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"Live At Carnegie Hall" - Renaissance

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Live At Carnegie Hall

Il y à quelques mois (vers juin ! Oui, je sais, ça remonte un peu !), j'avais abordé ici un album de rock progressif qui me tenait (et me tient toujours) particulièrement à coeur : Scheherazade And Other Stories, un album paru en 1975, indéniablement le chef d'oeuvre du groupe l'ayant sorti, à savoir un groupe du nom de Renaissance. Un groupe anglais qui, comme Van Der Graaf Generator ou Gentle Giant, aura eu plus de succès ailleurs que dans son propre pays (VDGG, ce fut en Italie, Renaissance et Gentle Giant, ça sera aux USA). Renaissance mérite bien son nom, car le groupe en a connu plusieurs, de vies : d'abord crée, à la fin des années 60, par un ancien membre des Yardbirds (le chanteur blondinet, sorte de Brian Jones bis, Keith Relf) et sa soeur Jane (et aussi Jim McCarty, qui fut batteur des mêmes Yardbirds), le groupe sera ensuite, après deux albums au succès commercial des plus mitigés, remanié. Un tout nouveau line-up, avec notamment la chanteuse Annie Haslam (à la voix enchanteresse, douce, aérienne, fragile) et le bassiste Jon Camp, et dès lors, Renaissance...renaît. Prologue, Ashes Are Burning, Turn Of The Cards, les trois albums suivants (les trois  premiers du nouveau Renaissance, en fait), avec leur style bien à eux (beaucoup de piano, de longues plages instrumentales pleines d'émotions, pas ou peu de guitare électrique, pas ou peu de claviers électroniques à part des mellotrons), posent les bases du son Renaissance. On y trouve déjà des morceaux de choix, mais il faudra attendre 1975 et le mirifique Scheherazade And Other Stories (qui contient quatre morceaux, dont un de 24 minutes) pour vraiment parler de chef d'oeuvre. L'album a été enregistré en mai, et un mois plus tard, alors qu'il n'était pas encore sorti (il sortira en juillet), le groupe passe au mythique Carnegie Hall de New York. Un album live, double (toujours en CD : chaque disque dure dans les 48/50 minutes), sera enregistré entre les 20, 21 et 22 juin.

Renaissance - Live at Carnegie Hall (Japan) - Booklet

Pochette dépliée

C'est bien évidemment cet album, connement intituléLive At Carnegie Hall. Il dure la bagatelle de 100 minutes (et des poussières) pour seulement 8 titres. Le second disque à lui seul contient deux de ces titres, un par face. Je ne connais pas suffisamment la carrière de Renaissance pour l'affirmer, mais certains le disent, cet album est une sorte de mini best-of d'époque du groupe d'Annie Haslam, on y trouve leurs meilleurs morceaux, comme Carpet Of The Sun, Mother Russia, Ocean Gypsy... La seule chose de négative qui sera dite au sujet de l'album est qu'il est, un peu comme le double live Paris de Supertramp (1980), très très proche des albums studio, trop proche, même : le groupe, dans  l'ensemble, n'improvise pas trop, c'est un peu trop lisse. Le son est excellent (par rapport à un autre live enregistré au même endroit, le fameux quadruple live de Chicago de 1971, c'est le jour et la nuit, et pourtant, le Carnegie Hall n'est pas un lieu de concerts de rock, c'est plus pour la musique classique, le jazz et le chant), un peu trop, de làà accuser Renaissance d'avoir triché en studio, je n'irai pas franchir ce pas, mais ça ne m'étonnerait pas non plus, le son étant vraiment trop bon, et un peu lisse. Annie Haslam et Jon Camp (surtout Haslam, la chanteuse du groupe, Camp posant des voix de temps en temps, comme au début de Song Of Scheherazade, qui, de 24 minutes, en dure ici 29) chantent exactement comme sur les albums studio, on a l'impression qu'ils ont passé les bandes des albums sur scène et mimé en playback. Evidemment, ce n'est pas le cas, mais c'est à la fois admirable et gênant : ça respire le professionnalisme à plein nez, dans un sens ; et le bidouillage, dans l'autre. L'autotune n'avait pas encore été inventé, sinon, on en aurait certainement parléà demi-mot. 

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Intérieur de pochette

Bon, oublions ce détail d'audiophile : que Live At Carnegie Hall (que je possède en vinyle, mais pas en CD) ait été refait, un peu ou beaucoup, en studio, on s'en contrefout, car si c'est le cas, ce n'est pas le seul, loin de là. Musicalement, même si dans l'ensemble ça sonne un peu mou par rapport à d'autres groupes de rock progressif type Yes, Emerson, Lake & Palmer ou Genesis (et ne parlons pas de King Crimson, vraiment pas amateurs de mollesse musicale !), la faute à un piano très présent et bavard, à une chanteuse incroyablement compétente, mais qui n'est jamais dans le registre 'énervé' et à une absence quasi-totale de guitare électrique (et on peut virer le 'quasi'), ce double live de Renaissance, constitué de morceaux assez longs (Ashes Are Burning dure 24 minutes...), est une réussite dans le genre. A ne pas écouter trop souvent sous peine de finir neurasthénique, car ce n'est vraiment pas violent (mais musicalement parlant, c'est très joli, Ocean Gypsy, issue de l'album de 1975, est une putain de merveille), et puis, c'est un peu long, écouter d'une traite les deux derniers titres, de 29 et 24 minutes, c'est épuisant. Mais c'est vraiment réussi aussi. Dommage seulement que le mémorable Trip To The Fair, de l'album de 1975 (mon morceau préféré de l'album Scheherazade And Other Stories, 10 minutes de bonheur), ne soit pas présent ici, soit qu'il n'a pas été joué live, soit par manque de place sur l'album !

FACE A

Prologue

Ocean Gypsy

Can You Understand

FACE B

Carpet Of The Sun

Running Hard

Mother Russia

FACE C

Song Of Scheherazade

FACE D

Ashes Are Burning


"Live Evil" - Black Sabbath

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black-sabbath-1982-live-evil

Ca peut sembler ahurissant, vu la longévité, à l'époque de la sortie de cet album, de Black Sabbath (premier album studio sorti en 1969), mais Live Evil, sorti en 1982, est leur premier album live. Enfin, le premier officiel, car deux ans plus tôt, un autre live, Live At Last (à la qualité sonore totalement déplorable, limite pire qu'un bootleg), proposant des extraits de concert de 1972, était sorti, sans l'accord du groupe qui ne l'a tout simplement pas reconnu (désormais tout ce qu'il y à de plus officiel, car réédité en même temps que les autres albums, par le même éditeur CD, Sanctuary, l'album n'est toujours pas reconnu par le groupe, et sa qualité sonore n'a pas été améliorée). Live Evil, lui, est officiel. Double (toujours en CD), c'est le troisième et dernier album (pendant une dizaine d'années) de la seconde période du groupe, celle avec Ronnie James Dio au chant. Dio (qui avait quitté Rainbow pour venir dans le Sabbath, en remplacement d'Ozzy Osbourne, parti en 1979) partira en effet peu après le mixage (qui fut rocambolesque) de l'album. Pour les fans du Sabbath Noir, le départ de Dio (qui fondera son propre groupe, Dio) marque le début de la fin. Par la suite, en 1982, le groupe engage, le temps d'un album et d'une tournée (tous deux très critiqué(e)s, polémique en raison de leur aspect très caricatural), Ian Gillan, ancien chanteur de Deep Purple. L'album, sorti en 1983, est Born Again (et sa pochette hideuse et controversée, et son mixage des plus rocailleux), un disque franchement excellent, mais sujet à caution chez les fans. Après ce disque, ça sera vraiment la fin, entre albums médiocres (The Eternal Idol, Cross Purposes, Seventh Star) ou tout simplement abominables (Tyr, Forbidden), enfin, à l'exception de Dehumanizer en 1992, qui verra le retour éphémère de Dio, et qui est immense. Et aussi le retour, live, de la formation d'origine, en 1998, avec le live Reunion. Et le retour, en 2013, du groupe d'origine (sauf le batteur), avec l'album 13, immense. 

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Intérieur de pochette

Live Evil, sous sa pochette représentant divers personnages illustrant certaines des chansons présentes sur le disque (pour la traduction littérale de ces titres de chansons : un chevalier à l'épée de néon, un homme en fer, un cochon de guerre, des enfants (venus) de la mer, un paranoïaque, un sorcier vaudou, le Paradis et l'Enfer - un ange et un démon -, un homme cagoulé tel que sur la pochette de Mob Rules...), est donc le premier vrai live du groupe. Et le moins que l'on puisse dire, c'est qu'il est absolument prodigieux. Deux disques de durée très variable, le premier est très généreux (47/48 minutes), le second, clairement pas autant (dans les 32/33 minutes). S'il est toujours double en CD, c'est de peu, comme Physical Graffiti ou Wheels Of Fire. Enregistré au cours de plusieurs concerts de la tournée 1981 (de l'album Mob Rules, le deuxième album studio de la formation Dio), l'album propose 14 titres (je compte la minute de clôture de Fluff parmi eux, mais les deux parties de Heaven And Hell en une seule ; et The Sign Of The Southern Cross, dans laquelle s'imbrique la suite et fin de Heaven And Hell, comme une chanson séparée), et parmi eux, 7 (dont Fluff, instrumental) de la première période du groupe : Paranoid, Children Of The Grave, NIB, et toute la face B, soit Black Sabbath, War Pigs et Iron Man. Ca fait un peu étrange au début d'entendre une autre voix que celle d'Ozzy la Gargouille chanter ces titres, mais Dio, avec sa si remarquable voix, s'en sort à merveille, les morceaux ont été un peu réarrangés pour mieux lui coller à la peau. Apparemment, Sweet Leaf fut jouée durant quelques concerts, mais mis à part ça, ce furent les seuls titres de la première période àêtre interprétés en live à l'époque. Le groupe joue aussi et surtout des chansons de leurs albums Heaven And Hell (1980) et Mob Rules, ces deux albums remarquables étant peu avares en grandes chansons : Heaven And Hell (découpé en deux parties séparées par le changement de face : je crois qu'en CD, tout a été réuni en une seule plage audio, mais comme je n'ai que le vinyle...pour le moment), The Mob Rules, Neon Knights, Children Of The Sea, Voodoo, The Sign Of The Southern Cross, ainsi, en ouverture, que le très étrange et oppressant E5150 (dont le titre aussi est étrange). On peut regretter l'absence de Lonely Is The Word, de Turn Up The Night et de chansons de l'ère Ozzy, comme Hole In The Sky, Sabbath Bloody Sabbath ou Spiral Architect qui auraient très bien pu coller à la voix de Dio elles aussi.

black-sabbath-live-evil

On ne peut pas tout avoir, et tel qu'il est, il me plaît (comme le dit cette vieille rengaine de musette que j'ai honte de connaître), ce double live. Absolument mythique, ce premier live officiel d'un des meilleurs groupes de hard-rock de sa génération est une pièce maîtresse de leur discographie (que j'aborderai ici prochainement en détail commeje l'ai fait récemment pour Blue Öyster Cult ou Yes), et un des meilleurs lives de hard-rock/heavy metal qui soient. 80 minutes (environ) de bonheur. L'alchimie entre la voix de Dio, la guitare de Iommi et la section rythmique (Geezer Butler à la basse ; Vinnie Appice à la batterie) est totale. Après, je ne parle pas des relations internes : il paraît que Dio devenait un vrai tyran, et qu'il partira (ou sera viré...) parce que le reste du groupe n'en pouvait plus. Ca ne transpire pas sur Live Evil, ainsi que sur les deux albums studio qui le précèdent. Cette période de Black Sabbath, courte (trois ans), est vraiment immense, et probablement ma préférée, voilà, c'est dit. D'ailleurs, c'est le cas de pas mal d'autres fans du groupe, car la période Dio est vraiment remarquable, deux albums studio parfaits et dont on ne se lasse pas, et un live anthologique et généreux pour accompagner. Passer à côté de ça serait limite criminel.

FACE A

E5150

Neon Knights

NIB

Children Of The Sea

Voodoo

FACE B

Black Sabbath

War Pigs

Iron Man

FACE C

The Mob Rules

Heaven And Hell

FACE D

The Sign Of The Southern Cross/Heaven And Hell (Continued)

Paranoid

Children Of The Grave

Fluff

Black Sabbath : la discographie

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Place maintenant à la discographie officielle (studio et live) de Black Sabbath, un des meilleurs groupes de hard-rock qui soient !

42921868_pBlack Sabbath (1969) : Sous une pochette qui fera parler d'elle (selon la légende, il n'y avait personne quand la photo fut prise, la Mona Lisa gothique serait donc une apparition...ah ah ah  En tout cas, personne n'a jamais su la retrouver, cette mystérieuse femme qui glace le sang...), le premier opus, éponyme, de Black Sabbath n'est pas leur meilleur. Mais il est franchement très bon, et offre déjà des tueries : NIB (qui ne signifie pas Nativity In Black, au fait, contrairement à la légende), The Wizard, Evil Woman (une reprise), la chanson-titre, Behind The Wall Of Sleep. On notera que Wicked World, présent sur le CD, ne l'était pas sur le vinyle, qui ne comprenait que 7 titres. Un album qui fera date, le son doom est lancé.

46237328_pParanoid (1970) : Pochette assez angoissante (un homme armé, chelou, surgit de derrière un arbre dans les bois, de nuit...on imagine aisément la scène si cela nous arrivait réellement), et en même temps, nullissime. Heureusement, ce n'est pas le cas de l'album. Paranoid n'a jamais été mon préféré de Black Sabbath, mais il faudrait être fou pour passer à côté, parce que Paranoid, War Pigs, Iron Man, Electric Funeral, Hand Of Doom (sur la came, une chanson terriblement glauque sur le sujet, anti-came, ce qui n'empêchera pas le groupe d'en prendre !), Planet Caravan (une ballade) sont des monstres du genre. En fait, c'est bien simple, tout, des 8 titres, même l'instrumental Rat Salad, est essentiel. Un grand disque du groupe, donc.

46310995_pMaster Of Reality (1971) : Un des albums les plus courts du groupe, et même le plus court : 34 minutes. Et c'est dommage, dans un sens, car c'est un des meilleurs. Très heavy, cet album à la pochette paresseuse offre en effet Sweet Leaf (sur le cannabis), Solitude, Into The Void, Children Of The Grave, After Forever avec sa ligne de texte sur le Pape au bout d'une corde... Encore un grand cru du Sabb'.

75917288_pVol. 4 (1972) : Comme son nom l'indique, c'est le quatrième opus. Remerciant la Great Coke Company of Los Angeles dans les crédits, le groupe livre ici un disque étonnant (Changes est une ballade au piano, Laguna Sunrise, un instrumental relaxant, FX un autre instrumental totalement expérimental...), très heavy par moments : Cornucopia, Snowblind, Supernaut... Un de mes albums préférés du groupe. Pas le plus évident, ceci dit.

46193784_pSabbath Bloody Sabbath (1973) : Le meilleur album, à moins que cela soit le suivant, ou bien celui de 1980, ou bien les trois en même temps, plus simplement. Disque assez progressif par moments (Rick Wakeman, claviériste de Yes, apparait sur Sabbra Cadabra, et le groupe s'essaie aux claviers synthétiques sur toute la face B : Who Are You, Looking For Today), et offrant un grand nombre de chefs d'oeuvre : Spiral  Architect, A National Acrobat, Sabbra Cadabra, la chanson-titre... Pochette magnifique sur la dualité de l'Homme et le Bien et le Mal.

100666923Sabotage (1975) : Le groupe a subi moult tracas (drogue, ennuis juridiques, etc), et ça se ressent sur ce disque incroyablement violent, virulent, saignant, dont le titre est, selon Tony Iommi (guitare), un reflet de la situation du groupe, comme s'ils avaient été sabotés par leurs proches et management. Sabotage ne brille pas par sa pochette ridicule. En revanche, musicalement, rien à dire ou presque (Am I Going Insane (Radio) est assez moyen). Ozzy est en forme, il braille ses paroles (Hole In The Sky), The Writ et Megalomania semblent résumer la situation du groupe à l'époque, Symptom Of The Universe annonce le futur thrash-metal de Metallica et Slayer...et Supertzar est assez étrange et étonnant. Encore un chef d'oeuvre.

Black-Sabbath-Technical-EcstasyTechnical Ecstasy (1976) : Il fallait bien que ça arrive : Black Sabbath s'effondre. Si le groupe fera encore pire par la suite, Technical Ecstasy marquand cependant la première chute de niveau. On peut garder Dirty Women, Gypsy et All Moving Parts (Stand Still) comme chansons correctes, mais le reste ne vaut pas grand chose. Je ne parlerai pas de la pochette, qui semble représenter un coït de robots dans un escalator. Qui a eu cette idée de merde (pochette signée Hipgnosis, au fait) ? Le groupe, ou le studio de design ?

Black-Sabbath-Never-Say-DieNever Say Die ! (1978) : Le dernier album studio de la période Ozzy (jusqu'à13 en 2013), et le pire de cette période. Et un des pires du groupe. On a l'impression d'une vraie dégringolade dans le niveau, c'est absolument affligeant. Je ne parlerai pas de l'idiotie de la pochette, ces aviateurs masqués, à quoi ça rime ? Musicalement, ces 45 minutes passent trop, trop, trop lentement, rien à conserver, pas même le morceau-titre. On notera que Bill Ward (batteur) chante sur Swinging The Chain. Oh, mon Dieu.

50957819_pHeaven And Hell (1980) : Ozzy est parti se lancer (pas trop loin) en solo, il arrivera à faire des disques vraiment bons nomme The Blizzard Of Ozz ou No More Tears. Black Sabbath engage Ronnie James Dio, parti de Rainbow. Un mec pas très grand, au physique d'elfe, à la voix ahurissante d'efficacité, mort hélas en 2010 de cancer. Le chanteur de Love Is All, de Rainbow, s'approprie totalement le Sabbath, et avec lui, la meilleure période du groupe (mais pas la plus longue) commence. Heaven And Hell est un disque tout simplement parfait. La chanson-titre, Lonely Is The Word, Children Of The Sea, Neon Knights, autant de tueries qui font de ces 40 minutes une date dans l'histoire du groupe. Essentiel.

49914408_pLive At Last (1980) : Des extraits de concert de 1972 (avec une version embryonnique de Killing Yourself To Live, un an ou presque avant que le groupe ne la propose sur Sabbath Bloody Sabbath), sorti en 1980, alors que le groupe, avec Dio au chant, sortait Heaven And Hell et n'avait vraiment pas besoin d'un live issu de l'ancienne époque du groupe. D'ailleurs, Live At Last, sous sa pochette hideuse et avec sa qualité sonore absolument déplorable (pire qu'un bootleg), n'est pas reconnu par le groupe, et est une sorte de semi-bootleg, désormais totalement officiel. Mais toujours pas reconnu par le groupe. C'est leur premier live, dans un sens, mais il ne compte pas trop. Sa qualité horrible empêche qu'on l'apprécie pleinement. Dommage, car Tomorrow's Dream, Cornucopia, Wicked World (long de 19 minutes) ou War Pigs sont pas mal. Malgré le son. Je déconseille quand même ce live à cause du son.

