de Barack Obama, cependant), c'est à dire un savant mélange entre garage, rock psychédélique, rock progressif et ambient. Une musique hallucinante et hallucinée, faite pour faire tripper l'auditeur, une belle petite cinquantaine de minutes bien produite (c'est un fait indéniable) et qui laisse sur le Q de son voisin, tellement c'est bluffant.

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Je dois le dire, à l'écoute de ce Main Obsession qui tient tout autant des Stooges, du Velvet Underground que de Pink Floyd et des Stones, il m'est venu une belle bouffée d'orgueil national, je me sentais fier d'être de la même nationalité que les membres de ce groupe. Non, en France, on ne fait pas que du rock sans envergure à la Kyo ! Le rock, en France, a été passionnant dans les années 70 via Magma, Zoo, Hallyday (années 70, je le rappelle), Eddy Mitchell, Téléphone, Bijou, Little Bob Story, Higelin. Les années 80 ne furent pas mal non plus, via Bashung, les Ritas, Marquis De Sade... Les années 90, via Louise Attaque...Les années 2000, via Izïa (oui oui), Melody's Echo Chamber, mais n'allez pas me citer les Naast, Second Sex, BB Brunes ou Plasticines, vous vous prendriez cette porte, la plus proche d'où vous vous trouvez à l'heure actuelle, dans la gueule. En revanche, Wall Of Death, putain ! Vous allez vous dire que cette chronique est ratée, et en effet, j'ai été tellement bluffé par ce disque que je ne sais vraiment pas comment en parler. 10 chansons qui sont autant de petites bombes atmosphériques, heavy, puissantes et/ou délicates, je ne saurais dire laquelle est la meilleure. Une des plus longues, autrement dit Away (7,10 minutes qui passent comme 2), ou la chanson-titre (7,15 minutes) ? Ou les 6,30 minutes de Tears Of Rainbow ? Ou bien le plus sobre Marble Blues qui suit, 3 petites minutes admirables comme tout, ou bien encore Heaven By The Sun ? Tout est fantastique ici. A part, éventuellement, l'artwork de pochette, qui est cependant bien représentatif de l'album, un kaléïdoscope sonore, musical aussi bien que visuel.

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Le chant est parfait, la production assure, les morceaux sont magnifiques (vous trouverez, en bas d'article, jusqu'à ce que le clip fonctionne sur YouTube évidemment, l'intégralité de l'album en un clip)... Main Obsession est un remarquable album, une petite claque. Je n'avais encore jamais entendu parler de Wall Of Death (le nom du groupe est par ailleurs une expression anglophone pour désigner un grand mouvement de foule au cours d'un concert de rock, un mouvement aussi appelé, en hommage au film, Braveheart), et je pense ne pas être le seul dans ce cas. Ce groupe n'est pas très connu, ce premier disque n'a pas été fortement médiatisé, pas de pub TV, mais des critiques très positives à sa sortie. N'espérez pas voir un jour ce groupe jouer à Bercy, au Parc des Princes ou au Champ de Mars le jour de la Fête de la Musique. En revanche, je ne peux que vous conseiller ardemment son écoute, et si ça vous plait, faites tourner, pssez-vous le mot, parler de Wall Of Death, ce groupe mérite vraiment la reconnaissance. Un trouvera assez difficilement un premier album aussi marquant, professionnel, passionnant et passionné que ce Main Obsession.

Away

Thunder Sky

In Your Arms

Tears Of Rainbow

Marble Blues

Main Obsession

Heaven By The Sun

Believe Me Or Not

Darker Than Black

From Hell With Love

"Earthling" - David Bowie

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 Les années 90 démarrèrent difficilement pour David Bowie : le second album de son groupe Tin Machine (Tin Machine II), en 1991, est médiocre, let le live du groupe (Oh Vey, Baby) n'est pas extraordinaire. Puis, en 1993, Black Tie White Noise, produit par Nile Rodgers, est un disque assez décevant, malgré quelques excellentes chansons comme Miracle Goodnight et Jump They Say. La même année, Bowie écrit et enregistre la bande-son d'un TVfilm britannique adapté d'un best-seller, l'album, le film et le roman s'appellent The Buddha Of Suburbia. L'album est on ne peut plus méconnu, et sans être grandiose, il est tout de même pas trop mal, à découvrir, en tout cas (mais il reste un Bowie secondaire pour moi). En 1995, Bowie retrouve Brian Eno et sort le long et boursouflé1.Outside, que j'ai récemment réabordé ici, un disque trop long (74 minutes, 19 morceaux), mais renfermant quelques chansons absolument quintessentielles, Strangers When We Meet (déjà présente sur The Buddha Of Suburbia dans une autre version), Hallo Spaceboy, The Motel, I Have Not Been To Oxford Town... Un disque conceptuel (l'histoire d'un détective privé enquêtant sur un meurtre sordide) aux forts accents industriels à la Nine Inch Nails, d'ailleurs, le groupe de Trent Reznor fera partie de la tournée 95/96 de Bowie. L'album est trop long, trop complexe. Il devait être le point de départ d'une série d'albums sur le personnage de Nathan Adler (le détective privé), mais finalement, restera unique. Bowie cherche à se renouveler sans cesse, on le sait. En 1997, il sort un nouvel album, lequel, bien plus sobre, en terme de durée, que 1.Outside (il n'atteint pas, en effet, la cinquantaine de minutes, même s'il la frôle), est aujourd'hui un de ses albums les moins bien estimés par les fans : Earthling.