50990266_pMob Rules (1981) : Pochette grandiose et très angoissante, glauque aussi (le visuel n'a pas été fait pour le groupe, c'est la reprise d'un dessin de Greg Hildebrand sur lequel le groupe rajoutera le nom du disque et le leur, en tag), sur laquelle on aperçevrait, en bas, dans les dégoulinures du sol, la mention Kill Ozzy. Ce qui est sujet à caution (on appelle ça la paréïdolie, quand on croit voir quelque chose dans une forme indistincte, comme dans les nuages), et Tony Iommi lui-même n'a jamais pu voir exactement cette mention non voulue, donc, par le groupe. Mob Rules est un grand disque de plus, avec des chansons aussi tuantes que The Sign Of The Southern Cross, Voodoo, The Mob Rules, Turn Up The Night et l'instrumental angoissant E5150. Parfait, tout simplement. Un peu sous-estimé, aussi, j'ai l'impression.

black-sabbath-1982-live-evilLive Evil (1982) : Le voilà, le premier live officiel du groupe ! Double, c'est une tuerie dans le genre, Dio (qui partira après le mixage de l'album, qui se passera plutôt mal : tensions internes) est en forme et livre des versions à tomber de Heaven And Hell (en deux parties séparées par une face, avec The Sign Of The Southern Cross entre les deux), NIB, Black Sabbath, The Mob Rules, Children Of The Sea, Paranoid ou Neon Knights. Tout simplement quintessentiel, pour moi le meilleur live du groupe, et un des meilleurs lives du genre, si si !

87791652_pBorn Again (1983) : Ronnie James Dio est parti, le groupe engage Ian Gillan (chanteur de Deep Purple entre 1969 et 1973). Bill Ward accepte de revenir pour l'album, mais ne participera pas à la tournée. Born Again sort en 1983 sous une pochette hideuse que même l'auteur (Steve Joule) a renié, estimant avoir été bourré au moment de la faire, etc. Selon la légende, Ian Gillan aurait gerbé en voyant la pochette, il en aurait jeté un carton d'exemplaires par une fenêtre, de rage. Il aurait aussi gerbé en écoutant le disque, qui, tout en étant vraiment bon (on y trouve des chansons mémorables, Born Again, Zero The Hero, Thrashed, Keep It Warm, Disturbing The Priest), possède une qualité sonore très discutable, assez pourrie même. On reprochera cela au disque, on reprochera aussi son côté très caricatural/bourrin, la tournée, avec ses décors et ses nains, sera jugée caricaturale, une sorte de Spinal Tap en moins rigolo. Dommage pour cette formation, qui aura au moins livré un album vraiment sensationnel, sur lequel Gillan semble s'éclater comme une bête sauvage (Disturbing The Priest). Sur scène, il livrait un Black Sabbath tellement flippant que le groupe se demandera s'il fallait continuer à la jouer, le public réagissant assez violemment. On notera que la qualité médiocre du son transforme totalement la chanson-titre, qui en trouve un pathos des plus efficaces (le son de la guitare...frissons !). Bref, à l'arrivée, un disque que j'adore, vraiment sous-estimé, qui n'a pas eu de bol...un peu caricatural, c'est vrai, et pas parfait, mais dans l'ensemble, efficace à fond !

Black-Sabbath-seventh-starSeventh Star (1986) : A la base, ce disque devait être un album solo de Tony Iommi, le guitariste du groupe. Ce qui explique probablement le fait que la pochette de ce Seventh Star soit créditée àBlack Sabbath featuring Tony Iommi (chose, sinon, totalement débile, Black Sabbath ayant été fondé par Iommi, qui est quasiment le seul membre du groupe présent sur tous les albums) et que la photo  de pochette ne montre que Iommi. Aucun des membres du groupe n'est présent ici, sauf Iommi. Le chanteur est Glenn Hughes (Deep Purple), qui se démerde bien. Un album qui n'est pas toujours considéré  comme un disque du groupe, un peu à part, plus un album solo de Iommi qu'autre chose. Ce n'est pas un grand disque, mais ce n'est quand même pas honteux. In For The Kill et la chanson-titre sont vraiment bien. Disque très court, 35 minutes...

53438041_pThe Eternal Idol (1987) : Le premier 'vrai' opus du Sabb' depuis Born Again. Premier album du groupe avec Tony Martin (de Rainbow durant la période 1979/80, pas la meilleure ni la plus connue) au chant, et pas mal des musiciens ayant oeuvré sur Seventh Star (Geoff Nicholls aux claviers, Eric Singer à la batterie) sont là. Un an à peine après Seventh Star, ce The Eternal Idolà la pochette assez moche (et qui, à la base, n'était pas prévue pour être celle-là ; à la base, ça devait être une photo d'une sculpture de Rodin portant le même nom que le disque, mais pour des problèmes de droits, ce fut impossible, et on a engagé deux modèles pour imiter la sculpture) offre deux-trois bons passages, comme Scarlet Pimpernel, Eternal Idol et The Shining. Mais dans l'ensemble, pas du niveau de ce que l'on attend de Black Sabbath. J'imagine qu'à l'époque, ceux qui avaient chié sur Born Again devaient se dire, déjà, qu'au final, l'album de 1983, avec Ian Gillan, n'était vraiment pas si mal, tout compte fait...

Black-Sabbath-Headless-CrossHeadless Cross (1989) : On ne l'espérait plus trop, mais voilà : Headless Cross est bon. Pas immense, hein, mais c'est clairement leur meilleur, à l'époque, depuis Mob Rules. Tony Martin au chant, Cozy Powell (un ancien de Rainbow, groupe qui, décidément, entre Dio, Martin, Powell et, par la suite, Rondinelli, aura vu pas mal de ses membres aller vers Sabbath !) à la batterie. On notera la participation amicale de Brian May (oui, celui de Queen !) à la guitare sur When Death Calls, il livre un très sympathique petit solo sur ce titre. Entre Nightwing, Black Moon, When Death Calls, Headless Cross et Kill In The Spirit World, ce disque sans prétention est vraiment très efficace. Le meilleur disque du groupe avec Tony Martin au chant, ce qui est vraiment tout dire, car la période Martin (de The Eternal IdolàForbidden, en exceptant Dehumanizer) est dans l'ensemble vraiment médiocre. Sauf là.

SabbathTyrTyr (1990) : Sorte d'album-concept sur la mythologie nordique, si on s'en réfère aux titres de pas mal des morceaux (Odin's Court, Valhalla), Tyr est un des moins bons opus de Black Sabbath. Après un Headless Cross efficace, le groupe, toujours avec Tony Martin au chant (mais il va s'effacer pour l'album suivant, une petite parenthèse avant son retour), s'effondre à nouveau. Sans être le pire du groupe, Tyr est un album assez lourdaud, heureusement court (un peu moins de 40 minutes), mais je ne vois rien à sauver du marasme. Pour grands inconditionnels seulement. Et encore...

53480955_pDehumanizer (1992) : Le retour de Dio au chant pour un album qui, direct, est un des meilleurs du groupe et le meilleur de la décennie 90 (pour le groupe, hein). Dehumanizer est une tuerie dans le genre, avec des morceaux remarquables comme Time Machine (qui apparaîtra dans le film Wayne's World dans une autre version présente en bonus-track sur le CD), TV Crimes, Letters From Earth, I ou Sins Of The Father. Asbolument génial.

SabbathPurposesCross Purposes (1994) : Retour de Tony Martin au chant, Bobby Rondinelli (autre membre de Rainbow avec Martin) à la batterie, pour cet album, le seul (hormis un live) pour cette formation de Black Sabbath. Du power-metal sans grande âme, avec quelques bonnes chansons (I Witness, Back To Eden, Psychophobia), mais dans l'ensemble, les 47 minutes de ce Cross Purposes passent plutôt correctement, mais sans donner l'envie d'y revenir. Pour inconditionnels absolus sachant tout apprécier et pardonner, car il y à pire dans Black Sabbath. Il y à surtout bien mieux. Anodin.

Black_Sabbath_-_Cross_Purposes_LiveCross Purposes Live (1995) : Un live assez frustrant (70 minutes seulement) qui, comme son nom l'indique, a été capté pendant la tournée de l'album Cross Purposes, avec Tony Martin au chant. Des versions potables, mais pas grandioses, de Time Machine, Children Of The Grave, Symptom Of The Universe, Headless Cross et Into The Void. Pas de quoi se relever la nuit non plus. Le live était aussi sorti en VHS à l'époque. Il existerait un DVD non officiel qui reprend une partie de la VHS.

ForbiddenForbidden (1995) : Vous cherchez le pire album du groupe et pensez que c'est Never Say Die ! ou Tyr ? Non, les gars, cet insigne, en fait infâme, honneur revient àForbidden, un album qui aurait mieux fait de s'appeller Forgotten, tellement il est à oublier. Produit par Ernie C (un membre de Body Count, groupe de rap metal) et proposant une participation vocale de...Ice-T (membre de Body Count), Forbidden est une purge innommable, un album absolument lamentable, une merde totale que je me refuse à chroniquer ici dans le détail. Il paraît qu'on le trouve difficilement en magasin ; ça tombe bien, vous ne voulez pas acheter ce truc. Manquerait plus que ça, d'ailleurs.

51152435_pReunion (1998) : Ca avait bien fait parler à l'époque : le retour de la formation 1969/1979, Ozzy/Tony/Geezer/Bill. A l'arrivée, des concerts, et un double live (avec, en final du second CD, deux morceaux studio inédits : Psycho Man et Selling My Soul, corrects) intituléReunion. Le son est excellent, la setlist aussi, même si elle ne se réfère qu'à la période 1969/1976 (aucun titre de Sabotage malheureusement ; un seul titre de Technical Ecstasy : Dirty Women ; aucun de Never Say Die ! et, évidemment, aucun des périodes suivantes du groupe). Parmi les morceaux, Spiral Architect, Paranoid, Electric Funeral, Snowblind, Sweet Leaf, Fairies Wear Boots, Behind The Wall Of Sleep, NIB ou Black Sabbath. Quasiment essentiel.

Past_LivesPast Lives (2002) : Quasiment deux heures de live de la grande époque : on a des extraits de concerts datant d'entre 1970 et 1975, notamment des morceaux captéà l'Olympia en 1970, au Rainbow (Londres) en 1973, à Asbury Park en 1975... Une double compilation live qui fait oublier le calamiteux (pour le son) Live At Last de 1980, qui n'était, je le rappelle, pas officiellement reconnu par le groupe. Essentiel pour tout fan.

SabbathHammerLive At The Hammersmith Odeon (2007) : Un live capté en 1981 à Londres, au mythique Hammersmith Odeon Theatre, pendant la tournée de Mob Rules, et, donc, pendant la remarquable deuxième époque de Black Sabbath. Morceaux de choix (NIB, Children Of The Sea, War Pigs, Black Sabbath, Heaven And Hell, The Mob Rules), avec, aussi, des chansons moins connues mais sensationnelles : Country Girl, Slipping Away. 79 minutes de bonheur avec une excellente qualité audio, un bonheur pour fans ! Après, il y à pas mal de doublons avec Live Evil, évidemment. Il n'y à quasiment que ça (pas les mêmes versions des chansons, mais les mêmes chansons), sauf les deux derniers titres que j'ai cité.

The_Devil_You_Know_coverThe Devil You Know (2009) : Attention, ce disque n'est pas estampillé Black Sabbath, malgré que, dans un sens, ça soit un de leurs albums. C'est le retour de la formation 1980/82, la formation avec Dio au chant, mais pour des raisons juridiques, cette reformation du line-up de la deuxième époque n'a pas eu le droit d'utiliser le nom de Black Sabbath, c'est donc sous celui de Heaven And Hell (le nom du premier album de la seconde formation, remember ?) que l'album est sorti. Un très très bon album qui sera hélas le dernier de Dio, mort d'un cancer en mai 2010... Des chansons absolument géniales comme Bible Black, Fear, Eating The Cannibals ou Breaking Into Heaven.

87932833_p13 (2013) : Le retour en force et en forme. La formation originale, sauf le batteur, Bill Ward, qui a refusé de participer, et est remplacé par Brad Wilk (Rage Against The Machine et Audioslave), qui se démerde bien. 8 chansons autoréférencées (une d'entre elle s'ouvre un peu comme Black Sabbath, une autre possède le même riff que NIB, ou presque, une autre est une ballade à la Planet Caravan/Solitude/Changes...) et franchement jubilatoires : God Is Dead ?, Zeitgeist, Loner, End Of The Beginning, on en redemande. Et ça tombe bien, à la sortie, l'album était vendu en édition collector 2 CD, le second étant constitué de 3 bonus-tracks pas dégueus : Pariah, Methademic... A l'arrivée, sous sa pochette enflammée, 13 est immense. On notera que peu avant la sortie de l'album, peu avant son enregistrement en fait, on apprendra la maladie (cancer) de Tony Iommi, lequel, dans les crédits de pochette, remercie les médecins et médicaments, sans lesquels il aurait eu du mal à tenir le coup. Comme il est toujours vivant, à l'heure actuelle on espère que ça va durer le plus longtemps possible !

Black_Sabbath_Live_GatheredLive...Gathered In Their Masses (2013) : Captéà Melbourne, ce live est sorti en CD et en DVD, et date de la tournée de l'album 13. On y trouve quelques unes des meilleures chansons de l'album (Loner, God Is Dead ?End Of The Beginning, et Methademic, qui est un des morceaux du CD bonus de 13), on y trouve aussi Iron Man, War Pigs, Snowblind, Symptom Of The Universe... Trop court (le CD dure 69 minutes ; le DVD, lui, en dure 108). A noter que les deux dernières chansons citées, notamment, ne sont pas sur le CD.

The Black Keys : la discographie

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C'est au tour des Clés Noires d'avoir droit à leur discographie (officielle) commentée sur Rock Fever ! Une discographie courte, mais passionnante.

The_Black_Keys_-_The_Big_Come_UpThe Big Come Up (2002) : Dan Auerbach (chant, guitares, basse) et Patrick Carney (batterie, percussions, production) sortent leur premier album, enregistré en amateur dans un réduit à Akron (dans l'Ohio ; leur ville d'origine). Production minimaliste. Aucun hit à l'horizon, si le groupe avait continué, au fil des années, à sortir des albums tel que celui-ci, ils ne seraient jamais devenus ce qu'ils sont devenus, à savoir des stars du rock. Mais The Big Come Up offre de très bons moments, comme cette efficace reprise du She Said, She Said des Beatles, ou bien The Breaks. On notera que la version CD propose, après le court final 240 Years Before Your Time, une longue plage de silence qui dure 20 minutes ! Et suivie par...rien, même pas un morceau-caché ! L'intérêt d'un tel truc ? Album très correct, sinon, mais ils feront mieux.

0005526_black-keys-thickfreaknessThickfreakness (2003) : Le début de carrière des Keys (en gros, jusqu'à 2005) est assez discret, des albums enregistrés localement, à l'arrache et à l'ancienne. Offrant notamment une excellente reprise de Have Love Will Travel, ainsi que Hard Row, Set You Free, No Trust et une reprise de Junior Kimbrough (le précédent album aussi en contenait une) intitulée Everywhere I Go, ce Thickfreaknessà la pochette amusante est un bon gros pas en avant par rapport à The Big Come Up. Toujours pas parfait, ça peut sembler monolithique parfois (des chansons de 3 minutes, de style garage-blues-rock), mais dans le genre, c'est efficace.

rubber-factoryRubber Factory (2004) : Le groupe commence à avoir un peu plus de moyens : ce disque a été enregistré ailleurs que dans un petit réduit. Enfin, il n'a pas été enregistré en studio non plus, mais dans une ancienne usine de pneus Dunlop (d'où le titre de l'album, 'usine de caoutchouc', qui est de plus une allusion au Rubber Soul des Beatles) ! Un disque mémorable, le sommet de leur première époque (quand les Keys étaient un peu caverneux), avec au programme des morceaux de choix comme 10 A.M. Automatic, The Desperate Man, Aeroplane Blues, Act Nice And Gentle (reprise des Kinks), The Lenghts, Girl Is On My Mind... Essentiel à tout amateur de blues-garage et du groupe, bien que cela soit très éloigné des futurs Brothers et Turn Blue !

Chulahoma-_The_Songs_Of_Junior_KimbroughChulahoma : The Songs Of Junior Kimbrough (2006) : Un EP, un peu moins de 28 minutes entièrement constituées de reprises (au nombre de 7) de chansons de Junior Kimbrough (que les Keys semblent adorer, et qu'ils avaient déjà repris sur leurs premiers albums). Kimbrough (mort en 1998) était un bluesman du Mississippi. Keep Your Hands Off Her, Nobody But You, notamment, sont efficaces. Après, ce n'est pas ce que je préfère chez les Keys, mais ce petit album achève assez bien leur première période, l'album studio suivant allant changer pas mal de choses dans leur style.

BlackKeysLiveInAustinTexasLive In Austin, TX (2006) : Un live à la fois officiel et officieux, un bootleg officiel, quoi, qui propose un concert donnéà Austin, dans le Texas, en 2003. Au programme, Hard Row, Have Love Will Travel, Busted, Them Eyes... C'est vraiment pas mal, le groupe assure bien. C'est, en revanche, beaucoup trop court, moins de 50 minutes, et ce fut proposé en format digital. Il existe aussi un DVD, qui, il me semble, n'est pas aussi complet que la version audio (chose rare, c'est souvent l'inverse le cas) !

The_Black_Keys_-_Magic_PotionMagic Potion (2006) : Encore une fois enregistréà Akron, Ohio, Magic Potion marque un changement pour les Keys. Le son est de mieux en mieux (non pas que ça sonnait pourri, mais on sentait bien que la production était minimaliste, et les moyens financiers, faibles). Avec sa pochette représentant un Oeuf de Fabergé, l'album est un chouïa moins immense que le précédent Rubber Factory, et que les suivants, mais il offre quand même Goodbye Babylon, The Flame, Your Touch, Strange Desire, autant d'excellentes chansons. Vraiment pas mal.

21cdc561341cbed095817f47c2a525f303c79319Attack & Release (2008) : Le son du groupe devient plus dense, grâce à la participation du producteur Danger Mouse, futur fidèle des Keys. Attack & Release offre un bel avant-goût du futur Brothers, et déjà, des morceaux de choix à profusion : Strange Times, Things Ain't Like They Used To Be, Psychotic Girl, I Got Mine, All You Ever Wanted, Lies, Oceans & Streams... Un opus tout simplement excellentissime, qui ne sera suivi d'un autre que deux ans plus tard. Entre temps, le groupe se sépare quelque peu (des tensions peu importantes), Auerbach sortira en 2009 son premier opus solo, le très bon Keep It Hid... Le retour sera fracassant.

brothersBrothers (2010) : Danger Mouse à la production, pas partout, mais il laisse cependant sa marque. Sous sa pochette en allusion au Howlin' Wolf Album de Howlin' Wolf (et avec la police de caractères du Pet Sounds des Beach Boys), Brothers, disque généreux (presque une heure de musique, 15 titres dont une reprise, Never Gonna Give You Up, magnifique), est immense. Un des meilleurs albums non seulement du groupe, mais des années 2000, et probablement le meilleur album de 2010, tant qu'à faire. Difficile de dire quelle chanson est la meilleure : Tighten Up qui fut un tube, Never Gonna Give You Up, Sinister Kid, Everlasting Light, Howlin' For You, The Go Getter, Unknown Brother, These Days ? Un peu tout en même temps, mon capitaine ? Enregistréà Muscle Shoals, en Alabama, ce disque tue.

16cd7cc3a310c4501c8c783bd505630528262d8dEl Camino (2011) :Mon préféré du groupe, un de mes disques de chevet, et je ne plaisante pas du tout. 38 minutes de tuerie, entièrement produit par Danger Mouse, devenu quasiment le troisième membre du groupe (sur la pochette de l'album suivant, il est même crédité en tant que Black Keys aux côtés d'Auerbach et Carney). El Camino, dont la pochette ne représente d'ailleurs pas un El Camino, est un chef d'oeuvre total, un disque parfait du genre de ceux qu’usinaient Creedence Clearwater Revival à la grande époque. Mais en plus moderne, avec des ambiances soul du plus bel effet. Disque majeur regorgeant de monuments, comme Lonely Boy, Mind Eraser, Sister, Money Maker, Little Black Submarines, Gold On The Ceiling, Nova Baby. Mais les 11 titres sont tous parfaits. Pendant un temps, il fut hype, à la TV, de passer des extraits des chansons de ce disque en fond sonore de reportages sportifs, culturels ou généralistes. Les Keys deviennent géants, ici.

the-black-keys-turn-blueTurn Blue (2014) : Dernier opus en date, il a été précédé de Fever (présente sur le disque) en single promotionnel, une chanson très électro/pop/soul qui a quelque peu étonné et stressé les fans. Une chanson remarquable et assez éloigné du reste de Turn Blue, disque pas très joyeux, dans la veine de Brothers et El Camino, produit par Danger Mouse, avec quelques prises de risque (un morceau, en l'occurrence Waiting On Words, sur lequel Auerbach a modifié sa voix pour qu'elle devienne féminine ; un autre morceau, Weight Of Love, qui dure 7 minutes, assez original et floydien, placé en ouverture alors que c'est le genre de truc qu'on placerait en final). Sous une pochette qui fait mal aux yeux, l'album est une réussite selon moi, et je l'adore, mais il a été source de critiques chez les fans, qui estimeront que le groupe ne se renouvelle pas assez. Tant pis pour eux, moi, j'ai adoré. 45 minutes vraiment bluffantes, avec notamment le très stonien Gotta Get Away et son riff qui tue, ou bien la chanson-titre, ou bien In Our Prime, 10 Lovers, Bullet In The Brain... Encore un monument !

".5: The Gray Chapter" - Slipknot

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Six ans... C'est le temps qu'il aura fallu à Slipknot pour sortir de l'ombre après le décevant "All Hope Is Gone", quatrième livraison du groupe originaire de Des Moines dans l'Iowa. Il faut dire que Slipknot a traversé des moments particulièrement difficiles. En effet, en 2010, le bassiste, Paul Gray, est retrouvé mort dans une chambre d'hôtel.
L'autopsie du défunt révélera une overdose accidentelle à la morphine. Pour Slipknot, il est temps désormais de s'interroger sur son avenir. Le groupe doit-il continuer ? "The Show Must Go On"... comme le disait Queen dans "Innuendo", son album testament...

Pour le moment, le groupe n'est pas prêt pour un hypothétique cinquième album, mais continue de se produire en concert. Qu'à cela ne tienne, dans différentes interviews, le chanteur de Slipknot, Corey Taylor, confirme qu'un nouveau disque est en préparation. Pourtant, en 2013, le batteur, Joey Jordison, claque la porte.
Nouveau coup dur pour le groupe. Toutefois, certaines rumeurs affirment que Jordison aurait été viré du groupe. Affaire à suivre (ou pas)...

Toujours est-il qu'il est remplacé par un certain Jay Weinberg à la batterie... Pour ce cinquième opus, justement intitulé".5: The Gray Chapter", Slipknot a choisi une pochette très sombre, qui montre un homme (enfin, on imagine que c'est un homme...) déguisé en squelette, et qui réprésente (bien évidemment) la mort. C'est la thématique principale de ce nouveau disque.
Il est bien sûr question du deuil, de la peine mais aussi de la colère, comme si ce cinquième album devait représenter une nouvelle étape dans la discographie de Slipknot. Ce n'est pas une grande nouvelle: le groupe est à la fois ovationné et très critiqué par la presse et les médias.

En quelques mots, soit on adore, soit on déteste Slipknot. Personnellement, je ne suis pas un grand fan du groupe. Néanmoins, je leur reconnais plusieurs grandes chansons. Et indéniablement, ".5: The Gray Chapter" possède une aura particulière. C'est sans aucun doute le disque le plus sombre du groupe. Pourtant, en l'espace de quelques années, Slipknot a été chamboulé : mort de Paul Gray et l'éviction de son ancien batteur.
Reste à savoir comment le groupe a réussi (ou pas) à s'en remettre. Que les fans se rassurent : ils devraient rapidement adopter ".5: The Gray Chapter" qui contient son lot de compositions brutales : Custer, Sarcastrophe, The Negative One ou encore The Devil In I.

Sur tous ces morceaux, qui sont des singles évidents, on retrouve la fulgurance du passé. Pourtant, peu ou prou de surprises au tableau de bord. Même si le disque est moins long qu'à l'accoutumée, il reste néanmoins assez répétitif et peu varié. Bien que meilleur que son prédécesseur, le très fade "All Hope Is Gone", ".5: The Gray Chapter" n'est pas non plus la tuerie annoncée.
On reste tout de même assez loin de leur album éponyme et surtout d'Iowa, qui resteront sans aucun doute les deux grands édifices du groupe. Mais nul doute que Slipknot, contrairement aux groupes de sa génération (en gros, Limp Bizkit et consors), possède encore un bel avenir devant lui.

Les titres:

XIX
Sarcastrophe
AOV
The devil in I
Skeptic
Lech
Goodbye
Nomadic
The One that kills the least
Custer
Be prepared for hell
The negative one
If rain is what you want

"Spot The Pigeon" - Genesis

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Ca fait un petit moment que je n'avais rien écrit sur le blog (pas eu trop le temps). Erreur réparée avec cet article qui, j'en suis désolé, sera plus court que de coutume, mais en même temps, comme le disque abordé (pour la première fois) ici est, lui aussi, plus court que de coutume, ça va finalement bien ensemble. Il s'agit ici de Genesis, et du Genesis de 1977. 1977, c'est l'année de sortie de Wind And Wuthering, immense album, ainsi que du double live (lui aussi immense, malgré une prise de son sans doute trop réussie, on accusera le live d'être refait en studio, ce qui n'est pas le cas) Seconds Out. Peu après la tournée 1977, et le double live, le guitariste du groupe, Steve Hackett (qui s'était lancé en solo en 1975 avec un Voyage Of The Acolyte franchement bon), s'en va. Il n'aimait pas la nouvelle orientation du groupe, avait envie d'autre chose, comme Peter Gabriel en son temps. Entre l'album studio et la sortie du double live, le groupe enregistrera trois chansons qui sortiront en EP (ou mini-album), un EP qui, comme tout EP se respectant, est court : il dure, en effet, presque 13 minutes. Le tout est écoutable, en vinyle, à la vitesse 45-tours, mais est au format physique 33-tours. Cet EP, sorti en 1977, s'appelle Spot The Pigeon, et sa pochette photographique montre un match de football, et précisément, un beau but dans la lucarne. Le titre de l'album est un jeu de mots anglais signifiant 'marquer un but', et permet de faire allusion aux chansons présentes sur la face A de l'EP. Pour la face B, elle n'offre qu'une chanson, qui sera une des rarissimes chansons que le groupe jouera en live, parmi celles n'ayant jamais été placées sur un album studio officiel : Inside And Out, presque 7 minutes de bonheur acoustico-progressif sur un détenu parvenant à se faire la belle de sa cellule. Je possède un bootleg (Zürich 1977) où le groupe joue ce titre. La seconde partie, sous-titrée 'Out', est un régal instrumental. Je n'en dis pas plus.

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Dos de pochette

Les deux autres chansons ne furent pas jouées live, et s'appellent Match Of The Day et Pigeons. Voyez le jeu de mots avec le titre de l'album. Match Of The Day, que Phil Collins semble avoir pris en grippe en raison de ses paroles un peu stupides, sera pendant longtemps la seule des trois chansons à ne pas avoir été mise sur les anthologies/coffrets CD de Genesis. Depuis, c'est le cas, tout l'EP Spot The Pigeon est disponible en digital. La chanson parle de football, d'un match du samedi (une vraie institution en Angleterre, le match de foot du samedi), et si les paroles sont en effet assez bof, musicalement, le morceau est très enlevé, réjouissant. Pas très long (les deux morceaux de la face A font entre 3 et 3,30 minutes !), mais en même temps, tant mieux : avec la durée de Inside And Out, Match Of The Day aurait été insupportable. Pigeons, elle, est une chanson qui parle de...de...de... PIGEONS ! Si, c'est incroyable, hein ? La plus réussie des deux chansons de la face A, malgré un sujet un peu ridicule. Dans l'ensemble, cet EP est une belle réussite, et un objet de collection pour les fans. Je suis bien content de l'avoir. Après, ce n'est pas immense non plus, malgré la face B qui est parfaite (ce morceau est parfait), mais c'est d'un niveau vraiment réussi.

FACE A

Match Of The Day

Pigeons

FACE B

Inside And Out

"The Ghosts Of Pripyat" - Steve Rothery

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Steve-Rothery-The-Ghost-of-Pripyat

Coup de coeur perso. GROS coup de coeur perso. L'autre jour, je me balade dans mon magasin culturel préféré (Le Grand Cercle, dans le centre commercial Art De Vivre à Eragny, dans le 95), et au rayon CD/Vinyles (ils en ont plein, des rééditions évidemment)/DVD-Blu-Ray, une musique, en fond sonore, me prend aux tripes, vient me chatouilles les couilles, et finit sa course en plein dans le coeur. Je fonce vers le stand de l'accueil des vendeurs du rayon, en leur demandant ce que c'est, et le vendeur me montre ce disque (visuel plus haut, évidemment). La pochette m'intrigue, cette vue (par Yann Arthus-Bertrand) d'une ville engloutie par la neige et la végétation, qui semble déserte (et en effet, la ville en question, Pripyat, est en Ukraine, à côté de la sinistrement célèbre centrale nucléaire de Tchernobyl, on comprend donc qu'elle soit devenue morte). Le nom de l'album est, justement, The Ghosts Of Pripyat. Le nom de l'artiste, malgré un macaron collé sur le disque (guitariste de Marillion, son premier opus solo, un géant de la guitare, bla bla bla) qui me donne des infos, ne me dit rien du tout : Steve Rothery. Oui, c'est le guitariste de Marillion, groupe de rock progressif mythique des années 80/90, auteurs d'albums tels que Misplaced Childhood ou Marbles, qui ont excellente réputation dans le genre. Mais je n'ai quasiment jamais rien écouté de Marillion, connaissant son chanteur, Phish, et son look et sa voix ne me donnent pas envie d'aller plus loin pour le moment. J'ignorais le nom de leur fameux guitariste. Je le connais, maintenant, et ô combien !

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The Ghosts Of Pripyat, enregistré avec la participation amicale de Steven Wilson (guitariste de Porcupine Tree) sur un titre, et de Steve Hackett (guitariste de Genesis de 1971 à 1977) sur deux titres dont celui, aussi, avec Wilson, est un disque entièrement instrumental, et dédiéà la guitare et aux ambiances progressives. Un peu moins d'une heure de musique, pour 7 titres, le plus long atteint presque 12 minutes (Old Man Of The Sea, avec Wilson et Hackett) et est, à lui seul, une tuerie. C'est par ailleurs ce morceau que j'ai entendu dans le magasin, anecdote. Les musiciens jouant sur ce disque sont, outre Rothery (guitare et claviers) : Dave Foster (guitare), Yatim Halimi (basse), Leon Parr (batterie) et Riccardo Romano (claviers). Ces noms ne vous disent peut-être rien du tout, si c'est le cas, moi aussi ! Mais ils sont de très bons musiciens (sur la photo ci-dessus, issue du livret CD, Rothery est le premier à gauche). Ensemble, ces mecs font front autour de la gigantesque guitare de Rothery, qui sait se faire très heavy par moments (Summer's End, le final de White Pass), incroyablement pinkfloydienne dans d'autres (Morpheus, Kendris, le morceau-titre). Comme je l'ai dit, tout le disque est instrumental. Ca tombe bien, dans un sens, car nul besoin, ici, de paroles pour mettre en relief la musique. Tout passe par le son de cette guitare. Les morceaux n'ont pas été composés en allusion à Pripyat, ville sacrifiée à cause de Tchernobyl (les quelques photos du livret font froid dans le dos), sauf le dernier, The Ghosts Of Pripyat, mais une ambiance particulière plane tout du long. C'est difficilement descriptible.

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Il suffit d'écouter pour comprendre. Des morceaux comme Old Man Of The Sea, Morpheus, Summer's End ou Kendris se passent de commentaires. Bien que long, bien que constitué de morceaux longs, The Ghosts Of Pripyat est un régal total. Pour amateurs de guitare électrique, c'est un album qu'il faut absolument écouter. Personnellement, j'ai bien du mal à me lasser de Old Man Of The Sea, je sais, je reviens toujours à ce titre, mais c'est vraiment une incroyable montée en puissance, un morceau qui démarre calmement, et se termine en totale apothéose. Dans ses meilleurs moments (et ils sont légion), cet album, ce premier opus solo de Steve Rothery, fait penser à Pink Floyd, à leur album The Endless River notamment (car lui aussi est instrumental ; sauf un titre), et ce n'est vraiment pas la pire référence que l'on puisse trouver, l'album du Floyd étant franchement immense dans son genre. Bref, The Ghosts Of Pripyat est un grand disque de guitare, un grand disque tour à tour calme et féroce, un chef d'oeuvre !

Morpheus

Kendris

Old Man Of The Sea

White Pass

Yesterday's Hero

Summer's End

The Ghosts Of Pripyat

"Extraterrestrial Live" - Blue Öyster Cult

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Le premier album live de Blue Öyster Cult est On Your Feet Or On Your Knees et date de 1975. Double, c'est un album dantesque, quasiment parfait (seul reproche : la qualité du son est un peu faible sur sa dernière face), très démocratique, car chacun des trois premiers opus du groupe (à l'époque, les seuls qu'ils avaient faits) est représenté, dessus, via trois chansons (et on a aussi trois morceaux inédits : deux reprises et un instrumental). C'est probablement le live préféré des fans du Culte de l'Huître Bleue, et c'est assurément un des meilleurs lives de hard-rock, voire de rock tout court. Sous une pochette qui fera polémique (une église, une Bible détournée...). Après ce live, le BÖC sort deux albums, Agents Of Fortune en 1976 (immense succès, et remarquable album, avec le tube (Don't Fear) The Reaper, qui reste LA chanson du groupe pour pas mal de monde) et Spectres en 1977 (autre hit : Godzilla, mais l'album est nettement moins convaincant), et change de statut, devient plus populaire. Ils décident, en 1978, de sortir un autre live, Some Enchanted Evening. Comme pour éviter au possible la comparaison avec On Your Feet Or On Your Knees, ce nouveau live est simple, 37 petites minutes (ce qui, pour un live, est toujours frustrant). Soit le groupe ne voulait pas sortir un autre double live trois ans après le premier, soit ils n'avaient pas suffisamment de bons morceaux (ou de morceaux correctement enregistrés live) pour faire un double, ou bien ils voulaient faire du qualité plus que de la quantité. Le résultat est un live frustrant par sa courte durée, mais génial mis à part ça, et avec aucun doublon de morceaux avec le précédent live (ça aussi, à mon avis, était voulu). Après, le groupe publie Mirrors, qui est nul, puis Cultösaurus Erectus, qui est quasiment génial, puis Fire Of Unknown Origin, qui, lui, l'est carrément. Respectivement en 1979, 1980 et 1981, bref, le groupe ne chôme pas.

Blue Oyster Cult

Eric Bloom et Donald (Buck Dharme) Roeser

Encore un an plus tard, alors qu'ils viennent de virer leur batteur Albert Bouchard (remplacé par Rick Downey), Blue Öyster Cult sort, en 1982 donc, son...troisième album live. En moins de 10 ans. 1982 est même l'année anniversaire des 10 ans de la publication de leur premier opus éponyme. Ce troisième album live, parfois mal considéré des fans mais que, personnellement, j'estime être mon préféré d'eux (hé oui), s'appelle Extraterrestrial Live, et il a été capté en plusieurs endroits, en 1981 (sauf deux titres, en 1980, et sur ces deux titres, on a Albert Bouchard, qui sera viré peu après), pendant la tournée de Fire Of Unknown Origin. Long de quelques 78 minutes, Extraterrestrial Live est, par conséquent, double (en vinyle), et sorti sous une pochette magnifique montrant un vaisseau spatial posé sur le sol (à côté de flight-cases au nom du groupe), avec une sorte de prêtresse (similaire à celle présente sur la pochette de Fire Of Unknown Origin, de même que la manière d'écrire le nom du groupe aussi est similaire à la pochette de l'album de 1981) qui en descend, gardée par deux molosses (et au dos, le groupe, les molosses sont tournés dans leur direction). Magnifiques teintes gris-bleu. L'album propose 13 titres dont une reprise, et non des moindres : Roadhouse Blues, classique des Doors, ici dans une version dantesque de 9 minutes (le morceau le plus long, pas de beaucoup ceci dit) avec la participation amicale de Robbie Krieger, guitariste des Doors. On a aussi des morceaux issus de chacun des albums studios du groupe, même s'il ne s'agit généralement que d'un titre par album. Pour Mirrors, on ne se plaindra pas qu'il ne soit représenté que par le biais du fadasse Dr. Music, nettement plus écoutable en live qu'en studio, mais toujours très  médiocre (et le passage raté, en gros, du live). Spectres, idem, on n'y trouve que Godzilla, dans une version dantesque. Dommage, en revanche, que Cultösaurus Erectus ne soit représenté que par Black Blade. D'autres morceaux de l'album (Monsters, Divine Wind, The Marshall Plan) auraient été géniaux en live.

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Haut de l'illustration : la pochette dépliée, extérieur ; bas de l'illustration : l'intérieur

Bien évidemment, Fire Of Unknown Origin est représenté généreusement, par trois morceaux : un Joan Crawford génial, un Burnin' For You très pop (il sortira en single), et surtout, surtout, une version à tomber du haut d'une tour directement dans un ravin, longue de 8 minutes, et ouvrant la face D, de Veteran Of The Psychic Wars. Ecrit par l'écrivain de SF/fantasy Michael Moorcock (comme le fut Black Blade, qui parlait de l'Epée Noire, Stormbringer, l'épée d'Elric, fameux personnage crée par Moorcock), ce morceau déjà grandiose en studio, démarrant magnifiquement, sublimement chanté par Eric Bloom, est doté ici d'un solo de guitare, signé Donald Roeser (alias Buck Dharma), qui fait partie des plus grands de l'Histoire. Un moment anthologique, rempli de passion, d'émotions diverses, un crescendo haletant, qui laisse pantois d'admiration, et, bien évidemment, le meilleur moment de ce double live qui, mis à part ça, entre (Don't Fear) The Reaper, Dominance And Submission (un des rares morceaux avec Albert Bouchard, normal, il chante dessus), Joan Crawford, Godzilla , E.T.I. (Extra-Terrestrial Intelligence), Roadhouse Blues... est rempli de grands moments. Au final, désolé de ne pas en parler plus, mais je ne vois pas quoi dire d'autre (si : on entend parfois difficilement le public, mais c'est bien un live ; le son est franchement génial dans l'ensemble ; le groupe est en forme, et le batteur ayant remplacé Bouchard, Rick Downey, est compétent). Apparemment, ce live serait plus difficile à trouver en CD désormais qu'autrefois, ce qui est dommage. En même temps, j'ai le vinyle, en état parfait, mais c'est un disque que j'aimerais beaucoup avoir en CD, ne serait-ce que pour l'encoder sur mon PC et me graver un CD entier de Veteran Of The Psychic Wars...