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Oui, c'est un fait, Earthling, enregistré avec ses musiciens de l'époque (Reeves Gabrels à la guitare, Zachary Alford à la batterie, Gail Ann Dorsey à la basse, Mike Garson au piano, ce dernier a rejoint l'écurie Bowie en 1972, mais ne participera pas aux albums de Bowie entre 1975 et 1995), est un disque sous-estimé. L'album ne sera pas un bide commercial, mais avec le recul, les fans (pas tous, pas tous ! Je sais de source claire et limpide que Leslie Barsonsec, ami internaute et chroniqueur occasionnel du blog, adore Earthling, et je suis comme lui) se sont quelque peu désintéressés de lui. Pourtant, il y à du lourd, du très lourd, sur ce disque. Earthling est produit par Bowie lui-même, je crois que c'est même son premier album qu'il produit lui-même tout seul comme un grand (il avait, auparavant, coproduit certains de ses albums). L'album sortira sous une très belle pochette montrant un Bowie de dos, dans un manteau aux couleurs de l'Union Jack (quelque peu usé), mains dans le dos, bien droit dans un décor champêtre. Le look de Bowie, à l'époque, était très moderne, chevelure blond vénitien, coupe en brosse, barbe de trois jours, petit bouc... Musicalement, Earthling est lui aussi très dans l'air de son temps. Si le précédent opus était sous influence Nine Inch Nails, Earthling (titre qui signifie 'Terrien') est sous l'influence du drum'n'bass et du jungle-rock à la The Prodigy. Pas sur tous les morceaux, mais sur une grande majorité. L'album précédent offrait 19 titres, celui-ci en contient 10 de moins. Mais quels titres ! Si on excepte The Last Thing You Should Do (qui ne me plaît pas trop), il n'y à rien à jeter ici. On y trouve même cinq (oui, cinq, sur neuf chansons !) classiques absolus de Bowie : Little Wonder (qui sortira en single), Battle For Britain (The Letter), Seven Years In Tibet (où Bowie fait vrombir son saxophone ; la chanson s'inspire de l'autobigraphie du même nom d'Heinrich Harrer, mais le film de Jean-Jacques Annaud qui en sera l'adaptation n'était pas encore sorti), Dead Man Walking (aussi un titre original de film de la même époque, mais rien à voir : La Dernière Marche) et I'm Afraid Of Americans (qui sera refait par la suite avec Nine Inch Nails). Cinq chansons démentielles, ma préférence allant àLittle Wonder (une progression haletante, qui plus est en ouverture d'album) et Seven Years In Tibet (morceau d'apparence calme, avec de grands pics de violence, de tension).

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Le reste de l'album est également remarquable : Looking For Satellites est un morceau fantastique, Telling Lies est méconnu et vraiment excellent, et le final Law (Earthlings On Fire) vaut lui aussi totalement le coup, avec son rythme syncopé. Dans l'ensemble, avec sa production bien dans son époque (et qui, bien qu'étant très puissante, est moins épuisante que celle de 1.Outside), cet album est probablement (et même très certainement !) le meilleur album studio de Bowie dans les années 90, et son meilleur (pour l'époque) depuis Scary Monsters (& Super Creeps) de 1980. En totale forme (ses musiciens aussi : Reeves Gabrels, arrivé chez Bowie via Tin Machine et qui partira après l'enregistrement de 'Hours...'  (de 1999), Zach Alford qui est toujours avec Bowie, Gail Ann Dorsey qui est toujours avec Bowie aussi, et l'inévitable Garson), Bowie livre un disque puissant, méconnu au final, parfois mal-aimé, mais assurément un chef d'oeuvre. Un disque que j'ai cependant mis un peu de temps à aimer, l'ayant découvert (à sa sortie ; j'avais 15 ans) à une époque où les productions drum'n'bass me faisaient royalement chier. Je ne suis toujours pas fan de ce genre de production, mais je fais une exception pour ce disque, réellement bluffant et, à une chanson près (laquelle n'est pas mauvaise, en même temps), quasiment parfait. Earthling est un grand cru de David Bowie. Sending me so far away, so far away...So far away, so far away...

Little Wonder

Looking For Satellites

Battle For Britain (The Letter)

Seven Years In Tibet

Dead Man Walking

Telling Lies

The Last Thing You Do

I'm Afraid Of Americans

Law (Earthling On Fire)

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