FACE A

Dominance And Submission

Cities On Flames With Rock'n'Roll

Dr. Music

The Red And The Black

FACE B

Joan Crawford

Burnin' For You

Roadhouse Blues

FACE C

Black Blade

Hot Rails To Hell

Godzilla

FACE D

Veteran Of The Psychic Wars

E.T.I. (Extra-Terrestrial Intelligence)

(Don't Fear) The Reaper


Gérard Manset : la discographie

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manset2870

Place maintenant à un mètre-étalon de la chanson françouaise : Gérard Manset, alias tout simplement Manset (n'aimant pas son prénom, il ne s'est pas gêné pour créditer certains de ses disques à son nom de famille seul) ! Je n'ai limite pas envie de préciser, ici, qu'il n'y aura que les albums studios officiels : Manset a sorti peu de compilation, et aucun live, ne s'étant jamais produit sur scène ! Allez, on démarre (au fait, l'illustration ci-dessus est issue de l'album 2870, on la trouve dans la pochette) :

01Gérard Manset (1968) : Jamais édité en CD comme une bonne partie de la disco de Manset, ce premier opus est un de ses Graals en vinyle, un des plus difficils à dénicher, jamais à prix sympa (ou alors, c'est qu'il y à embrouille sur l'état du disque...). L'album sera ultérieurement réédité avec un changement de tracklisting, et une autre pochette aussi. Ici, on trouve déjà quelques chansons mémorables : Animal On Est Mal (qui sortira en single pendant les évênements de Mai 68, et foirera assez totalement, les gens avaient autre chose à foutre qu'à se concentrer sur une chanson aussi étonnante), Je Suis Dieu, La Femme Fusée, Tu T'En Vas... Pas De Pain sera retiré de la réédition dont je viens de parler.

02La Mort D'Orion (1970) : Champagne : en 1996, Manset consentira enfin à sortir ce disque en CD, c'est un des rares opus du bonhomme, datant d'avant l'ère du CD, à exister sous ce format. Manset en profitera pour le remanier un chouïa, virant une ligne de texte d'une chanson (Ils). Un album étonnant, constitué d'un long morceau-fleuve éponyme sur la face A (24 minutes ; 22 en CD, Manset ayant aussi remanié un brin La Mort D'Orion !), conceptuel, une histoire sinistre et quelque peu de SF ; et, sur la face B, des chansons indépendantes, comme Vivent Les Hommes ou Ils. Ambiances sinistres, pesantes, austères, rien que la pochette donne le ton. Pas àécouter en dînant ou le matin au réveil, mais c'est, sinon, un album majeur, incroyable. Certes, par moments, c'est un peu académique (les paroles, certains rimes, tournures de texte ; Manset lui-même se le reprochera), mais quel joyau ! On notera une illustration jaune et noire assez angoissante, flippante même, dans le livret...

02dGérard Manset 1968 (1971) : Tout simplement la réédition de son premier album, avec un léger changement de tracklisting (un titre ou deux en plus, comme Golgotha, un autre ou deux qui partiront). Jamais repris en CD comme l'original.

03Long Long Chemin (1972) : Je ne vais pas y aller par quatre chemins : c'est le meilleur album de Manset (qui, apparemment mécontent de l'album, en détruira les bandes matrices en 1988, condamnant ainsi irrémédiablement l'album à ne jamais sortir en CD, à ne jamais être réédité, il le fut en 1978, mais depuis, rien). Très difficile à trouver, surtout à bon prix (au minimum, une quarantaine d'euros le vinyle), ce disque appelé, officiellement, Manset 1972, surnommé l'album blanc (sa pochette) ou Long Long Chemin (sa première chanson), est immense. Beau à pleurer (Jeanne, chanson de 10 minutes sur la Pucelle d'Orléans, me filera toujours des frissons, L'Oiseau De Paradis est sublime), musicalement marquant, ce disque sera apparemment enregistré dans une mauvaise ambiance, Manset ne s'étant pas très bien entendu avec les musiciens, qui le raillaient à cause de sa voix chevrotante, de son côté obscur, ses textes intellectuels, ses mélodies trop chiadées. Au final, ce disque ne mérite qu'une chose, chose qui, hélas, n'arrivera, je le crains, jamais : une sortie CD, et une reconnaissance du grand public (pour la critique, ça fait longtemps que c'est fait).

04Y'A Une Route (1975) : Un de ses plus connus, il sera quasiment intégralement repris en CD (Un Homme Etrange sera évincé, et deux autres titres seront sur la première édition CD, de 1988, mais viré de celle de 1999 et remplacés par des morceaux issus d'autres albums, Manset, ayant le contrôle total de son oeuvre, en fait hélas ce qu'il veut, et ce qu'il veut est assez sujet à caution, des fois, voir le traitement subi par l'album précédent, et le suivant...). Il contient le classique Il Voyage En Solitaire, sa chanson la plus connue, qu'il interprétera à la TV à l'époque (une de ses rarissimes apparitions à la TV), et qui sera reprise notamment par Bashung en 2008. Il contient aussi Y'A Une Route, qui a donné son surnom à l'album, qui s'appelle officiellement Manset 1975. Sans oublier Attends Que Le Temps Te Vide, On Sait Que Tu Vas Vite, C'Est Un Parc...avec sa mythique pochette montrant un Manset barbu-chevelu (mais de dos) sur un des quais de la gare Saint-Lazare, Y'A Une Route est un grand cru, très accessible.

05Rien A Raconter (1976) : Officiellement baptisé Manset 1976, il est appelé Rien A Raconter (du titre de la seconde chanson de l'album) par les fans. Sur les 8 titres, deux (Les Vases Bleues, Rouge-Gorge) seront placés sur des CDs, mais pour le reste, rien. Dommage, pire que dommage même, tant cet album à la pochette similaire à celle de l'album de 1972 (ce n'est sans doute pas anodin) est immense : Le Moment D'Être Heureux, Cheval Cheval, La Pie Noire, Ailleurs sont inoubliables. Tout le disque l'est, d'ailleurs. Encore un grand album hélas oubliéà cause de Manset lui-même (mais en même temps, à l'époque, ce disque ne marchera pas)...

062870 (1978) : Voici 2870. Une des plus étranges pochettes d'albums de Manset (signée Hipgnosis, on ne s'en étonnera pas), et le visuel en haut d'article en fait partie : La pochette contient une autre pochette cartonnée, avec deux photos (dont la photo du haut, donc), à l'intérieur de laquelle on a encore une pochette, plus fine, avec les paroles (et dans la pochette, enfin, le disque !). Un album-matriochka, dans un sens, une vraie oeuvre d'art que je suis fier d'avoir en vinyle. 6 titres, dont un (Jésus) qui ne sera jamais mis sur CD. Les autres, si, mais l'album ne sera pas édité en CD tel qu'il est, les morceaux seront placés sur des versions CD de Y'A Une Route, ou Royaume De Siam, notamment, pu...ain de Manset... Bon, l'album, sinon, est grandiosissime. On y trouve un long morceau-titre de quasiment 15 minutes, surchargé de guitares électriques, c'est l'album progressif de Manset. On y trouve le superbe Le Pont, un Jésus aux paroles cinglantes envers le héros de la chanson, on y trouve aussi Un Homme Une Femme, Amis, Ton Âme Heureuse. Rien de follement joyeux ici, autant le dire, ce disque à la pochette froide est un des plus sombres de Manset. Un de mes préférés, et sans doute son second meilleur derrière l'album de 72. Indépassable dans son genre, et quasiment indépassable chez Manset.

07Royaume De Siam (1979) : Un des meilleurs albums de Manset, qui vient clore ici une décennie parfaite (de La Mort D'Orion en 1970 à ce disque de 1979, rien à dire, tout est parfait). Disque plus court que de coutume (31 minutes, 8 titres, dont 3 ne seront jamais placés en CD, et parmi eux, Seul Et Chauve et Balancé, qui sont immenses), et encore une fois parfait. Royaume De Siam, La Mer N'A Pas Cessé De Descendre, La Neige Est Blanche, la pochette même, tout est sublime sur ce Royaume De Siam que je suis, encore une fois, fier et heureux d'avoir en 33-tours. Culte.

08L'Atelier Du Crabe (1980) : Plusieurs grandes chansons de Manset ici : Marin'bar (considéré par Manset comme trop tubesque, la chanson est en effet un hit mineur, sorti en single à l'époque), Le Masque Sur Le Mur, Les Îles De La Sonde, la chanson-titre, Manteau Rouge. 8 titres en tout, dont 2 qui ne seront pas repris en CD. L'Atelier Du Crabe fait bien démarrer la nouvelle décennie pour Manset, le disque, accessible, est une sorte de Y'A Une Route de 1980, un de ses plus connus et appréciés des fans. La pochette, en revanche, comme bien des pochettes suivantes, est horrible et ne donne pas spécialement envie de s'attarder sur le disque, ce qu'il faut, pourtant, faire à tout prix.

09Le Train Du Soir (1981) : Sur les 6 titres de cet album, trois (Les Loups, qui est très rock ; Pas De Nom, qui est, avec son claveçin, étrange ; et Pas Mal De Journées Sont Passées) ne seront jamais repris en CD. Contenant en son sein le grandiose et long (12 minutes : les trois quarts de la face B !) Marchand De Rêves, cet album n'en demeure pas moins une relative déception, c'est même indéniablement le moins bon des albums de Manset (ce qui ne signifie pas qu'il soit mauvais ou moyen, il est même très bon, mais si on le compare aux autres...). On notera un reggae (Quand Les Jours Se Suivent), oui, vous avez bien lu, un reggae. Le morceau-titre est faussement gai et enjoué, ce disque étant, dans l'ensemble, assez sombre. Pochette austère représentant un avion soviétique crashé dans la nature en Asie (sauf erreur de ma part, au Laos), photo prise par Manset lui-même. Impossible de dire qui joue sur le disque : comme bien souvent (2870, Royaume De Siam...), Manset ne crédite rien de rien.

10Comme Un Guerrier (1983) : Quand le disque sortira en CD en 1988, tout y sera repris, tout des 8 titres, champagne ! Mais par la suite, au fil des rééditions, Manset y virera un morceau, le très bon Maubert. On ne se refait pas... Comme Un Guerrier, connu aussi sous le titre L'Enfant Qui Vole (les deux titres sont aussi ceux de deux des chansons de l'album), est une belle amélioration par rapport au précédent opus. Manset fera encore mieux par la suite, l'album est vraiment bon, mais il ne fait pas partie des sommets. Ceci dit, la chanson-titre, L'Epée De Lumière, L'Enfant Qui Vole, sont superbes.

11Lumières (1984) : A partir de ce disque, Manset, pour les versions CD, ne touchera à rien, grand bien lui en a été fait. Lumières existe donc en CD (en même temps, il ne doit pas être fastoche à trouver en 2015...) en intégralité. C'est un des meilleurs albums du mec, et sans doute son meilleur de la décennie, un album qui aurait d'ailleurs dû s'appeler Obscurité ou Ténèbres plutôt, car il est vraiment sombre. Et austère, à l'image de sa pochette quelque peu mystique, à la Joy Division période Closer, et montrant un jeune enfant de choeur. 6 titres, quasiment autant de merveilles : Finir Pêcheur, Entrez Dans Le Rêve, Un Jour Être Pauvre, et les 12 inoubliables minutes de Lumières, traversées par une chorale d'enfants et un texte lancinant et répétitif, hypnotique. Un sommet.

12Prisonnier De L'Inutile (1985) : A peine plus léger que Lumières. Un disque quasiment aussi grandiose, avec Chambres D'Asie, Prisonnier De L'Inutile, Est-Ce Ainsi Que Les Hommes Meurent ? (allusion plus qu'évidente à Aragon et son Est-ce Ainsi Que Les Hommes Vivent ? qui fut chanté par Ferré, Lavilliers et Philippe Léotard). Là aussi, il existe entièrement en CD, même si le trouver aujourd'hui en commerce, à bon prix, relève de la gageure (sauf en occasion). Un excellent cru de Manset, à la pochette moins réussie que le contenue, mais marquante.

13Matrice (1989) : Salué par la presse à sa sortie, gros succès aussi, cet album est marqué par son temps : sa production a pris un coup dans l'aile. Mais Matrice, très rock, est mis à part ça une totale réussite, un chef d'oeuvre de rock français avec notamment Banlieue Nord, Avant L'Exil, Camion Bâché, Matrice, Solitude Des Latitudes, Toutes Choses...Filles Des Jardins, aussi, et j'ai, ainsi, tout cité, l'album ne possédant que sept titres ! Un de mes grands préférés de Manset, rien que pour Banlieue Nord et Avant L'Exil, mais pas grâce à sa pochette !

14Revivre (1991) : On entre dans la période la moins connue de Manset : les années 90. Pas la moins bonne, loin de là : ce Revivre peu connu est presque aussi remarquable que Matrice, et contient en son sein des chansons magistrales, comme Tristes Tropiques, Capitaine Courageux ou Territoire De L'Infini, ainsi que le morceau-titre (l'album contient aussi 7 titres, comme Matrice et, au final, pas mal d'albums de Manset sont peu généreux en nombre de morceaux !). Un Manset à découvrir une fois que l'on connaît les meilleurs opus (années 70, MatriceLumières), et en tout cas, pas un album à négliger.

15La Vallée De La Paix (1994) : Encore moins connu, c'est même probablement le Manset le plus méconnu, ce n'est pas peu dire. Je ne sais pas vraiment quoi en penser : c'est un très très bon album, mais aucune chanson ne surnage du lot (il y en à 8), toutes sont belles (Paradis, La Terre Endormie), aucune plus que les autres. Un disque un peu oublié, comme le précédent et le suivant, un disque qui ne sera pas un gros succès à sa sortie, qui doit être, également, difficile à trouver, mais si vous aimez suffisamment Manset pour avoir tenu jusque là la lecture de cet article, vous devriez apprécier.

16Jadis Et Naguère (1998) : Pendant longtemps, ce fut un de mes préférés, rien que pour Quand Il Etait Gosse, Vahiné Ma Soeur et A Quoi Sert Le Passé ?, trois immenses chansons. L'album est peu généreux : pour environ 45 minutes, il ne renferme que 7 titres, certains de plus de 6 minutes, sous une pochette des plus étranges et austères. Peu de succès à sa sortie (1998, année de Fantaisie Militaire, de Moon Safari...un disque aussi intérieur, aussi peu commercial que Jadis Et Naguère, sorti avec peu de promotion, n'avait que peu de chances), et il ne fait pas partie, généralement, des Manset les plus appréciés des connaisseurs. En ce qui me concerne, j'aime vraiment beaucoup ce Jadis Et Naguère qui, pourtant, ne paie pas beaucoup de mine à première vue !

17Le Langage Oublié (2004) : Le retour après six ans de pause pendant lesquelles il sortira un ou deux best-ofs (et republiera en CD certains de ses albums, en les remodifiant notamment). Le Langage Oublié est une belle petite réussite, un disque, de plus, assez généreux, 54 minutes pour 10 titres, certains font plus de 5 minutes. Peut-être pas son meilleur album, mais à ce niveau, quand on parle de Manset, on sait que ça ne veut pas dire grand chose... Ici, rien que pour Le Coureur Arrêté, le morceau-titre, Dans Les Jardins Du XXIème Siècle et Demain Il Fera Nuit, il faut écouter ce disque. D'autant plus qu'il est plus facile à trouver que les autres (c'est aussi le cas des suivants), rapport au fait qu'il est relativement récent !

18Obok (2006) : Titre d'album étonnant, pochette ne donnant pas envie, mais il ne faut pas s'y fier, Manset est un habitué en la matière. Obok, Fauvette, L'Enfant Soldat, La Voie Royale, Ne Les Réveillez Pas sont de remarquables chansons. Je suis personnellement moins accro (ce terme est un peu fort pour le coup) àObok qu'aux deux albums qui le sandwichent dans la disco de Manset, mais j'aime quand même beaucoup cet opus de 2006 (et je suis de toute façon bien plus accro à la période 1970/1980 et aux albums de 1985 et 1989/1991 qu'aux albums de 1994/2008 en général !).

19Manitoba Ne Répond Plus (2008) : Dernier album en date (depuis, un double album est sorti, Un Oiseau S'Est Posé, constitué de nouvelles versions de certaines de ses chansons, reprises par d'autres ou avec d'autres, une sorte de nouveau best-of, rien d'inédit dessus, je ne l'aborde donc pas). Sous sa pochette un peu bizarre et austère (une pièce de puzzle ?) et son titre en allusion probable à la BD (un album de la série Jo, Zette & Jocko, dessinée par Hergé, partage son titre avec lui, en rajoutant 'Le') se cache un album vraiment remarquable, comprenant notamment Comme Un Lego, que Manset, la même année, offrit à Bashung pour son Bleu Pétrole. La version Manset est elle aussi sublime, je préfère la version Bashung, mais de peu. Sinon, Dans Mon Berceau J'Entends, Le Pavillon De Buzenval, O Amazonie sont des chansons superbes.

"Some Enchanted Evening" - Blue Öyster Cult

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En 1975, Blue Öyster Cult publie son premier album live, On Your Feet Or On Your Knees, un double live absolument quintessentiel, résumant parfaitement le début (trois albums) de leur discographie. Après, ils publient Agents Of Fortune (1976) et Spectres (1977), deux gros succès, surtout le premier, avec leurs hits respectifs (Don't Fear) The Reaper et Godzilla. Un an après, et seulement, donc, trois ans après On Your Feet Or On Your Knees, le groupe publie son deuxième album live : Some Enchanted Evening. Bref, cet album, vous l'avez compris. On peut se demander logiquement la raison d'être un deuxième live, peu de temps après en avoir sorti un. Le groupe serait-il en perte de vitesse ? En même temps, Spectres, malgré son hit Godzilla, est des plus fadasses, et même si on ne pouvait pas le savoir alors, l'album suivant du groupe, Mirrors (1979), allait être une vraie daube, rien à sauver dessus...Le sursaut arrivera en 1980/1981, avec deux immenses albums (et un double live dantesque en 1982, encore un live, Extraterrestrial Live !), à savoir Cultösaurus Erectus et Fire Of Unknown Origin. Mieux vaut ensuite ne pas trop parler des albums qui suivront... Mais revenons à 1978 et à ce Some Enchanted Eveningà la pochette montrant la Mort (le Reaper de la chanson ?) chevauchant sa sombre monture dans un paysage désertique.  Premier constat à faire : ce disque, avec 7 titres et 36 petites minutes, est simple. Le groupe n'avait-il pas suffisamment de bons morceaux, ou de bonns versions de leurs morceaux, pour faire un double ? Ou bien n'avaient-ils pas envie d'en sortir un double, trois ans après un double live ? Ou bien leur refusera-t-on d'en sortir un pour les mêmes raisons ? Ou bien, question de budget, ne pouvaient-ils pas le faire ?

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Vinyle : pochette, sous-pochette et disque

C'est toujours dommage qu'un live soit aussi court. Ca signifie forcément, sauf éventuellement pour les albums les plus anciens type James Brown à l'Apollo ou Jerry Lee Lewis au Star-Club de Hambourg ou les shows étaient plus courts, que le concert proposé n'est pas entier. Déjà que pour un double, ce n'est pas forcément le cas (pour l'époque du vinyle, hein), mais quand le live ne dure même pas 40 minutes... Pas du tout généreux en durée, Some Enchanted Evening, en revanche, l'est pour le côté musical. Rien, en effet, n'est à jeter ici, 7 titres (et 2 reprises parmi eux !) parfaits. Parlons tout de suite des reprises : il s'agit tout d'abord de celle du Kick Out The Jams du MC5. Sincèrement, la version du Five est meilleure, et cette reprise est probablement le passage qui me branche le moins ici, mais elle ouvre bien la seconde face et est bien saignante comme il faut. L'autre reprise, qui achève le disque, est We Gotta Get Out Of This Place, chanson qui fut chantée par les Animals autrefois (mais ce n'est pas une chanson d'eux, à la base ; je ne me rappelle plus qui l'a écrite). Là, en revanche, je suis formel, cette version du BÖC est à tomber, meilleure que celle des Animals. Une conclusion pas très violente (le morceau n'est pas un hard-rock, et le groupe ne la joue pas ainsi), mais sublime. Les autres morceaux, au nombre de 5, sont donc des chansons du répertoire du Culte de l'Huître Bleue (ce nom...). On a deux morceaux de chacun des deux albums sortis entre les deux albums live, et un morceau issu de Secret Treaties (1974). Ce dernier est Astronomy, tuerie absolue, le Stairway To Heaven du groupe, féérie totale achevant la face A, 8,20 minutes de beauté intersidérale avec solo de guitare à tomber. Ce morceau n'était pas sur le précédent live ; on n'a d'ailleurs aucun doublon entre les deux tracklistings (en revanche, on en a trois avec le futur Extraterrestrial Live), ce qui fut sans doute appréciéà l'époque de la sortie de Some Enchanted Evening (et est peut-être la raison du fait qu'il soit simple : le groupe ne voulait sans doute pas mettre une autre version live d'un morceau déjà présent sur On Your Feet Or On Your Knees, va savoir).

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Dos de pochette

Le reste, les 4 morceaux restants, sont issus d'Agents Of Fortune et de Spectres, deux par album, un de chaque par face (démocratique, hein ?). Le live s'ouvre sur R.U. Ready 2 Rock, issu de Spectres. Ce morceau, banal, anodin, simpliste, ne fonctionne qu'à moitié sur l'album studio ; un rock bourrin et nerveux de plus, sans grande originalité. Ici, en ouverture (après quelqus sons un peu chelous en entrée de jeu), c'est d'enfer, absolument grandiose, le morceau prend tout son sens. L'autre morceau de Spectres, c'est évidemment Godzilla, tuerie heavy située en seconde position de la face B. Rien à dire. Les morceaux de l'album Agents Of Fortune (un album génial, bien que moins heavy que de coutume) sont en seconde position de la face A et en troisième de la B, il s'agit respectivement de E.T.I. (Extra-Terrestrial Intelligence) et de (Don't Fear) The Reaper, pour lesquels il n'y à là aussi rien à dire, deux grandes chansons. Ces deux titres et Godzilla seront sur le live suivant, de 1982. Pour finir avec Some Enchanted Evening, je dois ici préciser, en final, où ce live fut capté ; pas en un seul endroit, d'ailleurs, ce qui ne se ressent pas à l'écoute (et au fait, le son est vraiment excellent, surtout pour l'époque, et même meilleur que pour le double live de 1975, qui souffrait parfois d'une qualité un peu moyenne - sa face D). Sans préciser quel morceau àété enregistré où (c'est indiqué au dos de pochette), les morceaux viennent de concerts donnéà Newcastle (Angleterre), Atlanta et Little Rock. Voilà. Live immense, donc, le seul reproche réside donc dans sa trop courte durée, 36 minutes, c'est vraiment, surtout pour l'époque, risible. On se console non seulement en se disant que tout est immense ici, mais qu'une réédition CD (de 2007) propose 7 bonus-tracks, parmi lesquels This Ain't The Summer Of Love, ME-262, une reprise du Born To Be Wild de Steppenwolf et un instrumental avec les cinq membres à la guitare (5 Guitars). Le tout, pour une durée quasiment égale à l'album de base, soit un double programme franchement remarquable !

FACE A

R.U. Ready 2 Rock

E.T.I. (Extra-Terrestrial Intelligence)

Astronomy

FACE B

Kick Out The Jams

Godzilla

(Don't Fear) The Reaper

We Gotta Get Out Of This Place

"Fire Of Unknown Origin" - Blue Öyster Cult

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En 1980, Blue Öyster Cult remonte la pente, qui était raide : après deux albums franchement médiocres (Spectres en 1977, et surtout Mirrors en 1979, entrecoupés d'un live remarquable mais trop court en 1978, Some Enchanted Evening), le groupe au logo Kronos parvient à se ressaisir, et avec l'aide du producteur Martin Birch (Fleetwood Mac, Deep Purple, Iron Maiden...), enregistre et sort un disque fulgurant, Cultösaurus Erectus (que je réaborderai ici prochainement). Chansons monstrueuses (Black Blade, écrite par l'écrivain de SF/fantasy Michael Moorcock, et qui parle de son héros, Elric ; Monsters ; Divine Wind ; ces trois chansons monumentales ouvrent le disque), excellente production, ambiance heavy tout du long, cet album est un classique du hard-rock. Peu de temps après, toujours sous la houlette de Martin Birch, le groupe décide de publier le successeur de Cultösaurus Erectus. L'album sortira en 1981, sera un gros succès, et s'appelle Fire Of Unknown Origin. En 39 petites minutes (et 9 titres), le groupe livre un disque monumental, rempli de classiques, et que l'on peut considérer comme son dernier chef d'oeuvre, la suite de leur carrière, après un remarquable double live en 1982 (Extraterrestrial Live), sera en effet au mieux moyenne (Imaginos), au pire absolument épouvantable (Club Ninja...). Fire Of Unkown Origin, sous sa belle et énigmatique pochette représentant une assemblée de gens encagoulés, aux tenues rituelles, tenant chacun en main une huître bleue (il s'agit évidemment des fidèles du Culte de l'Huître Bleue...), tire son nom d'une chanson qui fut, à la base, enregistrée durant les sessions de l'album Agents Of Fortune (1976), dans une toute autre forme : interprétée par le batteur Albert Bouchard, elle était, à la base, nettement plus sobre, lente, et plus courte.

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Dos de pochette

La chanson, dans sa version originale, ne fut pas conservée pour l'album par manque de place, mais fut placée en bonus-track sur la réédition CD d'Agents Of Fortune. Compte tenu qu'Agents Of Fortune fut mon premier BÖC, j'ai donc découvert Fire Of Unknown Origin (une chanson écrite par Patti Smith, qui la chantera aussi : sur la réédition CD de son album Wave de 1979, on a une démo de cette chanson) d'abord dans sa version originale qui ne fut pas commercialisée avant un bail, avant de découvrir sa version refaite de 1981, commercialisée en son temps, et qui est interprétée par Eric Bloom, et nettement plus mouvementée, avec ses claviers disco irrésistibles. Cette seconde version, ultra efficace, est meilleure que la pourtant réussie version d'époque. Elle ouvre à merveille un album absolument dantesque, et qui propose à sa suite Burnin' For You (interprétée par Donald (Buck Dharma) Roeser, le guitariste), qui est très hard-FM et sortira en single, et Veteran Of The Psychic Wars, tuerie émotionnelle écrite par Michael Moorcock, et qui sera sublimée en live (Extraterrestrial Live en propose une version immense, au solo de guitare absolument quintessentiel ; la version studio est cependant déjà une merveille). De même que Cultösaurus Erectus, Fire Of Unknown Origin, donc, s'ouvre sur une triplette de chansons mémorables. La suite est quasiment du même tonneau, tout juste Don't Turn Your Back, le dernier titre, est un tantinet inférieur, en terme de qualité, au reste, et encore, c'est juste qu'il est un chouïa énervant à la longue. Sole Survivor, le très bourrin Heavy Metal : The Black And Silver, Vengeance (The Pact) assurent. Plusieurs chansons, comme les deux dernières que j'ai citées, étaient prévu pour faire partie de la bande-son du film d'animation Métal Hurlant, mais, au final, seul Veteran Of The Psychic Wars en fera partie, ce qui est rigolo, car cette chanson ne fait pas partie de celles écrites pour le film !

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Pochette intérieure vinyle

Parmi les réussites de l'album, notons aussi Joan Crawford et son piano magnifique, et son refrain simplissime, mais ultra efficace. Assez varié, totalement réussi (Don't Turn Your Back est certes moins bonne que le reste, mais pas assez pour ternir le niveau de l'album), Fire Of Unkown Origin sera suivi d'une tournée qui sera marquée d'un coup dur : le départ du batteur Albert Bouchard (aussi frère du bassiste du groupe, Joe), viré du groupe, et qui sera remplacé, en cours de tournée, par Rick Downey. La tournée sera illustrée en 1982 par Extraterrestrial Live (qui contient deux morceaux enregistrés avec Bouchard, en 1980, Downey est sur le reste du live), que j'ai abordé ici récemment et qui est absolument génial (on y trouve trois extraits, et non des moindres, de Fire Of Unknown Origin). Pour finir, on tient donc un album quasiment historique, un album remarquable, le dernier sommet du groupe en studio. La suite, en effet, dès l'album suivant (The Revölution By Night, 1983, qui contient une chanson remarquable, Take Me Away, mais malgré cela...), sera dans l'ensemble des plus médiocres... Reste ce disque, un authentique joyau de hard-rock teinté de jolis claviers, bien présents, mais super bien utilisés.

FACE A

Fire Of Unknown Origin

Burnin' For You

Veteran Of The Psychic Wars

Sole Survivor

Heavy Metal : The Black And Silver

FACE B

Vengeance (The Pact)

After Dark

Joan Crawford

Don't Turn Your Back

"Club Ninja" - Blue Öyster Cult

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Blue Oyster Cult - Club Ninja remaster 2012

Dans le cas de cet album, il va être difficile de ne pas le juger par le biais de sa couverture, ou tout du moins, de ne pas faire entrer sa pochette dans les critères de critique. Pensez donc : l'espace intergalactique ; un immense vaisseau spatial (ou plutôt, une station spatiale) en forme de croix Kronos, soit le logo du groupe (Blue Öyster Cult), avec un gros bouton-pressoir rouge au centre, et des teintes parfois vertes ou jaunes, assez hideuses ; des navettes spatiales en veux-tu-en-voilà-p'tit-saligaud, et au verso, un robot-ninja faisant plus penser à Goldorak, Iron Man ou un des Transformers qu'à ce qu'il est censéêtre. Pour ne rien changer, le robot lance un nunchaku en forme de Kronos, et on a, retour au recto, un lettrage nipponisant en jaune sur fond vert (le tout, ces deux couleurs, dans des teintes évidemment fluo), surmonté d'un fin trait rouge pour le nom du groupe, et le nom de l'album sur les parois de la station spatiale : Club Ninja. Difficile, surtout quand on sait que a) le disque date de 1985 ; b) il a été enregistré par un groupe tellement remanié que, des cinq membres, seuls trois sont des originaux ; et c) le groupe était alors dans une passe commercialement difficile, voire même critique ; difficile, donc, de ne pas se dire qu'on tient entre les mains une authentique, véritable merde musicale comme certains artistes/groupes en sortent de temps en temps, souvent dans la décennie 80. Fire Of Unknown Origin, ce chef d'oeuvre de 1981 (qui est bien loin !), avait été composé en partie en ayant en tête le film d'animation Métal Hurlant (alors qu'au final, seule une chanson de l'album, et non composée en fonction du film, en fera partie), Club Ninja, lui, à voir sa pochette, semble avoir été conçu avec les jouets Mattel et les mangas japonais type Goldorak en référence. Ce qui n'est pas la meilleure des références.

Blue Oyster Cult - Club Ninja remaster 2012 back

Verso de pochette

Entendons-nous bien : le Cult a déjà eu l'occasion de sortir de mauvais albums : Mirrors en 1979 est le genre de disque qui, de même que le Emotional Rescue des Stones ou le Somwhere In England de George Harrison (deux albums bien différents de lui musicalement parlant, je sais), possède cette faculté rare de faire chier son auditoire en un temps record : rien à en tirer, c'est mauvais, médiocre, sans âme. Et le Cult, en 1983, livra aussi The Revölution By Night, un album possédant certes le mégatonnique Take Me Away (régal de hard-FM), mais étant, dans l'ensemble, d'une platitude sans bornes. On peut aussi citer Spectres (1977), meilleur que ces deux albums et que Club Ninja réunis, mais tout de même, malgréGodzilla, assez faible. Bref, le BÖC sait sortir de mauvais albums. Mais en 1985, avec seulement trois de ses membres originaux (le chanteur et guitariste Eric Bloom, le guitariste et chanteur Donald (Buck Dharma) Roeser et le bassiste et chanteur occasionnel Joe Bouchard), ils ont fait fort. Club Ninja est indéniablement la pire merde que le groupe ait jamais pondue, un album immonde de son artwork à sa production très hard-FM/synthés à gogo (même pas joués par le claviériste attitré du groupe, le regretté - mort en 2013 - Allen Lanier : cet album est le seul et unique de leur discographie à avoir été fait sans lui, il était temporairement parti du groupe et remplacé par un certain Tommy Zvoncheck ; quant au batteur, c'est un certain Jimmy Wilcox, qui remplace Rick Downey, qui, en 1982, remplaça le batteur originel, Albert Bouchard), sans parler de ses morceaux (il y en à 9, pour environ 45 minutes ; je n'ai le disque qu'en vinyle).

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Bon, en fait, des morceaux, j'en sauve trois, parce que je suis généralement magnanime les mardis d'avril à 16h00. Je sauve tout d'abord White Flags, l'ouverture, qui fonctionne vraiment bien. En fait, ce morceau fonctionne tellement bien, malgré sa production datée, que la première fois que j'ai écouté le disque (il y à environ un an ; je connaissais déjà sa réputation, mais je l'avais quand même emprunté en médiathèque ; je me suis offert le vinyle récemment, pas très cher, je n'allais pas passer à côté, ne serait-ce que pour rajouter un BÖC dans ma collection de vinyles), je m'attendais à trouver un album immonde, mais cette chanson inaugurale m'a fait éphémèrement croire qu'en fait, Club Ninja allait être plus réussi que prévu. Erreur, la suite est en effet d'une platitude, d'une nullité qui confine au cosmique (d'où la pochette ?), entre un Dancin' In The Ruins fortement niais, un Rock Not War (ou Make Rock Not War, selon les éditions ; mon vinyle le crédite Rock Not War, et contrairement au visuel plus haut, les morceaux ne sont pas indiqués dans l'ordre et avec la distinction des faces, sur le verso) bourrin et sans subtilité (les choeurs virils et velus), un Spy In The House Of The Night ridicule, un Beat 'Em Up très bourrin... Heureusement, la face B offre, en final, deux morceaux au moins aussi bons que White Flags : Shadow Warrior  (co-écrit par un écrivain de SF, Eric Van Lustbader) et Madness To The Method, qui dure 7 minutes (morceau le plus long). Là, à défaut d'être immense (aucune chanson des trois que je sauve, et dans l'ensemble aucune des neuf chansons, n'est ne serait-ce qu'excellente), c'est du très bon, du très écoutable malgré la production mid-80's franchement embarrassante désormais (en fait, trois-quatre ans plus tard, elle sera déjà quelque peu embarrassante). Certains sauveraient probablement aussi Perfect Water, personnellement je ne le fais pas, mais je peux comprendre : cette chanson de la face A, située en quatrième position, m'a fait légèrement sourciller alors qu'après deux  chansons minables, je commençais doucement à désespérer. Mais au final, il n'y à bien que pour sa première et ses deux dernières chansons que Club Ninja est, à la rigueur, écouable une ou deux fois, le reste étant vraiment trop mauvais. Le nadir du groupe.

FACE A

White Flags

Dancin' In The Ruins

Rock Not War

Perfect Water

Spy In The House Of The Night

FACE B

Beat 'Em Up

When The War Comes

Shadow Warrior

Madness To The Method

Disque bonus de la réédition 2015 de "Physical Graffiti" - Led Zeppelin

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Je suis un tantinet en retard pour le coup : la réédition du Physical Graffiti de Led Zeppelin est arrivée en février dernier, je ne l'aborde, pour son disque bonus, que fin avril, désolé... Pourtant, cette réédition collector, je l'ai reçue quasiment le jour de sa sortie, précommandée longtemps en avance, je n'ai donc aucune excuse ! Il existe plusieurs versions pour cette réédition : une simple (les deux disques de l'album, qui est double je le rappelle), collector (un disque bonus, soit 3 CDs, celle que j'ai), et méga collector (un coffret d'un peu plus de 100 euros avec les trois disques, plus le double vinyle, plus un livre, etc), sans parler du triple vinyle, commercialisé séparément (ayant déjà le vinyle en édition d'époque, je n'allais pas le racheter séparément, mais j'ai vraiment failli me payer le coffiot, malgré le prix ; sans doute le prendrai-je un jour en essayant de ne pas l'avoir trop cher, en occasion, sur le Net...mais peu d'espoir quand même). J'avais abordé ici, au moment de la sortie (en deux salves, une en juin, l'autre en octobre ou novembre 2014) des premières rééditions zeppeliniennes, les disques bonus respectifs de chacun des albums. Dans l'ensemble, il n'y avait vraiment pas de quoi se plaindre, c'était du bon taf : un live quasi complet, et de qualité sonore des plus acceptables, donné en septembre 1969 à l'Olympia, pour le premier album (ce fut pendant longtemps un bootleg) ; des pistes de travail, versions sans paroles ou avec un mix plus rude, pour les autres disques bonus, celui de Led Zeppelin IIétant au final le moins intéressant, le plus court, mais compte tenu que l'album fut fait quasiment à l'arrache en divers studios, pendant la tournée U.S. du groupe en 1969, ce n'est pas étonnant, au final.

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Pour Physical Graffiti, il y avait de quoi s'interroger sur le contenu du disque bonus (ou companion disc, comme indiqué). L'album est certes double, il est cependant assez particulier, car la moitié environ de l'album est constitué de morceaux anciens, qui furent mis de côté pendant les sessions de Led Zeppelin IV et Houses Of The Holy, et réutilisés, tels qu'ils étaient (ils ne furent pas réenregistrés), pour combler un album qui, selon le groupe, n'était sans cela pas assez long pour faire un double, mais trop pour faire un simple, et le groupe ne voulait apparemment pas retirer du lot certains de leurs morceaux enregistrés récemment, en 1974, car ils ont eu déjà suffisamment de mal à les faire... Le disque bonus contient 7 titres, pour un total de 41 minutes. Soit à peu près la durée de n'importe lequel des deux disques de l'album (respectivement 39 et 43 minutes). Ce disque bonus est dans l'ensemble vraiment intéressant, on regrettera juste l'absence de Swan Song, un petit instrumental composé durant les sessions de l'album (et ayant donné son nom au label crée par le groupe en cette même année, sur lequel ils sortiront dès lors leurs albums, et sur lequel ils signeront Bad Company, Dave Edmunds ou les Pretty Things, leur Silk Torpedo, en 1974, sera même le premier album sorti sur Swan Songs Records, et une gargantuesque soirée sera organisée), instrumental que Page, une dizaine d'années plus tard, ressuscitera quelque peu sur un des albums de son groupe The Firm, qu'il montera avec Paul Rodgers, ancien chanteur de Free et Bad Company.

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Dans l'ensemble, c'est du bon boulot, et en guise de conclusion de l'article (en attendant les rééditions de Presence, In Through The Out Door et même CODA), en voici un rapide tour d'horizon. Au programme de ce disque, 7 morceaux, donc, essentiellement des rough mixes de chansons, certaines avec leurs anciens titres. C'est ainsi que Brandy & Coke est un rough mix de Trampled Under Foot (durée équivalente), que Everybody Makes It Through (6,27 minutes, soit 2 minutes de moins que la version définitive) est une version embryonnaire d'In The Light, et que Driving Through Kashmir (durée équivalente) est une version en Rough Orchestra Mix de Kashmir, toutes très sympathiques. Sick Again est présent dans une très courte (2,20 minutes) version de travail datant de 1973 (Driving Through Kashmir aussi date de 1973), In My Time Of Dying dans une version rough mix quasiment identique à la définitive, et on a aussi les versions de travail, de respectivement 1972 et 1971, de Houses Of The Holy et Boogie With Stu. Dans l'ensemble, le son est très bon (il a été, évidemment, patiemment nettoyé par Page en studio), mais comme pour les autres disques bonus (sauf celui du premier album), il est conseillé essentiellement aux fans du groupe. On notera pour finir que, visuellement parlant, le design de cette réédition 2015 est aussi réussi que pour les autres rééditions, et même meilleur encore, Page ayant reproduit l'artwork de base (la pochette aux fenêtres découpées, les sous-pochettes avec les illustrations, la sous-pochette double avec les crédits), ce qui fait que, comme pour le vinyle, on peut modifier les fenêtres. C'est peut-être un détail, mais ça change du boîtier CD classique qui ne permettait pas ça (en revanche, une édition vinyl-replica, elle, le permettait) ! Et ultime précision : la réédition 2015 est sortie jour pour jour à la date de sortie de l'album original, soit 40 ans après.

Brandy & Coke

Sick Again

In My Time Of Dying

Houses Of The Holy

Everybody Makes It Through

Boogie With Stu

Driving Through Kashmir

"Heroes Are Hard To Find" - Fleetwood Mac

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Attention, je ne vais pas être objectif. Du tout, même. Ce disque compte énormément pour moi. Ce n'est pas un disque très connu, ce n'est même probablement pas un disque méritant de figurer dans les classements/livres/listes du style les meilleurs albums de rock, mais cet album n'en demeure pas moins absolument fantastique dans son genre. Ne vous fiez pas à sa pochette (qui serait probablement difficile à refaire aujourd'hui sans que les critiques débiles du style pochette de pédophile ne fusent), montrant, sur fond noir, trois vues identiques (mais une de face, et une de chaque côté) du batteur du groupe, Mick Fleetwood (car le groupe, c'est Fleetwood Mac, au fait, mais vous le saviez déjà, c'est écrit en haut d'article, que je suis con...), quasiment nu mis à part un slip et des chaussures et chaussettes, tenant à bout de bras un petit garçon nu, juché sur ses pompes, tête renversée. Je suppose que le gamin est le propre fils (s'il en a un, mais pourquoi n'en aurait-il pas ?) de Fleetwood. Que ce soit son fils ou pas, la pochette est des plus...étranges. Avant, je la jugeais foirée, maintenant, je révise un peu mon opinion, non, elle n'est pas ratée, elle est juste...trop étrange pour qu'on la juge vraiment. Quel est le but de cette pochette, qu'est-ce que le groupe voulait dire avec elle ? Ce qui est amusant, c'est que cette pochette cadre au final plutôt bien avec l'album, qui est indéniablement un des plus atypiques du groupes, il renferme quelques morceaux assez aventureux... Cet album est sorti en 1974, c'est le deuxième album du groupe sorti en cette année (après Mystery To Me, qui fut, il me semble, enregistré en fin 1973, année de sortie d'un autre opus du groupe, Penguin ; le groupe, comme tout groupe de rock à l'époque, ne chômait pas !), c'est aussi le dernier des cinq albums faits avec le guitariste Bob Welch (mort en 2012, il s'est donné la mort), arrivé dans le groupe en 1971 afin de (tenter de) pallier au départ de leur guitariste et leader Peter Green, parti rejoindre une secte de tarés, et bien amoché par les drogues (il mettra des années à se refaire une santé mentale, si tant est qu'il y soit parvenu).

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Bob Welch, vers 1974

Cette période Bob Welch, intermédiaire entre les deux périodes les plus connues du groupe (les débuts, bluesy, avec Peter Green, Jeremy Spencer, puis Danny Kirwan - guitariste méconnu, sous-estimé, à la vie chaotique -, des albums comme Mr. Wonderful ou Then Play On ; et la période 1975/1982, voire un peu après, période pop FM avec le couple Stevie Nicks/Lindsey Buckingham, et des albums comme Rumours ou Tusk), cette période Bob Welch, donc, n'est pas connue des masses. Pour tout dire, quand le Mac sera intronisé au Rock'n'Roll Hall Of Fame, Welch ne sera ni invité (ce qui, déjà, est triste), ni même ne serait-ce que cité (là, ça devient dégueulasse), alors que les membres du groupe, dans des interviews, reconnaîtront que Welch est parvenu, durant cette période 1971/1974 (cinq albums), à maintenir à flot le bateau Fleetwood Mac, qui était, après le départ de Green, quasiment condamnéà sombrer corps et biens. Aucun des albums de cette période ne sera un succès prodigieux comme le sera Rumours en 1977, aucun d'entre eux n'est jamais cité par les rockeux avides de faire des listes des meilleurs albums de tous les temps. Aucun d'entre eux, même, ne renferme de tube, exception, sans doute, de Mystery To Me qui contient Hypnotized, chanson qui, aux USA, sera un tube mineur, passera souvent en radio, sera repris par les Pointer Sisters, mais est relativement méconnu quand même, surtout en Europe. Mais si l'on excepte Penguin (1973), ces albums sont, tous, remarquables. Je vais rapidement les passer en revue avant d'entrer vraiment dans le vif du sujet, dans la critique de ce cinquième et ultime album du Mac avec Welch, cet Heroes Are Hard To Find de 1974, donc, que je cite là pour la première fois (au fait, cette chronique est une refonte d'une ancienne chronique de 2009, désormais caduque et effacée) et dont je vais parler bientôt, je vous rassure. On a d'abord, en 1971, Future Games, album magnifique avec, notamment, la chanson-titre, signée Welch, Sands Of Time, Woman Of 1000 Years (toutes deux signées Danny Kirwan), Morning Rain (de Christine McVie). Bare Trees, en 1972, probablement le meilleur album de l'entière période, suit, Welch y offre Sentimental Lady, The Ghost, deux chansons imparables et magnifiques, Christine McVie y offre Homeward Bound, et Kirwan, qui partira peu après l'album, y offre notamment Child Of Mine, Dust, Danny's Chant, l'instrumental Sunny Side Of Heaven. Un régal sous pochette enchanteresse et sobre. 1973, le groupe engage Bob Weston et Dave Walker, ce dernier au chant, en remplacement de Kirwan. L'album Penguin sort, c'est un disque un peu fade, mais avec quand même de bonnes chansons (Night Watch, Dissatisfied, Bright Fire). Walker s'en va. Enregistré la même année, mais sorti en 1974, Mystery To Me, sous sa pochtte...cheloue, offre Hypnotized, The City, Emerald Eyes, une bonne reprise du For YourLove des Yardbirds, et dans l'ensemble, une durée un peu trop généreuse de 48 minutes, le disque est bon, mais un tantinet inégal. Weston s'en va peu après.

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Verso de pochette vinyle (pas une photo perso)

Un peu plus tard dans la même année, le Mac a eu entre temps des soucis avec son manager, qui organisera une tournée Fleetwood Mac avec d'autres musiciens, prétextant qu'il possède le nom du groupe et peut en faire ce qu'il veut ; il a fait ça, des concerts d'un faux groupe, pour manifester sa colère contre les vrais Fleetwoods, qui étaient sans cesse, avec leurs changements de personnel et leurs albums sans succès commercial, au bord du split. Ils lui intenteront un procès, qu'ils gagneront. Parallèlement, le groupe, anglais de nationalité, s'installe en Californie. C'est là que l'album Heroes Are Hard To Find est enregistré. C'est le dernier album du groupe avec Welch, qui partira après la tournée et sera rapidement remplacé par un jeune couple de musiciens californiens que j'ai cités plus haut, la chanteuse Stevie Nicks et le guitariste et chanteur Lindsey Buckingham. N'allez pas croire que le groupe a viré Welch, non ; ce dernier est parti de son plein gré, de son propre chef, sans amertume, sans ressentiment à l'égard des autres membres du groupe ; il en avait juste marre, avait envie d'autre chose, voilà tout. Dommage pour lui que le succès soit arrivé pile avec l'album suivant, l'éponyme de 1975, le premier avec Buckingham et Nicks. Bon, allez, retour àHeroes Are Hard To Find. 39 minutes (et 11 titres), voilà le programme de ce disque faisant partie de mes grands chouchous du Mac (avec Bare Trees), je l'adore tellement que, comme Bare Trees, je me le suis payé en vinyle, pour le plaisir. Comme s'il avait pressenti que ça serait son dernier album avec le groupe, Welch a, ici, littéralement ouvert toutes les vannes : sur les 11 titres, pas moins de 7, soit nettement plus que la moitié, sont signés de sa main, et chantés par sa voix si enchanteresse, envapée et douce. Christine McVie (chant, claviers, femme du bassiste du groupe, John McVie) a droit à 4 chansons, la portion congrue, mais attention, ses chansons sont au moins aussi réussies que celles de Welch, certaines d'entre elles (Prove Your Love, Come A Little Bit Closer) sont même intouchables. Il paraît que Christine vivra un peu mal cette période où ses chansons ne furent pas aussi importantes qu'elles auraient du l'être ; elle a sans doute composé d'autres titres durant les sessions de l'album, mais a donc du faire un tri. Ce qui est sans doute frustrant. On va donc commencer par parler de ses chansons : la chanson-titre, bien rythmée, une ouverture efficace, pas le sommet de l'album, mais c'est du beau, du bon, Dubonnet, comme on dit ; Come A Little Bit Closer, une merveille au rythme langoureux, claviers sublimes, ambiance éthérée ; Bad Loser, sa chanson la moins percutante de l'album, tout de même une belle petite chanson pop ; Prove Your Love, intouchable joyau aux vocalises à tomber par terre, c'est une véritable honte que cette chanson ne soit pas plus connue.

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Fleetwood Mac en 1974 : John McVie, Mick Fleetwood, Bob Welch, Christine McVie

Bob Welch, de son côté, livre donc 7 titres. Deux d'entre eux, She's Changing Me et Silver Heels, sont des rocks efficaces mais sans grande originalité, si toutes les chansons de l'album avaient été de cet acabit, Heroes Are Hard To Find ne serait pas aussi réussi, il serait juste un bon petit album un peu passe-partout. Mais voilà, les 5 autres chansons... On a Coming Home, chanson étrange, quasiment instrumentale en fait, un morceau aventureux au possible, ambiance vaporeuse, chant lointain (je ne sais pas trop ce que Welch chante ; non seulement les paroles ne sont pas dans l'album, mais la production est si vaporeuse, sur ce titre, que c'est difficile à saisir !), guitare sublime, ce morceau est au final tout sauf pop, assez inclassable, Welch s'est fait plaisir et on le sent ; Angel, plus rythmée, possède elle aussi une guitare assez particulière ; ceux qui connaissent les albums de la période Welch savent bien que ce dernier a peu souvent fait des morceaux rock enlevés, celui-ci est une des exceptions, et c'est vraiment génial ; Bermuda Triangle, qui semble parler du Triangle des Bermudes, est un autre sommet aventureux, une progression sublime (à noter que ces trois morceaux se suivent sur l'album, formant une suite assez étonnante sur la face A). On a aussi Born Enchanter, où Welch chante d'une voix de fausset (il me semble) par moments, un morceau assez bluesy et sympathique, et enfin, en final, l'instrumental (sauf une ligne de texte en final) Safe Harbour, magnifique et envapé, aérien, une conclusion parfaite pour un album étonnant, à l'image, donc, de sa pochette qui laisse bouche bée de stupéfaction. Un de mes préférés du groupe, et même un de mes albums préférés, un de ceux que je réécoute avec le plus de plaisir. Un disque vraiment peu connu, et j'ai à la fois envie de le faire découvrir à tous et de le garder pour moi, en trésor caché (je ne suis pas le seul à l'aimer, ceci dit, à ce que j'ai pu voir sur le Net) ! Tant que les clips fonctionneront, vous les trouverez tous, plus bas, en écoute !

FACE A

Heroes Are Hard To Find

Coming Home

Angel

Bermuda Triangle

Come A Little Bit Closer

FACE B

She's Changing Me

Bad Loser

Silver Heels

Prove Your Love

Born Enchanter

Safe Harbour

"Agents Of Fortune" - Blue Öyster Cult

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Difficile de voir ce disque comme un album de pur hard-rock. Sincèrement, ce n'est pas le cas. Enfin, ce n'est pas non plus du rock pur et dur du début à la fin, et encore moins de la pop/rock. Quatrième album studio de Blue Öyster Cult et cinquième de leurs albums (il suit le double live On Your Feet Or On Your Knees), Agents Of Fortune, sorti en 1976, est un de leurs albums les plus variés. C'est aussi un de leurs plus gros succès, il sera disque de platine, et a fait entrer le BÖC dans un tout autre niveau ; il y à clairement un avant et un après ce disque, qui renferme quelques uns de leurs classiques, et notamment un hit absolu, une chanson indémodable, mythique, culte, sensationnelle, sortie en single (dans une version écourtée de son sublime solo de guitare) et devenue emblématique du groupe. Une bonne partie des gens ayant acheté l'album à sa sortie l'ont fait parce qu'il comprenait ce tube ; personnellement, ce disque fut mon premier du Cult, acheté il y à 12 ans environ (si pas 14), et uniquement parce qu'il comprenait cette chanson, que je connaissais déjà (la seule d'eux que je connaissais) et voulait à tout prix avoir en CD, si possible dans son jus, c'est à dire dans son écrin d'origine, l'album de base sur lequel on la trouvait.

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Intérieur de la pochette vinyle

Cette chanson, interprétée et écrite par le guitariste du groupe, Donald (Buck Dharma) Roeser, c'est (Don't Fear) The Reaper. Vraiment mythique, cette chanson, citée en ouverture du roman Le Fléau de Stephen King, utilisée comme générique de l'adaptation en mini série TV du même roman, utilisée dans divers films, séries TV et autres, et sujet d'un des plus mythiques sketches de la cultissime émission américaine Saturday Night Live, sketch de 2000 avec l'habitué des lieux Will Ferrell et un invité de luxe, Christopher Walken ; ce dernier, dans le rôle d'un producteur du nom de Bruce Dickinson (qui existe vraiment, il a signé les rééditions CD Columbia/Legacy des albums du BÖC, notamment, et n'a rien à voir avec le chanteur d'Iron Maiden qui est son parfait homonyme), insiste, à un moment donné, lourdement, pour qu'on rajoute plus de cencerro (en anglais, cowbell, un instrument de percussion sud-américain notoirement utilisé dans la chanson du BÖC), more cowbell, et cette expression est devenue culte (de même que le sketch, hilarant, parodie de making-of d'enregistrement du style de la série des DVD Classic Albums). Mais la chanson était déjà mythique bien avant : elle fut un gigantesque succès, et une petite polémique, aussi, le sujet de la chanson étant pour le moins...glissant. La chanson parle en effet de la Mort (the Reaper : la Faucheuse), de l'amour qui survit à la mort, on y cite Roméo et Juliette. L'histoire de la chanson, l'histoire racontée dans les paroles je veux dire, c'est apparemment un homme qui vient de mourir et qui, de l'au-delà, invite sa compagne Mary à le rejoindre, ainsi ils seront réunis à jamais. Non, cette chanson n'est pas une invitation au suicide, même si les paroles sont tellement ambigües, et le sujet tellement glissant, qu'on pourrait s'y méprendre. Le groupe en chiera quelque peu, des fois, à se justifier. Ca n'enlève rien à la chanson, avec sa guitare carillonnante, son solo d'enfer (et assez différent, en terme de rythme, du reste de la chanson : il est nerveux, la chanson est, elle, plutôt mélancolique), son chant mélancolique et magnifique de Roeser... 5 minutes (chanson la plus longue d'un album assez court : 36 minutes, 10 titres) magistrales.

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Affiche promotionnelle d'époque

Le reste de l'album est cependant au moins aussi bon, mis à part une chanson que je n'ai jamais aimé, et n'aimerai jamais (depuis tout ce temps qu'elle m'insupporte, croyez-moi, ça ne risque pas de changer), Tattoo Vampire. Heureusement, la chanson, chantée par Eric Bloom (le chanteur principal du groupe, mais ici, sur ce disque, tout le monde chante), est courte, moins de 3 minutes, mais elle est déjà bien usante comme ça. Le reste assure, donc. L'album s'ouvre même sur une tuerie totale, une chanson hélas trop courte (2,20 minutes !) mais parfaite mis à part ça, This Ain't The Summer Of Love, un des hymnes absolus des bikers avec le Roadhouse Blues des Doors et le Born To Be Wild de Steppenwolf (deux chansons que ce groupe de motards qu'était le Cult chantera sur scène). Cette ouverture, avec son riff sanglant, dépote grave, et on croirait tenir entre ses mains (pochette magnifique, au fait, d'un magicien arborant des cartes de Tarot dans sa main et indiquant, sur la paroi en arcade du décor derrière lui, le symbole Kronos du groupe) un authentique du disque de heavy metal. Il n'en est rien, comme je l'ai dit plus haut, cet album étant un des plus variés du groupe. La preuve, True Confessions, qui suit, est totalement à l'opposé, avec son piano de bastringue et ses cuivres (signés des frangins Michael et Randy Brecker, invités) pop/jazz à la Steely Dan. Cette chanson est écrite par le claviériste du groupe, Allen Lanier, et accessoirement, il la chante, ce qui est une première dans le groupe (et ne se reproduira quasiment jamais plus) ! 3 petites minutes bien sympathiques. On passe ensuite à(Don't Fear) The Reaper, je pense en avoir parlé plus haut (ah ah ah), chanson qui laisse ensuite la place à un modèle de hard-rock au riff tétanisant, E.T.I. (Extra-Terrestrial Intelligence), un des classiques du groupe (le titre de l'album est issu de ses paroles), interprété par un Bloom en forme. Et quel solo de guitare de Roeser... La face A se finissait sur The Revenge Of Vera Gemini, morceau rock au rythme lent et hypnotique écrit en duo par Albert Bouchard (batteur) et Patti Smith (ce n'est pas la première fois qu'elle signe des chansons pour le groupe, elle offrit, auparavant, Baby Ice Dog et Career Of Evil, et offrira aussi Fire Of Unknown Origin, morceau enregistréà la base durant les sessions d'Agents Of Fortune, par Bouchard, mais qui sera écartée par manque de place ; le groupe la réenregistrera, par Bloom, en 1981 et la mettra sur l'album lui devant son titre). La chanson, sur une femme au tempérament bipolaire, qui cache bien son jeu, est interprétée en duo par Bouchard et Patti, justement, et est une pure merveille.

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Pochette vinyle dépliée

La face B s'ouvre sur Sinful Love, chantée par Bouchard, excellente petite chanson assez nerveuse, pas vraiment heavy, mais pas pop pour autant. Tattoo Vampire suit, j'ai déjà dit ce que j'en pensais, on passe... Morning Final, écrite et chantée par Joe Bouchard (basse, frangin d'Albert), est une de mes préférées ici, une chanson à l'intro carillonnante et funky en même temps, une merveille totale sur un faits divers : un homme, dans le métro, tue froidement un autre homme, pour on ne sait quelle raison, avant de se faire courser et choper (dramatiquement, au vu des paroles) par les flics. Le refrain est vu au travers d'un homme lisant ça dans le journal et se sentant mal rien que d'y penser, et la chanson fait entendre, dans la coda, une petite voix aigrelette, celle d'un vendeur de journaux à la criée, annonçant le drame pour faire vendre son papelard, juste avant un bruit de rame de métro arrivant en freinant, bruit laissant la place, sans pause, àTenderloin (signée Lanier, chantée par Bloom), morceau des plus étranges qu'avant, je détestais, mais ça, c'était avant. Que signifie ce titre ? A regarder sur Internet, Tenderloin aurait été un des quartiers de la ville de New York, quartier qui n'existe plus ; ça serait aussi le nom d'une pièce de viande de boeuf... Les paroles sont pour le moins cryptiques (une habitude pour le Cult qui, entre ça, leur nom - trouvé par Patti Smith -, des pochettes cheloues - Tyranny And Mutation, On Your Feet Or On Your Knees - et des tenues cuir/clous, aura bien souvent eu droit, du moins au début de sa carrière, à des rumeurs type néo-nazis/secte de tarés, ce qui est débile, surtout pour les néo-nazis : la majeure partie des membres du groupe sont de confession juive...), la musique est à la fois très rock (un beau mais vraiment court solo de guitare) et assez aventureuse, avec ses claviers qui sonnent bizarrement. Enfin, l'album se finit sur Debbie Denise, composée en duo par Albert Bouchard et, encore une fois, Patti Smith, mais elle n'intervient pas ici vocalement, en revanche (de Vera Gemini). Une belle ballade limite pop, agréable, qui reste longtemps en tête (la dernière ligne de texte, répétée dans la coda, est entêtante : I was out rollin' with my band, la la la la la la la la). De quoi achever en beauté un disque varié et franchement remarquable, quasiment parfait (Tattoo Vampire, grrrrr), assurément un de mes préférés du groupe, et clairement un de leurs meilleurs. Autant casser le suspense, il faudra attendre 1980 pour que le BÖC refasse un disque aussi réussi. Et après 1981, plus la peine d'espérer !

FACE A

This Ain't The Summer Of Love

True Confessions

(Don't Fear) The Reaper

E.T.I. (Extra-Terrestrial Intelligence)

The Revenge Of Vera Gemini

FACE B

Sinful Love

Tattoo Vampire

Morning Final

Tenderloin

Debbie Denise


"Cultösaurus Erectus" - Blue Öyster Cult

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CE

 Faire un chef d'oeuvre semble insurmontable à Blue Öyster Cult, en 1980, mais c'est pourtant bel et bien ce qu'ils vont réussir à faire. Car, oui, Cultösaurus Erectus est un chef d'oeuvre. Avant, je n'en étais pas convaincu, mais après plusieurs années de hiatus d'écoute (j'ai cessé d'écouter le disque vers 2011, j'y suis revenu l'an dernier), force est de constater la puissance hallucinante de ce disque, sa force, son niveau, sa qualité. Cet album est, de plus, pour le groupe de Long Island, totalement miraculeux : depuis 1976 et le sublime Agents Of Fortune (que j'ai réaborde hier ; et cette chronique de Cultösaurus Erectus est la seconde, qui remplace définitivement une ancienne chronique de 2009), BÖC n'avait rien fait de potable, exception faite d'un live quand même trop court, Some Enchanted Evening (1978). Avant ce disque live, ce fut, en 1977, le fadasse Spectres, et après ce live, l'épouvantablement ratéMirrors (1979). Il fallait donc se ressaisir, mais faire un chef d'oeuvre n'était cependant pas forcément au programme, il ne fallait pas trop en demander à la Providence. Sous la houlette d'un nouveau producteur (avec qui le courant passera si bien qu'ils referont un disque l'année suivante, le tout aussi fulgurant Fire Of Unknown Origin), le très connu et talentueux Martin Birch (qui avait Fleetwood Mac, Deep Purple, et bientôt - 1981, et pendant des années - Iron Maiden au tableau de chasse), le groupe accouche donc de ce monstre. Un monstre ? Ca tombe bien, vu la pochette, le titre et celui d'une des chansons de l'album.

Cultosaurusbackcover

Verso de pochette

Le titre, d'abord. Manière de prouver que le groupe est encore là, bien debout, il est aussi une manière de rappeler que le BÖC est doté du sens de l'humour : la pochette représente un gigantesque (faut voir le vaisseau spatial à ses côtés !) monstre préhistorique à la gueule d'amour et au cou démesuré (verso de pochette), le Cultösaurus Erectus, dont des fossiles (os et oeufs) furent découverts non loin d'Oyster-Bay (à Long Island, Etat de New York), dans la Stalk-Forrest, fossiles découverts par le Professeur Victor Von Pearlman. Fossiles conservés au Musée de Diz-Bustologie. Les fans du groupe s'amuseront à retrouver les détails dans cette cryptozoologie préhistorique totalement fictive et farfelue : Victor Von Pearlman, nom inspiré par celui d'un des managers du groupe, Sandy Pearlman ; Diz-Bustologie, allusion à la chanson 7 Screaming Diz-Busters (sur Tyranny And Mutation, 1973) ; Oyster-Bay, sans commentaires ; Stalk-Forrest (le premier nom du groupe, alors avec un line-up différent, vers 1969) ; on a aussi, dans les crédits farfelus de ces photos du verso, un certain Underbelly Institute (The Soft White Underbelly fut le précédent nom du groupe, juste avant qu'ils ne se renomment Blue Öyster Cult). Tout un programme ! Les photos du verso sont justement un fossile préhistorique (un crâne), des oeufs fossilisés, et une illustration (par le même dessinateur que le recto : Richard Clifton-Dey) de Cultösaurus Erectus en pied, pas seulement la tronche. Un tel artwork, à la fois réussi et moche (faut le faire), s'impose parmi les plus marquants du groupe, et ne se savoure vraiment qu'en vinyle ; il y à pas mal de pochettes marquantes, chez BÖC, entre les trois premiers albums (et surtout Tyranny And Mutation), On Your Feet Or On Your Knees, Some Enchanted Evening... Musicalement, l'album en jette aussi, il est d'ailleurs temps que j'en parle, du contenu. L'album s'ouvre sur une triplette d'enfer (toute la face A, de toute façon, est intouchable). D'abord, Black Blade, première collaboration du groupe avec l'écrivain de SF/fantasy anglais Michael Moorcock (Elric), auteur qui recollaborera avec eux en 1981 et qui, avant ça, collaborera souvent avec le groupe de hard-space-rock Hawkwind. Black Blade parle de l'Epée Noire, Stormbringer, l'épée d'Elric, qui est pour le moins mythique dans le domaine de la fantasy (on notera qu'en 1974, Deep Purple sortira un album et une chanson du nom de Stormbringer, qui n'a, malgré son titre, rien à voir avec Moorcock). La chanson, trépidante, ouvre l'album sur un tempo de folie, guitares en pagaille et un Eric Bloom (chant) en forme. Monsters, qui suit, avec une partie de saxophone (parfois très jazzy !) de l'invité Mark Rivera, est un de mes morceaux de chevet du groupe, un sommet heavy et inclassable. Divine Wind, plus lente, hypnotique, et qui, il me semble, aborde un sujet assez politique (la crise au Liban), est un autre morceau que j'adore absolument, une merveille sombre et étonnante. Deadline, plus nerveuse, et même très synthétique (claviers), interprétée par le guitariste Donald (Buck Dharma) Roeser, achève efficacement la face A.

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Sous-pochette

La face B démarre par de faux effets de live, et The Marshall Plan (alias Here's Johnny), une autre belle tuerie bien heavy, qui en jette en intro. Après ce morceau de choix (qui sortira en single, si je ne m'abuse), trois morceaux qu'au départ, je trouvais soit ratés, soit mineurs, en tout cas, ils faisaient de cette face B un passage assez inégal (et rendaient l'album entier inégal). Je ne pense plus du tout la même chose. Bon, OK, le premier de ces trois titres, Hungry Boys (chanté par Albert Bouchard, le batteur, du moins, il me semble), est effectivement le morceau le moins percutant de tout Cultösaurus Erectus, mais est-il mauvais ? Non ! Assez pop parfois, mais avec une partie de guitare d'enfer, c'est un morceau bien sympathique. Fallen Angel, qui suit, chanté par le bassiste Joe Bouchard (frangin du batteur), qui use ici d'une voix hargneuse très proche de celle du chanteur des Who, Roger Daltrey (c'est pour le moins flagrant !), est une chanson bien nerveuse. Enfin, avec son riff ultra efficace et son ambiance bien cintrée, Lips In The Hills (je n'ose penser à ce que ce titre veut faire allusion, mais sans doute ai-je l'esprit mal tourné : 'lèvres sur la colline') est bien rock comme on aime. Enfin, Unknown Tongue achève magistralement l'album, sur une note un peu étrange comme on aime en avoir de çi de là avec le BÖC (Workshop Of The Telescopes, Tenderloin, Wings Wetted Down, Divine Wind, Subhuman...). Au final, en 41 minutes, Cultösaurus Erectus est un album absolument remarquable, quasiment sans aucun défaut (oui, Hungry Boys est en deçà du reste, mais rien de grave). Un an plus tard, le groupe saura récidiver la prouesse avec un Fire Of Unknown Origin qui lui est même un peu supérieur encore (et sera, avec le double live Extraterrestrial Live de 1982, l'ultime sommet du groupe) ! Puis viendront les changements de personnels, les mauvais choix musicaux, la galère... Cultösaurus Erectus, lui, reste, bien droit, bien érigé, un des sommets du groupe.

FACE A

Black Blade

Monsters

Divine Wind

Deadline

FACE B

The Marshall Plan

Hungry Boys

Fallen Angel

Lips In The Hills

Unknown Tongue

"Matrice" - Gérard Manset

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A sa sortie, en 1989, cet album fera quelque peu parler de lui. Il n'obtiendra pas de Victoire de la Musique (il aurait très bien pu, ceci dit), mais il sera acclamé par la presse spécialisée, et se vendra plutôt bien. Cet album, c'est le 13ème album studio (et album tout court : il n'a jamais sorti de live, ne s'étant jamais produit sur scène !) de Gérard Manset, et il s'appelle Matrice. C'est un album court (41 minutes, 7 titres), probablement le dernier de ses albums àêtre sorti directement en vinyle (j'ai en effet essayé de voir si Revivre, son album suivant, de 1991, était commercialisé en vinyle sur les sites d'occasion, et je n'ai eu aucune réponse positive ; CD ou K7 audio, oui, mais pas en vinyle), tout en étant, aussi, sorti en CD. Les albums de Manset sont difficiles à trouver à l'heure actuelle, beaucoup n'ont jamais étéédités en CD, ou alors partiellement ; Matrice le fut en totalité, et il est sans doute plus facile à trouver en CD que d'autres de ses albums sortis sous ce format, même en partie, mais ce n'est quand même plus aussi évident de le trouver en 2015 que cela le fut en 1989 ou, disons, 1995 (pour donner une date de 20 ans plus tôt). Contrairement à pas mal de ses albums, où il ne crédite aucun musicien, Manset l'a fait ici : on a notamment Serge Perathoner et Vick Anderson aux claviers, Didier Batard à la basse et Patrice Marzin et Mike Lester aux guitares. Curieusement, le ou les batteurs n'est/ne sont pas crédité(s), alors que de la batterie, pardon, mais il y en à sur Matrice !

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Le CD (réédition ultérieure, car la première version CD avait le même visuel que le vinyle)

Sorti en 1989, donc, ce disque possède deux défauts, un assez peu important, et l'autre, nettement plus. Le moins important : la pochette de l'album est assez moche (ce n'est pas la première fois avec Manset, et ses visuels minimalistes, et certaines de ses futures pochettes d'albums, comme Manitoba Ne Répond Plus ou La Vallée De La Paix, seront moins belles encore à mes yeux), on y voit un Manset en tenue décontractée (t-shirt sous veste en tissu ouverte, jean sans ceinture, pouces glissés dedans, cheveux mi-longs, posture relax) posant, debout, devant un bureau, sans doute le sien, les teintes sont brûnatres pour le fond. Aucune autre photo. A l'intérieur, la sous-pochette propose les paroles, et au dos, une sorte de nouvelle version du visuel de pochette, sans Manset. Un grand 'Manset' un peu en relief au milieu de la pochette, venant carrément masquer la tête du chanteur, qui se cache encore une fois, donc, comme à son habitude (la pochette de son précédent opus, Prisonnier De L'Inutile, album que j'aborderai ici bientôt d'ailleurs, le montrait avec un bandeau sur le regard), et le titre de l'album, sobrement écrit en haut à gauche, comme une pensée après-coup. L'autre défaut de l'album est musical, et plus important : sa production (signée Manset, comme toujours : paroles, musiques, arrangements, production, il fait toujours tout tout seul), qui fleure bon la fin des années 80, et dont le principal reproche est la voix, sous-mixée. On a aussi pas mal de claviers, des guitares tronçonneuses, une batterie marquée, mais quand la musique est bonne (bonne, bonne, bonne), quand la musique donne (donne, donne, donne), quand la musique sonne (sonne, sonne, sonne), on s'en fout un peu, de ces sonorités marquées. C'est Manset, après tout, et ce mec, il est tellement génial (dans sa musique) qu'on lui pardonne des rimes étranges, des tournures de phrases maladroites, des mélodies trop synthétiques et des pochettes ratées (mais pas toutes le sont). En revanche, clairement, sa voix a été sous-mixée ici, on l'entend bien, mais on aurait pu l'entendre bien mieux.

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Dos du CD (première version) ; dos du vinyle identique

Bref, le son de cet album vieillit moyennement bien. Mais les chansons, au nombre de 7, donc, elles, sont toutes absolument dantesques. L'album s'ouvre sur Banlieue Nord, que Manset lui-même (dans une de ses rares interviews, pour Les Inrockuptibles) qualifiera de péplum musical, une chanson assez longue (presque 6 minutes) mais pas la plus longue de l'album, qui démarre plutôt calmement mais va en un long crescendo. Peu gentil avec lui-même en général quand il s'agit de sa musique (de même que Gainsbourg, Manset estime qu'une fois qu'un album est fini, il n'y à nul besoin de revenir dessus, et il semble même se désolidariser totalement de sa musique à peine le disque sorti), Manset avouera ressentir de gros frissons quand le second refrain (Mon Dieu, montrez-vous quand même) surgit, et que la musique devient plus marquée, plus puissante. Il est vrai que ce passage est un des plus réussis de la chanson, et de l'album. Il y à un truc avec Manset, difficile à décrire, mais si facile à ressentir : dans ses meilleurs moments (qui sont assez fréquents !), l'alchimie entre la voix chevrotante, un peu fragile et un peu distante de Manset, et la mélodie, parfois très rock (selon les albums), est totale, et le résultat nous pète à la gueule. Sur Banlieue Nord, par exemple, comme sur le morceau-titre de l'album Lumières (1984) ou comme sur celui de l'album Royaume De Siam (1979), ça le fait totalement. L'album se poursuit par Avant L'Exil, une des chansons les plus typées années 80 de l'album (claviers), vraiment sublime mis à part ça. Les paroles sont peu gaies, Matrice est dans l'ensemble un album plutôt sombre.

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Filles Des Jardins, qui suit, est un chef d'oeuvre absolu au climat très pop/rock, cette chanson aurait pu très bien être un gigantesque tube à la Goldman/Lavilliers/Cabrel/Souchon si elle avait été diffusée largement à la radio, TV ou autres (car elle est sortie en single). C'est juste beau à pleurer. Solitude Des Latitudes, qui achevait la face A, est le morceau qui me branche le moins, à cause de la voix de falsetto que Manset se prend dans les couplets (ou refrains ? Difficile de dire ce qu'est le couplet ou le refrain sur cette chanson un peu hors-normes), mais quand je dis qu'elle me branche le moins, je veux dire, c'est un peu comme de dire que, sur l'album sans nom de Led Zeppelin (1971), c'est Misty Mountain Hop qui me branche le moins. Autrement dit, putain de chanson quand même, mais comparée aux autres de l'album... La face B s'ouvrait sur le titre le plus long (presque 8 minutes), Camion Bâché. Sous ce titre un peu con se cache une chanson assez hypnotique, aux paroles parfois sombres (D'une époque à vomir, l'histoire dira ce qu'il faut retenir), une des meilleures de l'album, une des moins faciles à cerner aussi, il faut l'écouter plusieurs fois. Toutes Choses, qui suit (et qui donnera son nom à une compilation de Manset, par la suite), est plus accessible, c'est une des chansons les plus 'variété' de l'album, ce qui n'est absolument pas un reproche à lui faire. Elle est vraiment belle. Enfin, avec ses paroles d'une rare noirceur, Matrice, la chanson-titre (sortie en single aussi, je crois), achève l'album sur un coup de poignard (Matrice, tu m'as fait/Mal, le mal est fait) et une mélodie très rock, un final qui laisse avec dans la tête la profonde envie de se réécouter tout l'album (ne pas se gêner pour le faire, dans ce cas). Difficile de dire quelle est la meilleure chanson, ici. Banlieue Nord, Filles Des Jardins, Camion Bâché, Matrice ? En tout cas, les deux premières chansons citées sont clairement mes préférées ici, et de grandes chansons qui auraient mérité d'être des tubes. Au final, Matrice, avec sa production très 80's, est un immense album de rock français, dont le seul point négatif réside donc dans sa production un peu datée, surtout pour la voix, sous-mixée dans les morceaux les plus nerveux (pour Camion Bâché, en revanche, morceau plus calme dans sa mélodie, ça se ressent moins, mais pour Banlieue Nord ou Matrice...). Mais mis à part ça, quel bon Dieu d'album ! Un de ses cinq meilleurs, et ce n'est pas peu dire. Mon Dieu, montrez-vous quand même/Les jours des communions, des baptêmes/Bénissez les robes blanches/Que les souillures balaieront comme une avalanche...

FACE A

Banlieue Nord

Avant L'Exil

Fille Des Jardins

Solitude Des Latitudes

FACE B

Camion Bâché

Toutes Choses

Matrice

"New Gold Dream ('81/'82/'83/'84)" - Simple Minds

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 Décidément, je n'ai pas le bol, en ce moment, je n'aborde ou ne réaborde quasiment que des albums avec des pochettes foirées ou douteuses (Club Ninja, 2870 - ce dernier, de Manset, sera réabordé demain, patience -, Cultösaurus Erectus, Heroes Are Hard To Find). Mais dans 99% des cas, les albums sont, eux, parfaits (Club Ninja excepté). C'est aussi le cas de ce disque sorti en 1982, publié sous une pochettes les plus sauvagement atroces que je connaisse (le côté'mystique/religieux' n'entre pas en ligne de compte, il n'est d'ailleurs pas présent dans la musique jouée sur l'album ; je parle du graphisme). Sous des teintes rose/mauve pâle, une gigantesque croix latine avec un coeur en son centre, entouré de rayons, symbole chrétien évident. Dans le coeur, un livre ouvert sur un chevalet. La croix est à l'extrémité droite de la pochette, et le reste est occupé par de gigantesques lettres mauves ou dorées, pour le titre de l'album (et Simple Minds, en mauve, en plus petit, en haut). Au dos, des photos individuelles des membres du groupe, avec les crédits (qui sont écrits en doré sur fond mauve foncé, difficile à lire, surtout pour le CD). A l'intérieur, une sous-pochette dorée avec les paroles écrites en rose, encore plus illisible (paroles non reproduites dans le livret CD). Quand on voit une telle pochette, on se dit années 80 et new-wave. En effet. On se demande aussi si l'album est aussi minable que cet artwork. On hésite à acheter l'album, d'autant plus qu'on sait que c'est un disque des Simple Minds, le groupe de la chanson Don't You (Forget About Me), tube pop de 1984 issue de la bande-son du film Breakfast Club, une chanson bien représentative de son époque. J'ai personnellement acheté cet album sur la foi d'un article dans un livre du style Discothèque Idéale (celle de l'émission du regretté Gilles Verlant, L'Odyssée Du Rock), qui en parlait comme un des meilleurs albums de son époque et probablement comme le meilleur du groupe. Ca me faisait quand même chier d'acheter un disque avc une pochette aussi rebutante, gerbante, mais je l'ai fait. J'ai par la suite découvert d'autres albums des Minds, qui me plaisent encore plus (Empires And Dance, Street Fighting Years, le double live Live - In The City Of Light), mais New Gold Dream ('81/'82/'83/'84) reste depuis longtemps un de mes albums préférés du groupe et de la décennie.  

Simple Minds 1982

Entendons-nous bien, ce disque est probablement le joyau de l'entière new-wave pop (je ne parle pas de la première vague de la new-wave, du style Devo, XTC, Elvis Costello, Talking Heads ou Gang Of Four, fin des années 70 ; dans cette première époque, le Fear Of Music des Talkings Heads est probablement le meilleur exemple). Non, là, je parle de la new-wave type Duran Duran, Soft Cell, A-Ha, Depeche Mode (qui allaient bien s'émanciper du genre par la suite : Music For The Masses est aussi un chef d'oeuvre absolu du genre, mais en plus 'mature' quand même, assez différent de l'album des Minds) ou INXS. Cet album des Minds, leur sixième depuis 1977 et Life In A Day, est un de leurs meilleurs, et un de leurs plus parfaits : 46 minutes, 9 titres (dont un instrumental), rien à retirer, rien de rien. Comme Empires And Dance (1980, encore très arty, et selon moi, leur meilleur absolu, de toute leur carrière), mais avec des tubes en plus. Car New Gold Dream ('81/'82/'83/'84) (qu'il est chiant, ce sous-titre entre parenthèses, (dis-je entre parenthèses (la preuve))) est un robinet à hits : le morceau-titre, Glittering Prize, Promised You A Miracle et Someone, Somewhere, In Summertime (on peut aussi citer Big Sleep) sont des tubes, sortis en singles, ayant squatté les charts, les platines, les enceintes des boîtes de nuit, les premiers clips TV, les radios, en leur temps, entre 1982 et 1984 (année de sortie de l'album Sparkle In The Rain, qui offrira lui aussi une série de tubes, comme Waterfront et Up On The Catwalk, et est un très bon opus du groupe). Et les autres titres, comme Hunter And The Hunted (avec l'amicale et remarquable participation du claviériste de jazz Herbie Hancock), Somebody Up There Like You (l'instrumental, à la basse virevoltante), King Is White And In The Crowd (le final, assez arty, proche du son des premiers albums du groupe, il n'aurait pas dépareillé sur Empires And Dance), Colours Fly And Catherine Wheel (pareil que l'instrumental : une basse grandiose), sont terribles aussi. Ma préférence ici ira toujours àBig Sleep et son ambiance inoubliable, et àSomeone, Somewhere, In Summertime, tube absolu ouvrant magnifiquement l'album (et sorti en maxi-45-tours dans une version rallongée par rapport à la version LP).

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Verso de pochette

Si vous aimez la pop, la new-wave (mais la bonne, hein !), ne cherchez plus, New Gold Dream ('81/'82/'83/'84) (à noter que sur le vinyle, sur la tranche, le titre crédité fait curieusement omission du New) est là, pour vous, il vous attend (à moins que vous ne le connaissiez déjà). Un des albums les plus parfaits (comme je l'ai dit, rien à jeter dessus ; le morceau le moins époustouflant, Colours Fly And Catherine Wheel, est une très bonne petite chanson pop comme il faut, bien agréable, moins éternelle que le reste, mais tout de même un gros cran au-dessus de la majorité des chansons de new-wave de la même époque et qui, aujourd'hui, vieillissent souvent mal - Hello, Tainted Love ! Goodbye, Big In Japan !). Ce fut le premier album vraiment à hits, vraiment commercial, du groupe (leurs précédents albums ne furent pas des succès monstres, et niveau tubes...quasiment rien au portillon), il sera une référence pour U2 (alors clairement des 'rivaux' du groupe, avant de s'émanciper d'eux en 1987) pour leur The Unforgettable Fire de 1984. La suite de leur carrière sera très bonne au début (Sparkle In The Rain en 1984 : plus que correct ; Once Upon A Time en 1985 : rempli de hits remarquables comme Alive And Kicking ou Ghostdancing ; le double live de 1987 : tuant ; Street Fighting Years, en 1989, avec Mandela Day et Belfast Child : immense), mais les années 90 seront difficiles, entre un Real Life médiocre, un Good News From The Next World très bon mais totalement oublié, un Néapolis correct, mais pas transcendant... Jamais les Minds ne reviendront totalement au niveau de Street Fighting Years (leur dernier album date de 2014, Big Music), leur dernier chef d'oeuvre. Et quant à cet album de 1982, donc, il restera à vie un de leurs jalons, qu'ils ne se lasseront jamais de jouer live, les meilleurs morceaux de cet album ayant toujours fait partie de leur répertoire scénique (déjà, le double live de 1987, enregistré en 1986, en contient 4).

FACE A
Someone, Somewhere, In Summertime
Colours Fly And Catherine Wheel
Promised You A Miracle
Big Sleep
Somebody Up There Like You
FACE B
New Gold Dream ('81/'82/'83/'84)
Glittering Prize
Hunter And The Hunted
King Is White And In The Crowd

A noter que le premier morceau est proposé ici dans sa version maxi-single, plus longue que la version album (sur laquelle la longue intro de guitare est absente)

"2870" - Gérard Manset

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Alors là...Silence. Respect. Parce que cet album en jette. Ne vous fiez pas à sa pochette (qui, entre nous, est certes peu jolie, un masque d'escrime sur fond de photo d'une mégalopole, photo que l'on retrouve aussi au verso sans le masque, mais quand même assez originale, non ?). Cet album  de Gérard Manset, son sixième (en 10 ans de carrière), sorti en 1978, est un de ses meilleurs albums, lui qui, entre 1970 et 1980, et aussi durant des années telles que 1984/1985, 1989/1991, 1998 ou 2008, n'a eu de cesse que de nous livrer de grands disques (c'est un fait, la quasi-totalité de sa discographie, à deux albums près, est intouchable). Celui-ci est incontestablement un de ses plus atypiques avec La Mort D'Orion (1970), qui reste cependant, de son côté, son plus étrange et à part. Cet album est sorti sous une triple pochette qui en fait une vraie oeuvre d'art : à l'intérieur de la pochette principale (qui est simple, non dépliante), on trouve une autre pochette cartonnée pareil, avec deux photos de Manset dessus, sur fond noir, et à l'intérieur de celle-ci (qui s'ouvre par le haut), une dernière sous-pochette, plus fine, blanche, avec les paroles des morceaux. Et à l'intérieur de cette dernière sous-pochette, tadaaaaa, on trouve le disque himself. Manset étant ce qu'il est, cet album, qui s'appelle 2870, n'est jamais sorti en CD. Quasiment tous les morceaux (sauf le premier) sont sortis en CD sur divers disques (réédition de l'album de 1975, Y'A Une Route, ou bien de l'album de 1979, Royaume De Siam - deux albums certes édités en CD, mais jamais en totalité -, ou bien une compilation), mais si vous cherchez une édition CD de l'intégralité de l'album, ne cherchez plus, ça n'existe pas. Dans sa forme originale vinyle, cet album offre 6 titres, ce qui est peu, mais, concernant Manset, pas rare (Le Train Du Soir en 1981, Lumières en 1984, contiennent aussi peu de morceaux, Matrice de 1989 et Jadis Et Naguère de 1998 en ont 7, etc). L'album dure environ 38 minutes.

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Le disque, avec les différentes pochettes présentes dans la pochette principale

 Des 6 morceaux, seul le premier, donc, n'a jamais été transféré sur un CD. Il s'agit de Jésus, chanson assez cinglante envers le Roi des Rois, une chanson aux paroles froides (Tes disciples, je les ai vus/Y'en a qu'appellent au s'cours/Avec la main tendue, Jésus/T'as pas l' temps d' leur faire un discours/Tu m'as bien compris de travers, de travers/Avec tes amis/Vide ton verre/Vide ton verre) et à la musique assez proche du rock progressif. En 5 minutes, Manset offre une de ses plus étonnantes ouvertures d'albums. On sent que 2870, étrange déjà par sa pochette et son titre, ne sera pas n'importe quel album. On comprend aussi, dans un sens, en écoutant cette chanson, pourquoi Manset l'a écartée de toute édition CD : sans doute trouve-t-il son message difficile à faire passer, sans doute estime-t-il être allé un peu loin... d'autant plus que sa voix tremblotante, sur ce premier titre, est tout de hargne latente recouverte. Le Pont, qui suit, est une pure merveille dotée d'un solo de guitare à tomber (qui joue sur les albums de Manset ? Si l'on excepte certains de ses albums, comme celui de 1975, ou Matrice pour ne citer qu'eux, bien fréquents sont les cas où Manset ne crédite strictement rien de ses musikos sur ses pochettes d'albums, et 2870 est dans ce cas ; c'est dommage pour eux). Un Homme Une Femme, plus nerveux, rock en fait, suit, avec son refrain limite variétoche (Un homme une feeeeeeeeeeeemme) s'il n'y avait la voix un peu froide, sur ce titre, de Manset. Pas joyeuse, comme chanson, mais autant le dire, cet album dans sa globalité est aussi froid que sa pochette signée Hipgnosis. Amis achevait la première face sur une note plus calme, limite bucolique, ne serait-ce la noirceur, la tristesse, des paroles et de la voix. C'est moi, où la qualité sonore semble un peu en-deçà du reste de l'album, sur ce titre ? Heureusement, la qualité musicale est au moins aussi bonne ici que sur le reste !

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Photo de la pochette interne (une des deux photos)

La face B s'ouvre sur le morceau-titre, 2870. C'est la viande principale de l'album, le gros morceau de barbaque bien juteux, saignant et savoureux. Très progressif, chargéà mort de guitare (entre deux couplets d'une tristesse insondable, de longues plages instrumentales viennent se greffer), ce morceau occupe la majeure partie de la face, disons ses 3/4, avec une durée de 14 minutes. C'est, si on excepte le long oratorio-titre de la face A de La Mort D'Orion (24 minutes en vinyle... 22 ou 23 en CD), le plus long morceau de Manset, d'autres sont presque aussi longs (Marchand De Rêves, Lumières font 12 minutes, Jeanne en fait 10), mais sans jamais atteindre cette durée pharaonique. Selon Manset, ce morceau, c'est trois plombes de guitare entre deux lignes de texte. Il a voulu se faire plaisir, le Manset, ou bien s'essayer au progressif ? Absolument dantesque, très rock (les guitares, à foison, ne sont pas des guitares sèches ! Gros déluge sonique floydien en perspective !), ce morceau est imparable, et évidemment, le sommet de l'album. Ton Âme Heureuse suit, et achève le disque avec une note quelque peu ironique (les paroles), avant, je trouvais ça étrange et même malvenu de mettre ce morceau de presque 5 minutes en final, après le gros pudding de 2870, mais ça, c'était avant, je trouve au contraire que ce morceau fait un peu comme une respiration après l'ouragan du morceau-titre, il fallait bien un truc pour faire retomber la tension. Une magnifique chanson. Et un album absolument grandiose, donc. Manset avait déjà l'habitude de nous en offrir, des chefs d'oeuvre (Long Long Chemin, le fameux album mythique blanc de 1972 ; l'album de 1975 ; celui de 1976, Rien A Raconter) et il continuera (son album suivant, Royaume De Siam ; Lumières en 1984...). Pour moi, ce disque de 1978 est un de ses cinq meilleurs avec celui de 1972, celui de 1976, celui de 1979 et celui de 1984. Ce qui n'enlève rien aux autres (le moins bon d'entre eux, Le Train Du Soir, de 1981, n'en demeure pas moins très très bon), mais quand même, ces cinq-là ont ma préférence définitive.

FACE A

Jésus

Le Pont

Un Homme, Une Femme

Amis

FACE B

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Ton Âme Heureuse

"Flash Gordon" - Queen

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Une B.O pour un projet de De Laurentis ? Bonne idée !

Nanar, navet ou chef-d'oeuvre, faut se lancer !

Etrangement les mecs ne se sont pas méfiés...

 

 

Grassement rétribuées, Queen se mit à taffer

Roustons à bloc, le film ils ont visionné...

Oh mon Dieu ! Va falloir faire une zique à chier

Sinon avec les images ça va jurer...

Sympa le studio, ça va bien rigoler !

Electronique à burnes,  faut en profiter !

 

 

Mettons des bruitages bien datés

Et pas de chansons, on va pas se faire suer

Roger, passe moi la boite que je me repoudre le nez...

Des fois que je sois à court d'idées

Eureka ! Vive la pharmacopée !

 

 

Attention ! Pas trop d'originalité...

 

 

Combien de budget on a pour ce déchet

Héroico, et mon cul c'est du poulet !

Ils vont pas oser nous la refuser      

Et les producteurs seront bien emmerdés

Radins comme ils sont, ils ne voudront plus casquer...

 

 

 

Dommage de jouer notre crédibilité

Et notre honneur sur des projets mal branlés

Si le truc fait un four, on n'aura qu'a s'en secouer

 

 

 

Brian, pas trop de grattes, ça fait dégénéré

Roger, tes toms toms électroniques  ont le bon son à chier         

Ironiquement ça va cartonner

Que les gens sont cons et lessivés...

Urêtres dilatés, tympans crevés

Et une bonne dose de fous rires assumés

Sympa l'enregistrement ! on les a bien enflés ! 

Chronique de ClashDoherty :

Que rajouter à ce que Leslie Barsonsec avait fait ici (plus haut) en 2009 ? Pour les ceusses qui n'avaient, au fait, pas pigé, il suffit de prendre la première lettre de chaque phrase pour avoir l'idée générale de l'avis de Leslie au sujet de l'album. Avis qu'il est loin de ne pas partager avec d'autres personnes, moi y compris, car s'il y à bien une chose à retenir de cet album de Queen, sorti en 1980 (leur deuxième opus de la décennie après The Game, plus tôt dans l'année), c'est qu'il est abominable. C'est un des plus atypiques (voire le plus atypique) de leurs albums, aussi, car c'est une bande originale de film, quasi-exclusivement instrumentale qui plus est (si l'on excepte le premier et le dernier titre). Long de 35 minutes, cet album propose pas moins de 18 titres, imaginez donc que ceux-ci sont, tous, courts (le plus long fait 3,35 minutes ; en fait, les deux chansons font cette même durée). L'album, sorti en décembre 1980, enregistré en octobre et novembre (il fut donc fait rapidos), s'appelle Flash Gordon. C'est donc, bien évidemment, la bande-son du film du même nom, réalisé par Mike Hodges, interprété notamment par Sam Jones, Max Von Sydöw, Topol, Timothy Dalton et Ornella Muti, et comptant parmi les oeuvres les plus cultes de la SF (la BD originelle, en tout cas). Culte, ce film l'est, en effet, mais c'est aussi un bon gros nanar assez mal joué, aux décors chatoyants mais sentant bon le carton-pâte parfois, et aus effets spéciaux datés, quand ils ne sont pas tout simplement nuls. Quant à l'histoire, elle est certes fidèle à la BD, mais ça passe mieux en BD qu'en film !

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Quand le groupe s'est vu proposer de faire la bande-son, ils ont accepté avec emballement. Devant la réception critique et commerciale de l'album, et devant, aussi, le résultat final, ils se jureront de ne plus accepter, par la suite, de faire une bande-son de manière aussi brute (par la suite, ils livreront des chansons pour la musique du film Highlander en 1986, mais des chansons seulement, pas de thèmes musicaux instrumentaux, pas d'album de bande-son tel que Flash Gordon). Faut dire que Flash Gordon a eu la musique qu'il méritait : nanar cinématographique, le film a droit à un nanar musical, tout simplement. Sous sa pochette jaune (au dos, une photo du film, et à l'intérieur, quatre photos individuelles du groupe, proposées en cercle autour du logo du film), l'album est affligeant du début à la fin. Si Flash's Theme, alias Flash, première des deux chansons, peut à la rigueur plaire (ce fut un tube, mineur, certes, mais un tube), la chanson n'en demeure pas moins caricaturale, datée, surproduite de claviers, et les Flash ! Ah-aaaaaaaaa ! de Mercury sont, à la longue, usants. The Hero, l'autre chanson, située en final, est moins réussie, et tout aussi datée. Les instrumentaux sont tellement gavés d'extraits sonores de dialogues du film et d'effets sonores (explosions, détonations de flingues laser, etc), qu'ils en deviennent insupportables, heureusement ils sont courts. Ce disque fait parfois plus penser à une version sonore du film qu'à une bande-son, il y à trop d'extraits sonores du film ! Il y en à partout ! Ils en ont foutu partout, les dégueulasses ! Partout ! Partout ! Par-tout !

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Partout, vous dis-je ! Mis à part ça, les morceaux sont énervants de nullité, je pense àFootball Fight qui fait penser à une musique de générique de série TV type Mac Gyver, Rick Hunter, Hooker ou Starsky & Hutch, àVultan's Theme (Attack Of The Hawk Men), àBattle Theme... Les titres, aussi, sont très explicites : quiconque n'a jamais vu le film de sa vie (je ne sais pas si je dois le féliciter pour ça...sans doute que si) sait qu'à un moment donné Flash va être exécuté (Execution Of Flash), ressuscité par Aura (The Kiss (Aura Resurrects Flash)), qu'il va s'échapper d'un marécage (Escape From The Swamp), , qu'il va faire ses courses (Flash Goes To Marks & Spencer Because He Got Reduction Coupons For His Daily Whisky Bottle), non, oubliez celui-là, que Dale et Ming vont se marier (The Wedding March, Marriage Of Dale And Ming (And Flash Approaching)), qu'il y aura un match de football (Football Fight)... Certains (très rares) thèmes sont corrects : In The Space Capsule (The Love Theme), Arboria (Planet Of The Tree Men), Ming's Theme (In The Court Of Ming The Merciless). Tous, même ceux-là, sont minés par la production datée, les claviers qui puent et qui sont en surnombre, les effets sonores et extraits du film qui parasitent le disque pire que des moustiques au cours d'une soirée barbecue en étéà proximité d'un champ... Ces claviers, mon Dieu... Je pense qu'aucun autre album de Queen, même pas Hot Space et The Works (pourtant chargés comme des mules, de ce côté-là), n'offrent autant de raisons de détester les années 80 que Flash Gordon, musicalement parlant. Ces claviers... Y'en à trop. Les guitares de Brian May sont tronçonneuses, heavy, mais dans le sens bourrines, ça ne passe pas. Les batteries (certaines, n'en doutez surtout pas, électroniques) sont martelées comme des tambours de machines à laver le linge ; la basse est parfois inexistante, parfois trop existante. Tous les membres branlent les touches des claviers, sur cet album qui, malgré ses 35 minutes, est définitivement trop long. Quand j'étais un vrai fan de Queen (c'est le premier groupe que j'ai vraiment, comme on le dit maintenant, kiffé trop grave ma race, j'avais 12 ans, j'en ai désormais 20 de plus), ce disque a failli me faire détester ce groupe. Il a en tout cas aidéà ce que ma période Queen passe, et rien que pour ça, putain de merde de nom de Zeus de bordel à couilles de hamster déshydraté du Burkina Faso, je le déteste, ce disque ! J'ai même pas envie de mettre des clips en bas d'article ! May you burn and rot in Hell ! 

FACE A

Flash's Theme

In The Space Capsule (The Love Theme)

Ming's Theme (In The Court Of Ming The Merciless)

The Ring (Hypnotic Seduction Of Dale)

Football Fight

In The Death Cell (Love Theme Reprise)

Execution Of Flash

The Kiss (Aura Resurrects Flash)

FACE B

Arboria (Planet Of The Tree Men)

Escape From The Swamp

Flash To The Rescue

Vultan's Theme (Attack Of The Hawk Men)

Battle Theme

The Wedding March

Marriage Of Dale And Ming (And Flash Approaching)

Crash Dive On Mingo City

Flash's Theme Reprise (Victory Celebrations)

The Hero

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